mardi 31 décembre 2013

Infos santé-Hernie discale


Hernie discale

Contre les hernies discales de la région lombaire, la chirurgie est la solution la plus efficace à court et long terme. Mais à condition qu’elle soit choisie par le patient, souligne une étude américaine.

Se faire opérer ou pas, la question se pose pour beaucoup en cas de hernie discale. Face aux douleurs et aux sciatiques causées par une hernie discale située dans la région lombaire (c’est le cas de la majorité des hernies discales), une équipe américaine préconise d’opter pour la chirurgie.

Publiée dans le numéro de janvier 2014 de la revue spécialisée Spine, cette étude a porté sur 1244 patients de 42 ans en moyenne souffrant d’une hernie discale lombaire opérable et diagnostiquée depuis au moins 6 semaines. 500 d’entre eux ont été tirés au sort pour être opérés tandis que les autres bénéficiaient de séances de kiné, d’exercices type école du dos pour apprendre les bonnes postures et de traitements anti-douleur oraux ou par infiltration. Malgré le tirage au sort, chacun des patients gardait la possibilité de changer de groupe et de choisir en concertation avec son médecin l’option chirurgie ou l’option kinésithérapie. Un grand nombre de patients ont donc changé d’option par rapport à ce qui avait été tiré au sort, ce qui empêche les chercheurs de conclure quant à la supériorité à court terme de l’une ou l’autre méthode.


  • Moins de douleur et de handicap pour les opérés
En revanche, après 8 ans de suivi, ces résultats montrent que « pour les hernies confirmées des disques lombaires, la chirurgie est plus efficace que le traitement non-opératoire pour soulager les symptômes et restaurer la mobilité ». Sur une échelle de douleur de 1 à 100, les patients opérés ont en moyenne des scores de 11 points inférieurs à ceux qui ne sont pas passés par le bloc opératoire. Des bénéfices significatifs de la chirurgie sont également mesurés sur le plan de la mobilité, des symptômes de sciatique ou encore de la satisfaction des malades. Le pic de bénéfices est atteint dans les 6 premiers mois après l’opération et ils se maintiennent encore au bout de 8 ans.

  • Une prise de décision partagée par le malade et son médecin
Les auteurs soulignent toutefois que 34% des personnes pour lesquelles la chirurgie était parfaitement indiquée ont préféré l’option kiné et n’ont pas changé d’avis au cours des 8 ans de l’étude. Les symptômes de ces patients ont aussi été considérablement améliorés. Pour le Dr James Weinstein, investigateur principal de cet essai, la prise de décision partagée entre patient et médecin est un élément très important. « Chaque patient de l’étude a reçu des informations objectives sur les risques et les bénéfices des différentes options de traitement qui s’offraient à lui. Ils ont donc pu faire un choix éclairé, selon leurs propres valeurs. Le fait qu’un tiers de ces patients continuent à être satisfaits de leur choix est dû en large part, je pense, à leur participation active au processus initial de prise de décision », souligne le chirurgien. Les auteurs notent également que les patients qui ont changé d’avis et ont opté pour l’opération en deuxième recours sont les moins satisfaits et les plus susceptibles d’avoir vu leur état empirer après la chirurgie.

Aux Etats-Unis, la chirurgie de la hernie discale lombaire est l’une des opérations les plus couramment pratiquée en raison du soulagement rapide de la douleur qu’elle peut procurer. En France, les spécialistes considèrent que l’intervention chirurgicale n’est nécessaire que dans 10 à 15% des cas lorsque des douleurs intenses persistent malgré 6 semaines de traitement médical bien suivi.


Source nouvelobs.com

vendredi 27 décembre 2013

Billets-Ces fusillades dont personne n’entend parler


Ces fusillades dont personne n’entend parler

Un an après la tuerie de l'école de Sandy Hook, au moins 24 autres fusillades ont eu lieu en milieu scolaire, faisant 17 victimes. Quant au contrôle des armes, les bonnes intentions de Barack Obama n'ont débouché sur rien.

Depuis le 14 décembre 2012, où 20 enfants de CP ont été tués par balles à l'école élémentaire de Sandy Hook, de nouvelles fusillades en milieu scolaire ont eu lieu en moyenne tous les quinze jours aux Etats-Unis.

Ces événements ne ressemblent pas nécessairement au genre de tragédies que nous associons à l'expression "tuerie en milieu scolaire" - des fous en treillis qui arpentent les couloirs, harnachés d'armes automatiques, et assassinent tout le monde sans discernement. Ils n'intéressent pas non plus les médias autant que ces grands massacres. Pourtant, ils peuvent s'avérer tout aussi traumatisants pour les élèves et les employés, et ils ont fait au moins 24 blessés et 17 morts au cours de l'année passée, d'après une enquête du Daily Beast.

A partir de données tirées de la presse et en partie collectées par l'association Moms Demand Action for Gun Sense in America [une association de mères anti-armes], nous avons compté 24 fusillades survenues dans le cadre scolaire en 2013 - c'est-à-dire des coups de feu ayant eu lieu sur des campus où des élèves étaient présents. Nous n'avons pas inclus les fusillades qui sont survenues en dehors des heures de cours.

Notre total comprend les fusillades qui n'ont entraîné aucun blessé, mais aussi celles où le tireur s'est avéré la seule victime. C'est par exemple le cas de Joseph Poynter, un élève de première âgé de 17 ans qui étudiait au lycée La Salle à Cincinnati : en avril, il a apporté une arme de chez lui, puis "il a placé le canon sur sa tempe droite et s'est tiré une balle dans le crâne" devant une classe remplie d'élèves, selon les rapports de la police. 
Deux tiers des fusillades ont eu lieu dans des lycées ou des universités, les autres dans des collèges ou des écoles élémentaires.

  • Armer les gens "honnêtes"
Nous ne disposons d'aucune donnée similaire pour les années précédentes. Il est donc difficile de savoir si le débat national déclenché par la tragédie de Newtown a suscité de véritables changements.

Selon un rapport, le nombre d'élèves portant des armes dans l'enceinte scolaire aurait baissé. D'après les données les plus récentes de l'enquête nationale Youth Risk Behavior ["Comportements à risque des jeunes"], 5,4 % des élèves de la troisième à la terminale ont apporté une arme à l'école - un chiffre divisé par deux depuis 1993.

Du côté de la législation, au moins 540 textes sur la sûreté et la sécurité à l'école ont été examinés dans les 50 Etats américains cette année. Cela représente "une nette augmentation [par rapport aux années précédentes], particulièrement en ce qui concerne les armes", indique Lauren Heintz, analyste à la Conférence nationale des législatures d'Etats [une organisation au service des législateurs d'Etats].

106 de ces projets de loi ont été adoptés, mettant en place des mesures de prévention et d'organisation comme des cours sur l'utilisation sans danger des armes, le recrutement de personnel chargé de la sécurité ou la mise en œuvre de plans et d'exercices de sûreté.

