vendredi 30 août 2013

Billets-La France et la crise

La France et la crise
Bien sûr, la France est un grand pays doté de nombreux atouts et d'un système social admirable. Mais pour avancer, elle doit cesser de rejeter toute réforme, alerte The New York Times.

Pendant des décennies, les Européens n'en ont eu que pour l'Allemagne, sa puissance et son rôle, vu l'importance de ce pays pour la stabilité et la prospérité de l'Europe. On appelait ça la "question allemande". Aujourd'hui, c'est de “la question française” qu'il s'agit en Europe : le gouvernement socialiste de François Hollande saura-t-il endiguer le lent déclin de la France et l’empêcher d’être irrémédiablement reléguée au deuxième rang des pays européens ?

La question est de savoir si un système de démocratie sociale, qui pendant des décennies s’est targuée de fournir à ses citoyens un niveau de vie stable et élevé, pourra survivre à la mondialisation, au vieillissement de sa population et aux graves chocs budgétaires de ces dernières années.

Transformer un pays est toujours une tâche difficile. Mais, dans le cas de la France, le défi semble particulièrement complexe, notamment à cause de l’amour-propre* et de l’opinion que cette nation a d’elle-même – celle d'un leader européen et d'une puissance mondiale. Mais aussi parce que la vie en France est très confortable pour une bonne partie de la population et que le jour du Jugement dernier semble encore bien loin – en particulier pour les syndicats, qui sont petits mais puissants.

  • Un si beau modèle social
En réalité, la reprise économique pourrait se révéler un obstacle supplémentaire, car les Français seront tentés d’espérer qu’une croissance modeste suffira une fois de plus à masquer les problèmes de fond, à la manière d'un tranquillisant.

Les Français sont fiers de leur modèle social, et à juste titre. L’assurance-maladie et les retraites sont satisfaisantes, beaucoup partent à la retraite à 60 ans ou même avant, et il est courant de prendre cinq ou six semaines de vacances en été. A temps plein, ils travaillent trente-cinq heures par semaine et les nombreuses régulations en place les empêchent d’être licenciés ou renvoyés.
Néanmoins, dans une économie mondiale toujours plus concurrentielle, la question n’est pas de savoir si le modèle social français est valable ou non, mais si les Français auront encore longtemps les moyens de le maintenir. Et vu la tendance actuelle, la réponse est non, certainement pas sans d’importantes transformations structurelles des retraites, des impôts, des avantages sociaux, de la réglementation du travail et des attentes [de la population].
Le Parti socialiste de François Hollande et l’extrême gauche française ne semblent pas avoir compris la fameuse déclaration du neveu du prince, dans Le Guépard, le célèbre roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, sur les bouleversements sociaux : "Il faut que tout change pour que rien ne change." En parlant avec les politiciens et les travailleurs français, on a parfois l’impression qu’ils se voient tous comme des communards et des révolutionnaires, des combattants de gauche – et pourtant, parallèlement, ils veulent conserver le confort du monde qu’ils connaissent, à l'instar de l'extrême droite.

  • La jeunesse n'est plus ce qu'elle était
En mai 1968, les étudiants de l’université de Nanterre ont déclenché ce qu’ils pensaient être une révolution. Des étudiants français en cravate et socquettes ont lancé des pavés sur la police et ont exigé que le système sclérosé de l’après-guerre évolue. Aujourd’hui, les étudiants de Nanterre craignent de ne pas trouver d’emploi et de perdre les allocations versées par l’Etat. Ce qu'ils veulent, c'est que rien ne change. Pour Raphaël Glucksmann, qui a dirigé sa première manifestation lycéenne en 1995, les jeunes de sa génération envient avec nostalgie leurs prédécesseurs rebelles, mais ils n’ont pas le courage de lutter dans ce contexte économique difficile.
“Aujourd'hui, les jeunes manifestent pour s’opposer à toutes les réformes, explique-t-il. Nous ne voyons pas d’autre solution. Nous sommes une génération sans repères.”
Les Français comprennent pourtant qu'à long terme ils n'ont pas intérêt à empêcher une modification structurelle de leur économie très régulée.
Les alertes sont partout : un chômage record, notamment chez les jeunes, une croissance lente par rapport à l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis ou l’Asie, ou encore des dépenses publiques qui atteignent quasiment 57 % du PIB, soit le taux le plus élevé de la zone euro et 11 points de plus que pour l’Allemagne. Le gouvernement emploie 90 fonctionnaires pour 1 000 habitants, contre 50 en Allemagne.

En 2012, environ 82 % des emplois créés étaient des contrats temporaires, contre 70 % cinq ans plus tôt, et contrairement aux emplois à temps plein, ces contrats ne permettent pas d’accéder à la classe moyenne française. Cette situation contraint quasiment toute une génération à vivre dans la précarité, y compris ceux qui travaillent dur et qui font de longues études.

  • Points forts
A Amiens, dans le Nord, l’entreprise Goodyear possède deux usines de pneus. Dans l'une, les ouvriers ont accepté à contrecœur de modifier leurs emplois du temps afin que l’usine ne ferme pas. Dans l’autre, ils ont refusé et Goodyear essaie actuellement (mais ce n’est pas si facile en France) d’en négocier la fermeture, mettant ainsi davantage de monde à la porte. “Je fais partie d’une génération qui a connu le Programme commun de la gauche, explique Claude Dimoff, ancien dirigeant syndical de l'usine qui a fait preuve de plus de flexibilité. Nous avions des projets pour l’avenir et des valeurs différentes, mais tout cela a été oublié. La gauche a complètement laissé tomber ses promesses.”
Le pays a encore beaucoup de points forts : la France est la cinquième économie mondiale, elle a une solide expérience dans la gestion, les sciences et l’innovation, et le fossé entre les riches et les pauvres, même s’il grandit, y reste plus réduit que dans la plupart des pays occidentaux. Lorsque les Français travaillent, ils travaillent dur : la productivité de la main-d’œuvre, qui est sans doute le principal indicateur du potentiel économique d’un pays, reste relativement élevée, même si elle accuse un recul certain. Mais avec de longues vacances et des semaines de trente-cinq heures, les Français travaillent moins longtemps que la plupart de leurs concurrents, ce qui met d’autant plus de pression sur les entreprises et l’économie.

