samedi 30 juin 2012

Billets-La vidéo du dépeceur sur le Web


La vidéo du dépeceur sur le Web

Trois questions à Nicolas d’Arcy, juriste à l’AFA, Association des fournisseurs d'accès et des services Internet réunissant, entre autres, Orange et Google.
  
Pourquoi cette vidéo est-elle aussi facilement accessible sur le Web ?
Parce que c'est très compliqué d'empêcher une vidéo de tourner ! Le Web fourmille de sites spécialisés dans le gore, avec morts en direct, cadavres, décapitations, accidents, etc. La plupart sont hébergés aux Etats-Unis, où le premier amendement sur la liberté d'expression les protège. En France, on essaie d'avoir un Web relativement propre. Les hébergeurs ont des filtres « techniques », notamment pour repérer les images pédo-pornographiques. Les sites à contenu pornographique sont obligés de mettre un message d'avertissement à l'attention des moins de 18 ans…

On voit que tout cela n'empêche pas le pire de circuler ! Que peut-on faire, concrètement ?
Un internaute a trois niveaux d'action possibles. D'abord, il peut appliquer le principe de subsidiarité et contacter l'auteur de la vidéo. Deuxièmement, tout internaute peut alerter un hébergeur et lui demander de supprimer un contenu choquant, en vertu de l'article 227-24 du code pénal stipulant que « les prestataires techniques ont une obligation spéciale de concourir à la lutte contre la diffusion d’infractions relatives à la pornographie enfantine, à l’apologie des crimes de guerre et crimes contre l’humanité et à l’incitation à la haine raciale. » Cette veille des communautés peut être très efficace… mais inopérante évidemment, dans ce cas-ci, puisque l'hébergeur est américain. La troisième option est beaucoup plus lourde : le citoyen peut se retourner contre le fournisseur d'accès (Orange, Free…) pour qu'il bloque un site. Mais cela ne peut se faire que sur ordonnance d'un juge (article 6-1-8 de la LCEN).

Et quand la justice intervient, c'est efficace ?
C'est déjà arrivé, notamment pour un site étranger qui vendait des objets nazis à destination des Français. Mais honnêtement, ça n'a fait que multiplier les duplications et les sites miroirs. Ce site n'a jamais eu autant de visibilité qu'après son interdiction ! Plus on cherche à faire disparaître une vidéo, plus elle ressurgit ailleurs.

Propos recueillis par Emmanuelle Anizon

vendredi 29 juin 2012

Billets-Internet et les voyeurs


Internet et les voyeurs

La vidéo de Luka Magnotta, “le dépeceur de Montréal”, est toujours disponible sur Internet. La supprimer ne sert à rien : c'est le côté obscur de la culture web. Point de vue d'un journaliste qui a grandi avec ces vidéos.

Rotten. Goatse. Ogrish. Liveleak. Dans ma prime jeunesse (sans filtre parental), ces « shock sites » (comme on les appelle dans le jargon) m’ont offert un paquet de nuits blanches et quelques haut-le-cœur à m’en faire recracher le Banga du goûter. Sous le préau, pendant la récréation, il y avait deux castes : ceux qui s’échangeaient du porno sur cédérom, et ceux qui débriefaient la vidéo ou l’image de la veille. Sorties de route, suicides souterrains, tirs de 22 long rifle à bout portant, tout y passait, avec surabondance de détails et d’appréciations sur la mise en scène. Sur un Internet qui ne connaissait pas encore vraiment les réseaux sociaux, la programmation du soir reposait sur la cooptation. Comme en spéléologie, il y en avait toujours un pour jouer les éclaireurs.

Rotten avait un petit air de cabinet de curiosités, avec ses photos sépia d’éléphantiasis et ses clichés en gros plan de GI décapités par des pales d’hélicoptères. Depuis l’Ile Christmas et sa législation supposément élastique, Goatse.cx offrait la page d’accueil la plus dilatée de l’histoire d’Internet.


