dimanche 31 mai 2015

Billets-A quoi sont dus les trous dans les fromages suisses ?


A quoi sont dus les trous dans les fromages suisses ?

“C’était l’un des plus grands mystères [en Suisse] après le secret bancaire”, s’exclame la radio publique autrichienne ORF. Grâce au travail de chercheurs d’Agroscope, un institut de recherche en agroalimentaire dont le siège est à Berne, on sait désormais d’où viennent les trous dans certains fromages suisses, comme l’emmental. Ils sont causés par la présence de petites particules de foin, qui, lors de la fermentation du lait, dégagent des gaz, formant ainsi les trous, rapporte Le Temps.
 
Cette découverte faite au hasard, après un siècle de recherches, suscite beaucoup d’intérêt de la part des médias étrangers, poursuit le quotidien suisse. “Sepp Blatter n’est pas le seul à faire parler de lui en Suisse ces jours-ci. La presse internationale a en effet aussi été marquée, depuis le 28 mai, par ‘le mystère enfin percé des trous’ dans l’emmental”, relate le journal.

Source courrierinternational.com

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samedi 30 mai 2015

vendredi 29 mai 2015

jeudi 28 mai 2015

mercredi 27 mai 2015

mardi 26 mai 2015

lundi 25 mai 2015

Billets-Réforme territoriale Hollande : dernier avatar du jacobinisme


Réforme territoriale Hollande : dernier avatar du jacobinisme

Les tares de l’organisation territoriale remontent loin dans l’histoire de France. L’Ancien Régime et la Révolution de Tocqueville avait décrit avec brio le fait que la centralisation caractérisait l’Ancien Régime et que la Révolution avait moins été une rupture qu’une confirmation. L’œuvre de centralisation s’est poursuivie à une tout autre échelle sous la République, puis sous l’Empire. En dépit de plusieurs changements normatifs, la France est restée un pays centralisé jusqu’à l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand.

Les lois de décentralisation de 1982-1983 ont certes desserré l’étau du gouvernement sur les collectivités locales, mais elles ont surtout permis à l’opposition de se constituer des baronnies inexpugnables ou peu s’en faut, motif pour lequel la droite, traditionnellement centralisatrice, s’est en définitive bien accommodée des nouveaux textes. De multiples scandales s’en sont suivis. Le budget des collectivités locales a explosé, au même titre que le nombre des fonctionnaires territoriaux, donc la dette publique et les impôts dits locaux.

Après avoir nié l’évidence lors de la campagne électorale de 2012, François Hollande a découvert il y a peu l’ampleur de la catastrophe. La réponse du pouvoir tient à l’adoption d’une nouvelle réforme territoriale. Le débat, ces derniers jours, s’est focalisé autour du nombre des régions. De 22, il fallait passer à 14, puis à 13 ; des potentats locaux se sont déchirés sur le thème du « Touche pas à ma région ! » en mettant en exergue de médiocres intérêts et en livrant un cas clinique du « marché politique » qui sévit en France. Pourquoi au demeurant vouloir réduire à tout prix le nombre des régions ? Pour constituer des régions à taille européenne – cela rappelle les beaux jours du Gosplan – sur le mode du « big is beautiful ». Pour soutenir les entreprises en accordant à un échelon local le monopole des aides territoriales, nullement pour supprimer les aides cela va de soi.

Une telle vision, partagée par moult élus de l’opposition, s’inscrit une nouvelle fois dans la lignée d’un jacobinisme et d’un interventionnisme bien français. La réforme vient d’en haut ; elle provient du Deus ex machina que constitue le Président de la République. C’est lui qui tricote et détricote les régions comme un mécano, selon les canons du constructivisme le plus éculé. C’est la « décentralisation centralisée », autrement dit la réforme territoriale à l’envers.

Au contraire, la vraie réforme supposerait, pour être pertinente, le respect strict de la subsidiarité, à commencer par la subsidiarité fiscale. Actuellement, les collectivités locales ne sont pas autonomes parce qu’elles ne bénéficient pas pour l’essentiel de ressources qui leur soient propres et parce qu’elles ne sont pas libre de fixer totalement le poids de l’imposition, au prétexte de la péréquation, traduisons : de l’égalitarisme. Elles en sont donc réduites à quémander des ressources et autres subventions à l’État.