Les conseils scolaires et les autorités locales ont également adopté de nouvelles politiques - notamment en recrutant des agents de police en uniforme et en armant des professeurs et d'autres membres du personnel - afin de garantir la sûreté des élèves. La NRA a proposé un plan de ce type en réponse au massacre de Newtown. "La seule chose qui puisse arrêter un voyou avec une arme, c'est un honnête homme avec une arme", a déclaré Wayne LaPierre, le vice-président de l'organisation, lorsqu'il a dévoilé le projet visant à poster des gardes armés dans les écoles du pays.

De fait, au moins 33 Etats ont choisi cette approche par le biais de 80 projets de lois présentés en 2013, qui prévoyaient d'armer les enseignants ou les autres membres du personnel.

  • Une réaction fédérale limitée
Les défenseurs de ce type de mesures sont confortés par des anecdotes de fusillades telles que celle qui a eu lieu au collège Price à Atlanta (en Géorgie), en février. Un élève de 15 ans a tiré sur un autre garçon dans la nuque avant d'être immédiatement désarmé et arrêté par un employé armé.

D'autres organisations comme le National School Safety and Security Services [Services nationaux pour la sûreté et la sécurité en milieu scolaire], une société de conseil spécialisée dans la sûreté à l'école, déconseillent d'armer les professeurs. Le président de cet organisme, Kenneth S.
Trump, a déclaré en 2008 dans un communiqué de presse qu'il fallait distinguer entre des gardiens de la paix professionnels et "l'idée que des enseignants, des surveillants, des employés de cantine et autres professionnels non spécialisés dans la sécurité publique portent une arme dans une école où se trouvent des centaines d'enfants".

Quant à la réaction de l'Etat fédéral, Kenneth S. Trump affirme qu'elle a été "limitée voire inexistante par rapport aux suites de la tuerie de Columbine". Après cette tragédie survenue en 1999, le président Bill Clinton avait mis en place des initiatives pour allouer des ressources au maintien de l'ordre dans les écoles, à la prévention de la violence, à des programmes relatifs à la santé mentale, ainsi qu'à la préparation aux situations d'urgence et aux crises dans les écoles.

Immédiatement après la tuerie de Newtown, Barack Obama a annoncé un plan exhortant le Congrès à adopter une loi dont le but était d'interdire les fusils d'assaut et les chargeurs de grande capacité, et de renforcer la vérification des antécédents [pour la vente d'armes].
Ce projet de loi a été enterré par le Sénat.

Dessin Dessin de Sondron paru dans L'Avenir, Belgique. Droits réservés

Source Courrier International

Billets-Candy Crush


Candy Crush

On les aligne, on les éclate, on les aligne, on les éclate... Mais qu'est-ce qu'ils ont mis dans les bonbecs du jeu vidéo “Candy Crush” pour rendre addict 80 millions de personnes ?

Un médecin taïwanais s'est récemment étonné de l'accroissement inquiétant du nombre de patients souffrant de dysfonctionnement érectile. Après enquête, il est apparu que ces patients avaient un point commun : tous, sans exception, jouaient assidûment à Candy Crush sur leur smartphone. N'en tirons aucune conclusion générale sur la vie des joueurs et joueuses, mais admettons que Candy Crush est prenant.
Candy Crush ? Si vous n'y jouez pas, vous connaissez forcément quelqu'un dans votre entourage qui y joue ou vous avez vu quelqu'un y jouer, dans le métro, le bus ou le TGV, voire dans les toilettes si la porte était mal fermée : 700 millions de parties de Candy Crush Saga sont jouées chaque jour. C'est bien la dernière démangeaison qui brûle le genre humain, une application lancée sur Facebook en 2012 par l'entreprise britannique King, essentiellement destinée aux smartphones (70 % des joueurs), un jeu d'une simplicité enfantine qui compte près de 80 millions adeptes, réalise 850 000 euros de bénéfice par jour et grâce auquel King est sur le point d'entrer en bourse (valorisation 5 milliards de dollars !).
Des chiffres astronomiques pour un jeu bas de plafond. Un peu entraîné, un orang-outan de 8 mois pourrait résoudre les problèmes posés par ce Tetris acidulé tout en confiseries multicolores : pour avancer dans le jeu, il suffit d'aligner le maximum de fois possibles trois bonbons similaires, ce qui les fait disparaître du tableau. Paf. Au suivant. Et encore, et encore, et encore. Ad nauseam.



  • Classé épidémie nationale ?
Assez loin de la complexité des échecs, de l'interactivité de GTA V ou même de la gymnastique mentale qu'impose une simple partie de Scrabble. Et pourtant. Tout le monde joue à Candy Crush. L'association américaine de psychiatrie vient même de réclamer que ce maudit jeu soit reconnu épidémie nationale et milite pour la mise en place d'une cellule d'aide à la désintoxication. Mais, bon sang, qu'est-ce qui provoque une telle addiction ?
Les exégètes de Candy Crush peuvent pérorer des heures sur les centaines de niveaux accessibles, leur complexité croissante, ou sur les subtilités mises en place par l'éditeur pour souffler sur les braises de l'addiction : chaque joueur dispose par exemple de cinq vies en début de partie. Pour chaque vie perdue, il faut attendre trente minutes avant la résurrection. Or, comme chacun sait depuis que l'a clamé Corneille dans Polyeucte : « Le désir s'accroît quand l'effet se recule. »

Dans Libération, la philosophe Beatriz Preciado expliquait que le succès de Candy Crush résidait justement dans ses défauts : « Le caractère enfantin et inoffensif (pas de violence ni de sexe), l'éternel recommencement (jusqu'à 410 niveaux) ainsi que l'absence de contenus culturels spécifiques pouvant susciter adhésion ou rejet. Chasteté, idiotie et gratuité sont les conditions de possibilité de la globalisation de la dépendance [sic]. » Pourtant, ce casse-brique du XXIe siècle n'est que le dernier avatar d'une longue chaîne de « solitaires » plus ou moins débiles et toujours addictifs : Angry Birds, Ruzzle, Temple Run, Pet Rescue Saga ou Clash of clans, on en passe.
Et si, malgré les apparences, ce n'était pas à Candy Crush que les joueurs étaient accros ? Finalement, ce jeu prendra le même chemin que ses prédécesseurs. On s'en lassera. On rira de s'être un temps perdu dans ses labyrinthes de bonbons et un autre jeu tout aussi stupide viendra hanter nos heures perdues. Mais si la vraie addiction tenait dans nos poches ? Ce smartphone qui nous relie au monde nous permet aussi de nous en extraire. Déconnexion immédiate, totale et temporaire, plongée dans le liquide amniotique d'un jeu idiot. Pendant qu'on joue à Candy Crush, on n'ouvre pas ses mails, on ne « like » rien sur Facebook, on ne découvre pas les dernières nouvelles sur Twitter ou sur les sites d'info. On joue. Une forme d'abrutissement doux et volontaire pour en éviter un autre, social et violent.


