Ils étaient présidents : Valéry Giscard d’Estaing
Alors qu’Emmanuel Macron vient
d’être élu, présentation de Valéry Giscard d’Estaing, un autre président qui
s’est voulu réformateur.
L’élection de Valéry Giscard
d’Estaing (Coblence, 2 février 1926) mettait fin à dix huit années de pouvoir
gaulliste. « De ce jour date une ère nouvelle de la politique française »
déclara celui qui devenait le vingtième président de la République.
Il avait lancé sa candidature lors
d’une conférence de presse, le 11 avril 1974 : « À l’heure actuelle,
je crois que les Français, en réalité, veulent deux choses : la continuité
et la nouveauté. » Refusant le « rassemblement de la peur » face
au « candidat du programme commun », il souhaitait « conduire un
mouvement qui soit un mouvement d’enthousiasme et de progrès. » L’élection
allait cependant révéler une France coupée en deux : droite contre gauche.
Le plus jeune président de la
république du XXe siècle devait rapidement vieillir au pouvoir et ne pas
réussir à se faire réélire.
Un brillant énarque
La famille Giscard est
originaire de Marvejols, dans l’actuelle Lozère. Le père de Valéry, Edmond
Giscard revendiquait une filiation, assez obscure, avec la noble famille
d’Estaing et obtint de relever le nom et les armes (1922). La demi-sœur de
l’amiral d’Estaing, dernier représentant mâle, avait été la maîtresse de Louis
XV, ce qui donnait un parfum royal « de la main gauche » au nouveau
patronyme Giscard d’Estaing. VGE était, par ailleurs, persuadé de descendre du
roi et d’une autre de ses maîtresses, Catherine Bénard, du côté maternel.
Né en Allemagne, son
père participant à l’occupation de la Rhénanie comme directeur des finances du
Haut Commissariat français, il connut une enfance heureuse et protégée. La
famille quittait son appartement parisien du XVIe à la belle saison pour la vie
de château en Auvergne. Préféré de sa mère, il aimait déjà commander au sein du
petit cercle des sœurs et cousins. Les relations avec son père, grand bourgeois
froid et autoritaire, devaient être plus difficiles.
Giscard s’engagea à
dix-huit ans et participa à la fin de la Seconde guerre mondiale (1944-1945) ce
qui lui valut la croix de guerre. Il fit Polytechnique puis l’ENA : il
devait garder un souvenir pas très positif de cours à la gloire de la planification
soviétique.
Il entra, comme son
père avant lui, à l’Inspection général des Finances (1952-1956).
VGE avait épousé, en
1952, Anne-Aymone Sauvage de Brantes, issue comme lui de la grande bourgeoisie
et fille d’un officier de cavalerie, déporté comme résistant et mort dans un
camp nazi. Elle devait être une épouse dévouée, discrète et subir bien des avanies.
Car le jeune homme
narcissique aux dents longues, bon pianiste et skieur, était aussi un
séducteur, un « sentimental sans cœur » qui alignait conquêtes et
vers de mirliton.
Le Ministre du Général
Mais il fut vite happé
par la politique. Son grand-père paternel avait été parlementaire sous la
Troisième république. Député du Puy-de-Dôme à 30 ans, il vit sa carrière
prendre une ascension très rapide grâce au général de Gaulle. En 1962, il
succéda à Antoine Pinay comme ministre des Finances. Il s’imposa vite comme le
plus talentueux des ministres du Général après Pompidou.
Celui-ci d’ailleurs écartera ce rival potentiel à la succession de de Gaulle
début 1966.
Le vieux Général
aimait bien son ministre des Finances. Avant de s’en séparer, il le reçut à
déjeuner à l’Élysée. Le raccompagnant, il lui prit doucement le bras : « Le jour où vous serez ici… » Ainsi
le veut la légende du moins.
Songeant désormais à
l’après-de Gaulle, Giscard eut le souci de préserver l’indépendance de son
mouvement au sein de la majorité. Le « oui mais » (10 janvier 1967)
irrita le Général : « On ne gouverne
pas avec des mais… » Dès lors ce ne furent plus que des « giscarmouches » à l’Assemblée où les RI
(Républicains Indépendants) étaient devenus un élément incontournable de la
majorité.