Une véritable réforme territoriale ne peut advenir qu’en donnant au niveau local la place de choix qui lui revient. Les impôts doivent être prélevés localement, ce qui permettra d’une part de rapprocher le contribuable du citoyen, donc de conjuguer consentement de l’impôt et consentement à l’impôt, et d’autre part de juguler l’irresponsabilité des édiles, de créer une concurrence entre les collectivités et les niveaux de collectivités, et de limiter les rentes de situation. On ne se battra plus comme aujourd’hui sur le point de savoir si la région Nord-Pas-de-Calais doit être fusionnée avec la Picardie, si le Poitou-Charentes doit s’adjoindre au Limousin et à l’Aquitaine pour former des ensembles de taille idoine et mieux subventionner les entreprises, ou encore si le nombre des régions doit être réduit à 13 plutôt qu’à 14.

On ne s’écorchera plus sur des questions dérisoires aux yeux des contribuables. On se livrera à la concurrence pour attirer les individus et les sociétés dans des zones de droit, et non plus de non-droit. Quant aux rapprochements entre collectivités locales, ils s’effectueront spontanément et non plus par dirigisme. En ce sens, l’existence actuelle de 37 000 communes en France, loin d’être un poids mort, peut être envisagée comme une véritable richesse.



Source contrepoints.org

Billets-Loi sur le renseignement


Loi sur le renseignement

 Loi sur le renseignement : l’acte de naissance d’une police politique ?
S’inspirant directement de « l’exemple » américain, le gouvernement a fait approuver par le parlement une loi sur le renseignement dangereusement liberticide.
  
Vous êtes suspecté en permanence de terrorisme. Oui, même si vous êtes une mère de famille postant les photos de son dernier gâteau au chocolat. Votre vie privée est dorénavant sous coupe réglée. Les sbires de l’État y accèdent quand ils le souhaitent.
En effet, le 5 mai, les députés ont voté massivement le texte N°2669 intitulé « projet de loi sur le renseignement ». Manuel Valls assure que la loi s’appliquera uniquement dans le cadre de la lutte antiterroriste : « La surveillance sera ciblée strictement sur les comportements menaçants. Les données tierces ne seront pas accessibles ou exploitables par les services. » Mais ne sera-t-elle pas également appliquée pour d’autres cas, par exemple contre l’activisme politique ? Vous pensez que je délire, que je suis paranoïaque ? Regardons plutôt ce qui s’est passé de l’autre côté de l’Atlantique.

Le cas américain préfigure ce qui nous attend en France
Les révélations d’Edward Snowden sur la NSA ont dévoilé l’ampleur des atteintes aux libertés. Le programme Prism, permet à la NSA d’avoir un accès privilégié aux serveurs et aux données de neuf géants de l’Internet, parmi lesquels Google, Microsoft, Facebook et Yahoo. Dans le sillage du 11 septembre 2001 et de la menace terroriste persistante, le gouvernement américain a mis en place le « USA Patriot Act », sous Bush Jr., ainsi que d’autres nouvelles lois et décrets anti-terroristes sous Obama. Conformément à l’article 207 (III) du Patriot Act, le gouvernement fédéral peut espionner tous les appels téléphoniques, fax et e-mail à volonté – sans mandat de perquisition.

Sur simple demande du gouvernement…
Les fournisseurs de services Internet doivent retourner les dossiers de courrier électronique et leurs informations sur la clientèle sur simple demande du gouvernement. Les compagnies de téléphone doivent également remettre des enregistrements téléphoniques détaillés, y compris les numéros de carte de crédit ou de comptes bancaires utilisés pour les paiements. Récemment, le FBI a développé un nouveau logiciel appelé « lanterne magique » qui permet d’enregistrer chaque frappe faite sur un ordinateur.


Aux États-Unis, pas plus de sécurité, mais moins de liberté
Depuis, surveillance universelle, saisies de biens arbitraires, emprisonnements sans procès et arrestations sommaires de « suspects » sont devenus des pratiques courantes. Des pratiques qu’on croyait pourtant révolues depuis l’Allemagne nazie et la Russie soviétique. De telles violations des libertés et de la vie privée ont-elles leur place dans une société libre et civilisée et font-elles de l’Amérique un pays plus sûr ? Les attentats de Boston n’ont pu être empêchés malgré la surveillance généralisée par les agences gouvernementales. Pire : le gouvernement américain s’est octroyé le droit d’utiliser la loi hors du cadre du terrorisme. En 2013, sur les 11.129 demandes de perquisitions sur la base du Patriot Act, seules 51 visaient des suspects d’actes terroristes. Le plus de sécurité s’est donc soldé par moins de liberté.

