mardi 30 septembre 2014

Billets-La "révolution des parapluies" inspire les dessinateurs


La "révolution des parapluies" inspire les dessinateurs

Des parapluies face à des gaz lacrymogènes. Cette image symbolique des manifestations de Hong Kong  inspire les dessinateurs. Et Occupy Central a été rebaptisé sur Twitter "révolution des parapluies".

Les photographies des manifestants prodémocratie se protégeant dans les rues de Hong Kong des gaz lacrymogènes à l'aide de parapluies ont fait de cet accessoire banal du quotidien le symbole du mouvement Occupy Central.

Dès le 29 septembre, au lendemain de l'attaque par la police des manifestants à coups de bombes lacrymogènes, des dessins représentants des parapluies ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux et l'expression "révolution des parapluies" a fait son apparition, raconte le quotidien South China Morning Post.

L'artiste Angelo Costadimas a dessiné un homme tenant deux parapluies retournés sur un aplat de couleur jaune. Il explique au quotidien avoir été inspiré par la photo d'un homme seul sortant d'un nuage de fumée levant les bras avec deux parapluies en signe de défiance face aux forces de l'ordre.


"Ce geste m'a fait penser à l'homme seul face au char de la place Tian'anmen de 1989, et j'ai senti que la posture de défiance de cet homme avec ses parapluies était très symbolique, comme celle de l'homme au tank." Le jaune fait référence à la couleur des rubans que les étudiants ont pris l'habitude d'accrocher sur les grilles du siège du gouvernement pour demander la démocratie.

Nuage rouge et étoiles jaunes
L'œuvre de l'artiste Tania Willis représente une jeune fille qui s'abrite sous un parapluie pour éviter les étoiles jaunes qui tombent d'un nuage rouge, comme le drapeau de la Chine. Sur son compte Twitter, l'illustratrice salue le courage des manifestants.



Tout au long de la journée du 29 septembre, de nombreux autres dessins avec des parapluies ont circulé sur Twitter, comme celui-ci, qui s'inspire du drapeau de Hong Kong.


L'illustration ci-dessous, relayée sur le compte Twitter d'un journaliste de Bloomberg Businessweek installé à Pékin, fait la synthèse entre deux images symboliques. Le personnage s'adresse aux forces de l'ordre en disant : "Oncle chargé de la sécurité, nous n'avons qu'un parapluie."


Le dernier mot pourrait aller à la journaliste de Marie-Claire (de Bangkok), Abigail Haworth. Sur Twitter, elle souligne le danger de baptister un tel soulèvement du nom d'un objet que l'on peut plier.



Source courrierinternational.com

Billets-Bons baisers du Starbucks de la CIA


Bons baisers du Starbucks de la CIA

La célèbre chaîne de cafés a ouvert une succursale au siège de la CIA, pour le plus grand bonheur des espions et autres agents secrets. Reportage.
  
Le nouveau manager avait une idée, et il n'y voyait pas de mal : pour accélérer le service et éviter les malentendus, il voulait que les serveurs écrivent le nom des clients sur les gobelets, comme cela se fait dans tous les Starbucks du monde.

Sauf que ce ne sont pas des clients comme les autres – nous sommes au Starbucks de la Central Intelligence Agency (CIA). "L'idée de donner son nom ou même le plus fantaisiste des pseudos, ça ne plaît pas à nos habitués, résume le manager, ce sont des agents secrets."

Cette antenne du spécialiste du latte écrémé et du double capuccino se trouve au cœur du vaste complexe de Langley (Virginie), le siège de l'agence américaine des renseignements.

Bienvenue au Stealthy Starbucks [littéralement : Starbucks furtif], comme certains agents l'appellent affectueusement, ou, pour reprendre la formule énigmatique du ticket de caisse, à la Succursale n° 1.

Les serveurs sont sélectionnés au terme d'un entretien et d'une enquête fouillée et ne peuvent quitter leur lieu de travail sans l'escorte d'un gorille. Ici, pas de carte de fidélité pour les clients : les autorités redoutent que les données stockées sur ces cartes ne soient revendues et ne tombent dans de mauvaises mains, sabotant la couverture des agents.

Public de caféinomanes
Mais ce Starbucks est l'un des plus fréquentés des Etats-Unis, grâce à un public captif composé de milliers d'accros à la caféine, qu'ils soient analystes, agents, économistes, ingénieurs, géographes ou cartographes, tous participant à la collecte des renseignements et à la mise au point d'opérations clandestines dans les zones les plus épineuses et les plus violentes du monde.

"C'est sûr, nous sommes typiquement des caféinomanes", reconnaît un employé de Langley.

Dans ce complexe hautement sécurisé, on sort rarement prendre son café ailleurs ; le matin et au milieu de l'après-midi, la queue au comptoir se prolonge souvent jusque dans le hall. A Langley, on se raconte, comme une légende urbaine, l'anecdote de ce haut responsable de la CIA qui, agacé par tout ce temps perdu par les salariés, avait coutume d'en aborder un dans la queue du Starbucks en lui demandant : "Et vous, qu'avez-vous fait pour votre pays aujourd'hui ?"

Un peu d'humanité dans un environnement sous pression
En apparence, ce Starbucks ressemble à tous les Starbucks du monde, avec son mobilier de bois blond, ses scones à la myrtille et à la framboise disposés dans des paniers et sa bande-son folk rock en arrière-plan.

Mais, pour le manager, ce café a une "mission particulière" : mettre un peu d'humanité dans un environnement professionnel où l'on travaille sous haute tension. Dans cet angle de la salle où des fauteuils en cuir forment un coin cosy, il dit souvent entendre ses clients pratiquer les langues étrangères, l'allemand et l'arabe notamment.

