Notre république est une monarchie de privilégiés
Par son système présidentiel notre république fonctionne comme un mimétisme de la
monarchie. Le pouvoir du chef de l’état transforme celui-ci en personnage
extraordinaire, transcendé par tous les artifices symboliques de ce pouvoir.
Ses ministres sont nommés et, s’ils sont le produit indirect d’une élection,
ils ne sont pas élus et n’ont reçu aucun mandat. Lorsqu’ils s’adressent aux
Français, les ministres expriment surtout leur autorité : ils sont au-dessus
des citoyens auxquels ils donnent des ordres. Souvent, ils leur envoient les
CRS…
Puis la République se dote d’élus à tous ses différents échelons :
communes, circonscriptions, départements, régions, ceci aboutissant aux deux
chambres parlementaires. Bien payés, les députés et les sénateurs bénéficient
d’avantages qui les privilégient. Ils n’appartiennent plus à la condition
commune, ils se situent au-dessus. La politique devient une affaire de
professionnels avec ses réseaux et ses copinages. Pour être invité au festin,
il faut montrer patte blanche, et faire partie du cercle des nominés !
Voilà ce qui ressort des urnes et donc des élections : des élus privilégiés ayant
autorité et pouvoir sur les citoyens. Nous sommes loin du représentant ayant
reçu mandat et comptable devant le peuple électeur, nous voici très nettement
dans le cas de républicains dotés de statuts monarchisés. Ils appartiennent à
une hiérarchie située entre la base populaire et le sommet élitaire du pouvoir.
Enfin,
considérons les conditions de l’élection. Nous sommes en système capitaliste,
lequel « tolère » les patrons milliardaires du CAC 40 et les chômeurs, les
exclus, les RMIstes et les précaires. Nous avons, au plan social, une réplique
de la hiérarchie politique, une base sociale très large et populaire où les
exclus se comptent par dizaines de millions et un sommet patronal milliardaire
en nombre nettement plus réduit. Ces derniers possèdent à eux seuls ce que les
millions de Français possèdent ensemble. On est dans l’inégalité fondée sur
l’injustice.
La bourgeoisie au pouvoir a les moyens de s’offrir un personnel dévoué à ses
intérêts : police, justice, presse, télé, radio, etc…. Les campagnes
électorales sont financées par elle, le rapport des forces est inégalitaire
entre le candidat millionnaire et le militant ouvrier ou employé. La propagande
des médias aux ordres a peu à peu inséré dans l’esprit des classes laborieuses
que la société telle qu’elle est est la plus juste possible et que l’on ne peut
pas faire autrement. Insidieusement par des pubs, des émissions ou par les
déclarations anodines des uns ou des autres, l’on nous conforte de
l’irréversibilité du système.
L’évolution de la société a produit un chômage de masse qui s’observe dans tous
les pays capitalistes de la sphère occidentale. Les exclus, véritable armée
populaire de masse, lorsqu’ils manifestent pour exiger des droits (ce qui est
éminemment constitutionnel), se font matraquer au nom de la démocratie et de
l’ordre public.
L’Etat tel qu’il est, est l’Etat de la grande bourgeoisie, et il ne s’en
laissera jamais déposséder. Les conquêtes, toutes les conquêtes, s’obtiendront
par la lutte des classes consciente et agissante. Et en définitive se posera
inéluctablement la question du renversement du capitalisme, car c’est tout cela
qu’il faut changer : les structures républicaines et l’organisation sociale,
les deux à la fois, non par les urnes, mais dans la rue. Et, s’il le faut, en
opposant la violence populaire à la violence réactionnaire.
Source Conscience Citoyenne Responsable
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