Une frontière de plus en plus floue entre groupe terroriste et opposition politique
Plus grave encore, la frontière qui sépare le groupe terroriste de l’opposition politique s’estompe progressivement. Le pouvoir se limite rarement à un objectif déclaré et c’est ainsi que la définition des groupes terroristes potentiels a été élargie pour inclure des groupes comme le Tea Party. En 2011, le vice-président Joe Biden a accusé le Tea Party d’avoir « agi comme des terroristes » dans leur combat contre le relèvement du plafond de la dette. Or quelques mois plus tard, l’IRS, le département du fisc américain (Internal Revenue Service), a pris pour cible les membres du Tea Party Patriot. L’affaire a été révélée au grand jour et a mis dans l’embarras Obama et le parti démocrate.
Selon Jenny Beth Martin, co-fondatrice du mouvement Tea Party Patriot, environ 1% des contribuables américains ont été contrôlés chaque année par l’IRS, tandis que 10% de ceux qui ont donné de l’argent à des groupes Tea Party ont été contrôlés depuis 2011.

Sans vie privée, il n’est point de libertés
En France, les terroristes Merah et Kouachi-Coulibaly étaient surveillés. Pourtant, ils ont pu arriver à leurs fins. C’est pourquoi on peut douter que les outils mis en place par la nouvelle loi, permettant d’écouter toute la population française, parviendront mieux à déjouer des attentats.

Mais le pire n’est pas là. En effet la sécurité totale (risque zéro) n’est ni possible, ni souhaitable car protéger la liberté en supprimant la liberté est un non-sens, une contradiction. La liberté est plus précieuse que la sécurité. En effet, la liberté n’est pas définie par la sécurité. La liberté est définie par la capacité des citoyens à vivre sans subir l’interférence du gouvernement dans leur vie privée. Or une sécurité totale ne pourrait être mise en place sans un contrôle total sur la vie des citoyens. Seule une société totalitaire pourrait se vanter d’apporter la sécurité totale à son peuple. C’est pourquoi le gouvernement ne peut pas nous protéger contre toute forme de violence. Il ne doit pas non plus nous protéger à n’importe quel prix.

La fin du domaine privé
Enfin, en perdant l’anonymat, nous perdons notre capacité d’action, nous perdons la liberté elle-même car on ne se sent plus libre d’exprimer ce qu’on pense. Glenn Greenwald est le journaliste américain qui a travaillé avec Edward Snowden pour révéler le scandale des écoutes de la NSA. Dans un livre consacré à cette affaire, il écrit : « la vie privée est essentielle à la liberté et au bonheur des hommes pour des raisons rarement abordées, mais qui sont pourtant irréfutables. Premièrement, quand les individus se savent observés, ils changent radicalement de comportement. Ils s’efforcent de faire ce qu’on attend d’eux. Ils veulent s’éviter toute honte et toute condamnation. Ils y parviennent en adhérant étroitement aux pratiques sociales couramment admises, en se cantonnant dans des limites acceptées, en évitant toute action susceptible de paraître déviante ou anormale. (…) C’est dans le domaine privé que la créativité, le dissentiment et les défis à l’orthodoxie peuvent germer. Une société où tout le monde sait qu’il peut être observé par l’État – où, dans les faits, le domaine privé n’existe plus – est une société où ces attributs sont perdus, tant au niveau collectif qu’individuel. » (Nulle part où se cacher, J.-C. Lattès, mai 2014).

Comment le gouvernement donne raison à Ben Laden…
En octobre 2001, Oussama Ben Laden avait fait une prédiction : « Je vous le dis, la liberté et les droits humains en Amérique sont condamnés. Le gouvernement américain va conduire son peuple, et l’Occident en général, dans un enfer insupportable et une vie étouffante. » (cité dans NewsMax.com 01/02/02).

En permettant au gouvernement de détruire les libertés au nom de la lutte contre le terrorisme, nous donnons pleinement raison à Ben Laden.



