dimanche 30 août 2020

Billets-Steve Jobs


Steve Jobs


Steve Jobs, fondateur du groupe informatique Apple, est né le 24 février 1955 à San Francisco (Californie, Etats-Unis).


Son père, Abdulfattah John Jandali, professeur de sciences politiques, est syrien. Sa mère, Joanne Carole Schieble, jeune américaine célibataire, décide d'abandonner l'enfant à sa naissance. Steve est immédiatement adopté par Paul et Clara Jobs, un couple de Mountain View (banlieue de San Francisco). Sur le fait d'avoir été adopté, il déclarera plus tard: "Je pense que c'est une curiosité naturelle de vouloir comprendre d'où viennent certains traits [...] mais surtout, je suis un environnementaliste. Je pense que la manière dont vous êtes éduqué, vos valeurs et votre vision du monde viennent des expériences que vous avez vécues en grandissant".


En 1965, sa famille déménage pour s'installer à Palo Alto. Il suit ses études secondaires au Homestead High School de Cupertino puis s'inscrit en 1972 au Reed College de Portland (Oregon), dont il ne suit les cours que pendant un semestre, préférant s'initier à la calligraphie (ce qui aura ensuite un impact sur la qualité typographique des ordinateurs Apple).


Dans l'environnement de la Silicon Valley, qui se transforme alors en pépinière informatique des Etats-Unis, Steve Jobs se passionne pour l'électronique et les ordinateurs. Dès quatorze ans, il suit des conférences chez le fabricant de calculatrices Hewlett-Packard et participe aux réunions du Homebrew Computer Club où il rencontre un autre passionné, Steve Wozniak, avec qui il partage en outre un intérêt certain pour la marijuana et, d'une façon générale, la culture hippie de l'époque. Les deux garçons commencent à travailler sur des boîtiers éléctroniques permettant de téléphoner gratuitement depuis des cabines publiques. En 1974, Steve Jobs décroche un emploi de programmeur de jeux vidéo chez Atari avant de partir en Inde l'année suivante avec son ami Dan Kottke. Pendant quelques mois, il goûte aux charmes du LSD. Au Homebrew Computer Club, Steve Wozniak, qui travaille lui chez HP, dévoile deux circuits imprimés permettant de diriger la sortie vers un téléviseur.


L'aventure Apple commence en avril 1976, peu après son retour en Californie. Agé de 21 ans, Steve Jobs s'associe avec son ami Steve Wozniak (26 ans) pour fonder une société baptisée Apple Computer. Pour obtenir des fonds, Wozniak vend sa calculatrice électronique HP 65 pour 520 dollars et Jobs son vieux combi VW rouge et blanc pour 7.500 dollars. Les deux compères s'emparent des technologies balbutiantes des premiers "micro-ordinateurs" (l'Altair et le Micral) afin de créer un ordinateur à échelle humaine. Dans le garage de la famille Jobs, ils développent un circuit électronique accompagné d'un processeur Motorola, d'un clavier (à la place des interrupteurs de l'époque), d'un écran vidéo graphique (pour l'affichage des données à la place des diodes) et même d'un port pour brancher des périphériques qui n'existent pas encore, le tout inséré dans un boitier en bois. C'est l'Apple I, que les deux associés parviennent à vendre à 200 exemplaires, au prix unitaire de 666 dollars, à un magasin d'électronique du coin.


L'année suivante ils trouvent un financier, Mike Markkula, qui investit 250.000 dollars dans l'entreprise Apple, société de droit américain née officiellement le 3 janvier 1977. Mike Scott est nommé président de la firme naissante. Steve Jobs et Steve Wozniak s'installent alors à Cupertino et créent avec le designer d'Intel, Regis McKenna, le célèbre logo à la pomme arc-en-ciel. L'Apple II est dévoilé le 17 avril 1977 à la West Coast Computer Faire. Plus évolué (4 Ko de RAM, lecteur de disquette) et plus compact, il devient le véritable premier ordinateur à pénétrer le marché des particuliers. Il rapportera à la petite entreprise de la Silicon Valley environ 1 million de dollars la première année et progressivement beaucoup plus chaque année suivante.