C'est aussi au Starbucks qu'ont lieu de nombreux entretiens de mobilité interne, pour des agents qui souhaitent par exemple quitter le contre-terrorisme pour rejoindre un poste dans la non-prolifération nucléaire. "Le café accompagne bien ce genre d'échanges", assure un membre de l'agence. Ainsi, nous raconte un officier sous le couvert de l'anonymat, c'est au Starbucks de Langley que le chef de l'équipe qui a participé à la localisation d'Oussama Ben Laden a recruté un adjoint qui s'est révélé essentiel dans cette mission.

Briefing sécurité
Côté personnel, les neuf serveurs du café reçoivent régulièrement un briefing sécurité. "Nous leur rappelons que si quelqu'un s'intéresse d'un peu trop près à son lieu de travail et pose trop de questions, il doit nous en parler", explique le manager.

Une serveuse qui vient tous les matins, avant l'aube, de Washington [à une quinzaine de kilomètres], raconte ainsi qu'elle avait au départ postulé dans une entreprise de restauration fournissant plusieurs centres fédéraux de la région, sans savoir où elle serait affectée. Elle a été soumise à une enquête très fouillée, précise-t-elle.

Cette jeune femme de 27 ans s'est vu proposer un poste dans les services de restauration de Langley. Le matin de sa première journée de travail, elle a rentré l'adresse dans son GPS : rien. Elle a alors dû appeler la personne qui l'avait embauchée, qui lui a expliqué comment se rendre sur place. "Et c'est seulement là que j'ai compris que je travaillais au Starbucks du siège de la CIA."

Mais impossible pour elle de s'en vanter dans les dîners en ville. "Tout ce que je peux dire à mes amis, c'est que je travaille dans un site du gouvernement fédéral," explique la jeune femme.

Elle a fini par identifier certains clients à leurs habitudes. "Tiens, voilà le gars au Caramel Macchiato" ; "Ah, c'est Mme Iced white mocha [moka glacé au chocolat blanc]"…

"Mais je n'ai aucune idée de ce qu'ils font, dit-elle. Tout ce que je sais, c'est qu'ils ont besoin de café, et en une sacrée quantité."


Source courrierinternational.com

Billets-“Kot & Köter”, le mag qui déteste les chiens


“Kot & Köter”, le mag qui déteste les chiens

En Allemagne, un magazine voué à la haine de la gent canine connaît un véritable succès. A la grande colère du puissant lobby des amateurs de chiens.

En 1992, quatre journalistes éméchés assis autour d’une bière se lancent un défi : inventer le magazine le plus absurde possible. Quelques tournées plus tard, ils tombent d’accord : dans un pays passionné de chiens, un magazine consacré à ceux qui les détestent serait une idée folle. Ils trouvent même le titre : Kot & Köter [que l’on pourrait traduire par “Caca canin”].

Pendant vingt ans, le magazine n’est resté qu’une blague entre amis, même si la plaisanterie a beaucoup fait parler d’elle. L’un des journalistes, Wulf Beleites, a en effet acquis une petite notoriété quand ce magazine fictif (dont il avait déposé le nom pour plaisanter) a été cité dans la presse allemande. Entre 1992 et 1998, il a même été invité dans dix-huit émissions de télé locales en tant que rédacteur en chef de Kot & Köter, alors que le magazine n’existait pas. Or Kot & Köter est récemment devenu réalité. Wulf Beleites, lassé de vivre d’expédients dans un secteur sinistré de la presse, a décidé de le lancer pour de bon. Et c’est un succès.


Le premier numéro, sorti en 2013, s’est vendu en quelques jours et le deuxième, publié ce mois-ci, proclame sur 48 pages sa détestation du “meilleur ami de l’homme”. Le papier principal explique avec un humour grinçant comment relooker son chien. Plus loin, un feuilleton relate l’histoire d’un serial killer de chiens qui hante les rues de Hambourg. Trois poèmes, envoyés par les abonnés, déplorent l’état exécrable des parcs et des plages, souillés par la gent canine. Et une parodie de critique gastronomique recommande un restaurant qui ne sert que de la viande de chien. “Il y a deux types d’Allemands, explique Wulf Beleites, ceux qui aiment les chiens et ceux qui les détestent.

Mes lecteurs appartiennent à la deuxième catégorie.” L’Allemagne compte 80 millions d’habitants et 5 millions de chiens, vedettes d’une dizaine de magazines, comme Modern Dog, City Dog, Dog’s Avenue, Woof ! ou encore SitzPlatzFuss, l’équivalent de “assis, debout, couché”. Leur lectorat prend le sujet très au sérieux. Un tollé a ainsi accueilli un horoscope pour toutous publié par Dogs. “Nos lecteurs ont détesté”, raconte Thomas Niederste-Werbeck, rédacteur en chef de Dogs – 50 000 exemplaires tous les deux mois. “Ils veulent qu’on respecte leur chien.”

L’horoscope a été abandonné. Wulf Beleites, 67 ans, journaliste dans la presse satirique, n’a jamais aimé les chiens. A 5 ans, il a été mordu par le spitz de son grand-père et, depuis, il voue à ces animaux une haine féroce. Lorsqu’en juillet 2013 il a décidé de lancer pour de bon Kot & Köter, il a réalisé une petite vidéo de promotion. En un mois, il a collecté 7 000 euros sur un site de financement participatif. Il a enfin réalisé le premier numéro, vendu 7,80 euros – 4 euros la version numérique.

Lettres d’insultes
L’un des principaux articles était consacré à Hitler et à son chien, Blondi. Un autre proposait une étude comparative entre les bergers allemands et les alarmes électroniques, ces dernières étant jugées bien plus commodes et moins pénibles que les molosses. Un troisième, illustré par la photo d’un caniche soigneusement tondu, titrait : “Phénoménologie des caniches putassiers : le rôle des chiens dans le commerce sexuel”. Lorsque les 1 000 premiers numéros ont été épuisés, Wulf Beleites en a imprimé 1 750 de plus.