Source contrepoints.org

dimanche 24 mai 2015

samedi 23 mai 2015

vendredi 22 mai 2015

jeudi 21 mai 2015

Dessins de presse


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Billets-La Sécu aussi va fouiller vos comptes bancaires


La Sécu aussi va fouiller vos comptes bancaires

Même si la croissance revient (mais si, Sapin, tout joyeux, nous l’affirme), même si, c’est évident, l’avenir du pays semble tout d’un coup se dégager (mais si, Hollande, pétillant, nous l’assure), ce n’est pas une raison pour ne pas faire attention aux petits sous qui échapperaient à la vigilance de nos belles institutions que le monde nous envie (sans jamais nous les copier), à commencer par la Sécurité Sociale.

Il semble en effet que cette dernière, peut-être un peu juste dans ses moyens financiers (allez savoir, parfois, cela arrive), a décidé d’éplucher les ressources financières de ses assujettis histoire de bien vérifier l’adéquation des services qu’elle propose, les factures qu’elle envoie et les moyens réels dont disposent les patients clients assurés bénéficiaires.

Et quand on dit « éplucher », on n’est pas dans l’exagération. Dans le but affiché de lutter contre la fraude, à commencer par celle sur la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMU-C), la Sécu a donc décidé de vérifier les éléments (notamment financiers) qui lui sont fournis. Pour cela, elle va aller directement à la source, c’est-à-dire sur les comptes bancaires. Oui, vous avez bien lu : la Sécu va directement disséquer les activités bancaires de plus de 5 millions de Français bénéficiant de cette complémentaire gratuite, à partir de leurs comptes courants et de leurs comptes d’épargne. Et oui, cette extension soudaine des pouvoirs de la Sécu d’aller fouiller dans la vie privée des gens est une nouveauté jusque là réservée… à un nombre déjà conséquent d’institutions diverses, comme le fisc (bien sûr), les douanes (évidemment), Tracfin (là encore, logique), ou Pôle Emploi (pourquoi se gêner).
(Si vous avez l’impression que, finalement, vos comptes en banques sont de véritables moulins où tout le monde peut regarder ce qui s’y passe, c’est tout à fait exact. Bon réveil en France.)


À la décharge de la Sécu, cette opération fait suite au constat alarmant qu’elle avait pu faire en menant une opération par sondage en 2013 et 2014 sur un petit millier de comptes, qui avait révélé près de 10% d’ « anomalies », c’est-à-dire des décalages entre les revenus déclarés et les mouvements constatés sur les comptes en question. En outre, d’après Le Parisien, la Sécu aurait constaté en 2014 une augmentation de 17% des fraudes détectées, pour près de 200 millions d’euros.

Diable, diable, des gens frauderaient donc ce système magnifique, et en plus ils seraient en augmentation ? Voilà qui pourrait paraître étonnant, dans un pays qui s’est pourtant ouvertement déclaré solidaire, fraternel, festif et citoyen. Et surtout, on ne peut s’empêcher de noter que la traque de la fraude s’intensifie justement en cette période où les fonds viennent tragiquement à manquer : peut-être l’organisme est-il désespérément en recherche de fonds, peut-être tenterait-il ici de sauver ce qu’il peut encore sauver, quitte à recourir à des moyens de plus en plus drastiques pour y parvenir ? Dès lors, à quand les brigades d’intervention rapide de la Sécurité sociale, qui débarqueront à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, pour chopper rudement le fraudeur, lui coller quelques coups de tonfa dans les rotules, et l’emmener dans les geôles festives de la République solidaire du Bisounoursland ? Après tout, ce n’est qu’une ou deux étapes après l’épluchage des comptes bancaires…

(Au passage, on ne peut que s’étonner des misères que fait la Sécu — au travers de ses sbires habituels, RSI, URSSAF et compagnie — pour empêcher par tous les moyens les individus de quitter, purement et simplement, ce système, à leur demande : tous ces moyens dévolus à traquer ceux qui veulent la quitter sont autant de moyens en moins dans la lutte contre ceux qui font tout pour en bénéficier…)

Ceci impose tout de même de comprendre pourquoi cette fraude a si massivement augmenté récemment. Bien sûr, on peut mettre une partie de cette augmentation sur le fait qu’à présent, la Sécu regarde effectivement qui elle asperge de ses largesses, ce qu’elle ne faisait que de façon très épisodique et détendue jusqu’alors.
Mais indépendamment de cette nouvelle attention, on peut aussi noter d’autres éléments justifiant cette hausse.