Ogrish, lui, possédait une accroche pleine d’hémoglobine, « can you handle life ? », « êtes-vous capable d’endurer la vie ? », avant de se prendre pour la BBC du trash : « Uncover reality », « découvrir la réalité ». Et de devenir Liveleak, le premier site à diffuser la vidéo de l’exécution de Saddam Hussein. A 6 ans, on jouait à se faire peur en se racontant des histoires de monstres sous une tente, à la lueur blafarde d’une lampe de poche. A 16, convertis à Internet, on s’échangeait des liens morbides – et 100% véritables – sur MSN. Mais avec un smiley, toujours :-) Et de la patience : aux prémices de l’ADSL et du dégroupage, il fallait une heure pour afficher une image en taille réelle, largement de quoi faire durer le suspense. Parfois, à jouer avec le feu, on atteignait le point de non-retour, comme avec le fameux et sinistre « Dagestan Beheading » (les vidéos sont toujours titrées comme des séries Z) mis en ligne sur Liveleak en 2007. On y voit des rebelles tchéchènes égorger des soldats russes à peine majeurs, implorant la pitié de leurs bourreaux alors qu’on leur découpe la carotide en plein jour. C’est Requiem pour un massacre de Klimov, en vrai. Et impossible d’appuyer sur le bouton pause.

A force de circuler sous nos pupilles ébahies, les shock sites ont même fait émerger leurs « stars » posthumes, l’ubac de la culture web, parfois antérieure à YouTube (qui a vu le jour en 2005). Nikki Catsouras, une ado américaine de 18 ans, est entrée au panthéon numérique en 2006 sous le nom de « Porsche Girl », après s’être encastrée dans la pile d’un pont à 200 kilomètres à l’heure, au volant du bolide paternel, un rail de cocaïne dans chaque narine. Mises en ligne par deux agents de la patrouille autoroutière de Californie juste après l’accident, les photos de son corps déchiqueté ont disparu pour mieux réapparaître. Aujourd’hui encore, elles sont disponibles en deux clics sur BestGore.com, le nouvel avatar de cette culture de la « réalité non censurée », la baignade non surveillée d’Internet. Déjà, certains se posent des questions monthypythoniennes sur le sens de la vie et Luka Magnotta : « Le dépeceur de Montréal aurait-il commis son crime si Internet n’avait pas existé ? » Et le web aurait-il vraiment existé sans ses vidéos borderline filmées à la GoPro ?

C’est d’ailleurs sur BestGore que Magnotta a posté la vidéo de sa séance de cannibalisme. Et comme si l’anthropophagie favorisait l’émergence d’un langage, celle-ci s’intitule 1 Lunatic 1 Ice Pick (1 maniaque, 1 pic à glace). Les explorateurs du Net apprécieront la référence à 2 Girls 1 Cup, un célèbre petit film dont nous vous épargnerons le lien. Quand on lui demande si le fait que des enfants puissent se retrouver nez à nez avec un bout de chair humaine ne l'émeut pas, Mark Marek, le fondateur de BestGore, invoque sur son site les hasards de la vie et de la sérendipité : « Un jour, un enfant peut assister à une scène horrible. A ce moment-là, qui accuserez-vous ? Que se passera-t-il si un enfant rentre chez lui avec un ami et qu’un chauffard ivre écrase son ami sous ses yeux ? [...] Ne tirez pas sur le messager. » Défiant, le tenancier va même plus loin. Vous avez une liste de griefs à son encontre ? « Prenez un numéro et faites la queue ». En attendant, qu’on le veuille ou non, cette documentation malsaine est vouée à la postérité, tant qu’il y aura des yeux pour la contempler. Essayer de l'enlever, c'est s'exposer à ce qu'on appelle l'effet Streisand, une publicité involontaire. Elle vient s’empiler dans les rayonnages de nos bibliothèques numériques, à grand renfort de captures d’écran ou de sites miroirs. Vous avez une après-midi à tuer (de préférence à l’arme blanche) ? Il suffit d’aller faire un tour sur Internet Archive.

