Pieter ASPE
Le collectionneur d’armes
Traduit du Néerlandais par Marie Belina-Podgaetsky
(4ème de couverture)
Les enquêtes du commissaire Van In sont indissociablement liées à sa bonne ville de Bruges. Epaulé par le fidèle inspecteur Versavel et la belle Hannelore, juge d’instruction de son état (et accessoirement mère de ses jumeaux), ce flic peu catholique pourfend sans relâche les vices et turpitudes d’une bourgeoisie flamande arrogante qui pense que l’argent peut tout acheter.
Quand la coûteuse collection d’armes du richissime trader Claes est cambriolée, Van In soupçonne vite une supercherie : le financier n’a visiblement pas la conscience tranquille et ses rendez-vous à la sauvette avec un mafieux russe ne plaident pas en sa faveur… Trafic d’armes, mafia russe et bordels de luxe : le trio d’incorruptibles Brugeois a du pain sur la planche !
« Psychologie parfaite, personnages bien dessinés : de bons polars bien mijotés, servis chauds comme des moules brûle-doigts. »
Jacques-Pierre Amette, Le Point
(Les personnages principaux :)
Van In, Versavel, Hannelore, Patrick Claes, Judith Claes.
(1ere phrase :)
Judith pianota le numéro de police secours sur le clavier du téléphone.
(Dernière phrase :)
Van In affichait un air espiègle, mais au fond, entendre Hannelore parler ainsi le gonflait de fierté, car lui aussi avait l’intime conviction que la justice ne s’exerce pas à l’ombre des lois, mais dans le cœur des hommes et des femmes de bien.
298 pages – Editions Albin Michel 2009 (1999, pour l’édition originale)
(Aide mémoire perso :)Patrick Claes est un trader réalisant de spectaculaires opérations financières. Son épouse Judith le croit mort quand elle le découvre peu après une agression. Le voleur a emporté sa précieuse collection d’armes à feu. Face au commissaire Pieter Van In, assisté de son adjoint Guido Versavel, la sensuelle Judith dit tout ignorer des faits. De retour dans sa luxueuse propriété après hospitalisation, Claes est interrogé par le duo de policiers. Sa version les laisse sceptiques, quand il affirme ne pas avoir vu l’agresseur. Le puissant Claes n’est pas de ceux qu’on bouscule pour obtenir la vérité. Hannelore Martens, la compagne de Van In, étant la juge d’instruction chargée du dossier, on n’enterrera pas l’affaire. Si Stefaan Wille vit dans une aisance certaine, ce n’est pas grâce à son métier de barman. Ce traficoteur accepte d’acquérir la collection d’armes volées, qu’il espère revendre à bon prix, peut-être à Claes lui-même. Il n’en aura pas le temps, car on le retrouve assassiné peu après. Chez lui, aucune trace des armes dérobées, sauf la liste de celles-ci. On finit par les découvrir dans sa voiture, mais il manque un “coffret de duel” avec ses deux pistolets. La police ignore que l’objet disparu contient aussi une disquette informatique compromettante…
Le terme “roman d’enquête” n’est probablement pas approprié dans le cas présent. D’abord, Van In s’intéresse davantage à sa compagne Hannelore et à leurs petits jumeaux, tout en éclusant sa ration de Duvel, tandis que Versavel observe, en ami fidèle du couple. Par la suite, les policiers sont loin d’imaginer quel imbroglio cache cette petite affaire de vol, suivi de plusieurs meurtres. Ils ne savent pas que des politiques (et le supérieur de Van In) sont impliqués dans une magouille financière de Claes. Ils ne connaissent pas la sculpturale Joyce qui, d’amant en amant, joue son propre jeu. Les rôles du mafieux Serov et de son sbire, ils ne les découvrent que tardivement. Quant aux curieuses expériences du couple Claes, ils n’en ont aucune idée. Malgré cette ignorance de tant de détails (et c’est là que réside le talent de l’auteur) l’histoire évolue à bon rythme, avec ses péripéties, une part de suspense (Hannelore a disparu) et un certain humour. C’est ainsi qu’on se laisse charmer par cette histoire brugeoise, certes tarabiscotée, mais finalement solide. L’univers du commissaire Van In nous offre un bon moment de lecture.
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