Ayant pris ses
distances, il contribua à l’échec du référendum de 1969 avant de se rallier à
la candidature de Pompidou. Les deux anciens rivaux s’étaient réconciliés.
Inamovible ministre de l’Économie et des Finances de Pompidou, il vit sa
stature politique se renforcer sensiblement entre 1969 et 1974.
1974 : la fin de la parenthèse gaulliste
La mort inattendu d’un
président populaire ayant surpris tout le monde, l’annonce des candidatures se
fit dans une grande confusion. Seule la gauche paraissait unie derrière la
candidature de François Mitterrand. Les deux candidatures trotskistes concurrentes
étaient négligeables.
En revanche dans le
camp gaulliste, il y avait pléthore de candidats réalisant la prophétie du
Général sur le « trop plein ». Finalement l’UDR décida de soutenir
Jacques Chaban-Delmas, le meilleur héritier possible. La candidature de Valéry
Giscard d’Estaing reposait sur un constat, l’évolution de l’électorat. Avec le
retrait du général de Gaulle, la majorité était devenue plus conservatrice. Il
put compter aussi sur l’attitude de Jacques Chirac, « fils
spirituel » de Georges Pompidou, hostile au danger
« social-démocrate » représenté à ses yeux par Chaban.
Il y avait bien
d’autres candidats, douze au total, dont un certain Jean-Marie Le Pen, mais qui
n’avaient aucune chance. Le suspens était donc limité : qui affronterait
Mitterrand au second tour, Giscard ou Chaban ? Mal à l’aise à la
télévision, le maire de Bordeaux paraissait trop à gauche pour l’électorat de
droite. Aussi le gaullisme fut-il le grand vaincu du premier tour.
Le second tour
paraissait indécis. L’alliance de Mitterrand avec les communistes inquiétait
certains électeurs de gauche. Giscard, pour sa part, devait rallier les
gaullistes déçus des résultats.
Lors du débat télévisé
du 10 mai, face à Mitterrand, Giscard se révéla le meilleur : « Vous n’avez pas le monopole du cœur »
jeta-t-il à la face du candidat de gauche. Certains en tirèrent la conclusion
erronée que le sort de l’élection s’était fait ce jour là. Au final, l’écart
fut de quelques 400 000 voix. La mobilisation électorale avait été
exceptionnellement forte. La peur de voir les communistes arriver au pouvoir
avait convaincu une partie des indécis.
Un rajeunissement radical
La république « n’est pas facile à gérer : quand elle est
relâchée, elle sombre dans la démagogie et côtoie souvent le grotesque ;
mais quand elle est emphatique, elle ressemble à une monarchie au rabais et
éveille le soupçon de la vanité personnelle. »
Valéry Giscard
d’Estaing renonça le jour de son inauguration définitivement à l’habit de
cérémonie au profit du complet veston. Le collier de grand-croix de la Légion
d’honneur resta posé sur un coussin de velours noir. Le nouveau président
remonta à pied une partie de l’avenue des Champs Élysées.
Le portrait officiel,
confié à Jacques-Henri Lartigue, témoignait de cette volonté de dépoussiérage.
La bibliothèque et le format vertical étaient abandonnés au profit d’un format
horizontal et du décor offert par un drapeau tricolore en mouvement. Souriant,
regardant l’objectif, Valéry Giscard d’Estaing rompait radicalement avec une
tradition à laquelle ses successeurs tenteront, plus ou moins, de revenir.
Ce président jeune et
bronzé, s’exhibant en maillot de bain au fort de Brégançon, affichait une santé
éclatante à la différence de son prédécesseur et de son successeur.
Palais de l’Élysée ou Hôtel d’Evreux ?
Admirateur de Kennedy
il fit souffler un vent de jeunesse sur l’Élysée. Le président se laissait
filmer en bras de chemise devant son piano.
Anne-Aymone, épouse
discrète, ne souhaitait pas vivre au « château ». Les appartements ne
lui paraissaient pas suffisants pour y vivre avec ses quatre enfants. La
famille demeurait donc dans son domicile du XVIe arrondissement. Le président
retrouvait sa famille le week-end.