  • Impossibles réformes
Sondage après sondage, les Français répètent qu’ils veulent des réformes et une modernisation de leur système – tant que cela n’a aucun impact pour eux. C’est l'éternel défi politique, et on reproche à Nicolas Sarkozy, le prédécesseur conservateur de François Hollande, de ne pas avoir respecté sa promesse de mettre en œuvre de grandes transformations structurelles.
S’il se plaignait constamment, par exemple, des conséquences catastrophiques de la semaine de trente-cinq heures, Nicolas Sarkozy ne l’a jamais abrogée. A la place, il s’est contenté de jouer avec la fiscalisation des heures supplémentaires, une mesure que François Hollande s’est empressé de supprimer. L’un des conseillers de Nicolas Sarkozy, Alain Minc, a admis que l’ancien président avait tout simplement peur d’affronter les syndicats et le tollé social que de véritables changements provoqueraient. 
Beaucoup s'accordent à penser que seule la gauche peut lancer de grandes réformes structurelles et sociales. Mais, pour cela, il faudrait que François Hollande, qui bénéficie de la majorité parlementaire, se décide à s'opposer à son propre parti pour préparer l’avenir. C'est ce qu’a fait l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder au début des années 2000, lorsqu'il a apporté une série de mesures qui expliquent en grande partie la bonne santé de l’Allemagne aujourd'hui.

  • Concertation
François Hollande affirme croire au dialogue avec les partenaires sociaux, une méthode qui a jusqu’à présent préservé une paix relative, mais n’a pas apporté de véritable réforme. Grâce à un accord avec les syndicats centristes, il a réussi à rendre le marché du travail légèrement plus flexible : il est désormais plus facile d’appliquer des horaires variables et les charges sont plus élevées pour les contrats à court terme. A partir de 2014, les entreprises bénéficieront d'un crédit d'impôt d’environ 27 milliards de dollars [20 milliards d’euros], en partie financé par une hausse de la TVA.
Mais, souvent, des mesures qui semblent courageuses à leur échelle n'ont que peu de résultats. Sans compter que ces efforts modestes ont eu lieu à l’apogée du pouvoir de François Hollande, qui est désormais sur la pente descendante.

 Dessin de Mix&Remix Droits réservés
Source Courrier International

mercredi 28 août 2013

Billets-Martin Luther King


S’il vivait encore, Martin Luther King critiquerait Obama

L’homme qui “faisait un rêve” fustigerait aujourd’hui l’usage des drones et se battrait pour les pauvres. Au point qu’il ne serait certainement pas invité au cinquantenaire de la Marche pour les droits civiques, célébré le 28 août en présence du président américain.

J’ai grandi dans un lotissement de mobile homes au fin fond de l’Indiana et j’étais à peine adolescent lorsque j’ai commencé à participer aux concours régionaux d’art oratoire. Je déclamais les célèbres discours de Martin Luther King. Son esprit venait souffler dans mon âme, les rythmes de sa passion rhétorique étaient pour moi plus qu’hypnotiques. Au lycée, le discours qui m’a permis de remporter le plus de récompenses est celui dont nous fêtons le 50e anniversaire le 28 août : “Je fais un rêve.” C’est l’une des harangues les plus célèbres du XXe siècle.

Mais les commémorations et les célébrations sont des affaires délicates. Dans le brouillard de l’histoire, les réalités sociales et politiques sont reconstruites pour cadrer avec l’air du temps. Il n’y en a pas de meilleur exemple que les manifestations en l’honneur de la Marche sur Washington [de 1963].

Si Martin Luther King, emblème du mouvement pour les droits civiques, vivait aujourd’hui, se pourrait-il qu’il ne soit même pas invité ? Refuserait-on de lui accorder la parole en 2013 pour la même raison qui avait poussé le président John F. Kennedy à ne pas participer à la Marche en 1963 : le risque élevé d’un retour de manivelle politique ? Kennedy avait choisi de regarder la Marche à la télévision, dans la sécurité de la Maison-Blanche.

Par une fascinante double ironie du sort, ce qui permet au président Obama de prendre part si aisément au cinquantenaire du discours est que Martin Luther King est un martyr mort. Sinon, comme Kennedy, il aurait peut-être lui aussi été enlisé dans un dilemme difficile sur l’opportunité de partager la scène avec un homme qui aurait certainement clamé des vérités désagréables et embarrassantes. Pour le dire plus simplement, Kennedy n’y est pas allé parce que Martin Luther King y était. Obama peut y aller parce que Martin Luther King n’y sera pas.

L’histoire nous apprend que, si le véritable esprit de Martin Luther King s’invitait à la fête, il se manifesterait hardiment. Tout comme il a condamné l’utilisation du napalm pendant la guerre du Vietnam, il condamnerait certainement l’utilisation de drones dans l’assassinat de civils innocents – des femmes et des enfants, pour la plupart.

Lorsque Martin Luther King a commencé à critiquer la guerre dans le Sud-Est asiatique, le président Lyndon B. Johnson a annulé l’invitation qu’il lui avait lancée de venir à la Maison-Blanche. Le Prix Nobel de la paix est devenu persona non grata. Mais le prédicateur a continué à prêcher, dénonçant les agressions américaines à l’étranger et la négligence américaine en Amérique. Et il a consacré les cinq dernières années de sa vie non au sort pénible des “classes moyennes”, mais à celui des pauvres.

Dans les années qui ont suivi la Marche, la cote de popularité de Martin Luther King s’est effondrée. Mais il a continué à se battre. Il a déménagé à Chicago pour organiser sa Campagne des pauvres. Et, bien entendu, les circonstances de son assassinat sont à jamais liées à son dernier combat : la dignité des éboueurs de Memphis.

Penser que, pour le 50e anniversaire de la Marche, Martin Luther King ne parlerait pas de guerre, de pauvreté, de faim, du droit de vote et des attaques contre la classe laborieuse américaine défie toute logique.

C’est à Detroit, le 23 juin 1963, que Martin Luther King a prononcé pour la première fois son célèbre “Je fais un rêve”. Et c’est aujourd’hui à Detroit que la faillite de la ville menace de priver les employés municipaux de leurs retraites. On connaît également les stratégies antisyndicales ourdies par des politiques tels que le gouverneur républicain Scott Walker dans le Wisconsin et le maire démocrate de Chicago, Rahm Emanuel. Peut-on imaginer la réaction des médias sociaux aux observations incontestables mais politiquement incorrectes de Martin Luther King ?