Source telerama.fr

Billets-Les chiffres officiels du chômage novembre 2013


Les chiffres officiels du chômage novembre 2013

Le gouvernement a publié le 26 décembre les chiffres des demandeurs d’emploi pour novembre. En découpant comme toujours le gros saucisson du chômage en petites rondelles (les fameuses catégories A, B, C, D, et E)… Et, bien sûr, il ne parle que de la rondelle « catégorie A » qui ne fait “que” 3 293 000 chômeurs. Forcément, il veut vous rassurer sinon vous prendriez peur en voyant la taille du saucisson entier : plus de 5,8 millions de chômeurs !
Alors — comme tous les mois — je repasse tout ça au crible et vous reconstitue le saucisson entier, avec les derniers chiffres de novembre : comme ça vous pourrez commencer à chercher votre fourche quand le Gouvernement vous dira que le chômage est en baisse…

Le Président prétendait « inverser les courbes »… Mais les chiffres officiels de novembre 2013 montrent que le chômage continue d’augmenter…
Le chômage augmente fortement en novembre. Il ne baisse pas :
  • Les chômeurs de catégorie A augmentent de + 5,6% sur un an.
  • Les chômeurs de catégorie B augmentent de + 4,2 % sur un an.
  • Les chômeurs de catégorie C augmentent de + 8,2 % sur un an.
  • Au total, les chômeurs de catégorie A, B et C augmentent de + 5,9 %
(Pour ceux que ça intéresse, je donne, tout en bas de ce post, l’explication des différentes catégories A, B, C, D et E)
Il y a plus de 5,8 millions de chômeurs.
Le gouvernement n’aime pas donner le nombre total de chômeurs, alors je vous le donne, les voici : 3.293.000 chômeurs de catégorie A. Auxquels il faut ajouter les 1.583.100 chômeurs de catégories B et C : soit 4 876 100 chômeurs de catégories A, B et C (France métropolitaine).
Chiffre auquel il faut encore ajouter les DOM : 5.174.300 chômeurs de catégories A, B et C.
Et il faudrait évidemment encore ajouter les 659.900 chômeurs de catégorie D et E pour la seule France métropolitaine. Ils ne donnent pas les chiffres avec les DOM mais on est déjà à plus de 5,8 millions de chômeurs !
Avec 5,8 millions de chômeurs, on n’appelle plus ça « courbe du chômage » mais courbe des prochaines émeutes urbaines.

Qu’ils arrêtent de « décompter » les chômeurs des DOM !
En novembre 2013, le nombre de chômeurs de catégories A, B et C s’élevait à 4.876.100 Mais le gouvernement précise que ce chiffre ne concerne que la France « métropolitaine » : avec les DOM, il s’élève à 5.174.300 Je ne trouve pas sain que le gouvernement soit raciste au point de distinguer les chômeurs selon qu’ils sont DOM ou « métropolitains ». Pour moi, un chômeur est un chômeur quelle que soit la couleur de sa peau. Et donc il faudrait toujours ne donner qu’un seul chiffre, sans distinction d’origine : le chiffre des Français, point à la ligne. Est-ce qu’on comptabilise à part les ministres « métropolitains » ? Est-ce qu’ils oseraient compter Madame Taubira à part dans le gouvernement ? Qu’ils arrêtent de parler de « chômeurs métropolitains » et de « chômeurs des DOM » ! Il faut évidemment inclure les chômeurs des DOM dans les citoyens français demandeurs d’emploi. Les statistiques c’est sérieux et pas un truc racial. Qu’ils arrêtent avec ces manipulations racistes !

Pour ceux que ça intéresse, voici l’explication des différentes « rondelles » A, B, C, D et E du grand saucisson du chômage.
Vous avez d’abord les catégories A, B et C : les chômeurs qui sont tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi :
  • Catégorie A : demandeurs d’emploi sans emploi.
  • Catégorie B : demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois).
  • Catégorie C : demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois).
Vous avez ensuite les catégories D et E : les chômeurs qui ne sont pas tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi :
  • Catégorie D : non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), y compris les demandeurs d’emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP).
  • Catégorie E : non tenus de faire de actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés).

Source contrepoints Nicolas Nilsen

jeudi 26 décembre 2013

Billets-Pas d’amis, pas de crédit


Pas d’amis, pas de crédit

Des organismes de prêt recourent aux réseaux sociaux pour évaluer la solvabilité de leurs clients. Les défenseurs des consommateurs s’en inquiètent.

Ce n’est un secret pour personne : Facebook et d’autres réseaux sociaux glanent des informations sur leurs utilisateurs et les vendent à des entreprises qui s’en servent pour faire de la publicité ciblée. Mais certains organismes de crédit ont trouvé un nouvel usage aux données provenant de Facebook, Twitter et LinkedIn. Ils les passent au crible pour évaluer la solvabilité des demandeurs de prêts.

Parmi les établissements américains concernés figure LendUp, une société de San Francisco qui étudie les profils Facebook et Twitter des emprunteurs potentiels pour vérifier le nombre de leurs amis et la fréquence de leurs interactions. LendUp considère une vie sociale en ligne active comme un indicateur de stabilité. De son côté, Neo, une start-up de la Silicon Valley, examine la qualité et la quantité des contacts sur LinkedIn pour prévoir la rapidité avec laquelle un débiteur ayant perdu son emploi en trouvera un autre. Moven, dont le siège se trouve à New York, utilise également les données de Twitter, de Facebook et d’autres réseaux sociaux dans son processus d’attribution de prêts.

Plusieurs sociétés de prêt internationales emploient des méthodes similaires depuis un certain temps déjà. Lenddo, par exemple, qui accorde des crédits dans les pays en développement, rejette les dossiers de candidats qui comptent un mauvais payeur parmi leurs amis sur Facebook. Des entreprises comme Neo et LendUp s’adressent aux personnes ayant de faibles revenus, et qui souvent ne disposent pas de compte en banque ou dont la cote de crédit est faible.

Normalement, l’évaluation de la solvabilité repose sur des facteurs comme l’emploi, les ressources financières et la ponctualité des paiements pour les achats par carte de crédit. Mais ces établissements expliquent qu’en examinant des indicateurs plus subtils fondés sur les médias sociaux ils peuvent accepter des clients jugés à risque par les banques traditionnelles.

Selon les organisations de défense des consommateurs, cette nouvelle façon d’évaluer la fiabilité des emprunteurs est tellement peu encadrée par la réglementation que les candidats à un prêt peuvent faire l’objet de décisions injustes ou discriminatoires. “Concernant les données financières, c’est la loi de la jungle”, résume Jeff Chester, directeur du Centre pour la démocratie numérique (Center for Digital Democracy). “Il n’existe aucune règle.”