Source Olivier Tesquet (Télérama)

mardi 26 juin 2012

Recettes Sans Gluten-Tarte aux nectarines et cannelle



Tarte aux nectarines et cannelle

Préparation : 20 mn
Cuisson : 40 mn
Pour 6 personnes
Pour la pâte :
130 g de Maïzena
60 g de beurre ramolli fondu
60 g de sucre roux
50 ml de crème liquide
2 œufs
1 cuillerée à café de cannelle*
1 citron pour le zeste
Pour la garniture :
4 nectarines
20 g de sucre roux
1 citron pour le jus
1. Préchauffez le four à 150 °C (th. 5).
2. Pressez le citron pour recueillir le jus. Lavez les nectarines et coupez-les en dés, placez-les dans un plat creux. Saupoudrez de sucre roux et arrosez les fruits de jus de citron, réservez au frais.
3. Râpez le zeste du citron.
4. Dans un saladier, battez les œufs avec le sucre, le beurre, le zeste de citron et la cannelle. Ajoutez la crème fraîche liquide, puis incorporez petit à petit la Maïzena. Vous devez obtenir une pâte homogène.
5. Beurrez un moule rond et versez la pâte.
6. Enfournez à mi-hauteur et laissez cuire 40 minutes environ. Égouttez les fruits et réservez le jus.
7. Au bout de 15 minutes de cuisson, retirez le moule du four et disposez les fruits sur la pâte, poursuivez la cuisson. Démoulez la tarte lorsqu’elle est bien refroidie.
8. Faites chauffer doucement le jus des fruits de manière à en faire un sirop. Au moment de servir la tarte, arrosez les fruits de quelques cuillerées à soupe de ce sirop.
Conseil
(*) Vérifiez l’absence de gluten auprès des fabricants. 


jeudi 21 juin 2012

Recettes Soufflés-Soufflé pistache et abricots



Soufflé pistache et abricots

Préparation : 30 mn
Cuisson : 40 mn
Pour 4 personnes
150 g d’abricots
200 g de sucre en poudre + 20 g pour le moule
60 g de pistaches décortiquées
4 œufs entiers
40 cl de lait
30 g de farine
10 g de beurre pour le moule
1. Préchauffez le four à 200 °C (th. 6-7).
2. Beurrez et sucrez un moule à soufflé d’environ 20 cm de diamètre (ou quatre ramequins individuels) ; Placez-le au réfrigérateur.
3. Coupez les abricots en petits morceaux. Mettez-les dans une casserole avec 40 g de sucre et faites-les cuire 5 minutes à feu moyen, pour les réduire en compote. Hachez les pistaches.
4. Cassez les œufs en séparant les blancs des jaunes.
5. Préparez la crème pâtissière. Dans une casserole, portez le lait à ébullition. Dans un saladier, fouettez les jaunes d’œufs avec 120 g de sucre, jusqu’à ce qu’ils blanchissent. Ajoutez la farine, mélangez, puis versez dessus le lait bouillant en fouettant. Reversez le tout dans la casserole. Faites cuire la crème à feu moyen 4 ou 5 minutes, en remuant. Hors du feu, ajoutez les la compote d’abricots et les pistaches.
6. Montez les blancs d’œufs en neige ferme avec une pincée de sel. Lorsqu’ils commencent à prendre, versez le reste de sucre en pluie et continuez de fouetter pour obtenir une meringue très épaisse. A l’aide d’une spatule, incorporez délicatement cette meringue à la crème.
7. Remplissez le moule (ou les ramequins) aux trois quarts de cette préparation. Enfournez pour 35 à 40 minutes et n’ouvrez pas la porte du four durant la cuisson. Servez aussitôt.
L’acidité de l’abricot forme un délicieux contraste avec le croquant des pistaches.
Variante
Vous pouvez remplacer les abricots par des pêches. Coupez-les en morceaux et saisissez-les à feu vif, avec le sucre, pendant 1 minute.

dimanche 17 juin 2012

Recettes Vietnamiennes-Tofu frit à la citronnelle (Dau Phu Chien Xa Ot)