Il a recruté des amis et des parents pour traiter l’afflux de commandes. “Notre salle à manger ressemblait à un centre de tri postal”, raconte sa femme, Heidi. La satire n’a pas plu à tout le monde. Beleites a reçu des lettres d’insultes et des coups de téléphone courroucés, et s’est fait parfois incendier par ce qu’il appelle le “lobby allemand du chien”.

“En Allemagne, vous pouvez gifler votre enfant mais vous n’avez pas intérêt à gifler votre chien”, explique Philip Alsen, journaliste canin, dresseur de chiens et propriétaire de quatre clébards. “Je ne pense pas que ce magazine ait un avenir.” Wulf Beleites a récemment fait un tour chez Koko von Knebel, une luxueuse boutique pour chiens du centre de Hambourg. Sur un mur étaient présentés une dizaine de colliers sertis de bijoux, fabriqués à la main, coûtant jusqu’à 400 euros. Des bols “édition limitée” étaient vendus 800 euros.

Il y avait également une poussette pour chiens. “Ce n’est pas une plaisanterie, lui a assuré la responsable du magasin, Brigitte de Jong. Si votre chien est vieux ou malade, vous pouvez le promener dans cette poussette.” Mais quand Beleites lui a montré un exemplaire de Kot & Köter et lui a proposé de le vendre, Mme de Jong a vu rouge. “Ça ne me plaît pas du tout”, a-t-elle lancé en repoussant le magazine, avant de mettre le journaliste à la porte.

Wulf Beleites s’est ensuite assis à une terrasse et a commandé un verre de vin. Quelques minutes plus tard, un grand chien baveux bondit vers lui. “Ce qui est marrant, relève sa femme, c’est qu’il attire les chiens.”

 Dessin de Vlahovic, Serbie.
Source courrierinternational.com

Dessins de presse

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lundi 29 septembre 2014

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dimanche 28 septembre 2014

samedi 27 septembre 2014

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Billets-Privatisation des universités


Privatisation des universités

Vous avez peut-être entendu les syndicats étudiants ou les partis politiques dénoncer la possible “privatisation des universités”. Mais rassurez-vous (ou inquiétez-vous), nos politiques antilibéraux n’ont aucune intention de faire cela, même la droite. En revanche, je vais vous expliquer pourquoi il faut privatiser les universités et les grandes écoles.

Situation actuelle
En France, il est habituellement admis par tous les partis politiques, et réclamé par les étudiants, que les études universitaires soit gratuites, ou presque. Avec des frais d’inscription autour de 500 €, les universités ne financent qu’une infime partie du budget nécessaire à un étudiant, qui représente plusieurs milliers d’euros. Il en va de même pour un certain nombre de grandes écoles publiques, pour lesquelles les dépenses de l’Etat sont encore plus grandes, mais les frais pas d’avantage élevés. Pourtant, je vais ici tenter de vous démontrer qu’un système d’études supérieures non financées par l’Etat serait à la fois plus juste et plus efficace.

Plus de justice
L’alternative la plus répandue à un financement par l’Etat est le financement direct par les étudiants, qui sont alors les clients de l’université ou de l’école. C’est le système “à l’américaine” où les universités font payer le coût réel des études (ou plus – pour financer leurs éventuelles recherches) aux étudiants. Cela représentant plusieurs milliers d’euros, les étudiants sont souvent obligés de souscrire à un prêt qu’ils remboursement lorsqu’ils travailleront. Vous pensez peut-être que c’est horrible pour ces pauvres étudiants de devoir rembourser un crédit. Mais dans le système français, où les universités françaises sont payées par l’Etat, croyez-vous qu’il n’y a personne qui paye les professeurs ? Ils sont bien évidemment financés par les impôts. Donc en France, quand les étudiants auront un travail, ils n’auront pas de crédits à rembourser mais auront des impôts bien plus élevés à payer.

Mais me direz-vous, ça revient au même finalement ? Non pas tout à fait. En effet, le système actuel est injuste pour un certain nombre de personnes. En effet, ceux qui ne font pas de longues études supérieures ne coûteront pas cher à l’Etat mais devront payer leurs impôts comme les autres. C’est aussi le cas de ceux qui choisissent de travailler rapidement et apprennent dans le cadre de leur entreprise, et de ceux qui apprendront par eux-mêmes. Enfin, tous les étudiants qui vont dans les écoles privées payantes auront eux aussi à payer des impôts pour financer les études presque gratuites d’autres étudiants, alors qu’ils auront eux-mêmes eu à payer leurs propres études. Au final, le système actuel consiste à faire payer les études longues dans les universités et les grandes écoles publiques par ceux qui font peu d’études supérieures, et ceux qui financent leurs études eux-mêmes. Il s’agit donc au final d’un système de vol des uns au profit des autres, qui n’est pas plus juste que ça. Si vous pensez naïvement que ceux qui font des études courtes auront un métier mal payé et donc paient peu d’impôts, vous vous trompez. D’une part, une grande partie des impôts touche les emplois modestes (TVA, taxes sur l’essence…), et d’autre part, beaucoup de gens arrivent à avoir au final en bon salaire même s’ils n’ont pas fait d’études supérieures.

Des étudiants plus motivés
Si, comme moi, vous avez déjà enseigné à l’université à des étudiants de première année, ou si vous êtes vous-même étudiant, vous aurez sans doute remarqué qu’un grand nombre d’étudiants ne sont pas motivés par leurs études. Beaucoup d’entre eux sont à la fac par défaut, parce qu’il n’y a pas de sélection à l’entrée, et parce que les frais d’inscription sont faibles (rien à voir avec les écoles privées). Le résultat est qu’environ un étudiant sur deux ne passe pas en deuxième année. Pourtant, occuper des étudiants qui s’ennuient coûte très cher, et ne leur rend pas forcément service. Au final, des étudiants qui vont perdre leur temps à rater des études supérieures “parce qu’il faut en faire” ne vont pas s’en sortir mieux que s’ils avaient commencé à travailler. Il y a aussi une certaine idée généralement partagée qu’il est impossible d’apprendre quoi que ce soit après avoir commencé à travailler, alors qu’il est tout à fait possible de continuer à se former par la suite. L’avantage de cette solution est d’ailleurs est que l’étudiant pourra avoir une expérience dans le métier (ou un métier proche) avant de continuer dans cette voie.