Avec mes concitoyens, je fêterai le 28 août 1963 comme le jour de la plus grande manifestation pour l’emploi et pour la liberté de l’histoire de notre pays. Moi aussi, j’exprimerai ma gratitude pour la vie et le legs de l’homme que je considère comme le plus grand Américain que nous ayons produit. Mais quel Martin Luther King évoquerons-nous ? Le rêveur, ou le chef des tambours de la justice ? Pour moi, le vrai sens du message de King est lamentablement bafoué. Peut-être parce qu’il ne rentre pas nettement dans une phrase choc de douze secondes ni un tweet de 140 caractères… quoi que : “Justice pour tous, service du prochain et amour libérateur.”

Dessin d'Aguila paru dans La Vanguardia, Barcelone
Source Courrier International

mardi 27 août 2013

Billets-La découverte d'un monde virtuel


Faceboock… La découverte d'un monde virtuel
Vers 23 heures, le père a été alerté par les copines de sa fille, âgée de 19 ans. Perdu dans la forêt Internet, inquiet de ne plus réussir à joindre son enfant depuis des heures, comme il habite en province et elle à Paris pour ses études et le boulot, et ne sachant plus quoi faire, il a alerté le SAMU de son secteur qui a basculé l’appel au SAMU de Paris (c’est une interconnexion très efficace de tous les centres d’appels en France). Elle a, comme il est à la mode actuellement, une page Facebook (FB). Sur son mur, c’est-à-dire sur sa page, elle inscrit sa vie, elle met tout, ses joies et ses états d’âme. Elle a plus de mille «amis FB» mais n’en connaît au maximum que 10 %. C’est le jeu de ce réseau dit social, reflet de la solitude, frénésie du mot «like» pour aimer et être aimé dans une version très discutable de la relation humaine.

Mais la réalité emporte tout, car elle souffre depuis quelque temps, et, ce soir, elle a écrit un message sur sa page pour dire qu’elle allait «arrêter sa vie». Comme elle ne répondait plus au téléphone, son père a préféré alerter les secours: ce sont eux qui sortent du mythe de l’imaginaire créé par FB.
Toutes les détresses, toutes les joies, les vérités ou les mensonges, tout peut se passer et se dire sur FB, et c’est bien là le danger. La confiance quasi aveugle que certaines et certains utilisateurs y mettent, même transitoirement, peut être redoutable et rendre addict à ce nouveau moyen de communication inventé par le progrès humain mais qu’il va falloir humaniser. Car la volonté de mourir annoncée par une personne n’a pas à être «likée» ou «partagée», ni «commentée», il faut l’aider ! Mais comment faire lorsque la personne est à des centaines ou des milliers de kilomètres et que le seul lien qu’on a avec elle est Internet ?
  • Facebook ou la dictature d'un faux monde
En cinq ans, tout semble avoir été bouleversé par ces réseaux sociaux. L’assistance à personne en danger va devoir y être imposée, comme la reconnaissance de la violation de la vie privée, de l’espionnage et du harcèlement par les pervers ou les érotomanes, qui ont trouvé un terrain idéal pour torturer leurs proies.
Le problème est de savoir si nous devons considérer ces appels sur les réseaux sociaux comme de véritables alertes ? La réponse est oui. Avec les faits divers récents (comme en Angleterre), nous devons agir malgré le vide juridique complet sur ce genre de cas, le doute bénéficiant au malade. En envoyant les pompiers pour l’ouverture de porte et une équipe du SAMU, certains hurleront au gâchis du service public. Tant pis. À l’arrivée sur place, la porte était fermée. Avec la grande échelle, un pompier est passé par la fenêtre et il a ouvert la porte. Elle sombrait doucement dans la mort, avec tous les médicaments qu’elle avait absorbés. Elle a été sauvée et le père pleurait de joie au téléphone.

Dans une lettre laissée à côté d’elle, il y avait le désespoir de la perte de son emploi, une aventure de cul qui avait mal fini, pas d’amour en vue, et, comme seul lien pour rompre la solitude, Facebook. Sur sa table, son ordinateur était posé et la police a regardé les commentaires écrits par certains de ses «amis FB» : ils allaient de la compas- sion à des mots effroyables pour l’encourager à se tuer.
Ce ne sont pas uniquement les réseaux sociaux qu’il faut accuser, mais le législateur, qui a laissé se développer une zone de non-droit qui a pris en quelques années une dimension essentielle, notamment chez les jeunes, qui ont justement le besoin de communiquer.
Elle a été sauvée. Son père nous a écrit pour nous remercier, ce qui est très rare. Dans la conclusion de sa lettre, il disait qu’il a fermé la page FB de sa fille... Mais ça ne sera pas suffisant pour qu’elle aille mieux.

Par : Patrick Pelloux
Source charliehebdo.fr

Billets-Lettre de Bradley Manning à Obama


Lettre de Bradley Manning à Obama

Mercredi, Bradley Manning a été condamné à 35 ans de prison pour espionnage au détriment des Etats-Unis. Alors que son avocat a annoncé qu’il allait déposer un recours en grâce, le soldat a rédigé une lettre à Barack Obama. “Quand j’ai décidé de révéler des informations classifiées, je l’ai fait par amour pour mon pays”, écrit-il. Voici la traduction intégrale de son texte.