Les innovations des meilleurs ingénieurs informatique du monde se succèdent ensuite à un rythme soutenu, telle par exemple celle de Jef Raskin qui invente la souris et l'interface graphique avec icônes; des programmes et des périphériques apparaissent; les commandes affluent, portées par de fortes et originales campagnes de publicité. L'entreprise se développe au niveau international. En 1980, elle sort l'Apple III, ouvre une usine de fabrication à Cork (Irlande), embauche son millième employé, et entre en bourse le 12 décembre 1980, plaçant 4,6 millions d'actions au prix de 22 dollars l'unité. Steve Jobs remplace Mike Scott au poste de PDG et se concentre sur le projet Macintosh. Le premier milliard de dollars de chiffre d'affaire est réalisé en 1982, juste avant le lancement du modèle Lisa qui reprend le premier à son compte tout en les enrichissant plusieurs innovations majeures issues des laboratoires Xerox, mais qui connaît toutefois un flop retentissant en 1983. Cette même année, Bill Gates dévoile de son côté le système Windows de Microsoft, annonçant que le parc de machines IBM sur le marché tournera avec ce système d'exploitation.


Steve Jobs, dont la petite fortune s'élève désormais à 217 millions de dollars, rectifie le tir et l'année suivante sera celle de la consécration de la firme de Cupertino avec la sortie d'un micro-ordinateur devenu culte, le Macintosh (512K), lancé le 24 janvier 1984. Trois programmes de Microsoft (Paint, Word et Write) font partie des applications disponibles. Ce Mac, dont la descendance se vendra à des dizaines de millions d'exemplaires partout dans le monde pendant une décennie, occupant à lui seul jusqu'à 20% des parts de marché, générera une communauté mondiale de "macmaniaques" restés ensuite pour la plupart passionnément attachés à la marque. En 1985, Jobs et Wozniak reçoivent des mains de Ronald Reagan la première Médaille Nationale de la Technologie. Mais, à la suite de conflits internes, Wozniak et Jobs se séparent et quittent Apple.


Steve Jobs envisage un temps de se lancer dans la politique, puis vend 4 millions de ses actions Apple (soit 11 millions de dollars) pour fonder en 1986 la société informatique NeXT Computers ainsi que les studios d'animation Pixar, créés avec deux ingénieurs infographistes de Lucasfilm, la société du producteur de cinéma George Lucas (Les Studios Pixar -- réalisateurs en 1996 du succès mondial Toy Story, premier dessin animé réalisé entièrement en images de synthèse -- sera en 2006 vendue sous forme d'échange d'actions avec Disney, opération qui rendra Steve Jobs administrateur et premier actionnaire du groupe Disney avec plus de 6% du capital). L'année suivante, le milliardaire Ross Perot investit 20 millions de dollars dans NeXT qui inaugure une usine d'assemblage robotisée. L'ordinateur NeXT, surnommé le cube, est présenté au public en octobre 1988.

Côté vie privée, Steve Jobs découvre qui sont ses vrais parents: Joanne Carole Schieble, à l'époque psychotérapeute, et Abdulfattah Jandali, professeur syrien de 
sciences politiques. Il apprend aussi qu'il a une soeur, Mona Simpson, écrivain.

Microsoft lance de son côté le système Windows 1.0, qui imite largement les premières interfaces utilisateurs de Mac OS. Apple poursuit la firme de Bill Gates en justice pour contrefaçon. Les Beatles, créateurs du label Apple Corps, poursuivent eux Apple Computer pour l'utilisation de la marque (le procès ne sera soldé qu'en 2006 avec la victoire de Apple Computer).