Tofu frit à la citronnelle (Dau Phu Chien Xa Ot)

Préparation : 10 mn
Repos : 30 mn
Cuisson : 15 mn
Pour 2 à 4 personnes 
400 g de tofu coupé en dés de 2,5 cm
4 cuillerées à soupe de citronnelle finement hachée
2 piments rouges frais finement hachés
½ cuillerée à café de sel marin
Huile pour la friture
2 gousses d’ail finement hachés
1. Égouttez les dés de tofu sur du papier absorbant.
2. Mélangez la citronnelle, les piments et le sel. Incorporez le tofu, en remuant délicatement. Couvrez et laissez reposer pendant 30 minutes, afin que les saveurs se mêlent.
3. Chauffez de l’huile dans une poêle ou dans un wok et faites-y frire les dés de tofu pendant 10 minutes environ, jusqu’à ce qu’ils soient brun doré sur chaque face. Égouttez sur du papier absorbant et gardez au chaud.
4. Incorporez l’ail dans le reste du mélange à la citronnelle. Chauffez un peu d’huile et faites-y revenir la préparation, jusqu’à ce que la citronnelle soit bien dorée. Versez sur le tofu et servez aussitôt.
Le tofu, également appelé fromage de soja, est très fragile et doit être manié avec précaution. Égouttez-le et faites-le frire par petits morceaux à la fois, en le tenant à l’aide de deux spatules. Ce plat est assez sec : on le sert généralement en accompagnement de mets plus moelleux.


samedi 16 juin 2012

Recettes Sans Gluten-Kanougat


Kanougat

Préparation : 10 mn
Cuisson : 60 mn
Pour 6 personnes
250 g de chocolat noir
250 g de beurre salé
250 g de sucre semoule
4 œufs
2 cuillerées à soupe bombées de Maïzena
40 g de pistaches concassées*
1. Préchauffez le four à 210 °C (th. 7).
2. Dans une casserole au bain marie, faites fondre le chocolat en morceaux avec le beurre. Lorsque le chocolat et le beurre forment une crème, ajoutez le sucre en une seule fois et laissez cuire à feu doux jusqu’à dissolution.
3. Mélangez vivement un œuf avec la Maïzena puis ajoutez les 3 autres œufs et mélangez à nouveau jusqu’à ce que la pâte soit bien lisse. Incorporez doucement la crème au chocolat à la pâte tout en remuant.
4. Versez dans un moule à cake préalablement beurré et faites cuire au bain-marie dans le four pendant une heure. En début de cuisson, l’eau du bain-marie doit être froide.
5. Une fois la cuisson terminée, laissez refroidir le gâteau puis placez-le au bas du réfrigérateur pendant 2 heures.
6. Démoulez le gâteau et avant de servir, déposez sur le dessus les petits morceaux de pistache.
Conseil
(*) Vérifiez l’absence de gluten auprès des fabricants. 


lundi 11 juin 2012

Lectures Régis Jauffret-Claustria


Claustria 
Régis Jauffret
La leçon d’anatomie
(4ème de couverture)
Platon, le mythe de la caverne. Des prisonniers qui ne verront jamais de la réalité que des ombres d’humains projetées sur la paroi de la grotte où ils sont enchaînés. Dans le souterrain les enfants n’ont vu de l’extérieur que les images tombées du ciel qui leur parvenaient par le câble de l’antenne. Le mythe a traversé vingt-quatre siècles avant de s’incarner dans cette petite ville d’Autriche avec la complicité d’un ingénieur en béton et celle involontaire de l’Ecossais John Baird qui inventa le premier téléviseur en 1926. R. J.
Claustria est le roman de cette incarnation.
(1ere phrase :)
A cinquante-deux ans, l’ancien gamin Roman Friztl était le dernier survivant du petit peuple de la cave.
(Dernière phrase :)
Il est rentré tout seul dans sa cage comme un mouton volage et joyeux de réintégrer le bercail.