Ainsi, s’il y a fraude, c’est peut-être parce que cette administration est très mal organisée et bien trop complexe : plus on a de règles et de conditions, plus l’institution est bureaucratique et lente à réagir, et plus il est dès lors facile de passer entre les mailles du filet et de profiter d’avantages indus. D’autre part, avec la multiplication des règles, on multiplie les cas épineux ; avec l’augmentation des lois, on augmente les coupables. Il est donc souvent bien plus facile de frauder que de rester dans une légalité dont la définition est de plus en plus complexe à déterminer


C’est aussi sans doute parce que la fraude est actuellement très tentante : à la très faible probabilité de se faire attraper, on doit ajouter la lenteur de l’action de police et de justice en cas de fraude repérée, des sanctions particulièrement légères dans un pays rompu au laxisme – pour rappel, les peines de prison ferme en dessous de deux ans se traduisent très rarement par de l’incarcération effective, et coller une amende financière à quelqu’un d’insaisissable est du plus haut comique. Enfin, il ne faut pas oublier que le bénéfice de la fraude peut être particulièrement juteux.

Cette fraude existe aussi parce qu’il y a une totale déconnexion entre ceux qui payent, et qui ne peuvent absolument pas échapper à la facture, et ceux qui bénéficient des services fournis et qui eux, ne verront jamais cette facture. La responsabilisation étant parfaitement et totalement absente, il n’y a aucune chance de ramener à la raison ceux qui se trouvent sous les robinets, par ailleurs ouverts en grand avec un contrôle jusqu’à présent minimal.

Enfin, cette fraude explose parce que plus personne ne croit à la pérennité du système, essentiellement basé sur un mensonge, celui que l’État et la collectivité peuvent subvenir à tous les besoins, savent mieux que chaque individu ce qui est bon pour lui, et qu’ils peuvent donc se substituer au libre marché pour dorloter chacun de nous tant et plus. Et si ce mensonge ne tient plus, si personne ne fait même plus mine d’y croire, c’est parce que les signes de décadence, de putréfaction et de déliquescence s’accumulent maintenant avec ostentation. Dernièrement, l’écrasement catastrophique de la LMDE en plein marécage financier est une parfaite illustration de ce qui attend tout le système, bâti sur les mêmes principes, les mêmes bidouilles, les mêmes mensonges.

Il n’y a pas le moindre doute que cette manœuvre de la Sécu visant à mettre son nez directement dans les affaires des gens, n’est que l’aboutissement d’un processus de déchéance commencé il y a près de 70 ans, depuis la collectivisation des retraites et de la santé en France, et qui se terminera par la mise en coupe réglée de tous et de chacun, pour camoufler à tout prix l’effondrement complet du système sous son propre poids, ses iniquités et une bureaucratie obèse.
Cette Sécu est foutue. Et c’est tant mieux.


Source contrepoints.org

mercredi 20 mai 2015

Dessins de presse


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mardi 19 mai 2015

Billets-Projet de loi renseignement : liberté, égalité, surveillés


Projet de loi renseignement : liberté, égalité, surveillés

Lancé en urgence par le gouvernement, le projet de loi sur le renseignement prétend répondre à la menace terroriste. Au mépris de certains principes fondamentaux du droit ?

Trois mois après les attentats de janvier, l'Assemblée nationale débat d'un texte élargissant les pouvoirs des services les plus secrets de l'Etat pour juguler la menace terroriste. Et la machine à voter est réglée sur « hémicycle rapide ». Piloté par Manuel Valls, ce véhicule législatif circule en effet sous le régime de la procédure d'urgence : il ne passera en lecture qu'une seule fois devant chaque chambre du Parlement, pour une adoption programmée avant l'été. Le consensus est tel que l'UMP n'a même pas attendu la présentation du texte pour l'assurer de son soutien. Matignon a beau jurer qu'il est « l'aboutissement d'une réflexion vieille de dix ans », ce projet de loi sur le renseignement ressemble à une Formule 1 tentant d'échapper au radar du débat démocratique. « A chaque attentat, les Français exigent que nous fassions tout pour les protéger », a justifié le Premier ministre le 19 mars. Peut-être, mais c'est déjà le troisième coup de semonce antiterroriste de François Hollande depuis son arrivée à l'Elysée. Chaque attaque contre l'intégrité de l'Etat — Merah, Nemmouche, Kouachi et Coulibaly — amène son lot de nouvelles mesures, forcément d'exception. L'intention est louable, mais les conséquences, dangereuses.