La décision que j’ai prise en 2010 est le fruit d’une inquiétude pour mon pays et pour le monde dans lequel nous vivons. Depuis les événements tragiques du 11 Septembre, notre pays est en guerre. Nous sommes en guerre contre un ennemi qui a fait le choix de ne pas nous affronter sur un champ de bataille classique. A cause de cela, nous avons dû adapter nos méthodes pour combattre ces menaces faites à notre mode de vie et à nous-mêmes.
Au début, j’étais en accord avec ces méthodes et j’ai choisi d’aider mon pays à se défendre. Ce n’est qu’une fois en Irak, lorsqu’au j’ai eu accès quotidiennement à des rapports militaires secrets, que j’ai commencé à m’interroger sur la moralité de ce que nous faisions. C’est à ce moment que j’ai pris conscience que dans notre effort pour contrer la menace ennemie, nous avions mis de côté notre humanité. En toute conscience, nous avons choisi de dévaluer le coût de la vie humaine en Irak et en Afghanistan. En combattant ceux que nous percevions comme nos ennemis, nous avons parfois tué des civils innocents. Chaque fois que nous avons tué des civils innocents, au lieu d’en assumer la responsabilité, nous avons décidé de nous retrancher derrière le voile de la sécurité nationale et des informations classifiées afin de ne pas avoir à rendre de comptes publiquement.
Dans notre zèle pour tuer l’ennemi, nous avons eu des débats en interne sur la définition du mot “torture”. Pendant des années, nous avons détenu des individus à Guantanamo sans respecter aucun procédure régulière. Nous avons fermé les yeux sur la torture et les exécutions perpétrées par le gouvernement irakien. Et nous avons laissé passer nombre d’autres actes au nom de notre guerre contre la terreur.
Le patriotisme est souvent invoqué quand des actes moralement douteux sont préconisés par des dirigeants. Quand ces appels au patriotisme prennent le dessus sur les interrogations légitimes, c’est généralement au soldat américain que revient la charge de mener à bien des missions immorales.
Notre nation a déjà traversé ce genre de troubles au nom de la démocratie : la Piste des larmes, l’affaire Dred Scott, le Maccarthysme, Internement des Japonais-américains pour n’en citer que quelques-uns. Je suis convaincu que la plupart des actions menées depuis le 11 Septembre seront un jour perçues de la même manière.
Comme le disait feu Howard Zinn, “Aucun drapeau n’est assez large pour couvrir la honte d’avoir tué des innocents.”
Je sais que j’ai violé la loi. Si mes actions ont nui à quelqu’un ou aux Etats-Unis, je le regrette. Il n’a jamais été dans mes intentions de nuire à qui que ce soit. Je voulais seulement aider. Quand j’ai décidé de révéler des informations classifiées, je l’ai fait par amour pour mon pays, avec un sens du devoir envers autrui.
Si vous refusez ma demande de grâce, je purgerai ma peine en sachant qu’il faut parfois payer un lourd tribut pour vivre dans une société libre. Je serai heureux d’en payer le prix si, en échange, nous pouvons vivre dans un pays basé sur la liberté et qui défend l’idée que tous les hommes et les femmes naissent égaux.

Bradley Manning, le 21 août 2013

Source lesinrocks.com


dimanche 25 août 2013

Recettes Fruits-Poêlée de chasselas


Poêlée de chasselas

Préparation : 15 mn
Cuisson : 10 mn
Pour 4 personnes
4 grappes de chasselas de Moissac
2 pommes
25 g de beurre
3 cuillerées à soupe de miel
20 g de gingembre frais
1 branche de romarin
1. Coupez les pommes en quatre, ôtez le cœur. Coupez-les en lamelles.
2. Égrainez le chasselas. Rincez les grains et séchez-les bien.
3. Chauffez le beurre dans une poêle. Faites-y dorer les lamelles de pommes 5 minutes.
4. Ajoutez le romarin et le raisin. Arrosez de miel. Faites cuire 3 minutes en remuant délicatement.
5. Ôtez le romarin. Servez chaud en accompagnement d’une volaille… ou d’une glace à la vanille.

mardi 20 août 2013

Billets-Jacques Vergès


Jacques Vergès

Jacques Vergès, surnommé "l'avocat de la terreur" -- c'est le titre d'un documentaire que lui a consacré le cinéaste Barbet Schroeder --, est né le 5 mars 1925 à Ubon Ratchatani, dans l'ancien royaume de Siam (aujourd'hui la Thaïlande). Il est le fils de Raymond Vergès, médecin réunionnais nommé consul de France en Thaïlande, et d'une institutrice vietnamienne.

Il a pour frère jumeau Paul Vergès, ancien élu communiste et président du Conseil régional de La Réunion. Il conteste les dates inscrites sur le registre d'état civil, déclarant être né en réalité un an plus tôt, le 20 avril 1924 à Savanna-khet (actuel Laos), sa naissance n'ayant été officiellement déclarée que l'année suivante lors de la venue au monde de son frère. Il passe son enfance à la Réunion, fréquentant très tôt les milieux politiques de l'île et étudiant dans le même lycée que Raymond Barre.
Bac en poche, il quitte la Réunion à 17 ans pour s'engager dans la résistance et rejoint les Forces Françaises Libres à Londres. À Paris en 1945, il adhère au Parti communiste. Cinq ans plus tard, il devient membre du bureau du Congrès de l'Union Internationale des Étudiants, comme représentant de La Réunion, puis effectue un long séjour à Prague jusqu'en 1954. De retour en France, il reprend ses études de Droit, obtient son Certificat d'Aptitude à la Profession d'Avocat et s'inscrit au Barreau de Paris.

Militant anticolonialiste, il défend les membres du FLN algérien, dont une certaine Djamila Bouhired, capturée et torturée par l'armée française avant d'être condamnée à mort pour un attentat à la bombe à Alger qui a fait onze morts. Jacques Vergès alerte l'opinion publique et obtient la grâce de la jeune révolutionnaire qu'il érige en emblème des luttes pour l'indépendance de l'Algérie.

En 1957, il quitte le PCF qu'il juge trop tiède sur la question algérienne. Il devient Chef de cabinet du ministre des affaires étrangères. Il épouse Djamila Bouhired, s'installe à Alger après la proclamation de l'indépendance en 1962, prend la nationalité algérienne, se fait appeler "Mansour" et se convertit à l'Islam. Il fonde à Alger la revue Révolution africaine, rencontre Mao Zedong en 1963 et milite dès lors activement pour une internationale maoïste, ce qui lui fera perdre son poste de haut fonctionnaire. Il s'engage parallèlement pour la cause palestinienne auprès du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP). Il fonde à Paris le journal maoïste Révolution puis retourne s'installer en 1965 en Algérie après la destitution d'Ahmed Ben Bella.