Des économies
Aux Etats-Unis, le coût des études a poussé les universités à innover pour proposer des études moins chères. Une innovation technologie très à la mode est les “MOOC” (Massively Open Online Courses). Il s’agit de cours par Internet, où le cours est enregistré sous forme de vidéo, et où ensuite les étudiants travaillent ensemble pour progresser. Des devoirs sont néanmoins corrigés par des professeurs. Ces MOOC sont proposés soient par des universités classiques, soit par des société privées qui en ont fait leur activité principale. Cette nouvelle façon d’étudier a un coût extrêmement réduit par rapport aux études traditionnelles. Cela marche bien aux Etats-Unis car les étudiants y voient un moyen de ne pas avoir de crédit à rembourser. C’est l’étudiant qui choisit entre les MOOC ou les études traditionnelles, et c’est lui qui paye au final, ce qui fait qu’il va pouvoir choisir entre les deux en assumant son choix, comme tout client qui choisit entre deux produits.

En France, les MOOC sont très peu développés, ce qui est assez logique si quand on y réfléchit. En effet, leur avantage réside dans une réduction des coûts. Mais qui a intérêt à réduire les coûts ? Certainement pas les étudiants en fac, qui ne payent pas le coût des études. Les dirigeants des universités alors ? Rappelons-nous qu’en France, les universités sont gérés par des professeurs élus eux-mêmes par l’ensemble professeurs, chercheurs et personnels de l’université. A votre avis ceux-ci ont-ils intérêt à favoriser une forme d’enseignement qui permet de se passer d’un grand nombre d’entre eux ? C’est un peu comme ci une entreprise était gérée par ses salariées, mais qu’on se rendait compte qu’il fallait en licencier un certain nombre. Les salariés ont alors le choix de faire un licenciement de masse tout en gardant l’entreprise en vie, ou alors de continuer ainsi mais de faire faillite. Cela explique sans doute pourquoi si peu d’entreprise fonctionnent selon ce mode.

Mais une université publique ne peut pas faire faillite ! Pourquoi ? Parce que s’il y a des pertes et une mauvaise gestion, on trouvera toujours quelqu’un pour payer (vous qui payez des impôts !). Donc au final, tous les ingrédients sont là pour que rien ne change.

Plus de concurrence
Ce que je vais énoncer ici est une banalité quand on parle d’entreprises, mais on n’y pense pas quand il s’agit d’universités ou de grandes écoles. Le fait que les universités soient payantes va favoriser la concurrence. Chacun va essayer de faire soit mieux que son concurrent pour le même prix, ou proposer la même chose pour moins cher.
Au passage, profitons-en pour tordre le coup à une autre idée reçue. On entend souvent les syndicats étudiants avoir peur d’une plus grande concurrence entre universités. Leur cheval de bataille est la défense des diplômes nationaux, identiques sur tout le territoire. Ils défendent cela, car ils veulent qu’une diplôme de licence (par exemple) soit reconnu par les entreprises comme aussi bon, qu’on vienne d’une grande université de Paris ou d’une petite université perdure à la campagne.
Dans la réalité, c’est très largement un illusion. L’étudiant écrit clairement sur son CV dans quelle université il a fait ses études, donc si une université a un mauvaise réputation, cela le desservira de toute façon.

Par contre, le système actuel a un véritable effet pervers. Une université n’a aucun intérêt à garantir la qualité de ses diplômes, c’est à dire à rendre le niveau suffisamment difficile pour que le diplôme certifie de vraies compétences. Si une université augmente le niveau de difficulté, elle ne décernera qu’une licence comme une autre, et ne pourra pas “vendre” l’image de marque de son diplôme (c’est censé être un diplôme normalisé par l’Etat). Par contre une université laxiste décernera aussi des licences, ce qui contribuera à décrédibiliser non seulement l’université en question (bien fait pour elle !) mais aussi les autres qui décernent une diplôme officiellement équivalent.

Il est d’ailleurs particulièrement intéressant de voir certains syndicats étudiants réclamer un assouplissement des règles pour obtenir le diplôme de licence (par exemple le droit de compenser un mauvais semestre par un bon semestre) alors que d’autres défendent le maintien de la qualité des diplômes, comme quoi certains ont compris le revers de la médaille.

Conclusion
La privatisation des universités et des grands écoles, loin d’être un complot au service des riches, serait à la fois une solution plus efficace et plus juste qui entraînerait une meilleure gestion des universités. Cela montre que même dans le domaine de l’éducation supérieure, les principes économiques qui font du marché libre le meilleur système s’appliquent également. Espérons que les contribuables comprendront un jour que les universités et écoles sont la non pas pour garantir un poste aux professeurs, mais bien pour former les étudiants et leur permettre d’avoir un travail grâce à leurs compétences.


Source contrepoints.org

vendredi 26 septembre 2014

Billets-Beaucoup de com mais peu d’idées


Beaucoup de com mais peu d’idées

Manipulateur et narcissique, le futur candidat n’est pas à la hauteur des valeurs françaises.

Déçus par leur président, François Hollande, qui avait promis une chose et qui a fait son contraire, les Français assistent au spectacle berlusconien du retour de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Premiers signes de ce retour, de nouvelles photos de Sarkozy faisant du jogging à Paris ou du vélo dans sa résidence du cap Nègre, image parue en une du Journal du dimanche.

Le doute n’est plus permis : Sarkozy revient. Et avec lui, le spectacle. Il dit être un homme neuf, mais bien malin qui peut faire la différence avec l’ancien : grandiloquence dans les annonces, vacuité dans les contenus. L’ancien président entend construire sur les ruines de son parti délabré “la première formation du xxie siècle”. Idées ? Programme ? Il évoque un “nouveau projet”, veut “reconstruire la politique”, “dépasser les clivages traditionnels qui ne correspondent plus aujourd’hui à la moindre réalité”.