536 pages – Editions du Seuil 2012

(Aide mémoire perso :)
Roland Barthes, dans ses Essais critiques, définit le fait divers comme une « information monstrueuse », close sur elle-même, totale et immanente. Une information relevant du vaste regis­tre des « nouvelles informes » : « désastres, meurtres, enlèvements, agressions, accidents, vols, bizarreries, tout cela renvoie à l'homme, à son histoire, à son aliénation, à ses fantasmes, à ses rêves, à ses peurs ». Qui dit fait ­divers ne dit donc pas fait banal, et peut même impliquer fait radicalement hors norme, phénoménal, hideux - tous adjectifs qui semblent faibles pour qualifier, en l'occurrence, les événements réels dont Régis Jauffret s'est directement inspiré pour écrire Claustria. Un livre dont l'écrivain prend certes soin, en préambule, de souligner avec une insistance presque ironique qu'il s'agit d'une œuvre d'imagination, un roman et rien d'autre, mais où transparaît de façon ­flagrante une histoire odieusement réelle : celle de Josef Fritzl - le personnage du livre porte d'ailleurs ce prénom et ce nom -, condamné en mars 2009 par la justice autrichienne à la prison à vie et à l'internement psychiatrique pour séquestration, viols, meurtre. Durant vingt-quatre ans, 8 516 jours très exactement, du 28 août 1984 au 26 avril 2008, Josef Fritzl avait tenu sa fille enfermée dans une cave, sous la maison familiale d'Amstetten (Basse-Autriche), lui faisant au fil des années sept enfants, dont trois connurent le sort captif de leur mère.
Trois enfants grandis dans l'obscurité humide d'un cachot sans fenêtre, ne connaissant du monde que la représentation qu'en offrait le poste de télé­vision concédé par le geôlier à ses proies. « Des images tombées du ciel qui leur parvenaient par le câble de l'antenne », écrit Jauffret aux premières pages du roman, renvoyant le lecteur au mythe de la caverne de Platon - en fait, c'est tout autant dans le dernier cercle de l'enfer de Dante que l'écrivain emmène ledit lecteur, qui ne saurait sortir indemne de cette lecture, atteint au plus profond de lui-même, cœur et conscience, par l'intensité radicale de la tragédie qui se joue dans Claustria, la réflexion sur le Mal qui y court, se développe et s'approfondit sans cesse. La perversité exaspérée du bourreau, la détresse sidérante des victimes : une matière humaine saisissante, poignante, que Jauffret pétrit et agite avec l'intelligence et l'empathie d'un grand romancier.
Car si les faits que raconte le livre trouvent leur ancrage direct dans le réel, si l'écrivain s'y met en scène enquêtant sur ce qui s'est passé, hantant les lieux du crime, essayant de rencontrer les témoins, Claustria est bel et bien un roman, qui au fil des pages scrute et infiltre les consciences des protagonistes. Pour atteindre l'apogée de sa force évocatoire lorsque, s'éloignant de l'immonde patriarche aux fantasmes de puissance cauchemardesques - fonder une ­famille avec Angelika, sa propre fille, « une seconde famille plus sienne encore que la première car issue de l'union d'un géniteur et de la chair de sa chair. Une descendance sans une goutte de sang mêlé », et ainsi remonter « jus­qu'à l'origine biblique de l'humanité » -, le récit s'attache à se ­tenir au plus près d'Angelika la recluse. Au plus près de ses sensations physiques et de ses pensées, tantôt rationnelles, tantôt rendues confuses par la claustration et les violences. L'enfermement, l'obscurité, la solitude, la peur inouïe, la dépendance, la faim, les viols, les accouchements solitaires. L'installation d'une pseudo-normalité des heures et des jours : « Le quotidien qui se reproduit, s'accumule. La mémoire qui se perd dans la répétition des jours, ne trouve plus de cases pour les ranger, baisse les bras. »
On sait, depuis notamment Histoire d'amour (1998), Clémence Picot (1999), plus récemment Microfictions (2007) ou encore Sévère (2010), combien est grande l'aptitude de Régis Jauffret à sonder les psychés au bord du gouffre, en proie aux ­dérèglements ou à la souffrance extrême, à mettre au jour aussi les ressorts pervers à l'œuvre dans les relations humaines : manipulation, prise de pouvoir, humiliation. Cette capacité atteint, dans Claustria, des sommets de maîtrise - dégagée qu'elle est des tentations grand-guignolesques ou sarcastiques auxquelles Jauffret a parfois ­cédé par le passé. Son esprit critique, ses doutes, ses perplexités, c'est à l'encontre de ceux qui ont laissé perdurer le drame que le romancier les fait entendre : la femme, la famille, les locataires, les voisins de Josef Fritzl, dépeints comme inexplicablement indifférents aux atrocités se déroulant à quelques mètres d'eux. Dans le cachot où a survécu, dos courbé et tête baissée, rendu presque animal, le « petit peuple de la cave » sur lequel Fritzl régnait en despote comme sur « une province conquise, une terre aride où il aurait exilé une femme pour y semer un peuple dont il aurait été l'ancêtre ».
Des témoins directs aveugles et sourds, à l'image d'un pays tout entier : l'Autriche, « une grande famille » repliée sur ses secrets, et dont Claustria est une mise en accusation parfois très directe - Jauffret ayant choisi pour exergue une incantation d'Isaac Bashevis Singer (« Dieu, s'Il existait, pourrait-Il jamais réparer de telles horreurs ? ») et multipliant par la suite les ré­férences au passé nazi et à la Shoah. Après son arrestation, interrogé sur ses actes et ses motivations, Josef Fritzl a confié : « J'ai réalisé un beau rêve... »