Employabilité. Autrement dit, il est impossible de dire si les sociétés qui vous évaluent en fonction de votre page Facebook vous jugent ou non de manière équitable. Le PDG de LendUp, Sasha Orloff, a assuré l’an dernier au magazine Time que des indicateurs comme une vie sociale en ligne active et un “réseau solide et géographiquement proche” permettaient de prévoir qu’un emprunteur rembourserait ses dettes.

Mais l’importance de ces informations peut être surestimée. “Pour que vous et moi nous nous considérions comme amis dans le monde réel, il faut que nous nous voyions souvent”, souligne Ashkan Soltani, un spécialiste des questions de vie privée et de l’économie comportementale. “Mais sur Facebook je vous ‘suivrai’ peut-être simplement parce que vous publiez des photos de chats amusantes.”

De même, le recours de Neo aux médias sociaux pose un problème. La société évalue l’employabilité d’une personne qui dépose une demande de prêt en se fondant sur la qualité de ses relations sur LinkedIn. Mais un profil LinkedIn ne révèle pas forcément l’ensemble de vos relations professionnelles.

Ces organismes de crédit risquent également de discriminer des candidats apparemment socialement indésirables. Le droit fédéral américain protège les consommateurs contre des pratiques de prêt fondées sur des critères comme la race, le sexe et l’orientation sexuelle. Mais rien n’est prévu pour les personnes impopulaires.

“Il y a lieu de s’interroger sur l’utilisation des informations personnelles pour faire le tri entre les clients de grande valeur et ceux qui ne valent pas la peine qu’on travaille avec eux”, prévient David Jacobs, conseiller pour la protection des consommateurs auprès du Centre pour la protection des données privées électroniques (Electronic Privacy Information Center). Même si la méthode est techniquement légale, elle peut constituer une forme de “discrimination numérique”, affirme-t-il, en référence à ces pratiques bancaires qui consistent à refuser les demandes de prêt émanant de quartiers pauvres ou dont la population est issue de minorités.

Un jeu dangereux. Neo, LendUp et Moven se refusent à tout commentaire. Jeff Stewart, le patron de Lenddo, société qui mène ses activités dans les pays en développement et qui n’est pas soumise au droit américain, défend le recours aux réseaux sociaux. Selon lui, le seul fait de permettre à des gens exclus du crédit d’y avoir enfin accès compense largement la possibilité que sa société puisse commettre des erreurs. “Nous sommes prêts à prendre des risques pour aider les gens, ajoute-t-il. Les organismes de crédit devraient profiter au mieux des nouvelles technologies pour pratiquer leur métier de manière responsable.”

Il n’empêche que de nouvelles mesures de protection des demandeurs de prêts s’imposent, affirment les organisations de défense des consommateurs, car ces nouvelles méthodes vont forcément se généraliser. Pour l’instant, les grandes banques sont circonspectes. Utiliser des données collectées sur Twitter ou Facebook “est un jeu dangereux”, commentait en février dans The Economist le responsable des réseaux sociaux chez Citibank.

“Je ne serais pas surpris que cela change, prédit toutefois Persis Yu, juriste au Centre national sur le droit des consommateurs (National Consumer Law Center). Je soupçonne les grandes banques d’attendre de voir comment ces sociétés de crédit se débrouillent.”

 Dessin de Luis F. Sanz paru dans El País, Madrid

Source Courrier International

jeudi 19 décembre 2013

Billets-Grève à “20 minutes”


Grève à “20 minutes”

Le quotidien gratuit, menacé d'un plan social, entame sa deuxième journée de grève. Derrière ce mouvement, le gros malaise d'une rédaction poussée à bout.

« On a conscience qu’on est un journal low cost, mais là... » , soupire ce journaliste de 20 Minutes. Bref, si son journal était une compagnie aérienne, elle serait du genre à faire voyager ses passagers debout. Depuis mardi, la rédaction du quotidien gratuit est en grève. La raison ? Un plan de sauvegarde de l’emploi – un PSE comme on dit dans le jargon – qui menace treize postes, dont l’intégralité du service photo. Dans un communiqué posté sur un Tumblr créé pour l’occasion, les salariés s’émeuvent de ses « conséquences dramatiques sur l’ensemble de la production et sur la qualité de l’information que fournit chaque jour la rédaction sur tous les supports, papier et numérique ».
La rédaction de 20 Minutes, réputée paisible, ne hausse pas souvent le ton. C’était arrivé une fois, au cœur de l’été 2008, quand Johan Hufnagel, le rédacteur en chef du site, avait été brutalement débarqué par la direction. Puis une autre en 2009, quand la direction avait présenté un plan d’organisation supprimant le secrétariat de la rédaction. Cette troisième grève marque une nouvelle étape dans la dégradation des conditions de travail d’une rédaction de plus en plus affaiblie : dans les mails des salariés de 20 minutes, on peut lire, en signature : « 20 Minutes, 1er quotidien de France, 4,377 millions de lecteurs chaque jour, 3e site de news, 5,4 millions de visiteurs uniques mensuels,1ère marque de presse d’information en France ». Derrière ces déclarations triomphantes, la réalité est beaucoup moins reluisante. Entièrement financé par la publicité, le modèle économique d’un gratuit comme 20 minutes est encore plus touché que les autres par l’effondrement du marché publicitaire.

  • Plus l'énergie pour chipoter
C’est mécanique : plus la publicité peine à rentrer, plus on réduit les prix pour l’appâter, plus on doit en bourrer les pages : de 30% des pages, la part de la publicité est passée à la moitié, avec des pics symboliques à 53%. « Comme on a le nez dans le guidon, on n’a plus l’énergie pour chipoter sur 3% ». Les pages « 20 Minutes Communication » , signées par des pigistes du « service publication » (des publi-reportages externalisés, donc), hors contrôle de la rédaction, gangrènent les pages réellement journalistiques.
Parallèlement, les conditions de travail se sont dégradées : « Du temps de Frédéric Filloux (le premier patron de la rédaction, NDLR), on avait une politique de qualité, avec le moins de dépêches possibles », se rappelle Benjamin Chapon, journaliste, dans la maison depuis dix ans. « C’était le cahier des charges ». Depuis, les temps ont changé, notamment avec la nomination en 2012 d’Olivier Bonsart comme patron de publication. « Les journalistes du desk doivent écrire dix à quinze articles par jour, les reportages ont quasiment disparu. On a vraiment perdu sur le terrain de l’exigence éditoriale. Avec la fusion des rédactions papier et web, nos articles sont relus en deux minutes montre en main, on pourrait tout aussi bien écrire n’importe quoi ! », témoigne un autre. Il y a deux ans, de guerre lasse, la Société des journalistes de 20 Minutes a été mise en sommeil... Depuis, la rédaction, en revanche, se syndique.