Délaissant le salon
doré occupé par de Gaulle et Pompidou, il installa son bureau dans le salon
d’angle avec ses fenêtres donnant sur le parc. Il fit apporter le bureau qu’il
avait utilisé au ministère des Finances, la pendule de son grand-père sénateur,
un portrait de l’amiral d’Estaing. Dans les appartements privés, il avait fait
placer un portrait de Louis XV retiré de Versailles.
Éliminant le mobilier
moderne des Pompidou, Giscard d’Estaing mit du XVIIIe siècle partout. Les
peintres abstraits cédèrent la place à Hubert Robert, Delacroix et Caillebotte.
L’Élysée retournait à son état d’hôtel de la Pompadour. Mais un hôtel d’Evreux
pourvu d’un nouvel éclairage et d’une meilleure alimentation en eau. Il fit
aussi aménager le poste de commandement souterrain « Jupiter » d’où
il pourrait déclencher le feu nucléaire.
Trop proche et trop lointain
Il voulut un temps
ouvrir l’Élysée au public. Mais comment accueillir du monde dans une demeure
aussi exiguë où travaillaient de nombreux fonctionnaires ? Le 14 juillet
1977, Valéry Giscard d’Estaing reçut en personne 5 000 visiteurs. On s’en tint
là.
Mais ses tentatives
pour se rapprocher de la population suscitèrent des critiques. Ses diverses
initiatives devaient laisser perplexe l’opinion, comme l’invitation à un petit
déjeuner élyséen des éboueurs de la rue Saint-Honoré. Il ne suffisait pas, par ailleurs,
de s’inviter à dîner chez de simples citoyens pour donner une image de
simplicité.
Son admiration pour
Louis XV, sa diction chuintante et son attitude hautaine faisaient de toute
façon la joie des chansonniers. Comme Félix Faure, il avait rétabli le
protocole royal et aimait organiser des chasses à Rambouillet et Chambord. Même
la Marseillaise dut cesser d’être
martiale pour devenir une sorte de God Save the
King languissant.
Les Français, non
moins pétris de contradictions, reprochaient ainsi à leur président de ne pas
être suffisamment monarque tout en étant trop coupé du peuple.
La prééminence présidentielle
Le choix de Jacques
Chirac pour diriger le gouvernement pouvait sembler habile. Il permettait de
contrôler plus facilement le groupe parlementaire UDR tout en s’assurant de la
fidélité de celui qui était considéré comme un « traître » par de nombreux
gaullistes.
Le traitant comme un
simple commis supérieur, le président de la République ne prit pas la peine de
le consulter sur la composition du gouvernement. Valéry Giscard d’Estaing
entendait bien travailler directement avec les ministres comme l’avaient fait
ses prédécesseurs. Le président prit d’ailleurs l’habitude de prendre ses
décisions en concertation avec son conseiller de toujours, Michel Poniatowski,
ministre de l’Intérieur.
Jacques Chirac,
« premier ministrillon », devait ainsi aller d’humiliations en
humiliations, certaines symboliques comme son exclusion des dîners
protocolaires en l’honneur des dirigeants étrangers.
Un méchant mot courait
dans Paris : « Giscard s’occupe de ce
qui l’amuse, Chirac de l’UDR et Ponia de tout le reste ».
La dégradation
continue des rapports entre les deux hommes devait amener Chirac à une action
inédite sous la Cinquième. Il présenta sa démission et en fit connaître les
raisons devant les caméras de télévision : « Je
ne dispose pas des moyens que j’estime aujourd’hui nécessaires pour assurer
efficacement mes fonctions de Premier ministre. » S’en aller sans
être renvoyer était du plus mauvais goût de la part d’un gaulliste et annonçait
bien des déconvenues ultérieures pour le président.
Une « société libérale avancée »
Ayant appelé des
représentants de la « société civile » comme René Haby ou Françoise
Giroud, Valéry Giscard d’Estaing se voulait un président réformateur. « Vous serez surpris par l’ampleur et la rapidité du
changement » avait-il lancé aux spectateurs à la fin de sa
campagne.
Une des réformes les
plus spectaculaires du septennat fut l’abaissement de l’âge de la majorité à
dix-huit ans.
Valéry Giscard
d’Estaing avait envisagé de privatiser la radiotélévision mais se contenta
finalement de faire éclater la structure en sept sociétés autonomes et
concurrentes. La « voix de la France » était officiellement morte.