Autant dire que, lors de son entretien télévisé, il ne s’est engagé sur rien de précis, se cantonnant à son rôle de victime injustement poursuivie par des juges qui enquêtent sur les multiples délits qu’il aurait commis. Pourquoi veut-il revenir ? “Je n’ai jamais vu une telle colère, un tel désespoir”, a-t-il déploré. Il ne veut pas que les Français aient à choisir “entre le spectacle désespérant d’aujourd’hui (Hollande) et la perspective d’un isolement sans issue avec Mme Le Pen”. Des formules reprises telles quelles du texte qu’il avait mis en ligne l’avant-veille sur Facebook.

Big Brother
En somme, peu de politique, beaucoup de communication, et surtout des messages à la première personne du singulier. L’image est très étudiée. Le retour se fait par étapes, avec la complicité des médias, afin d’obtenir la plus grande couverture possible. Premièrement, un texte sur Facebook ; ensuite, des déclarations à la presse ; enfin, un entretien en prime time. Tout ce dispositif médiatique pour faire passer un seul message : me revoilà. “C’est une longue marche qui commence”, annonce-t-il, prenant pour modèle le président Mao. Nicolas Sarkozy assure qu’il a “changé” [formule qu’il utilisait déjà dans son discours d’investiture de 2007].

Reste que son retour ne suscite guère d’enthousiasme. Les Français gardent en mémoire ses gesticulations permanentes, sa tendance à privatiser la fonction présidentielle, ses méthodes dignes de Big Brother. Et surtout, ils n’oublient pas qu’il est poursuivi par la justice dans le cadre de dix affaires de corruption, de trafic d’influence, de financement occulte, d’alliances douteuses (qu’il nie) avec ses amis Kadhafi ou Assad. Est-ce cela, un président de la France ?

A la figure du monarque républicain, digne, respecté et discret, on voit succéder un personnage américanoïde, histrionique, manipulateur des médias (et de ses amis), dans le collimateur de la justice, qui se vante d’avoir 35 000 amis sur Facebook. Où sont la grande culture, l’élégance, la distance respectueuse d’une institution sacralisée, chez cette espèce de Berlusconi à la française ? Est-ce là le genre de réformes dont la France admirable a besoin pour être compétitive dans la mondialisation ?

Ces réformes qu’on dit inévitables et dont on ne sait pas vraiment à quelle prétendue nécessité elles obéissent mais que les médias et les politiques martèlent comme des vérités religieuses. Nous verrons bien. Mais une chose est sûre : même si nul ne doute de l’énergie du personnage, son retour provoque des réactions diverses et ne laisse personne indifférent.

Dessin de Burki paru dans 24 Heures, Lausanne.
Source Courrier International

Dessins de presse


Dessins de presse

jeudi 25 septembre 2014

Dessins de presse


Dessins de presse

Billets-Edward Snowden prix Nobel alternatif


Edward Snowden prix Nobel alternatif

Grand honneur pour son "grand courage" : parce qu'il a révélé les abus de la très puissante NSA, le lanceur d'alerte reçoit le prix suédois Livelihood, qui recompense ceux qui améliorent la condition humaine. Retour sur l'itinéraire d'un "jeune hacker pressé".

En 2006, lorsque Edward J. Snowden a rejoint les rangs des virtuoses de l’informatique qui travaillent pour les agences de renseignement américaines, aucun employé n’avait endossé le rôle de “dissident” depuis un moment.

Mais alors que son travail à la CIA, puis pour le compte de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), le laissait de plus en plus en proie au doute, la campagne menée par le gouvernement Obama pour lutter contre les fuites d’informations sensibles a entraîné la conversion de plusieurs salariés désabusés en “lanceurs d’alerte”.

Au lieu de quitter son emploi dans le renseignement, Snowden a choisi de suivre leur exemple et ses révélations pourraient bien être une conséquence spectaculaire et imprévue de la politique répressive du gouvernement.

Sa décision reflète peut-être aussi son incroyable ambition. En discutant avec ses amis et en suivant sa trace sur Internet, on découvre un jeune homme talentueux qui n’a pas fini le lycée, mais qui se vantait, en ligne, d’être courtisé par d’innombrables employeurs. “Les grands esprits n’ont pas besoin de l’université pour gagner en crédibilité : ils obtiennent ce qu’ils veulent et entrent discrètement dans l’Histoire”, a-t-il ainsi écrit à l’âge de 20 ans.

Snowden, aujourd’hui âgé de 31 ans et toujours en cavale, a étudié le mandarin, s’est intéressé aux arts martiaux, s’est déclaré bouddhiste et a même évoqué la Chine comme “une excellente option en terme de carrière”. Après avoir divulgué les documents secrets en sa possession, il a exprimé son admiration pour Bradley Manning, le jeune soldat aujourd’hui en procès pour avoir remis 700 000 documents confidentiels au site WikiLeaks, et pour Daniel Ellsberg, le célèbre lanceur d’alerte qui a diffusé les documents secrets du Pentagone sur la guerre du Vietnam en 1971. “Bradley Manning est l’archétype du lanceur d’alerte, soutient-il. Il est motivé par le bien public.”

Edward Snowden, jeune homme timide qui a grandi au sein de la contre-culture rebelle des geeks, a été inspiré non seulement par Manning mais aussi par les “dissidents” des agences où il a travaillé.

A la NSA, son dernier employeur, il y a eu Thomas A. Drake : après avoir été jugé en 2010 pour avoir divulgué des documents confidentiels, ce dernier continue à dénoncer les pratiques dignes de Big Brother de l’Agence nationale de sécurité américaine.