En 1970 il abandonne sa femme et ses deux enfants et disparaît totalement de la vie publique jusqu'en 1978. Encore aujourd'hui, personne ne sait exactement où il était pendant cette période -- en France, en Russie, au Cambodge, au Liban, au Viêt Nam, en Afrique du Sud ? -- ni ce qu'il a fait, l'intéressé laissant planer le mystère. Parmi les hypothèses figurent notamment des liens avec le terrorisme palestinien, un passage dans le Congo post-Lumumba ou un séjour dans le Cambodge de Pol Pot, chef des Khmers rouges. Dans un livre, le juge Thierry Jean-Pierre estime pour sa part qu'il se cachait car le Mossad, les services secrets israéliens, voulaient le tuer en raison de sa défense de la cause palestinienne. Lors d'un entretien livré en mars 2013 au magazine Le Point, il lève toutefois un peu le voile: "Un soir de mars, ma porte s'est ouverte et le vent m'a soufflé: Pars !, et je suis parti pour des aventures qui ont duré neuf ans. [...] J'étais un peu partout. Parti vivre de grandes aventures qui se sont soldées en désastre. Nombre de mes amis sont morts, et, pour les survivants, un pacte de silence me lie à eux." En 1978, il réapparaît et publie à Paris un roman à clef intitulé L'Agenda.


Brillant avocat, Jacques Vergès défend ensuite devant la Justice les causes les plus indéfendables en matière de terrorisme ou de criminalité, n'hésitant pas à médiatiser au maximum les affaires qu'il défend: celle du nazi Klaus Barbie, chef de la Gestapo lyonnaise, tortionnaire de Jean Moulin et organisateur de la déportation des enfants d'Izieu, condamné pour crimes contre l'humanité, celle de l'ex-capitaine de gendarmerie Paul Barril, condamné dans l'affaire des écoutes de la cellule antiterroriste de l'Élysée créée par François Mitterrand, celle de Louise-Yvonne Casetta, ex-trésorière occulte du RPR condamnée dans l'affaire des Marchés truqués d'Ile-de-France, celle du préfet de Corse Bernard Bonnet condamné pour avoir ordonné de mettre le feu à des paillotes, celle de l'inspecteur des RG Jean-Marc Dufourg compromis dans l'affaire du pasteur militant homosexuel Joseph Doucé, celle d'Omar Raddad, de Simone Weber, celles de plusieurs chefs d'États (Saddam Hussein, Slobodan Milosevic, Pol Pot, Khieu Samphan, Omar Bongo, Mouammar Kadhafi, Idriss Déby, Denis Sassou-Nguesso, Laurent Gbagbo, Moussa Traoré, Abdoulaye Wade,...) mis en causes à divers titres et celles, les plus nombreuses, de terroristes ou supposés tels (Magdalena Kopp, Anis Naccache, Klaus Croissant, Max Frérot, Djamilah Bouhired, Waddi Haddad, François Genoud, Georges Habbache, Carlos, Georges Ibrahim Abdallah, etc), entre des centaines d'affaires toutes situées aux confins du politique et du judiciaire. Dans la plupart de ces affaires, il emploie une méthode de défense de rupture, fondée davantage sur ses convictions que sur les pièces du dossier, et démontre généralement que le juge n'a pas la compétence ou la légitimité pour juger un dossier aussi politique. Plutôt que de s'attacher au cas particulier de l'accusé, il combat en opposant des valeurs, fustigeant constamment la bonne conscience de l'Occident.


Celui qui se qualifie lui-même de "salaud lumineux" est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont notamment :
  • De la stratégie judiciaire (1968),
  • Pour les fidayine, La résistance palestinienne (1969),
  • Beauté du crime (1988),
  • La Justice est un jeu (1992),
  • Intelligence avec l'ennemi (1996),
  • Le Salaud lumineux (1996),
  • Les Sanguinaires (2001),
  • Omar m'a tuer (2001),
  • Avocat du diable, Avocat de Dieu (2001),
  • Dictionnaire amoureux de la justice (2002),
  • La Démocratie à visage obscène (2004),
  • Les Crimes d'État (2004),
  • Malheur aux pauvres (2006),
  • Que mes guerres étaient belles ! (2007),
  • La passion de défendre (2008),
  • Sarkozy sous BHL (avec Roland Dumas, 2011),
  • De mon propre aveu (2013).

Grand amateur de littérature et de théâtre, il est également devenu acteur de son propre rôle à la fin de sa vie en interprétant Serial plaideur, un monologue théâtral aux allures d'autoprocès où il replace la théâtralité de la justice à l'échelle de l'humanité en convoquant Jack l'éventreur, Sophocle et Jeanne d'Arc.
Jacques Vergès est mort à Paris le 15 août 2013, à l'âge de 88 ans

mercredi 14 août 2013

Billets-La Corrèze, si moderne


La Corrèze, si moderne

Le dernier livre du journaliste et écrivain Stephen Clarke, 1 000 Years of Annoying the French (Mille ans de mésentente cordiale), doit être prochainement traduit en français.

La Corrèze, c’est la France profonde dans toute sa splendeur. Au nord de Brive, les piverts se prélassent au milieu de la route et défient les automobilistes en ne s’envolant qu’au tout dernier moment, pour aller se cogner contre un marronnier. Les champs de blé et de maïs suffisent à peine à faire une miche de pain ou un paquet de pop-corn. Les villages semblent déserts, avec leurs maisons dorées comme une baguette bien cuite et leurs toits en ardoise luisant au soleil. Mais les habitants sont bien là : un vieil homme en maillot de corps remplit une brouette de courgettes et une petite femme en tablier paraît enchevêtrée dans les rosiers plantés à côté de sa maison.

Il règne une atmosphère médiévale. Mais, en réalité, il n’y a pas plus moderne que la Corrèze. Un ami corrézien m’a expliqué que ces paysans qui semblent être d’une autre époque sont en fait les meilleurs comptables d’Europe. Ils obtiennent des subventions de l’Union européenne les récompensant de ne pas utiliser d’engrais chimiques – qu’ils n’avaient de toute façon aucune intention d’utiliser. Ils reçoivent des aides de l’UE pour arracher leurs pommiers, et d’autres encore pour les replanter. Ces paysans ont peut-être l’air pauvres, mais ils s’en sortent bien par rapport aux urbains.

Les Britanniques se plaignent souvent que l’argent de l’Union européenne soit englouti dans le gouffre sans fond que serait la France profonde. Mais moi, je dis merci à l’Europe. Si c’est le prix à payer pour préserver la campagne et les piverts, c’est de l’argent bien dépensé.

Source Courrier International

lundi 12 août 2013

Billets-Dexter sur la table de dissection

Dexter sur la table de dissection

Cette semaine, débute aux Etats-Unis la huitième et dernière saison des aventures de Dexter, le “tueur en série préféré du petit écran”. L’occasion de revenir, en chiffres, sur les hauts et les bas de sa carrière.