Il redonna un peu de
pouvoir au parlement en permettant à l’opposition de pouvoir saisir le conseil
constitutionnel.
La légalisation de
l’avortement se heurta à l’hostilité d’une partie de la majorité. Simone Veil
n’obtint le vote de la loi que grâce à l’apport des voix de la gauche. Dans son
esprit, l’avortement devait rester l’exception, « l’ultime recours pour des situations sans issue ». La
légalisation permettait de mettre fin au drame des avortements clandestins.
Quelques mois plus tard, une loi instaurait le divorce par consentement mutuel.
Giscard voulut se
montrer aussi un président « social », les prélèvements obligatoires
passant de 37 à 43 % du PIB. La Sécurité sociale fut étendue aux non-salariés.
Une autorisation administrative de licenciement visait à rendre celui-ci plus difficile.
La réforme du collège
menée par René Haby instaurait le collège unique. Divers secrétaires d’État
visaient à satisfaire des revendications sociétales : à la condition
pénitentiaire, aux travailleurs immigrés, à l’action sociale, à la condition
féminine.
Mais le président
avait-il la majorité de sa politique ? À défaut il rassembla toute la droite
giscardienne au sein d’un parti : l’UDF.
Une politique extérieure contradictoire
Fervent européen, il
s’entendit très bien avec le chancelier allemand Helmut Schmidt. Le couple
franco-allemand mit en place le Conseil européen et l’élection du Parlement
européen au suffrage universel.
L’héritage de la
Françafrique était lourd et Valéry Giscard d’Estaing se vit contraint de jouer
le « gendarme de l’Afrique ». Son seul grand succès fut
l’intervention militaire à Kolwezi (mai 1978). En revanche, par souci de
sauvegarder l’accès aux mines d’uranium, il montra beaucoup de complaisance à
l’égard du régime de Bokassa en Centrafrique. Après avoir financé un
couronnement grotesque le 4 décembre 1977, les Français renversaient l’empereur
d’opérette en septembre 1979.
Pour le reste la
politique extérieure restait dans l’héritage gaulliste : relations
difficiles avec les États-Unis, attitude anti-israélienne et pro-arabe au
Moyen-Orient, réticence devant le rapprochement entre Israël et l’Égypte.
Une inquiétante
« finlandisation » marquait cependant la politique giscardienne. Le
président de la République montrait plus que de la complaisance à l’égard de
l’URSS. N’avait-il pas fleuri le mausolée de Lénine en 1975 ? Se rendant à
Varsovie pour rencontrer Brejnev après l’invasion de l’Afghanistan (1979), il
n’obtint rien. Les Français refusèrent de boycotter les jeux de Moscou à la
différence des Américains, des Japonais, des Britanniques et des Allemands.
Les nuages s’accumulent pour Giscard
Par un paradoxe que
l’histoire affectionne, celui qui s’était imposé par ses compétences
économiques allait tomber à cause des difficultés économiques. Giscard
d’Estaing avait choisi de remplacer Chirac par un inconnu, Raymond Barre,
présenté comme le « meilleur économiste » du pays.
La victoire de la
gauche aux municipales et celle de Chirac à la mairie de Paris furent
ressenties comme autant d’humiliations par le président. Rendu responsable,
Poniatowski dut quitter le gouvernement.
Le 26 avril 1977,
Raymond Barre, « homme carré dans un corps rond » présentait son
programme d’action. Refusant accroître le déficit des finances publiques et de
recourir à l’inflation, il soulignait : « l’expérience a montré qu’une action de relance globale a une efficacité
douteuse sur l’emploi ». Il décida également de supprimer le
contrôle des prix.
À la veille des
élections législatives, le 27 janvier 1978, Giscard d’Estaing prononça un
important discours à Verdun-sur-le-Doubs. Demandant aux Français de « faire le bon choix pour la France » :
« Ne croyez pas ceux qui promettent tout
(…). Les Français ne vivront pas heureux au paradis des idées
fausses ! »
Il rappelait que le
président n’avait pas les moyens constitutionnels de s’opposer à un programme
qui serait mis en œuvre par une majorité de gauche à l’Assemblée. L’heureuse
division de la gauche permit, en tout cas, au président d’éviter une cohabitation.
