Le capteur visuel représente un élément perturbateur qu’il ne faut surtout pas oublier de regarder. Il fait parti des capteurs céphaliques et envoie des informations sensorielles vers le système nerveux central. Le rôle principal du capteur visuel est un rôle de perception. De plus, le maintien du regard horizontal met en branle des réflexes complexes sur le plan oculo-moteur et vestibulaire. Toute mauvaise interprétation par le cerveau entraînera une compensation posturale de tout ce qui est en-dessous. Le capteur visuel est très complexe et parfois difficile à traiter car la majorité des professionnels qui s’en occupent ne sont pas formés pour évaluer l’influence qu’il peut avoir sur le système postural. C’est important de bien voir autant de près que de loin mais c’est également important de comprendre comment un trouble de la vision peut se répercuter sur le corps et être source de douleurs chroniques.
Il est primordial de prendre conscience qu’il existe un lien bio-mécanique entre les yeux et le rachis cervical. En effet, le rachis cervical est là pour faciliter et augmenter la vision. C’est son rôle principal. S’il y a une perturbation de la vision, il y aura forcément une compensation cervicale. Par exemple, si on est en présence d’un œil qui ne converge plus ou qui présente un problème de motricité quelconque, on observera une compensation cervicale pour conserver l’horizontalité du regard. Donc un thérapeute qui évalue la posture d’un sujet et qui note une déviation de la tête doit toujours se poser la question à savoir si c’est réellement un problème cervical ou simplement une adaptation du rachis cervical pour compenser un trouble oculaire. De plus, il y a un lien entre la vision et la posture. On va toujours dans la direction où l’on regarde. Donc, le regard aura des répercussions sur la façon dont se tiennent les gens debout; c’est de la proprioception.
Il existe également un lien entre la vision et la stabilité du corps. Pour se tenir debout, on a besoin des yeux. On est moins stable en absence de vision et cela se mesure facilement sur une plate-forme de stabilité lors d’un examen en posturographie. Par conséquent, un problème visuel non corrigé va entraîner des répercussions sur la stabilité du corps; cette personne va compenser son instabilité avec les muscles cervicaux et cela pourra éventuellement générer des douleurs cervicales. Donc, si vous souffrez de douleurs chroniques et que vous présentez un problème visuel, consultez un optométriste ou un ophtalmologiste. L’optométriste s’occupe des troubles de la vision et fait du dépistage de maladies des yeux et réfère, s’il y a lieu, à l’ophtalmologiste qui traite la maladie de l’œil. Les cataractes, le glaucome et les pathologies de vieillissement de l’œil (dégénérescence oculaire) entraînent une diminution de la netteté visuelle et crée également une instabilité cervicale. Par contre, les gens atteints de ces pathologies doivent attendre environ huit mois avant d’être opérés et ce délai est largement suffisant pour créer des problèmes cervicaux.
Pour ce qui est des verres correcteurs, les gens doivent réaliser que la lunette est un élément d’optique servant à corriger un trouble visuel. Comme les gens ne sont pas bien informés des répercussions du système visuel sur la posture et sur l’entretien de douleurs chroniques, les gens considèrent souvent les lunettes comme un accessoire de mode et d’esthétique sans se soucier du reste. Des récentes études ont démontré que le port de foyers progressifs crée une distorsion de la posture chez la majorité des patients. Plusieurs chercheurs étudient et suivent de près ce phénomène car un jour ou l’autre, nous aurons tous besoin de lunettes en vieillissant dû à la perte d’élasticité du cristallin. Ces chercheurs évoquent que le verre progressif, de par sa constitution, perd son efficacité en périphérie. Cela réduit donc le champ visuel en latéral entraînant par conséquent une compensation cervicale et sollicitant davantage le cou pour compenser la perte de champ visuel. De plus, l’information proprioceptive parvenue au système nerveux central est modifiée et cela entraîne des modifications dans le tonus postural pouvant être à l’origine des douleurs musculo-squelettiques. Il y a même des contre-indications au port de foyers progressifs lors d’hyperlordose cervicale et lors de rigidité importante car ces gens, ne pouvant plus compenser avec leur cou, voient alors apparaître des phénomènes de douleurs. Plusieurs développent des douleurs cervicales, des migraines ou des étourdissements après le port de foyers progressifs sans faire le lien avec la lunette. La variation de la lordose cervicale doit être prise en considération pour bien centrer le verre correcteur de la lunette. L’ajustement de la monture doit être adéquat et parfois les gens ne portent par leurs lunettes correctement sur leur nez.
Les gens qui portent des verres correcteurs se font parfois proposer des foyers progressifs vers l’âge de 45 ans en prévention alors qu’en réalité, ils n’en ont pas nécessairement besoin. Si vous êtes myopes mais que vous voyez bien de près, vous devriez avoir des verres correcteurs pour la myopie seulement. Si vous êtes presbytes, vous devriez avoir des verres correcteurs pour la presbytie. Si vous êtes atteints de presbytie et de myopie, vous devriez avoir deux paires de lunettes, une pour la presbytie lorsque vous lisez de près et une pour la myopie pour voir de loin. Quoi qu’il en soit, la solution n’est pas toujours évidente d’autant plus qu’elle comporte un aspect financier important mais essayez de garder un jugement critique lorsqu’on vous propose quelque chose et analysez-vous; votre corps vous parle et vous guide dans votre recherche de solutions.
Source Sébastien Plante, ostéopathe
Votre information m'aide beaucoup à en savoir plus sur les verres correcteurs. Je n'ai pas trop l'habitude de porter des lunettes malgrès mes problèmes de vus.
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