« Notre pays est la dernière démocratie occidentale à ne pas être dotée d'un cadre légal régissant les pratiques des services de renseignement », se défend Jean-Jacques Urvoas, député PS du Finistère, concepteur du texte et président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale. « Ce projet de loi vient donc combler une carence préjudiciable. Faute de textes législatifs adaptés, des zones grises existaient. » Zones grises. Une terminologie polie pour évoquer des pratiques illégales, ou plutôt « alégales », comme on se plaît à le formuler dans les services concernés. C'est la principale innovation de ce nouvel arsenal technique : désormais, les pratiques les plus intrusives — mise sur écoute d'un véhicule, interception de communications en temps réel ou installation d'un keylogger (un logiciel capable d'enregistrer toutes les frappes sur un clavier d'ordinateur) — seront bordées par la loi. Ce jeu de bonneteau rhétorique fait bondir Henri Leclerc. « C'est ahurissant qu'un Etat reconnaisse des mesures illégales », fulmine le vénérable avocat, qui défend les libertés publiques depuis six décennies. « Ce n'est pas en légalisant des pratiques attentatoires aux libertés qu'on les rend conformes aux principes généraux de notre droit. C'est une loi antiterroriste maquillée, mais également un texte sur le maintien de l'ordre public général. » Outre la sécurité nationale, le texte devrait en effet couvrir les intérêts scientifiques, économiques et de politique étrangère, ainsi que la prévention « des atteintes à la forme républicaine des institutions ». Autant dire un spectre large.

Le projet de loi sur le renseignement peut-il échapper au contrôle des docteurs Frankenstein qui ont participé à sa création ? L'une des dispositions phares prévoit l'élaboration d'un algorithme qui, une fois placé sur le réseau des opérateurs télécoms, serait capable de détecter des « signaux faibles », c'est-à-dire les comportements numériques annonciateurs d'un hypothétique passage à l'acte terroriste. Impossible d'en savoir plus sur ces mystérieuses « boîtes noires » : le ministère de l'Intérieur renvoie vers celui de la Défense, qui redirige vers la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure). Et les débats à l'Assemblée nationale n'ont pas permis d'en savoir plus. La direction technique de « la Piscine » explique que « les djihadistes élaborent des processus de communication discrets qui évoluent tous les mois », et qu'en « croisant leurs comportements signants [qui se connecte à quoi et quand, NDLR], on va trouver de nouveaux terroristes ». A en croire Matignon, cet art classifié de la divination vient répondre à un impératif : « Nous surveillons trois mille personnes appartenant à la "djihadosphère". Or, un djihadiste sur deux n'est pas repéré avant son départ. » Désormais, le simple visionnage d'une vidéo de l'Etat islamique, même à des fins de curiosité morbide, alertera donc les grandes oreilles.


Des outils intrusifs
Lors d'une conférence de presse organisée par des associations de défense des libertés publiques, La Quadrature du Net, attachée à leur versant numérique, s'est inquiétée de l'émergence en France « d'une NSA du pauvre », plus modestement outillée mais tout aussi intrusive que sa cousine américaine. De fait, en évitant les explications techniques, le gouvernement empêche de mesurer le véritable périmètre du texte. Auditionnés, Orange, SFR, Bouygues et Free se retrouvent d'ailleurs dans une situation délicate. Contraints par la loi de collaborer — en secret — avec les autorités et passibles de 375 000 euros d'amende s'ils refusaient, les opérateurs redoutent de voir ces nouveaux dispositifs mettre à mal le secret des correspondances et la protection des données personnelles. Mêmes sueurs froides chez les acteurs du numérique, notamment Google, Facebook ou Twitter. Bernard Cazeneuve l'a répété, leur collaboration est « indispensable ». Quant à Jean-Jacques Urvoas, il n'hésite pas à jouer la carte de la défiance : « Je n'imagine pas que les acteurs du numérique, qui pratiquent la collecte massive des données de leurs clients, s'émancipent de leur responsabilité dans la lutte contre le terrorisme. » Une source — anonyme — travaillant pour l'un des géants du Web se montre carrément circonspecte : « Ils n'ont pas réfléchi à l'application pratique du dispositif. Nous  n'avons même pas accès aux données depuis la France [Les données collectées par Facebook en France, par exemple, étant régies par le droit irlandais, NDLR]. »