Source Télérama.fr

Billets-La douce vie des monarques républicains


La douce vie des monarques républicains

En France, les présidents ont toujours vécu dans le luxe. Les dépenses de l'Elysée n'ont jamais été contrôlées. Aujourd'hui, François Hollande souhaite faire des économies. Du moins, un peu.

Situé à côté du PC Jupiter – le poste de commandement du feu nucléaire installé sous les jardins de l'Elysée - se trouve un des lieux les plus secrets du palais présidentiel : ses caves. Près de 15 000 bouteilles des meilleurs crus français – Châteaux Petrus, Figeac, Ausaune et Yquem - sont entreposées sous ces voûtes.

Depuis 2007, c'est une femme, Virginie Routis, qui choisit quels vins auront l'honneur de la table présidentielle. La chef sommelière de l'Elysée n'est toutefois pas autorisée à faire trop de confidences. Elle dira seulement que tous les vins sont français et qu'ils coûtent moins cher qu'à une certaine époque.
  • Un budget royal
La Cour des comptes a déjà complimenté le président Hollande pour les six millions d'euros qu'il a permis d'épargner au bout d'un an de mandat en économisant non seulement sur les vins, mais aussi sur les frais de bouche de ses réceptions, les décorations florales, les voyages et autres dépenses. Et pourtant, on ne peut pas dire que le président se soit tellement serré la ceinture. Avec un budget annuel de 102,9 millions d'euros, il peut encore dépenser plus du double que la reine d'Angleterre.

De fait, les présidents français, qui gouvernent depuis le “palais” de l'Elysée, ont longtemps pu régner comme des rois sans couronne. Jusqu'en 2008, les dépenses présidentielles échappaient à tout contrôle. Les diverses majorités au Parlement approuvaient le budget de l'Elysée sans jamais poser trop de questions. Cela ne se faisait tout simplement pas de surveiller les comptes du monarque républicain. Charles de Gaulle jugeait inutile de faire contrôler ses dépenses, et il faut dire que dans son cas, cela n'était pas nécessaire : le général faisait même établir les factures d'électricité de ses appartements privés à l'Elysée et les réglait de sa poche.

Tous ses successeurs n'eurent toutefois pas la même élégance et finirent par céder au cémémonial de cour inspiré par tant de lustres, de colonnes dorées, de pilastres, de damas et de marbres.
  • Un luxe qui semble plaire à Hollande
Aujourd'hui encore, le président français peut se sentir comme un être élu, constamment devancé par un laquais en livrée, arborant chaîne en or et gants blancs, chargé d'annoncer solennellement : "Monsieur le Président". Les journalistes, dont certains l'avaient traité "d'incapable" en une de leurs journaux, se lèvent désormais respectueusement chaque fois que le président arrive pour une conférence de presse. François Hollande, qui avait promis durant sa campagne d'être un président “normal”, apprécie manifestement toutes ces marques de respect. Alors qu'il s'était engagé, en tant que candidat, à résister aux coulisses monarchiques, le président Hollande s'est bel bien mis en scène, le 14 juillet dernier, devant les allées fraîchement sablées de l'Elysée.

Le président s'accommode dorénavant aussi d'autres privilèges liés à son statut. En 2007, lorsque Nicolas Sarkozy avait investi le pavillon de la Lanterne, non loin du château de Versailles, François Hollande n'avait pas manqué de souligner ses mauvaises manières. Aujourd'hui, il y a lui-même élu domicile après y avoir installé une piscine et un cour de tennis. Et son Premier ministre n'a rien à dire non plus. Cette décision a bien fait tiquer la cour des comptes, mais voilà, il n'y a pas de règles, seulement des coutumes. Et l'une d'elles mettait le pavillon de la Lanterne à la disposition du Premier ministre.
  • Un vrai contrôle, pour bientôt ?
C'est avec une grande compassion que Bernadette Chirac avait écouté l'ancien chancelier allemand, Gehrard Schröder, expliquer qu'il devait lui-même payer les frais de ses déplacements privés. "C'est monstrueux !", s'était exclamée la première dame à propos de cette “manie du contrôle”. De son côté, son président de mari prophétisait : “Nous aussi, nous en serons là dans quelques années”.

Et effectivement, un député socialiste de Picardie, René Dosière, rêve depuis longtemps de renforcer les contrôles sur les dépenses du plus beau palais de la république. Pour lui, le président ressemble à un “monarque absolu”. Auteur de deux ouvrages sur la question – L'argent caché de l'Elysée (Seuil, 2007) et L'argent de l'Etat (Points, 2013) -, le député réclame la publication des comptes de l'Elysée. Nicolas Sarkozy avait fini par céder et avait révélé une hausse de 140% de ses propres émoluments.

François Hollande a promis de continuer à réduire les dépenses. Il n'y a que le fromage – rayé de la carte par son prédécesseur – auquel il ne renoncera pas. Une décision qui a réjoui le chef de l'Elysée mais pas sa compagne, Valérie Trierweiler, qui confiait dans un entretien que le président devait faire attention à sa ligne.

Source Courrier International

dimanche 11 août 2013

Recettes Périgord-Tourin à l’oignon


Tourin à l’oignon

Préparation : 5 mn
Cuisson : 20 mn
Pour 4 personnes
1 oignon jaune
2 cuillerées à soupe de « gras »
2 cuillerées à soupe de farine
Tranches fines de pain dur
Sel et poivre du moulin
1. Epluchez l’oignon, émincez-le.
2. Versez les deux cuillerées de gras dans une poêle mise à chauffer sur un feu. Faites saisir les lamelles d’oignon dans le gras, remuez. L’oignon va fricasser, fondre et prendre une belle couleur dorée.
3. Dans un bol, mouillez la farine avec 5 cl d’eau pour la diluer.
4. Lorsque vous jugez l’instant propice, c’est-à-dire quand l’émincé d’oignon a pris une belle couleur brune et qu’il est devenu transparent, remuez et versez le mélange à la farine mouillée dans la poêle pour bloquer la couleur.
5. Sans ne rien perdre, versez le contenu de la poêle dans le faitout posé sur un feu vif et contenant de l’eau bouillante. Salez, poivrez un peu plus que d’habitude comme pour des « novis ». Remuez.
6. Faites cuire 10 minutes à petits bouillons.
7. « Trempez la soupe » en versant le bouillon sur le pain taillé qui est déposé dans une soupière avec un couvercle pour conserver de la chaleur.