Une situation économique contrastée
La libération des
prix, loin de conduire à une inflation effrénée, fut un succès. Le franc
s’était stabilisé et les exportations progressèrent, améliorant la balance
commerciale. Le choix du nucléaire fait au début de l’année 1974 fut confirmé
en dépit d’une forte contestation. Le succès de l’Airbus donnait aux Français
le second rang dans l’industrie aéronautique. Il fut conforté par le premier
essai en vol de la fusée Ariane.
Mais le grave problème
était désormais un chômage de masse touchant 7 % de la population active et
passant la barre du million et demi. La question du déficit de la Sécurité
sociale se posait également de plus en plus.
Un fatal 10 mai
Au moment où le
conservatisme paraissait l’emporter sur les réformes, les affaires avaient
éclaté. Si celle des diamants de Bokassa relevait de la mauvaise polémique, la
mort mystérieuse du ministre du Travail Robert Boulin retrouvé dans un étang de
Rambouillet était plus troublante (1979).
De plus en plus muré
en lui-même, le président n’acceptait plus la moindre contradiction. Seuls
quelques courageux glissaient des billets manuscrits à l’issue du conseil des
ministres. Déclarant tardivement sa candidature, VGE avait adopté un slogan peu
inspiré : « Il faut un président à la
France ». En avait-elle manqué jusque là ?
Arrivé en tête au
premier tour, le président sortant fut victime du mauvais report de voix des
chiraquiens. L’ancien Premier ministre tenait sa revanche. Valéry Giscard
d’Estaing ne devait pas lui pardonner cette « trahison préméditée ». La filiation plus ou moins avérée
avec Louis le Bien Aimé ne porta pas bonheur à VGE. Le 10 mai n’était-il pas le
jour de la mort de Louis XV ?
Ses adieux devant les
caméras de télévision avec le fauteuil vide ne furent guère appréciés de
l’opinion publique. La passation des pouvoirs se fit le 21 mai 1981. Valéry
Giscard d’Estaing aurait dit à Mitterrand : « je ne crois pas que vous réussirez car vos choix ne sont pas les bons. »
En sortant de l’Élysée à pied, il fut sifflé par quelques mitterrandiens peu
fair-play.
Survivre à l’échec
Que restait-il après
avoir connu le sommet ? Giscard d’Estaing put assister à la lente
décomposition de son parti, l’UDF[En 1998, elle devait laisser la place à une
nouvelle UDF, celle de François Bayrou, qui se métamorphosera en Modem en
2007].
Giscard retrouva son
siège de député en 1984 et rêva en vain de présider l’Assemblée nationale lors
de la première cohabitation. Il abandonna son siège pour présider le conseil
régional de l’Auvergne (1986-2004) et siéger au Parlement européen (1989-1993).
VGE retrouva son siège de député auvergnat entre 1993 et 2002.
Fidèle à ses
convictions européennes, il créa, avec Helmut Schmidt, le Comité pour l’Union
Monétaire de l’Europe (1986) et présida le Mouvement européen international
(1989-1997). Mais son projet de constitution européenne (2004) se heurta à une
forte opposition. Repoussé par les Néerlandais et les Français, il fut remanié
et adopté de façon plus feutrée.
Les honneurs et les
titres devaient s’accumuler, notamment l’élection à l’Académie française en
décembre 2003 au siège de Sédar Senghor. Mais son talent littéraire n’était
guère plus grand que celui de son illustre prédécesseur Raymond Poincaré.
Qu’il était dur d’être
après avoir été…
Sources :
- Serge Bernstein et Michel Winock (dir.), Histoire de la France politique, t. 4 : La république recommencée de 1914 à nos jours, Points Histoire, le Seuil 2008, 740 p.
- Jean-Jacques Becker, Crises et alternances 1974-1995 in Nouvelle Histoire de la France contemporaine, vol. 19, Points Histoire, Le Seuil 1998, 808 p.
Source contrepoints.org
Par Gérard-Michel Thermeau.
- Gérard-Michel Thermeau, docteur en Histoire, est professeur agrégé d'Histoire-Géographie et de Cinéma-audiovisuel dans un lycée de Saint-Etienne.
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