mercredi 31 janvier 2024

Dessins de presse



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Dessins de presse

lundi 29 janvier 2024

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Crêpes au Nutella

 

Crêpes au Nutella

Préparation : 15 mn
Repos de la pâte : 30 mn
Pour 8 crêpes
Pour la garniture 
1 petit pot de Nutella
16 crêpes dentelle
Pour la pâte
125 g de farine
2 œufs
25 cl de lait
20 g de beurre fondu
20 g de beurre pour la cuisson
1 pincée de sel
Préparation des crêpes
1. Versez la farine et le sel dans un saladier et creusez un puits.
2. Dans un autre bol, fouettez les œufs, le lait et le beurre fondu, puis versez dans le puits de farine. Fouettez à nouveau pour obtenir une pâte fluide.
3. Laissez reposer 30 minutes.
4. Mettez le beurre à fondre dans la poêle et versez l’excédent dans un petit bol. Essuyez le surplus avec un papier absorbant.
5. Quand la poêle est bien chaude, versez rapidement une petite louche de pâte et tournez la poêle en tous sens pour bien répartir la pâte sur toute la surface de la poêle. Dosez bien la quantité de pâte dans votre louche : si vous avez trop de pâte votre crêpe sera trop épaisse, mais si vous n’en avez pas assez, elle sera pleine de trous !
6. Quand la surface de la crêpe devient sèche et qu’elle a doré en dessous, au bout de 2 minutes environ, il est temps de la retourner. Faites-la sauter si vous êtes habile ou bien retournez-la à la spatule. Laissez cuire 1 minute sur l’autre face.
7. Déposez vos crêpes au fur et à mesure sur une assiette pour former une pile. Si vous voulez les garder au chaud, recouvrez l’assiette de papier d’aluminium et déposez l’assiette sur une casserole avec un peu d’eau à ébullition.
Préparation de la garniture
8. Placez le pot de Nutella 5 minutes au bain-marie ou 2 minutes dans le micro-ondes pour qu’il soit plus facile à étaler.
9. Étalez vos crêpes et tartinez-les généreusement de Nutella. Écrasez grossièrement 2 crêpes dentelle, puis pliez les crêpes et déposez-les dans le plat de service. Dégustez sans trop tarder afin que les crêpes dentelle du centre restent bien croustillantes.

Variante
Vous pouvez remplacer les crêpes dentelle par des cigarettes russes, elles sont aussi bien croustillantes.

Un truc
Pourquoi ne pas accompagner ces crêpes d’une boule de glace vanille saupoudrée d’un peu de praliné.

 

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Pancakes bananes et noisettes

   


Pancakes bananes et noisettes

Préparation : 20 mn
Repos de la pâte : 30 mn
Cuisson : 30 mn
Pour 12 pancakes
Pour la garniture 
3 bananes
20 g de beurre
1 cuillerée à soupe de sucre en poudre
½ cuillerée à café de cannelle en poudre
1 bombe de crème Chantilly
Pour la pâte
130 g de farine
50 g de poudre de noisettes
50 g de cacao en poudre
50 g de sucre
2 œufs
40 cl de lait
1 sachet de levure
1 pincée de sel
Préparation des pancakes
1. Cassez les œufs et séparez les blancs des jaunes. Versez les jaunes d’œufs dans un bol puis fouettez-les avec le lait, la farine, le cacao en poudre, la poudre de noisette, le sel et la levure. Ajoutez le sucre et fouettez à nouveau pour obtenir une pâte homogène.
2. Dans un bol, montez les blancs en neige, puis ajoutez-les au mélange précédent. Laissez reposer 30 minutes.
3. Graissez une poêle à pancakes avec un peu de beurre et mettez-la à chauffer. Versez une petite louche de pâte, tournez la poêle pour bien répartir la pâte sur toute sa surface. Quand le pâte est sèche sur le dessus (au bout de 2 minutes environ), retournez le pancake et laissez cuire 1 minute sur l’autre face.
4. Gardez les pancakes au chaud sous une feuille de papier d’aluminium.
Préparation de la garniture
5. Pelez les bananes et coupez-les en rondelles. Mettez le beurre à fondre dans une grande poêle antiadhésive et versez-y vos rondelles de bananes. Saupoudrez de sucre et de cannelle, puis laissez cuire 10 minutes en remuant de temps en temps.
6. Servez les pancakes avec 1cuillerée à soupe de bananes rôties et 1 noix de chantilly sur le dessus.

Une variante
Quand vous avez versé votre louche de pâte dans la poêle et que le pancake commence à cuire, saupoudrez sa surface de pépites de chocolat, puis retournez-le pour achever la cuisson de l’autre face.