La justice mise à l'écart
Dans ce flou généralisé, même la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) s'est inquiétée, par la voix de son président, Jean-Marie Delarue, de « techniques évidentes de pêche au chalut ». Depuis 1991, cette micro-commission (trois personnes) indépendante s'assure que les services de renseignement ne se livrent pas à des barbouzeries illégales. Or, le projet de loi prévoit de la remplacer par une Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (le CNCTR), qui devra demander l'autorisation d'accéder aux données recueillies. Une différence de taille avec la CNCIS, qui peut accéder directement aux interceptions administratives pour les analyser derrière la porte blindée de ses locaux, à deux pas du palais Bourbon. En outre, l'avis de la CNCTR sera purement consultatif : la décision finale d'une action de surveillance reviendra au Premier ministre. « On se trompe en parlant d'une commission de contrôle, dès lors qu'elle ne peut émettre que des recommandations », tique Laurence Blisson, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature.

Surtout, en renforçant le pouvoir exécutif, le projet de loi déshabille la justice, gardienne des libertés individuelles. Inquiètes, plusieurs organisations professionnelles — notamment l'Union syndicale des magistrats et le barreau de Paris — ont fait savoir qu'elles goûtaient peu cet escamotage. « Ce texte va très loin dans les pouvoirs confiés à la police, pouvoirs qui n'existent jusqu'à présent que sous le contrôle d'un juge et ne concernent que des infractions précises, renchérit Laurence Blisson. Le renseignement n'a vocation à exister que dans un champ limité. Dès qu'on sait ce qui se passe, le juge prend le relais, et ce n'est plus du renseignement. Ce point n'est pas évoqué dans le texte. On a l'impression que les services retardent le moment de la judiciarisation. »

La suspicion de masse
Le spectre d'une suspicion généralisée se profile. Comme l'Amérique des années 1960, où tout dissentiment politique était surveillé par le FBI, des Black Panthers au Ku Klux Klan, la France de 2015 est en train de fabriquer un arsenal qui lui permettra de se prémunir contre tous les débordements. Qu'ils émanent des djihadistes, des zadistes ou de La Manif pour tous. « Nous sommes face à une démocratie qui n'assume aucune de ses marges, alerte la magistrate Laurence Blisson. Toute expression de radicalité sera surveillée, des black blocs aux mouvements sociaux. »

A la manière des « précogs » de Minority Report, ces créatures capables de prédire les crimes pour les empêcher, l'Etat cherche à affiner ses capteurs sensoriels. Quitte à créer un délit de préterrorisme ? Cela s'est vu. En mai 2012, Adlène Hicheur, physicien au Centre européen de recherche en nucléaire (CERN), est condamné à quatre ans de prison ferme pour avoir évoqué par mail un projet d'attentat contre un régiment de chasseurs alpins d'Annecy. Lors de son procès, son avocat, Me Baudouin, invoque une menace fantôme, en demandant au tribunal si « le fait d'avoir tenu ces propos est suffisant pour une qualification pénale ». Hicheur est finalement libéré quinze jours après sa condamnation.

Un an plus tard, c'est le Norvégien Varg Vikernes, figure du black metal norvégien, qui est interpellé à son domicile corrézien par la DCRI. Fiché par le renseignement intérieur comme un Breivik potentiel, il est libéré au terme de sa garde à vue, faute de preuves. Et l'exemple de Tarnac, de la fabrication d'une menace terroriste anarcho-autonome, est encore dans toutes les têtes. En mars 2008, le gérant de l'épicerie fréquentée par le groupe de Julien Coupat s'étonne de dysfonctionnements sur son terminal bancaire. Quand France Télécom dépêche un technicien sur place, celui-ci révèle l'existence d'un système d'écoutes sauvages. Illégal. Sept ans plus tard, le problème est résolu : de telles pratiques seront légales, au nom d'une sécurité qui préempterait sur les autres droits fondamentaux. « Une société entièrement sûre est un rêve de dictature », tranche fermement Henri Leclerc, en convoquant le bon mot d'une plaidoirie de jeunesse : « Les cimetières sont les seuls endroits où la sécurité est absolue. »


 Illustration : Séverin Millet pour Télérama

Source telerama.fr