  • Limite fatidique
Mardi 17 décembre, la grève a été votée par presque toute la rédaction, hors hiérarchie  (72 voix sur 77).  Les conséquences d’une non parution sont lourdes : 200 à 300 000 euros de publicité dans la balance, et au-delà du portefeuille, une autre menace : en dessous de deux cents parutions par an, un journal n’est plus référencé à l’OJD, l’organisme qui certifie sa diffusion…. et perd de sa valeur aux yeux des annonceurs. Or 20 minutes flirte justement avec la limite fatidique des deux cents jours, et quelques jours de grève pour non parution pourraient le faire basculer sous la barre : d’un « vrai » quotidien paraissant tous les jours à ses débuts, « 20 Minutes a peu à peu instauré une interruption de cinq semaines pendant l’été, une autre à Noël, d’autres pendant les ponts », explique Sébastien Ortola, délégué SNJ-CGT. Le journal a perdu près de vingt jours de parution en l’espace de trois ans.
Réunis en intersyndicale, les salariés ont négocié pendant plus de six heures, mardi après-midi. Mais la direction est restée sur ses positions... et « son syllogisme », comme le commente la déléguée SNJ Alice Coffin : « Un journal qui fait du hard news n’a pas besoin de service photo ; or 20 Minutes fait du hard news ; donc 20 Minutes n’a pas besoin de service photo. CQFD ». Face au statu quo, les salariés ont décidé mardi soir de reconduire la grève à une large majorité (seulement 11 voix contre). Dans son communiqué, l’intersyndicale indiquait  « l’ immense désarroi (des journalistes, ndlr) face aux orientations souhaitées par la direction, symbolisées par cette volonté de supprimer le service photo ». La prochaine assemblée générale se tiendra ce mercredi 18 décembre à 11h, ce qui pourrait empêcher la parution du journal une deuxième journée.

illustration : Coloranz pour télérama.fr

Source telerama.fr

Billets-Détestez-vous l’État ? Par Murray Rothbard


Détestez-vous l’État ? Par Murray Rothbard
Le libertarien, qu’il soit abolitionniste ou gradualiste, anarcho-capitaliste ou minarchiste, jusnaturaliste ou conséquentialiste, pacifiste ou militariste, doit être radical. Le message de Rothbard est d’inviter tous les libertariens à revigorer leur haine viscérale de l’État et de la canaille étatiste. Le libertarien radical doit mépriser l’État, en faire son ennemi premier, inviter à sa destruction rapide et organisée, plutôt qu’à faire preuve de modération et de complaisance.

J’ai réfléchi récemment sur les questions cruciales qui divisent les libertariens. Certaines qui ont reçu beaucoup d’attention dans les dernières années sont les suivantes : l’anarcho-capitalisme contre un État limité, l’abolitionnisme contre le gradualisme, les droits naturels contre l’utilitarisme, et la guerre contre la paix. Mais j’ai conclu que tout aussi importantes que sont ces questions, ils ne se sont pas vraiment penchés sur l’essentiel, la ligne de démarcation cruciale entre nous.
Prenons, par exemple, deux des principaux ouvrages anarcho-capitalistes des dernières années : le mien For a New Liberty, et celui de David Friedman The Machinery of Freedom. À première vue, les principales différences entre eux sont ma propre prise de position en faveur des droits naturels et d’un code juridique libertarien rationnel, à la différence de l’utilitarisme amoraliste de Friedman et de son appel à l’échange de concessions mutuelles et au compromis entre des services de police privée non libertariens. Mais la différence est beaucoup plus profonde que cela. On trouve dans mon ouvrage For a New Liberty (et également dans la plupart du reste de mon travail) une haine profonde et omniprésente de l’État et de toute son œuvre, fondée sur la conviction que l’État est l’ennemi de l’humanité. En revanche, il est évident que David Friedman ne déteste pas du tout l’État, qu’il est simplement arrivé à la conviction que l’anarchisme et la concurrence des forces de police privée sont un meilleur système social et économique que toute autre alternative. Ou, mieux que ça, que l’anarchisme serait meilleur que le laissez-faire, qui à son tour serait meilleur que le système actuel. Au milieu de toute la gamme des alternatives politiques, David Friedman a décidé que l’anarcho-capitalisme était supérieur. Mais supérieur à une structure politique existante qui est également assez bonne. En bref, il n’y a aucun signe que David Friedman déteste dans tous les sens du terme l’État américain existant ou l’État en tant que tel, ou qu’il le déteste profondément, dans ses tripes, le considérant comme un gang prédateur de voleurs, d’esclavagistes, et d’assassins. Non, il a tout simplement la bonne conviction que l’anarchisme serait le meilleur de tous les mondes possibles, mais que notre tendance actuelle en est assez éloignée en désirabilité. Car chez Friedman, la proposition selon laquelle l’État – tout État – serait un gang de criminels prédateurs n’a aucun sens.
La même impression rayonne dans les écrits du philosophe politique Eric Mack. Mack est un anarcho-capitaliste qui croit aux droits individuels, mais il n’y a pas d’expression dans ses écrits d’une haine passionnée de l’État, ou, a fortiori, d’un sentiment qui veut que l’État soit un ennemi pillant et bestial.

Peut-être que le mot qui définisse le mieux notre distinction est « radical ». Radical dans le sens d’être en opposition profonde et totale au système politique existant et à l’État lui-même. Radical dans le sens d’avoir intégré l’opposition intellectuelle à l’État avec une haine intestinale de son système généralisé et organisé du crime et de l’injustice. Radical dans le sens d’un engagement profond dans l’esprit de liberté et dans l’antiétatisme qui intègre la raison et l’émotion, le cœur et l’âme.
En outre, contrairement à ce qui semble être vrai de nos jours, vous n’avez pas besoin d’être un anarchiste pour être radical dans notre sens, de même que vous pouvez être un anarchiste tout en manquant de l’étincelle radicale. Je ne vois guère un seul partisan d’un État limité de nos jours qui soit radical – un phénomène vraiment étonnant quand on pense à nos ancêtres libéraux classiques qui étaient véritablement radicaux, qui détestaient l’étatisme et les États toute la journée avec une passion magnifiquement intégrée : les Levellers, Patrick Henry, Tom Paine, Joseph Priestley, les Jacksoniens, Richard Cobden, et ainsi de suite, un véritable appel des grands du passé. La haine radicale de Tom Paine pour l’État et pour l’étatisme était et est beaucoup plus importante pour la cause de la liberté que le fait qu’il n’a jamais franchi le fossé entre le laissez-faire et l’anarchisme.
Et plus proche de nous, ces premières influences sur moi comme Albert Jay Nock, H. L. Mencken, et Frank Chodorov étaient magnifiquement et superbement radicales. La haine de Our Enemy, the State (le titre de l’ouvrage de Nock) et de l’ensemble de leurs travaux brillait à travers l’ensemble de leurs écrits comme pouvait le faire l’étoile polaire. Alors que faire s’ils n’ont jamais vraiment fait tout le chemin pour expliciter l’anarchisme ? Albert Nock est bien meilleur qu’une centaine d’anarcho-capitalistes, souvent tous trop à l’aise avec le statu quo.
Où sont les Paine, les Cobden, les Nocks d’aujourd’hui ? Pourquoi sont-ils presque tous des partisans d’un État limité de laissez-faire, des conservateurs ordinaires, ou des patriotes ? Si le contraire de « radical » est « conservateur », où sont nos radicaux laissez-fairistes ? Si nos partisans d’un étatisme limité étaient vraiment radicaux, il n’y aurait pratiquement pas de grand écart entre nous. Ce qui divise le mouvement maintenant, la véritable division, ce n’est pas l’opposition anarchistes contre minarchistes, mais radicaux contre conservateurs. Seigneur, donnez-nous des radicaux, qu’ils soient anarchistes ou pas.