En 1991, après une liaison avec la chanteuse Joan Baez, puis avec Chris-Ann Brennan (dont il aura une fille), Steve Jobs épouse Laurene Powell, qui lui donnera trois enfants. Apple lance un ordinateur portable, le PowerBook, bientôt suivi du Newton Message Pad et de la Macintosh TV. Michael Spindler devient PDG d'Apple en 1993. Les ordinateurs NeXT se vendent péniblement à 50.000 exemplaires avant d'être abandonnés. Les ordinateurs de bureau PowerMac sortent en 1994.


En 1996, retour de Steve Jobs chez Apple. La firme, qui connaît de sérieuses difficultés financières, signe un partenariat avec son grand rival Microsoft et rachète NeXT Computers pour 400 millions de dollars. Steve Jobs revient alors occuper un poste de conseiller spécial du PDG de l'époque, Gil Amelio. Il l'évince quelques mois plus tard lors d'un remaniement du conseil d'administration de la société. MAC OS reprend à son compte le système d'exploitation NeXTSTEP, dont l'interface et l'architecture se retrouvent encore en partie sur les produits Apple contemporains comme le MacBook, l'iPhone ou l'iPad. Le designer anglais Jon Ive est embauché et une nouvelle ère démarre pour le design des produits Apple.


En 2000, Steve Jobs redevient PDG d'Apple de plein droit et redresse le groupe. L'ex Vice-président des Etats-Unis, Al Gore, entre au conseil d'administration de la société. Des Apple Store s'ouvrent progressivement un peu partout dans le monde. Au cours des années 2000, Steve Jobs lance de nouvelle gammes d'ordinateurs (iMac, MacBook, Power Mac G5,..., équipés à partir de 2005 de processeurs Intel) et de nouveaux produits comme entre autres le logiciel d'exploitation Mac OS X (fruit du croisement entre Mac OS et NeXTStep), le baladeur Musical iPod en 2005 (qui, avec le logiciel de vente en ligne iTunes, permet à Apple de prendre la tête du marché de la musique numérique), l'iPhone en 2007, un téléphone portable multifonctions tactile et, en 2009, la tablette multimédia iPad.


Atteint d'un déséquilibre hormonal, Steve Jobs tente vainement de se soigner par les médecines alternatives mais il doit être opéré en 2004 d'un cancer du pancréas (comme le créateur de l'interface Mac, Jef Raskin, qui décédera en 2005 d'un même type de cancer).

En novembre 2007, le patron d'Apple est élu "PDG de la décennie" par le magazine Fortune qui classe régulièrement les business men les plus influents du monde. Le magazine des affaires estime que Steve Jobs, après avoir révolutionné la micro-informatique dans les années '80 avec le Macintosh, a de nouveau bouleversé l'électronique grand public depuis son retour à la tête d'Apple en 1997. Dans la liste des "Power 25" dressée par Fortune, il devance notamment Ruppert Murdoch de News Corp (2e), Loyd Blankfein de Goldman Sachs (3e), Eric Schmidt, Larry Page et Sergei Brin de Google (4e) et Bill Gates de Microsoft (7e).


En 2009, il est contraint de s'arrêter de travailler pendant six mois pour faire face à la maladie et subir une transplantation du foie. En 2010, il remonte sur scène pour dévoiler OS X Lion, l'aplication iLife '11 et deux nouveaux ordianteurs MacBook Air. Apple vend aux Etats-Unis plus d'iPad que de Mac.


En janvier 2011, le comité de direction d'Apple lui octroie de nouveau un congé maladie pour une durée indéterminée. Steve Jobs reste PDG du groupe mais, comme en 2009, l'intérim est assuré par Tim Cook. Le 17 février, plusieurs journaux américains publient des photos volées le montrant hospitalisé au Stanford Cancer Center de Palo Alto (Californie), ainsi que des témoignages de ses médecins indiquant qu'il est très affaibli. Selon ces derniers, le cancer serait entré en phase terminale et le co-fondateur d'Apple n'aurait "plus que six semaines à vivre".