« Porter un tourin » est en Périgord la tradition du soir des noces des « novis », les jeunes mariés, mais aussi une tradition humoristique des nuits d’hiver. Pour créer l’événement, une personne prépare un tourin, trouve un couple à honorer, rassemble des amis, choisit un complice pour débouler par surprise dans la chambre des endormis. En tout honneur, le couple désigné comme « les mariés d’un soir » avalent la soupe dans une assiette à calotte, se lèvent, ouvrent des conserves et c’est alors la fête de la convivialité.


Recettes Périgord-Soupe aux orties


Soupe aux orties

Préparation : 10 mn
Cuisson : 20 mn
Pour 4 personnes
200 g de pointes d’orties de 3 à 4 cm de long
1 courge
2 pommes de terre
2 gousses d’ail
1 œuf
Tranches de pain dur
Sel et poivre du moulin
1. Avec des gants, passez les orties à l’eau.
2. Épluchez les pommes de terre et la courge. Coupez-les en morceaux. Epluchez et écrasez l’ail, puis mixez tous les ingrédients ensemble.
3. Les pommes de terre vont adoucir la soupe.
4. Mettez le tout à cuire dans 2 litres d’eau pendant 20 minutes. Salez, poivrez.
5. Cassez l’œuf, versez seulement le jaune cru dans le bouillon, remuez.
6. « Trempez le bouillon » dans une soupière sur du pain dur, taillé fin.


Ramassez les pointes d’orties lorsqu’elles sont tendres, avec des gants pour éviter de vous piquer. Il est possible d’améliorer encore la soupe en y ajoutant, en même temps que le jaune d’œuf, 100 g de crème fraîche.


mercredi 7 août 2013

Billets-Carlton : DSK, "roi de la fête"


Carlton : DSK, "roi de la fête" pour les juges d'instruction

 Regardez l'infographie animée  Comprendre l'affaire du Carlton en trois minutes

Alors que Dominique Strauss-Kahn a été renvoyé en correctionnelle le 26 juillet pour "proxénétisme aggravé en réunion", Le Figaro publie, mardi 6 août, le contenu de l'ordonnance du renvoi détaillant les motivations de la décision des juges d'instruction de l'affaire du Carlton, Stéphanie Ausbart et Mathieu Vignau.
Ce document, qui détaille notamment les déclarations des prostituées et des treize mis en examen dans l'affaire, montre que l'ancien directeur du FMI, qualifié par les magistrats de "roi de la fête", était bien le "pivot central" du système mis en place par le milieu nordiste libertin et impliquant de nombreuses prostituées.
  • UN "CARNAGE AVEC UN TAS DE MATELAS AU SOL"
Le procès, qui devrait se dérouler en 2014, aura pour but de répondre à trois "questions-clés" qui détermineront si DSK peut être condamné pour proxénétisme aggravé, rappelle Le Figaro. Il s'agit en effet de déterminer dans un premier temps si l'ancien ministre de l'économie savait que les femmes présentes aux soirées libertines auxquelles il participait étaient des prostituées rémunérées.
Depuis le début de l'affaire, une grande partie de la défense de DSK repose en effet sur l'affirmation qu'il ignorait tout de la profession des jeunes femmes présentes aux soirées libertines. Sur ce volet, l'ordonnance de renvoi cite le témoignage de plusieurs prostituées, qui affirment notamment que "l'ensemble des personnes présentes ne pouvait ignorer". Selon elles en effet, "l'âge et l'apparence des participantes laissaient peu de doute sur leurs activités".
Regarder l'infographie animée Comprendre l'affaire du Carlton en trois minutes
En outre, la description du déroulement de ces soirées, assimilées à de la "consommation sexuelle" voire à un "carnage avec un tas de matelas au sol", met à mal la défense de Dominique Strauss-Kahn, les magistrats relevant "qu'il n'était nullement question de libertinage, mais d'"abattage" et de commandes de prestations". Enfin, le comportement de DSK lui-même, décrit pour sa violence avec certaines prostituées, met en doute la thèse du simple libertinage. "Ces éléments cumulés, notent les juges dans leur ordonnance, permettent d'accréditer l'idée que son ignorance n'est qu'un système de défense."
  • "PIVOT CENTRAL"
La décision de renvoyer l'ancien directeur du FMI en correctionnelle devrait permettre également de déterminer le degré d'implication de DSK dans l'organisation des soirées libertines. Sur ce point, les magistrats s'attachent à montrer dans leur ordonnance de renvoi que Dominique Strauss-Kahn était un "pivot central" du système, et était même parfois à l'origine de la demande d'organisation de soirées, comme en attestent plusieurs SMS. D'ailleurs, DSK "conservait la main sur la programmation des soirées, lesquelles ne s'organisaient qu'en fonction de ses disponibilités d'agenda", peut-on lire dans le document.
Les juges notent également que certaines de ces soirées ont eu lieu dans un appartement loué par DSK, ce qui montre donc qu'il aurait "accompli un acte matériel de proxénétisme", car "mettre à disposition un local pour de la prostitution, c'est du proxénétisme."
  • VOLONTÉ DE "BROUILLER LES PISTES"
Enfin, la dernière question abordée par l'ordonnance de renvoi et à laquelle un procès devrait apporter une réponse concerne la tentative de dissimulation de l'affaire par DSK. Selon les magistrats, l'ancien directeur du FMI a en effet cherché à masquer son activité, en utilisant notamment un langage crypté dans ses échanges avec les autres participants aux soirées, évoquant des "copines", "délégation de copines", "cadeau", "petite", "du matériel", pour désigner les prostituées.
Sur ce dernier point, les juges soulignent également la volonté de DSK de "brouiller les pistes", alors qu'il avait confié à l'un des organisateurs des soirées une puce d'un téléphone qu'il utilisait. Une opération menée "pour 'nettoyer' ensuite cette puce et l'attribuer à la compagne de Fabrice Paszkowski à partir du mois de juin 2011".
Dans un communiqué diffusé le 26 juillet, M. Strauss-Kahn avait dénoncé une "instruction exclusivement à charge", même s'il "s'attendait à cette décision et se présentera donc sereinement devant le tribunal". Le parquet, bien qu'ayant requis un non-lieu en faveur de DSK, a décidé de ne pas faire appel du renvoi en correctionnelle de l'ancien patron du FMI et de treize autres mis en examen.