A la CIA, son employeur précédent, il y a eu John Kiriakou, condamné à trente mois de prison pour fuite d’informations sensibles. Une condamnation qu’il attribue à sa dénonciation du waterboarding [simulation de noyade], pratiqué lors des interrogatoires de l’agence américaine. Si l’objectif de Snowden était de s’attirer autant d’attention que ses prédécesseurs, il a réussi son coup. Le Congrès le considère comme un traître, le FBI a lancé une chasse à l’homme pour l’arrêter et il s’est attiré des sympathies diverses, dont celle du documentariste de gauche Michael Moore et de l’animateur radio ultraconservateur Glenn Beck.

La fascination d’Edward Snowden pour les ordinateurs remonte à ses années de lycée, près de Baltimore (Maryland). L’informatique est vite devenue son activité principale lorsqu’il a arrêté ses études, en seconde. Il avait un petit cercle d’amis qui, comme lui, étaient captivés par Internet et l’univers de l’animation japonaise. “C’était un geek parmi d’autres, explique un ancien ami. On consacrait notre temps aux jeux vidéo et à la japanimation. C’était à l’époque où les geeks n’étaient pas encore cool.”

Edward Snowden vivait avec sa mère Elizabeth, employée administrative dans un tribunal et divorcée en 2001 de son père Lonnie Snowden, officier de la Garde côtière américaine. Avec ses amis, il montait des ordinateurs à partir de pièces commandées sur Internet et ils avaient créé un site baptisé Ryuhana Press. Ce sont ces amis qui l’ont persuadé d’obtenir un certificat d’équivalence de fin d’études secondaires. “Il n’a pas eu besoin de réviser. Il s’est contenté de se présenter à l’examen, et il a réussi”, souligne un ancien ami.

  • Crise de conscience
En 2001, à 17 ans, Edward a adopté sur Internet le pseudonyme “The One True HOOHA”, abrégé en HOOHA sur le site Ars Technica, un forum pour amateurs de jeux vidéo, hackers et autres bidouilleurs informatiques. Les deux années suivantes, son activité sur Internet a essentiellement eu trait aux jeux vidéo. Il y abordait aussi son intérêt pour les arts martiaux et son mépris pour l’école. Sans grande assiduité, il a suivi des cours au Community College [établissement d’enseignement supérieur public] Anne Arundel, sans jamais obtenir de diplôme.

Fin 2003, il a annoncé qu’il rejoignait les rangs de l’armée. Il a suivi une formation pour entrer dans les forces spéciales, afin selon lui de “participer à la lutte pour libérer les populations opprimées” en Irak. Mais il a déclaré s’être cassé les jambes pendant un entraînement et il a été réformé quatre mois plus tard.

Il est rentré chez lui et est devenu agent de sécurité au centre des hautes études linguistiques de l’université du Maryland, qui entretient des liens étroits avec l’Agence nationale de sécurité, dont le siège est situé à 20 kilomètres de là.

Au milieu de l’année 2006, Edward a décroché un poste de technicien informatique à la CIA. Malgré ses lacunes académiques, il a obtenu une habilitation “secret défense” et une affectation convoitée à Genève sous couverture du département d’Etat.

Mavanee Anderson a travaillé avec lui de 2007 à début 2009 à Genève. Pour elle, il “traversait déjà une sorte de crise de conscience” à l’époque. “Je pense que toutes les personnes assez intelligentes pour faire le travail qui lui était confié et tous ceux qui sont en possession du type d’information auquel il avait accès ont forcément des moments de doute de ce genre”, explique-t-elle. Mavanee Anderson comprend ce qui a poussé Edward à révéler des secrets d’Etat, mais elle ajoute qu’elle “aurait aimé dire à Ed qu’il n’avait pas à assumer ce fardeau seul”.

  • “Je me suis endurci”
En 2009, Edward a rejoint la NSA à titre d’agent contractuel sur une base militaire au Japon. Il a avoué qu’il avait été déçu par Barack Obama, qui “a continué à développer les politiques qui auraient précisément dû être abandonnées”. “Je me suis endurci”, affirme le jeune homme.

En 2010, il s’est de nouveau tourné vers le forum Ars Technica après une longue absence. Cette fois, ses préoccupations étaient clairement politiques. “La société semble avoir développé une docilité inconditionnelle envers les espions, a-t-il écrit. En est-on arrivé là petit à petit, par un processus que nous aurions pu maîtriser ? Ou bien ce changement radical a-t-il été suffisamment instantané pour passer inaperçu à cause de la tendance généralisée de l’Etat au secret ?”

En mars 2012, Edward a fait un don de 250 dollars à la campagne présidentielle du candidat libertarien Ron Paul. Un mois plus tard, il a déménagé à Hawaï, selon le compte Twitter de sa petite amie, Lindsay Mills. Celle-ci l’appelle “E” et son “homme mystérieux”. Elle l’a rejoint là-bas en juin de la même année.

En mars 2013, le cabinet de conseil Booz Allen Hamilton a embauché Edward au poste d’administrateur système au sein du centre d’analyse opérationnelle des menaces de la NSA. En mai, il a demandé un arrêt maladie pour suivre un traitement contre l’épilepsie. Et le 20 mai, il est parti pour Hong Kong avec quatre ordinateurs et des copies numériques des documents secrets. Le lundi 10 juin, le cabinet Booz Allen Hamilton a licencié Edward, qualifiant de “choquante” sa décision de révéler des informations confidentielles.


Source courrierinternational.com

mercredi 24 septembre 2014

Dessins de Presse


Dessins de presse

mardi 23 septembre 2014

Dessins de presse


Dessins de presse

lundi 22 septembre 2014

Dessins de presse


Dessins de presse

jeudi 18 septembre 2014

Billets-Conférence de presse de François Hollande


Conférence de presse de François Hollande

Impopularité record, majorité divisée, crises internationales : François Hollande était extrêmement attendu pour sa conférence de presse ce jeudi. Courrier international a demandé à trois journalistes étrangers s'ils accordaient leur vote de confiance au président français.