Pour amener plus loin notre analyse, les radicaux anti-étatistes sont extrêmement précieux, même s’ils ne pouvaient guère être considérés comme des libertariens véritables. Ainsi, beaucoup de gens admirent le travail de chroniqueurs comme Mike Royko et Nick von Hoffman, parce qu’ils considèrent que ces hommes sont des sympathisants libertariens et des compagnons de route. Quoi qu’ils soient, cela ne signifie pas qu’ils sont véritablement importants. Car les écrits de Royko et von Hoffman, aussi contradictoires qu’ils soient, transmettent une haine omniprésente de l’État, de tous les politiciens, des bureaucrates et de leurs clients, qui est bien plus proche, dans son radicalisme authentique, d’un véritable esprit libéral intrinsèque, que quelqu’un qui utilisera un ensemble de syllogismes et de vocables pour vanter le « modèle » de la concurrence des tribunaux.
Prenant le concept de radical contre celui de conservateur dans notre nouveau sens, analysons le désormais célèbre débat « abolitionnisme » contre « gradualisme ». La dernière piqûre de rappel est venue d’un numéro d’août de Reason (un magazine dont toutes les fibres de l’être respire le « conservatisme »), dans lequel le rédacteur Bob Poole demande à Milton Friedman où il se situe dans ce débat. Friedman utilise alors cette occasion pour dénoncer la « lâcheté intellectuelle » à défaut de mettre en avant des méthodes « faisables » pour aller « de là à là ». Poole et Friedman ont réussi, à tous les deux, à obscurcir les véritables enjeux. Il n’existe pas un seul abolitionniste qui ne se saisirait pas d’une méthode faisable, ou d’un gain graduel, s’ils venaient sur son chemin. La différence est que l’abolitionniste tient toujours haut la bannière de son but ultime, ne cache jamais ses principes de base, et souhaite arriver à son but aussi vite qu’il est humainement possible. Ainsi, alors que l’abolitionniste acceptera une étape progressive dans la bonne direction, si c’est tout ce qu’il peut obtenir, il acceptera toujours à contrecœur, comme simplement une première étape vers un but qu’il tiendra toujours incroyablement clair. L’abolitionniste est un « pousseur de bouton », qui donnerait des ampoules à son pouce en appuyant sur le bouton qui pourrait abolir l’État immédiatement, si un tel bouton existait. Mais l’abolitionniste sait aussi que, hélas, un tel bouton n’existe pas et qu’il prendra un peu de pain si nécessaire – tout en préférant toujours le pain entier s’il peut y parvenir.

Il convient de noter ici que beaucoup des programmes « graduels » les plus célèbres de Milton tels que le chèque éducation, l’impôt négatif sur le revenu, l’impôt prélevé à la source, la monnaie fiduciaire papier – sont des étapes graduelles (ou même pas si graduelles) dans la mauvaise direction, s’écartant de la liberté, et donc du militantisme libertarien d’opposition à ces programmes.
Sa position de presseur de bouton provient de la haine profonde et constante de l’abolitionniste pour l’État et son énorme machine de crimes et d’oppression. Avec une telle approche intégrée de sa vision du monde, le libertarien radical ne pourrait jamais imaginer faire face à un bouton magique ou à tout autre problème de la vie réelle avec un simple calcul coût-avantage. Il sait que l’État doit être diminué aussi rapidement et autant que possible.
Et c’est pourquoi le libertarien radical n’est pas seulement un abolitionniste, mais quelqu’un qui refuse aussi de penser en des termes tels qu’un plan de quatre ans pour une sorte de procédure mesurée et imposante pour la réduction de l’État. Le radical – qu’il soit anarchiste ou laissez-fairiste – ne peut pas penser en des termes comme, par exemple : « Eh bien, la première année, nous allons réduire l’impôt de 2%, abolir la « ICC » [Chambre de commerce internationale, NdT], et réduire le salaire minimum. La seconde année, nous allons abolir le salaire minimum, réduire l’impôt sur le revenu de 2% à nouveau, et réduire les prestations d’aide sociale de 3%, etc. » Le radical ne peut pas penser en ces termes, car le radical considère l’État comme son ennemi mortel, qui doit être taillé partout et chaque fois qu’il le peut. Pour le libertarien radical, nous devons saisir n’importe quelle et toute occasion pour limiter l’État, que ce soit pour réduire ou pour supprimer un impôt, un crédit budgétaire, ou un pouvoir réglementaire. Et le libertarien radical a un appétit insatiable jusqu’à ce que l’État soit aboli, ou – pour les minarchistes – réduit à un rôle minuscule de laissez-faire.

Beaucoup de gens se sont demandés : Pourquoi devrait-il y avoir des conflits politiques importants entre les anarcho-capitalistes et les minarchistes aujourd’hui ? Dans ce monde d’étatisme, où ils ont tellement de points communs, pourquoi les deux groupes ne travaillent-il pas en parfaite harmonie jusqu’à que nous ayons atteint un monde cobdeniste, après quoi nous pourrons exprimer nos désaccords ? Pourquoi des querelles sur la justice maintenant ? La réponse à cette excellente question, c’est que nous pourrions et nous marcherions main dans la main de cette façon si les minarchistes étaient des radicaux, comme ils l’étaient à partir de la naissance du libéralisme classique jusqu’aux années 1940. Rendez-nous les radicaux anti-étatistes, et l’harmonie régnerait triomphante au sein du mouvement.