lundi 4 juin 2012

Billets-Solidarité avec les étudiants québécois

Solidarité avec les étudiants québécois











 

 

 


  

  









samedi 2 juin 2012

Recettes Vietnamiennes-Beignets de banane (Chuoi Chien)


Beignets de banane (Chuoi Chien)

Préparation : 10 mn
Repos : 1 heure
Cuisson : 10 mn
Pour 4 à 6 personnes 
60 g de farine
25 g de sucre en poudre
1 œuf battu
6 cl de lait
700 g de bananes
Huile pour la friture
1. Mélangez la farine, le sucre, l’œuf et le lait afin d’obtenir une sorte de pâte à crêpes onctueuse. Laissez reposer pendant 1 heure.
2. Coupez les bananes en deux dans la longueur, puis en tronçons de 7,5 cm.
3. Plongez les morceaux de bananes dans ma pâte, puis faites-les frire dans l’huile chaude pendant quelques minutes, en les retournant pour qu’ils soient dorés sur toutes les faces. Égouttez-les rapidement sur une grille et servez chaud.
Ce délicieux dessert est couramment préparé dans les rues des villages, où les femmes installent des éventaires devant leurs maisons. Au Vietnam, les cuisinières utilisent de petites bananes thaï.


vendredi 1 juin 2012

Recettes Vietnamiennes-Riz frit à la citronnelle (Com Huong Giang)


Riz frit à la citronnelle (Com Huong Giang)

Préparation : 5 mn
Cuisson : 5 mn
Pour 2 personnes 
4 tiges de citronnelle fraîche finement hachées
4 échalotes finement hachées
1 piment rouge frais finement haché
½ cuillerée à café de sel marin
Huile pour la friture
120 g de crevettes crues décortiquées
180 g de riz à longs grains cuit
1. Faites chauffer un wok à feu vif. Versez-y un peu d’huile et faites frire la citronnelle, les échalotes, le piment et le sel pendant 1 minute. Ajoutez les crevettes et faites frire encore 1 minute, jusqu’à ce qu’elles soient fermes.
2. Incorporez le riz. Remuez jusqu’à ce que les ingrédients soient suffisamment chauds et servez aussitôt.
Bien qu’il soit cuit à la manière cantonaise – dans un wok, à feu vif - ce plat de riz frit se distingue des recettes chinoises par la subtile saveur citronnée que lui apporte la citronnelle.