  • Vu du Sénégal - Hamidou Anne, éditorialiste à Térangaweb

"Je ne l’ai pas trouvé bon, c’est désormais habituel chez Hollande. A part les traditionnelles pointes d'humour et les petites phrases choc… Sur le fond, rien de nouveau, sur la forme, on voit un homme terne, qui n'emballe pas, qui n'y arrive vraiment plus. Mais s’il faut lui accorder un nouveau vote de confiance, je dirais oui quand même, car en face on a le Front national qui n'a jamais été aussi haut. Et à la veille du retour de Nicolas Sarkozy sur la scène politique, il faut que François Hollande rempile. Entre l'homme du discours de Dakar et l’héritière de Jean-Marie Le Pen, je préfère Hollande.

Depuis le Mali, son point fort est la politique étrangère. On se souvient de l'accueil historique de Bamako après l'intervention française contre les rebelles islamistes. C'est tellement son point fort - et il en est conscient - qu'il a commencé par là avec la Syrie, l'Irak, le Nigeria et même Ebola, avec l'installation d'un hôpital militaire en Guinée. Il annonce aussi - et c’est très important - un soutien aérien aux autorités irakiennes pour lutter contre le terrorisme.

Le reste fut une succession de rappels de positions de principe sur les conflits en Ukraine et ailleurs. Il a tenté de faire illusion avec la politique étrangère, mais cela marchera de moins en moins. Enfin, pour un président affaibli dans un pays déficitaire avec un taux de chômage record, les marges de manœuvre pour des interventions militaires à l'étranger deviennent très minces.


  • Vu d'Italie - Stefano Montefiori, correspondant du Corriere della Sera à Paris

Je le trouve habile, comme toujours, dans ce genre de situation. Toute la première partie a été dédiée aux crises internationales, domaine où la présidence Hollande est le moins en difficulté. Le président a déjà démontré par le passé qu’il était prêt à prendre position, en Syrie par exemple quand il était disposé à frapper le 31 août 2013 et que Barack Obama avait changé d'avis au dernier moment. J'ai l'impression qu'aujourd'hui il a revendiqué cet épisode en disant que l'inertie de la communauté internationale aggrave la menace terroriste.

Dans l'ensemble, il n’a pas fait de grandes annonces. C'était surtout un exercice de défense personnelle admirable. D'autres que lui pourraient se sentir mal à l'aise mais lui semble pouvoir surmonter n'importe quelle épreuve. Il assume ce qu'il fait, il y croit. Le mérite de François Hollande est d'être têtu. Il est cohérent, même contre les sondages, il continue.


  • Vu d'Espagne - Juan Pedro Quiñonero, correspondant du quotidien ABC à Paris

Cette conférence de presse a quelque chose d’extrêmement archaïque. Il n’y a guère que la France, la Russie, Cuba et l’Espagne qui ont l’honneur de faire des conférences interminables. Aucune nouveauté n’a été annoncée. C’est un effet de communication raté.

Le président a répété le bien-fondé de sa politique économique et sociale, mais les Français ont une opinion nette, ils rejettent cette politique. François Hollande veut croire qu’il aura des résultats d’ici à la fin de 2016. S’il a raison, dans un an ou deux, il sera en très bonne position. Pour l’instant, tout est incertain, tout est flou. Je trouve ça fatigant d’écouter un président qui répète ses petites blagues bidon. Au début de son mandat, c’était cordial. Aujourd’hui, ça tombe mal !


Source Courrier International

mardi 16 septembre 2014

Info Santé-Cannabis


Cannabis

Deux études mettent en exergue les effets du cannabis sur le long terme. Les conséquences neurologiques et psychiatriques incitent de plus en plus de consommateurs à consulter.

Le cannabis a fait couler beaucoup d’encre. Depuis que sa consommation a explosé, dans les années 1990, les études se multiplient pour déterminer les risques sanitaires et psychosociaux liés à l’usage de ce produit stupéfiant. Alors qu’un mouvement de libéralisation s’engage aux Etats-Unis, les équipes du National Institute on Drug Abuse dressent un état des lieux de la recherche sur le cannabis dans les colonnes du New England Journal of Medicine. Désormais, on connaît de manière plus précise l’impact du cannabis sur le long terme.

  • Risques de dépendance
C’est certainement l’un des points les plus éclairants de cette étude. Selon les auteurs, près d’un consommateur sur dix (9%) développe une addiction. Pour les utilisateurs qui ont commencé à l’adolescence, ce taux peut grimper jusqu’à 17%, 25 à 50% pour les fumeurs quotidiens. Des chiffres qui font relativiser l’idée qu’il s’agirait d’une « drogue douce »…

Le cannabis est-il une porte d’entrée vers d’autres drogues ? « Possible », selon les auteurs, qui se montrent beaucoup moins tranchés sur ce point. L’alcool et le tabac pourraient avoir le même rôle, et il semble encore difficile de distinguer ce qui relève du parcours individuel et ce qui a trait aux caractéristiques intrinsèques du produit.

  • Impact sur le Q.I
L’impact du cannabis est avant tout neurologique, affirment les auteurs qui rappellent la vulnérabilité du cerveau, notamment lors de son développement pendant l’adolescence. Ainsi, plusieurs études montrent que la consommation de marijuana agit directement sur le précuneus, la région cérébrale impliquée dans la vigilance et la conscience de soi, ainsi que sur l’hippocampe, impliquée dans l’apprentissage et la mémorisation.

Les adultes ayant régulièrement fumé du cannabis au cours de leur adolescence présentent une connectivité neuronale diminuée, expliquent les auteurs qui observent « une association entre usage fréquent (…) et déclin significatif du QI ». Ces symptômes apparaissent d’ailleurs sur le court terme : désorganisation de la mémoire, altération du jugement, difficultés à se concentrer…

  • Effets psychiatriques
Si l’usage du cannabis est bel et bien associé à un risque accru d’anxiété et de dépression, « la causalité n’a pas été établie ». Il semblerait plutôt que la marijuana exacerbe le cours de certaines maladies psychiatriques chez des sujets présentant une vulnérabilité génétique, notamment chez les schizophrènes.