"Le Figaro" publie l'ordonnance du renvoi en correctionnelle de M. Strauss-Kahn pour "proxénétisme aggravé en réunion", révélant les motivations de la décision des juges. | AFP/MARTIN BUREAU

Source le monde.fr



lundi 5 août 2013

Infographies-Le droit à la paresse



Le droit à la paresse

Ce sont les salariés mexicains qui passent le plus de temps au travail. Heures travaillées par an et par pays
Infografika. Ce mensuel gratuit est intégralement consacré à l’infographie. Conçu à Saint-Pétersbourg par une petite équipe animée par Nikolaï Romanov et Artem Koleganov, il est également distribué à Moscou. Cette infographie, réalisée par Artem Koleganov en 2011 et mise à jour pour Courrier international, compare les temps de travail annuels dans plusieurs pays. Si les Mexicains passent plus de temps que les autres au boulot, ils sont en revanche relativement peu efficaces. Selon l’OCDE, le PIB par heure travaillée est de 17,3 dollars au Mexique, contre 59,8 dollars aux Pays-Bas, censés détenir dans ce classement la palme de l’oisiveté.

Source Courrier International

Infographies-Obsolescence programmée



Obsolescence programmée

Toutes les choses ont une fin. Comme les denrées périssables, les produits high-tech ont une durée de vie limitée.
Marcelo Duhalde. Ce graphiste chilien a travaillé pour le quotidien chilien El Mercurio avant de collaborer aux journaux omanais Al-Shabiba et Times of Oman. Ce dernier, un quotidien anglophone diffusé à Mascate, la capitale du sultanat, propose chaque semaine une page d’information visuelle. Celle-ci a été publiée le 23 mai 2013 et montre l’obsolescence programmée des produits technologiques. Deux idées se cachent sous ce terme : l’introduction, dès la conception d’un produit, d’erreurs ou de fragilités qui provoquent une panne à moyen terme ; ou bien la limitation des capacités d’évolution, qui rend le produit très vite “périmé”. C’est ce dernier concept qui est illustré ici.

Source Courrier International

Infographies-Consommation d’eau



Consommation d’eau

Ces gouttes d’eau qui font déborder le vase.
La plus grande partie de l’eau que nous consommons est cachée dans des produits courants.
Superinteressante. Ce mensuel brésilien généraliste s’adresse à un lectorat jeune. Tourné vers la découverte et la vulgarisation, il fait la part belle à l’image et à l’infographie, qui occupe parfois la moitié de ses pages. Publiée en février 2012, cette infographie s’inspire de la journée type d’un jeune urbain au Brésil. Les consommations indiquées intègrent le cycle de vie complet des produits ou des services utilisés, comme l’eau qu’il aura fallu pour produire 200 g de bœuf ou celle nécessaire pour une douche, savon et shampoing compris.

Source Courrier International

Infos santé-Aphtes


Aphtes

  • Quels sont les symptômes des aphtes ?
Les aphtes se présentent généralement sous la forme de petites ulcérations blanchâtres rondes ou ovales, situées sur les gencives, sous la langue ou à l’intérieur des joues. Toutefois, un aphte buccal peut parfois atteindre la taille d’une pièce d’un centime. Les aphtes, qui peuvent être nombreux, ne saignent pas mais sont douloureux. Leur apparition provoque parfois un gonflement des ganglions lymphatiques situés dans le cou, juste sous la mâchoire. Leur guérison survient spontanément en une à deux semaines, sans cicatrice.
En général, les aphtes sont une affection bénigne et ne provoquent pas de complications. Toutefois, chez certaines personnes, ces petites ulcérations deviennent chroniques. Elles rendent alors la vie quotidienne inconfortable et gênent l'absorption d'aliments. Parfois, les aphtes peuvent se compliquer d'une infection due à des bactéries.

  • Quelles sont les causes des aphtes ?
Dans la plupart des cas, l’origine des aphtes reste mystérieuse. Cependant, leur apparition peut précéder ou accompagner d’autres maladies, comme des infections ou des maladies du tube digestif. On a parfois établi un lien entre la survenue d’aphtes et des facteurs hormonaux, alimentaires (réaction d’intolérance à des noix, du gruyère, etc.), psychologiques (stress, fatigue, surmenage, par exemple) ou traumatiques (coups de brosse à dents).

  • Comment prévenir les aphtes ?
Si vous établissez un lien entre certains aliments et l'apparition des ulcérations, évitez bien sûr d'en consommer.
Supprimez les aliments susceptibles d’accentuer les douleurs, comme les vinaigrettes ou les fruits acides.
Respectez les mesures d’hygiène buccale en vous brossant correctement les dents après chaque repas et en passant un fil dentaire au moins une fois par jour.
Faites soigner vos dents pour que votre denture ou vos prothèses dentaires soient en parfait état.

  • Quand faut-il voir un médecin pour un aphte ?
Consultez un médecin dans les jours qui viennent si :
L’éruption d’aphtes est accompagnée d’une forte fièvre ;
L’éruption d’aphtes est accompagnée d’ulcères sur la muqueuse des organes génitaux ;
La douleur est trop intense, surtout chez les enfants ;
La douleur ne diminue pas au bout de quelques jours ;
Les aphtes sont de grande taille (plus d’un centimètre de diamètre) ;
Les lésions saignent et ne guérissent pas spontanément ;
Le nombre de poussées d’aphtes est supérieur à quatre par an.
Le médecin prescrit un collutoire (un médicament à pulvériser ou à badigeonner sur l'aphte) ou un bain de bouche pour limiter le risque de surinfection et faciliter la cicatrisation. Il peut également prescrire un médicament antalgique pour diminuer la douleur. S'il suspecte qu'un aphte présente une surinfection bactérienne, il prescrit un traitement antibiotique adapté.

  • Quel médicament prendre pour soigner un aphte ?
En général, les aphtes guérissent spontanément en quelques jours. Pour combattre la douleur, il est possible de prendre un médicament antalgique de type paracétamol. Certains traitements locaux antiseptiques et anti-inflammatoires peuvent également soulager la douleur et éviter les surinfections. Demandez conseil à votre pharmacien.



Source : Vidal