vendredi 31 juillet 2020

Lectures Chuck PALAHNIUK-Journal intime


Chuck PALAHNIUK
Journal intime
Traduit de l’américain par Freddy Michalski

(4ème de couverture)
Misty Wilmot est une femme frustrée : coincée sur une île défigurée par l’invasion touristique, elle travaille comme une esclave dans le grand hôtel du coin pour faire vivre sa famille. Son mari, Peter, un architecte qu’elle a rencontré des années plus tôt dans une école d’art, a tenté de se suicider et se retrouve dans le coma.

Plus rien ne tourne rond dans la vie de Misty : pourquoi Peter, avant de vouloir en finir, s’est-il amusé à sceller certaines pièces des villas touristiques sur lesquelles il travaillait ? Comment expliquer les messages haineux qu’il a bombés sur les murs, annonçant la vengeance des habitants de l’île contre les envahisseurs extérieurs ? Pourquoi les autochtones se mettent-ils à la regarder bizarrement ?
Misty décide de mettre ses peurs noir sur blanc et d’écrire un journal intime. Mais attention, la folie guette…

Au fils du temps et de ses livres, les interrogations de Palahnuik se font plus complexes, plus intimes et plus profondes : ses récits deviennent de plus en plus inclassables ; ils louchent vers le fantastique, l’irréel et le paranormal. Mélange de Jung, Borges, Levine – l’auteur de Rosemary’s Baby – passé à la centrifugeuse Palahnuik, ce Journal intime est un cocktail détonant.

Chuck Palahnuik est diplômé de l’université de l’Orégon. Il vit aux environ de Portland entouré de ses chiens. Il est l’auteur de « Fight Club », roman culte récompensé en 1999 par « La Pacific Northwest Booksellers Association » et adapté au cinéma. Journal intime est son sixième roman. Il est également l’auteur d’un recueil d’articles, Le festival de la couille et autres histoires vraies, publié chez Denoël.

(1ere phrase :)
Aujourd’hui, un homme a appelé de Long Beach.

(Dernière phrase :)
Je fonde l’espoir que cette histoire la sauvera – cette petite – quel que puisse être son nom la prochaine fois.

335 pages – Editions Gallimard – La Noire 2005 pour la traduction française

(Aide mémoire perso :)
Misty vit dans l’île de Waytansea. Peintre, elle rencontre Peter à l’école des beaux arts. Tous deux rêvent de pouvoir vivre de leur art à New York lorsque le père de Peter meurt. Ils vont alors sur Waytansea pour assister à la crémation, régler les papiers et s’occuper de la mère de Peter, Grace. Quelques années plus tard Misty est serveuse dans le restaurant de l’hôtel de l’île, Peter est dans le coma après avoir tenté de se suicider, la famille à perdue gloire et fortune et l’île est devenue une gêole d’amertume et de rancœur.

Evidemment Misty ne peint plus. Elle travaille pour nourrir sa fille et sa belle-mère. Depuis quelques semaines les estivants reviennent dans leurs maisons pour les vacances. Maisons où Peter, chargé de quelques réparations, a cloisonné des parties des maisons et y a graffé des textes plein de haine envers sa femme, les vacanciers, les gens de l’île. Des messages d’apocalypse.

La trame de ce roman est incroyable (avec des airs de Rosemary’s Baby). Ecrit sous forme de journal intime que Misty écrirait à l’adresse de Peter pour le jour ou il se réveillerait, on suit avec elle jour après jour, les mutations de l’île, ses propres changements, le comportement étrangement manipulateur de sa belle-mère.


Chuck Palahniuk décrit l’enfermement, la dépression, l’alcoolisme, les questions de l’inspiration artistique dans la souffrance avec violence, mélancolie, sadisme. Une telle noirceur et tel défaitisme émane de ce livre qu’il faut être bien accroché avant de le lire. Lorsque je parle de ce livre, de son histoire, des personnages, du message qu’il véhicule, je ne peux qu’être positive et je suis un peu frustrée de constater que « journal intime » ne m’a pas transcendée comme il aurait du. Peut-être est-ce dû à l’écriture toujours un poil distancié, comme cherchant à se protéger de ses propres mots, à la nébuleuse fantasmagorique autour de Misty. On retrouve des thèmes très forts, présent dans « Fight Club », des thèmes qui ne peuvent laisser indifférent : la fatalité, la manipulation, la domination de la société de consommation, notre vie en plage publicitaire, la rébellion, l’adolescence désespérée, la violence des hommes entre eux.

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