Source contrepoints.org

mercredi 18 décembre 2013

Recettes Soufflés-Soufflé au chocolat


Soufflé au chocolat

Préparation : 15 mn
Cuisson : 15 mn
Pour 4 personnes
5 œufs entiers
180 g de chocolat noir
110 g de sucre en poudre + 20 g pour le moule
5 cl de lait
40 g de cacao tamisé
10 g de beurre pour le moule
1. Préchauffez le four à 200 °C (th. 6-7).
2. Beurrez et sucrez un moule à soufflé d’environ 20 cm de diamètre (ou quatre ramequins individuels) ; Placez-le au réfrigérateur.
3. Cassez les œufs en séparant les blancs des jaunes. Faites fondre le chocolat au bain-marie avec 70 g de sucre et le lait. Mélangez le cacao avec les jaunes d’œufs, ajoutez-les au chocolat fondu.
4. Montez les blancs d’œufs en neige ferme avec une pincée de sel. Versez en pluie 40 g de sucre et continuez de fouetter pour obtenir une meringue très épaisse. A l’aide d’une spatule, incorporez délicatement cette meringue au chocolat. Remplissez le moule (ou les ramequins) aux trois quarts de cette préparation. Enfournez pour 15 minutes et n’ouvrez pas la porte du four durant la cuisson. Servez aussitôt.

Billets-Lettre ouverte d’EDWARD SNOWDEN


Lettre ouverte d’EDWARD SNOWDEN

Lettre ouverte aux Brésiliens : mon aide contre l'asile politique.
Dans une lettre ouverte que s'est procurée la Folha de São Paulo, l'ex-employé de la NSA, actuellement réfugié en Russie, propose de collaborer aux enquêtes sur les actions des services de sécurité américains au Brésil en échange de l'asile politique.
 
Il y a six mois, je suis sorti de l'ombre de l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA) pour me placer devant la caméra d'un journaliste. J'ai partagé avec le monde entier des preuves montrant que certains Etats travaillent à la mise en place d'un système mondial de surveillance permettant d'espionner comment nous vivons, ce que nous disons et à qui nous le disons.
Je suis allé devant cette caméra en parfaite connaissance de cause, conscient que cette décision allait me couper de ma famille et de mon foyer et mettre ma vie en danger. Ce qui m'y a poussé, c'est la conviction que les citoyens du monde méritent de comprendre le système dans lequel ils vivent.
Ma plus grande crainte était que personne n'écoute cette mise en garde. Jamais je n'ai été aussi heureux de m'être trompé. Les réactions dans certains pays se sont révélées particulièrement encourageantes pour moi, et parmi ces pays figure sans conteste le Brésil.
Quand j'étais à la NSA, j'ai assisté avec une inquiétude croissante à la mise sous surveillance de populations entières, sans qu'aucun soupçon d'acte criminel ne la justifie : cette surveillance constitue la plus grave attaque contre les droits de l'homme de notre temps.

La NSA et les autres agences de renseignements nous expliquent que c'est au nom de notre propre "sécurité" – pour la "sécurité" de Dilma [Rousseff, la présidente du Brésil], pour la "sécurité" de Petrobras [compagnie pétrolière publique brésilienne] – qu'elles ont aboli notre droit au respect de la vie privée pour nous épier en permanence. Et tout cela sans même demander l'autorisation au peuple d'aucun de ces pays, pas même du leur.
Aujourd'hui, si vous vous promenez à São Paulo avec un téléphone portable en poche, la NSA a les moyens de savoir où vous vous trouvez, et elle ne s'en prive pas : elle procède ainsi, chaque jour, à raison de cinq milliards de localisations d'individus dans le monde.
Quand quelqu'un, à Florianópolis, se rend sur un site Internet, la NSA enregistre à quelle heure et ce qu'y a fait cet internaute. Quand une mère de Porto Alegre appelle son fils pour lui souhaiter bonne chance à un examen, l'enregistrement de l'appel peut être conservé par la NSA pendant cinq ans au moins.
L'agence conserve ainsi des preuves de liaison extraconjugale, ou de fréquentation de sites pornographiques, pour le cas où elle aurait besoin plus tard de salir la réputation de ceux qui la gênent.
Les sénateurs américains nous disent que le Brésil n'a pas à s'inquiéter : il ne s'agit pas de "surveillance", mais de "collecte de données", et tout cela a pour seul but d'assurer la sécurité des personnes. Ils se trompent.
La différence est énorme entre un programme légal, un espionnage légitime, une action politique justifiée, dans lesquels des individus sont surveillés en raison de soupçons raisonnables et identifiés pesant sur eux, et ces systèmes de surveillance de masse qui, pour mettre en place tout un réseau de renseignement, placent des populations entières sous une surveillance permanente et en conservent pour toujours les traces.
Ces systèmes n'ont jamais eu pour motivation la lutte contre le terrorisme : l'espionnage économique, le contrôle de la société et la manipulation diplomatique, en somme la soif de pouvoir, sont leurs motivations.
De nombreux sénateurs brésiliens partagent cette conviction, et ils m'ont sollicité pour les aider dans leurs investigations sur les crimes qui auraient pu être ainsi commis à l'encontre de citoyens brésiliens.
Comme je l'ai dit, je suis prêt à apporter mon aide dès lors qu'elle est jugée nécessaire et dans un cadre légal. Malheureusement, le gouvernement des Etats-Unis s'évertue à limiter ma capacité à le faire, allant même jusqu'à contraindre l'avion présidentiel d'Evo Morales à atterrir pour m'empêcher de me rendre en Amérique latine !

Tant qu'un pays ne m'aura pas accordé l'asile politique permanent, le gouvernement américain s'évertuera à m'empêcher de m'exprimer.
Il y a six mois, j'ai révélé que la NSA voulait mettre le monde entier sur écoute. Aujourd'hui, c'est le monde entier qui tend l'oreille, et qui prend la parole. Et tout cela n'est pas doux à l'oreille de la NSA.
L'acceptation de la surveillance de masse à l'échelle mondiale, mise à nu lors de débats publics et par des enquêtes de fond sur tous les continents, cède désormais du terrain.
Il y a tout juste trois semaines, la Brésil a été le promoteur à la Commission des droits de l'homme des Nations unies d'une résolution, inédite dans l'Histoire, reconnaissant que le droit à la vie privée ne s'arrête pas là où commencent les réseaux numériques et que la surveillance systématique d'innocents constitue une violation des droits de l'homme [une résolution qui affirme "le droit à la vie privée à l'ère numérique" adoptée par les Nations unies le 26 novembre 2013] .
Le vent a tourné, et nous pouvons enfin imaginer un avenir dans lequel sécurité et vie privée sont conciliables.
Nous ne pouvons tolérer que nos droits soient limités par quelque organisation secrète, ni que les autorités américaines puissent interférer sur les libertés des citoyens brésiliens.