Pour les très gourmands, nappez ces pancakes d’un filet de chocolat fondu !

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Pancakes aux myrtilles

  


Pancakes aux myrtilles

Préparation : 15 mn
Repos de la pâte : 30 mn
Cuisson : 30 mn
Pour 12 pancakes
Pour la garniture 
30 cl de crème anglaise
10 cl de coulis de fruits rouges
Pour la pâte
2 œufs
15 cl de lait
120 g de farine
1 cuillerée à café de levure
2 cuillerées à soupe de sucre
20 g de beurre fondu pour la cuisson
100 g de myrtilles fraîches
1 pincée de sel
Préparation des pancakes
1. Cassez les œufs et séparez les blancs des jaunes. Versez les jaunes d’œufs dans un bol puis fouettez-les avec le lait, la farine, le sel et la levure. Ajoutez le sucre et fouettez à nouveau pour obtenir une pâte homogène.
2. Dans un bol, montez les blancs en neige, puis ajoutez-les au mélange précédent. Laissez reposer 30 minutes.
3. Graissez une poêle à pancakes avec un peu de beurre et mettez-la à chauffer. Versez une petite louche de pâte, tournez la poêle pour bien répartir la pâte sur toute sa surface. Ajoutez alors quelques myrtilles fraîches sur le dessus du pancake. Quand la pâte est sèche sur le dessus (au bout de 2 minutes environ), retournez le pancake et laissez cuire 1 minute sur l’autre face.
Préparation de la garniture
4. Dans un bol, mélangez le coulis et la crème anglaise. Servez ces pancakes arrosés de votre crème anglaise rose !

Une variante
Remplacez la crème anglaise rose par de la crème Chantilly, puis ajoutez des framboises et des pistaches concassées.

Un truc
Vous pouvez utiliser des myrtilles surgelées si ce n’est pas la saison.


 

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Blinis scandinaves

 


Blinis scandinaves

Préparation : 15 mn
Repos de la pâte : 1 heure
Cuisson : 20 mn
Pour 8 à 10 blinis
Pour la garniture 
1 bouquet d’aneth
4 tranches de saumon fumé
½ citron
20 cl de crème liquide
100 g d’œufs de truite
Sel
Poivre du moulin
Pour la pâte
80 g de farine
½ cuillerée à soupe de levure de boulanger en poudre
1 œuf
10 cl de lait
1 cuillerée à soupe de crème liquide
10 g de beurre fondu pour la cuisson
1 pincée de sel
Préparation des blinis
1. Dans un saladier, mélangez la farine et la levure de boulanger, ajoutez le sel et creusez un puits au centre.
2. Séparez le blanc du jaune d’œuf. Faites tiédir le lait dans une casserole. Dans un bol, fouettez le jaune avec le lait tiède et la crème puis incorporez à la farine. Mélangez pour obtenir une pâte lisse, couvrez d’un linge propre et laissez reposer 1 heure.
3. Montez le blanc en neige et mélangez-le à la pâte levée.
4. Mettez le beurre à fondre dans la poêle, enlevez l’excédent de beurre avec un papier absorbant. Versez une petite louche de pâte dans le poêle bien chaude et laissez cuire.
5. Quand la pâte est devenue sèche en surface, retournez le blini et poursuivez la cuisson de l’autre face pendant 1 minute. Mettez sur une assiette au fur et à mesure de la cuisson.
6. Déposez vos blinis sur une assiette pour former une pile. Si vous voulez les garder au chaud, recouvrez l’assiette de papier d’aluminium et déposez l’assiette sur une casserole avec un peu d’eau à ébullition.
Préparation de la garniture
7. Coupez finement l’aneth. Taillez les tranches de saumon fumé en lamelles de la taille des blinis. Pressez le demi-citron. Versez la crème liquide dans un saladier. Mettez-le 2 minutes au congélateur ainsi que les fouets de votre batteur électrique. Fouettez ensuite votre crème pour obtenir une chantilly. Ajoutez l’aneth, le jus de citron, salez, poivrez et mélangez délicatement.
8. Recouvrez chaque blini d’une lamelle de saumon, d’une cuillerée de crème et de quelques œufs de truite sur le dessus. Servez !

Une variante
Utilisez de la crème fraîche épaisse à la place de la chantilly. Remplacez les œufs de saumon par des œufs de lump noirs ou rouges. C’est délicieux et bien moins cher. Vous pouvez faire tout un assortiment avec une base de crème, puis des petites crevettes roses, des lamelles de flétan fumé…
Vous pouvez aussi tartiner vos blinis de Saint Môret avant d’ajouter le saumon…
Dans ce cas-là, supprimez la crème liquide.