Cela ne l'empêche toutefois pas de prendre part au dîner organisé le lendemain par le président Barack Obama avec le gratin du high-tech planétaire (Mark Zuckerberg, de Facebook, Eric Schmidt, de Google, Dick Costello, de Twitter, Carol Bartz, de Yahoo!,...). Le 02 mars, lors de la traditionnelle conférence Apple qui se déroule comme d'habitude à San Francisco, il surprend tout le monde en venant présenter lui-même les nouveaux produits de la firme, dont notamment l'iPad 2. Le 6 juin, il fait une seconde apparition publique depuis le début de son congé maladie pour présenter iCloud, un site de stockage en ligne, ainsi que les nouvelles versions des systèmes d'exploitation Mac OS X et iOS d'Apple.


La santé de Steve Jobs est continuellement scrutée par tous les analystes financiers, chaque rumeur sur une éventuelle dégradation de son état provoquant de forts remous sur l'action Apple. À 55 ans, le PDG d'Apple Computer -- 42e homme le plus riche des Etats-Unis avec une fortune personnelle estimée en 2010 à 6,1 milliards de dollars -- est considéré comme un businessman informaticien de génie dont la disparition annoncée risque selon certains d'entraîner la chute de l'entreprise qui a révolutionné la vie de l'homme contemporain. Trente-cinq ans après sa création, Apple reste en effet toujours la plus créative et la plus influente de l'univers des nouvelles technologies... et désormais la plus riche du monde puisque, en juillet 2011, l'entreprise de Steve Jobs disposait de 76,2 milliards de dollars de liquidités, soit plus que les Etats-Unis eux-mêmes, dont le Trésor ne disposait à la même période que d'une réserve de 73,8 milliards de dollars. Le 10 août, Apple est même devenue l'entreprise la plus chère du monde avec une valorisation boursière de 346,7 milliards de dollars, passant devant le géant pétrolier ExxonMobil à la Bourse de New York.


Le 24 août 2011, Steve Jobs lâche toutefois les rênes de l'entreprise. "J'ai toujours dit que si jamais je venais à ne plus être en mesure d'assumer mes fonctions et obligations en tant que directeur général d'Apple, je serais le premier à vous le faire savoir. Malheureusement, ce jour est arrivé. Par la présente, je démissionne de mon poste de directeur général d'Apple. J'aimerais servir, si cela convient au conseil, comme président du conseil, directeur et employé d'Apple. Pour ce qui est de mon successeur, je recommande fortement que nous exécutions notre plan de succession et désignions Tim Cook comme directeur général d'Apple. Je crois que les jours les plus brillants et les plus innovants d'Apple sont à venir. Et je suis impatient d'observer et de contribuer à son succès dans un nouveau rôle. Je me suis fait d'excellents amis chez Apple et je vous remercie tous pour toutes les années durant lesquelles il m'a été permis de travailler avec vous.", écrit-il dans un courrier adressé au conseil d'administration et aux employés d'Apple.


La diffusion de la nouvelle entraîne aussitôt une chute de 7% du cours d'Apple à la bourse, qui se ressaisit cependant le lendemain. Le poste de directeur général d'Apple sera dorénavant occupé par son bras droit, Tim Cook, qui a assuré l'intérim à chacun des congés-maladie de Steve Jobs.


Une biographie officielle, iSteve : le livre de Jobs, publiée aux Etats-Unis par les Éditions Simon & Schuster et en France par Jean-Claude Lattès, doit sortir dans les librairies du monde entier début 2012. Rédigé par Walter Isaacson -- ancien rédacteur en chef du magazine Time, ex-directeur général de la chaîne de télévision CNN, actuel président du cercle de réflexion Aspen Institute et auteur de biographies d'hommes célèbres comme, entre autres, Albert Enstein et Benjamin Franklin) --, l'ouvrage s'appuie sur des entretiens exclusifs réalisés depuis trois ans avec Steve Jobs, sa famille, ses amis, ses collaborateurs et ses concurrents.

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