Même les partisans de la surveillance de masse, ceux-là qui sans doute ne sont pas convaincus que les technologies de surveillance enfreignent dangereusement l'exigence de contrôle démocratique, s'accordent aujourd'hui à dire qu'en démocratie la surveillance de la population doit être débattue par la population.
Mon acte de conscience débutait par la déclaration suivante : "Je refuse de vivre dans un monde où tout ce que je dis, tout ce que je fais, tous ceux avec qui je parle, toutes les expressions de créativité, d'amour ou d'amitié peuvent être enregistrés. C'est un système que je ne suis pas prêt à cautionner, ni à construire, ni dans lequel je veux vivre."
Quelques jours plus tard, j'apprenais que le gouvernement de mon pays avait fait de moi un apatride et voulait me jeter en prison. Ma prise de parole m'a coûté mon passeport, mais je le referais s'il le fallait : je ne fermerai pas les yeux sur le crime au nom de mon confort politique. Je préfère vivre sans patrie que sans voix.
Si le Brésil ne doit entendre qu'une seule de mes paroles, que ce soit celle-ci : quand nous serons tous unis contre les injustices et pour la défense de la vie privée et des droits de l'homme les plus fondamentaux, alors nous serons capables de nous défendre contre les plus puissants des systèmes.


Dessin d'Arend, Pays-Bas
Source Courrier International

Billets-Libertarianisme: une future réalité?


Libertarianisme: une future réalité?

Tout nouveau sur la scène politique belge, le Parti Libertarien incarne une doctrine libérale fondée sur la liberté individuelle. Ses partisans s’opposent à l’étatisme en tant que système fondé sur la coercition et prônent une société où les interactions entre les individus découleraient de contrats librement consentis. À l’occasion d’une conférence organisée par le Cercle des étudiants libéraux, le président du parti Patrick Smets a présenté la philosophie politique libertarienne tout en proposant des idées concrètes pour sortir de la crise.

  • L’État en tant qu’ennemi de la liberté
Patrick Smets commence son intervention en répondant à la question au cœur de la conférence. Selon lui, loin d’être une future réalité, le libertarianisme est au contraire une réalité ancrée dans l’actualité. À l’heure où la social-démocratie peine à trouver des solutions face à la crise, les libertariens apportent un discours politique neuf mélangeant espoir, liberté et prospérité.
La notion de liberté défendue par les libertariens se retrouve imprégnée dans le quotidien de la plupart des individus. En effet, rares sont ceux qui, en se promenant dans la rue, arracheraient le foulard d’une femme musulmane. Pourtant, nous changeons radicalement d’attitude tous les cinq ans à l’occasion des élections. Tout d’un coup, caché au sein d’un petit isoloir, on se sent le droit d’exiger que la force publique intervienne à notre place. On vote ainsi pour des partis qui proposent des politiques de rééducation telles que l’interdiction du port du foulard en rue. Le libertarianisme s’oppose à la fiction de la souveraineté d’un État à qui l’on délègue des droits que nous ne possédons pas.
Le droit est petit à petit devenu un instrument de construction d’un modèle de société auquel les libertariens sont en totale opposition. Cette vision orgueilleuse du droit a permis aux violences étatiques de se développer afin de forcer les gens à rentrer dans ce modèle. Or, le modèle social-démocrate imposé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale est en train de s’essouffler. L’État, en faillite depuis la crise, n’a plus les moyens d’acheter la fidélité des gens en garantissant des progrès sociaux.

  • Les politiques monétaires laxistes à l’origine des crises
La crise économique et financière est essentiellement due à la nécessité d’alimenter le système actuel par la création monétaire. Elle a démarré avec la crise des subprimes aux États-Unis, des prêts immobiliers à risque que les emprunteurs, bien souvent de condition modeste, n’ont plus été capables de rembourser. La crise de l’euro trouve quant à elle ses origines dans la baisse artificielle des taux d’intérêt provoquée par l’adoption de l’Euro. Du jour au lendemain, des États comme la Grèce ont pu emprunter aux mêmes taux d’intérêt que l’Allemagne. Suite au ralentissement de l’économie mondiale, la Grèce n’a plus été capable de rembourser ses dettes alors que ses obligations d’État avaient déjà inondé le système européen. Dans les deux cas, la crise est survenue suite à une politique monétaire laxiste concédant des prêts qu’il s’est avéré impossible de rembourser.
Il est plus que temps de remettre en question le mode de création monétaire actuel. Celui-ci est essentiellement basé sur le système de réserves fractionnaires qui autorise les banques à prêter de l’argent qu’elle n’ont pas. En effet, seul un faible pourcentage de l’argent que l’on dépose à la banque est réellement conservé. Ce système, rendu possible par le fait que les épargnants ne retirent pas leurs dépôts tous en même temps, s’avère très risqué en cas de crise de confiance. Qui plus est, les prêts ainsi octroyés augmentent la masse monétaire et génèrent donc de l’inflation. A contrario, lorsque ces prêts sont remboursés, la monnaie est détruite, ce qui génère de la déflation et provoque un endettement des États. Le système a donc systématiquement besoin de création de crédit, quitte à ce que celui-ci ne soit pas remboursé et provoque une crise.

  • La dette publique, un boulet au pied d’un Parti Libertarien en quête de liberté
Pour faire face à cette crise, le Parti Libertarien propose tout d’abord d’annuler la dette publique belge qui, de par son poids démesuré, empêche toute modification profonde du système. Cette solution, bien évidemment discréditée par le secteur bancaire à l’origine de ces prêts, a déjà été mise en place avec succès dans certains États. Elle implique l’instauration de mécanismes de mise en faillite des banques visant à faire payer les pertes par les créanciers et non les citoyens.
En vue de revenir à une croissance plus saine, les libertariens souhaitent également favoriser la liberté et la concurrence au niveau de la production monétaire. Cette liberté passe par l’émergence de monnaies alternatives telles que le Bitcoin, la première devise monétaire électronique décentralisée. Bien que nul ne peut statuer sur son avenir, le Bitcoin est la preuve qu’une monnaie décrétée par l’État n’est pas indispensable si l’on veut procéder à des échanges à travers le monde.



Source Contrepoints.org (auteur Benoit Baudoin)

lundi 16 décembre 2013

Recettes Pâtes-Pâtes à la ricotta


Pâtes à la ricotta

Préparation : 5 mn
Cuisson : 15 mn
Pour 4 personnes 
320 g de pâtes courtes ou longues
200 g de ricotta fraîche
1 dl de lait
1 pincée de cannelle en poudre
Sel
1. Faites cuire les pâtes dans une casserole d’eau salée en ébullition.
2. Avant de les égoutter, mettez la ricotta dans le plat de service et versez le lait tiède. Mélangez avec une cuillère en bois pour délayer le fromage. Ajoutez la cannelle et mélangez de nouveau.
3. Lorsque les pâtes sont cuites, égouttez-les en laissant un peu d’eau. Versez-les dans le plat avec la ricotta, mélangez et servez chaud.
Vous pouvez enrichir ce plat en ajoutant du parmesan ou du pecorino râpé.