Chez ces sujets à risque, le cannabis peut générer des épisodes psychotiques de manière prématurée (entre 2 à 6 ans).

  • Décrochage scolaire
L’étude passe en revue plusieurs risques psychosociaux liés à la consommation de marijuana : échec scolaire, faibles revenus à l’âge adulte, recours accrus aux services sociaux, chômage, criminalité et moindre réalisation personnelle dans l’existence… Mais les auteurs nuancent ce constat, en raison des multiples facteurs confondants.

A ce sujet, le Lancet Psychiatry a publié une étude très complète, qui analyse l’impact du cannabis sur la scolarité. Une équipe australienne a passé en revue les résultats de trois grandes études longitudinales, qui ont inclus plus de 3 700 jeunes de 17 ans. Les fumeurs quotidiens paient le prix le plus lourd : la probabilité qu’ils achèvent leur parcours scolaire dans le secondaire, ou qu’ils obtiennent un diplôme universitaire, est réduite de 60 %.

  • Effets respiratoires et cardiovasculaires
De faibles taux de cannabis ne semblent pas avoir d’effet significatif sur les voies respiratoires et le système cardiovasculaire. Cependant, les auteurs notent une prédominence des infections respiratoires et des pneumonies chez les fumeurs réguliers.

« On ne peut exclure une association positive entre la marijuana et cancer du poumon, mais les résultats suggèrent que le risque est plus faible avec la marijuana qu’avec le tabac », avancent les auteurs.

Sur le plan cardiovasculaire, ils font preuve d’autant de prudence. La littérature existante mentionne une association entre consommation de cannabis et risques accrus d’AVC, AIT et infarctus. « Mais les mécanismes sous-jacents aux effets de la marijuana sur les systèmes cardiovasculaire et cérébrovasculaires sont complexes et imparfaitement compris », concluent les auteurs.

  • Les consommateurs prennent ces risques au sérieux
Avec ces différentes mises au point de la littérature, difficile pour les consommateurs de faire la politique de l’autruche. Beaucoup s’alarment du caractère addictif de cette drogue et de ses effets sur leur santé. Sur le terrain, les professionnels de santé remarquent une modification des comportements : l’insouciance des années 1990 a fait place à une réelle prise de conscience.

Jean-Michel Delile travaille ainsi depuis vingt-cinq ans au CEID, le Comité d’Etude et d’Information sur la Drogue et les addictions. A Bordeaux, il tient également l’une des antennes Consultation Cannabis, mise en place par le gouvernement lors du plan national de lutte contre les drogues et toxicomanies. « La fréquentation est en hausse constante depuis quelques années. Beaucoup viennent de manière spontanée ; ce ne sont pas forcément des personnes dépendantes, mais de simples usagers qui s‘inquiètent ».

  • Ecouter le Dr Jean-Michel Delile, psychiatre et addictologue. « Avant, on ne voyait jamais un usager nous parler de problèmes de cannabis – c’était toujours les parents qui venaient. »


Source pourquoidocteur.fr

Billets-Le Parti socialiste a-t-il un avenir ?


Le Parti socialiste a-t-il un avenir ?

La confiance devrait être accordée au gouvernement. Mais ce vote à l'Assemblée aura surtout des conséquences sur l’avenir du Parti socialiste, estime la presse américaine.

"La gauche française divisée alors que le Premier ministre se rapproche doucement de la droite", titre The New York Times (NYT) en une de son édition internationale illustrée par une grande photo de Manuel Valls.

"Si la gauche se détourne de ses fondamentaux idéologiques, alors que représente-t-elle ?" interroge le NYT en soulevant cette question qui secoue les rangs du Parti socialiste (PS) depuis la nomination de Manuel Valls à Matignon. Le Premier ministre "essaie d'y répondre en appelant le PS à mettre l’accent sur la croissance plutôt que sur la protection sociale, alors que les dirigeants européens cherchent une méthode pour relancer leurs économies. Manuel Valls se trouve sur la même longueur d’ondes que son homologue italien Matteo Renzi, qui choisit de donner une plus grande liberté aux marchés et de réformer le travail, tout en essayant de repousser au maximum des coupes supplémentaires dans les dépenses publiques”, explique le NYT.

Bataille des idées au sein de la gauche
Tel est le dilemme de la nouvelle gauche européenne. "L’humeur est on ne peut plus lugubre à Paris", estime The Wall Street Journal (WSJ). "Les rebelles de la majorité socialiste menacent de s’abstenir [aujourd'hui] lors du vote de confiance à l’Assemblée pour protester contre ce qu’ils considèrent comme une austérité trop sévère et la fin de la politique de la demande. Ce n’est pas seulement l’avenir du gouvernement qui est en jeu, mais bien la bataille des idées au sein de la gauche française", explique le quotidien économique.

“Pour comprendre la lutte qui se joue au sein du PS, il faut rappeler deux bizarreries de l’histoire récente. La première, c’est que François Hollande est un président accidentel [après le retrait de Dominique Strauss-Kahn (DSK) à la suite de l’affaire du Sofitel]. La deuxième, c’est la surprise provoquée par la nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre. François Hollande ne l’a pas choisi parce qu’il était proche de lui, ou parce qu’il était le favori du PS, non. Ce fut un choix par faiblesse, pour essayer de redonner des couleurs à une présidence minée par l’insatisfaction de l’opinion publique grâce à un jeune politicien dynamique dont l’autorité ne serait pas discutée", explique le WSJ.

Et de conclure sur un diagnostic sans appel : "La France est dirigée par un président qui n’a jamais été clair ni avec son parti, ni avec son électorat quant à la direction qu’il veut suivre, et par un Premier ministre bien trop clair pour avoir le soutien de son parti."

 Dessin de Faber.
Source Courrier International