Chuck PALAHNIUK
Journal intime
Traduit de
l’américain par Freddy Michalski
(4ème de couverture)
Misty
Wilmot est une femme frustrée : coincée sur une île défigurée par l’invasion
touristique, elle travaille comme une esclave dans le grand hôtel du coin pour
faire vivre sa famille. Son mari, Peter, un architecte qu’elle a rencontré des
années plus tôt dans une école d’art, a tenté de se suicider et se retrouve
dans le coma.
Plus rien
ne tourne rond dans la vie de Misty : pourquoi Peter, avant de vouloir en
finir, s’est-il amusé à sceller certaines pièces des villas touristiques sur
lesquelles il travaillait ? Comment expliquer les messages haineux qu’il a
bombés sur les murs, annonçant la vengeance des habitants de l’île contre les
envahisseurs extérieurs ? Pourquoi les autochtones se mettent-ils à la regarder
bizarrement ?
Misty
décide de mettre ses peurs noir sur blanc et d’écrire un journal intime. Mais
attention, la folie guette…
Au fils du
temps et de ses livres, les interrogations de Palahnuik se font plus complexes,
plus intimes et plus profondes : ses récits deviennent de plus en plus
inclassables ; ils louchent vers le fantastique, l’irréel et le paranormal.
Mélange de Jung, Borges, Levine – l’auteur de Rosemary’s Baby – passé à la
centrifugeuse Palahnuik, ce Journal intime est un cocktail détonant.
Chuck
Palahnuik est diplômé de l’université de l’Orégon. Il vit aux environ de
Portland entouré de ses chiens. Il est l’auteur de « Fight Club », roman culte
récompensé en 1999 par « La Pacific Northwest Booksellers Association » et
adapté au cinéma. Journal intime est son sixième roman. Il est également
l’auteur d’un recueil d’articles, Le festival de la couille et autres histoires
vraies, publié chez Denoël.
(1ere phrase :)
Aujourd’hui,
un homme a appelé de Long Beach.
(Dernière phrase :)
Je fonde
l’espoir que cette histoire la sauvera – cette petite – quel que puisse être
son nom la prochaine fois.
335 pages
– Editions Gallimard – La Noire 2005 pour la traduction française
(Aide mémoire perso :)
Misty vit dans l’île de Waytansea.
Peintre, elle rencontre Peter à l’école des beaux arts. Tous deux rêvent de
pouvoir vivre de leur art à New York lorsque le père de Peter meurt. Ils vont
alors sur Waytansea pour assister à la crémation, régler les papiers et
s’occuper de la mère de Peter, Grace. Quelques années plus tard Misty est
serveuse dans le restaurant de l’hôtel de l’île, Peter est dans le coma après
avoir tenté de se suicider, la famille à perdue gloire et fortune et l’île est
devenue une gêole d’amertume et de rancœur.
Evidemment Misty ne peint plus. Elle
travaille pour nourrir sa fille et sa belle-mère. Depuis quelques semaines les
estivants reviennent dans leurs maisons pour les vacances. Maisons où Peter,
chargé de quelques réparations, a cloisonné des parties des maisons et y a
graffé des textes plein de haine envers sa femme, les vacanciers, les gens de
l’île. Des messages d’apocalypse.
La trame de ce roman est incroyable
(avec des airs de Rosemary’s Baby). Ecrit sous forme de journal intime que
Misty écrirait à l’adresse de Peter pour le jour ou il se réveillerait, on suit
avec elle jour après jour, les mutations de l’île, ses propres changements, le
comportement étrangement manipulateur de sa belle-mère.
Chuck Palahniuk décrit
l’enfermement, la dépression, l’alcoolisme, les questions de l’inspiration
artistique dans la souffrance avec violence, mélancolie, sadisme. Une telle
noirceur et tel défaitisme émane de ce livre qu’il faut être bien accroché
avant de le lire. Lorsque je parle de ce livre, de son histoire, des
personnages, du message qu’il véhicule, je ne peux qu’être positive et je suis
un peu frustrée de constater que « journal intime » ne m’a pas transcendée
comme il aurait du. Peut-être est-ce dû à l’écriture toujours un poil
distancié, comme cherchant à se protéger de ses propres mots, à la nébuleuse
fantasmagorique autour de Misty. On retrouve des thèmes très forts, présent
dans « Fight Club », des thèmes qui ne peuvent laisser indifférent : la
fatalité, la manipulation, la domination de la société de consommation, notre
vie en plage publicitaire, la rébellion, l’adolescence désespérée, la violence
des hommes entre eux.
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