Un truc
Si tous les éléments utilisés pour monter la crème en chantilly sont bien froids, votre crème montera sans difficulté.

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Blinis au saumon fumé

 


Blinis au saumon fumé

Préparation : 15 mn
Repos de la pâte : 1 heure
Cuisson : 20 mn
Pour 8 à 10 blinis
Pour la garniture 
1 bouquet d’aneth
4 tranches de saumon fumé
½ citron
20 cl de crème liquide
100 g d’œufs de truite
Sel
Poivre du moulin
Pour la pâte
80 g de farine
½ cuillerée à soupe de levure de boulanger en poudre
1 œuf
10 cl de lait
1 cuillerée à soupe de crème liquide
10 g de beurre fondu pour la cuisson
1 pincée de sel
Préparation des blinis
1. Dans un saladier, mélangez la farine et la levure de boulanger, ajoutez le sel et creusez un puits au centre.
2. Séparez le blanc du jaune d’œuf. Faites tiédir le lait dans une casserole. Dans un bol, fouettez le jaune avec le lait tiède et la crème puis incorporez à la farine. Mélangez pour obtenir une pâte lisse, couvrez d’un linge propre et laissez reposer 1 heure.
3. Montez le blanc en neige et mélangez-le à la pâte levée.
4. Mettez le beurre à fondre dans la poêle, enlevez l’excédent de beurre avec un papier absorbant. Versez une petite louche de pâte dans le poêle bien chaude et laissez cuire.
5. Quand la pâte est devenue sèche en surface, retournez le blini et poursuivez la cuisson de l’autre face pendant 1 minute. Mettez sur une assiette au fur et à mesure de la cuisson.
6. Déposez vos blinis sur une assiette pour former une pile. Si vous voulez les garder au chaud, recouvrez l’assiette de papier d’aluminium et déposez l’assiette sur une casserole avec un peu d’eau à ébullition.
Préparation de la garniture
7. Coupez finement l’aneth. Taillez les tranches de saumon fumé en lamelles de la taille des blinis. Pressez le demi-citron. Versez la crème liquide dans un saladier. Mettez-le 2 minutes au congélateur ainsi que les fouets de votre batteur électrique. Fouettez ensuite votre crème pour obtenir une chantilly. Ajoutez l’aneth, le jus de citron, salez, poivrez et mélangez délicatement.
8. Recouvrez chaque blini d’une lamelle de saumon, d’une cuillerée de crème et de quelques œufs de truite sur le dessus. Servez !

Une variante
Utilisez de la crème fraîche épaisse à la place de la chantilly. Remplacez les œufs de saumon par des œufs de lump noirs ou rouges. C’est délicieux et bien moins cher. Vous pouvez faire tout un assortiment avec une base de crème, puis des petites crevettes roses, des lamelles de flétan fumé…
Vous pouvez aussi tartiner vos blinis de Saint Môret avant d’ajouter le saumon…
Dans ce cas-là, supprimez la crème liquide.

Un truc
Si tous les éléments utilisés pour monter la crème en chantilly sont bien froids, votre crème montera sans difficulté.

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Crêpes légères aux pommes



Crêpes légères aux pommes

Préparation : 10 mn
Cuisson : 20 mn
Pour 4 crêpes
1 yaourt nature brassé
1 œuf
20 g de beurre fondu
2 cuillerées à soupe de farine
2 pommes type golden
20 g de beurre pour la cuisson
4 cuillerées à soupe de noix de pécan
4 cuillerées à soupe de miel liquide
1 pincée de sel
Préparation des crêpes
1. Dans un saladier, mélangez le yaourt, l’œuf, le beurre fondu, le sel et la farine. Coupez les pommes en quatre, ôtez-en le cœur, puis râpez la chair. Ajoutez à la préparation au yaourt.
2. Mettez une poêle à chauffer avec un peu de beurre et faites vos crêpes en les cuisant 2 minutes de chaque côté. Concassez les noix de pécan.
3. Dégustez ces crêpes chaudes avec 1 filet de miel et quelques noix de pécan concassées.

Dans cette recette, on est à la limite entre crêpe et pancake.

Variante
Vous pouvez ajouter quelques pincées de cannelle en poudre dans la pâte à crêpe…

Un truc
Si vous aimez les saveurs douces, n’ayez pas peur d’insister un peu sur le miel.


 

Billets-Marijuana express : le boom des livreurs d'herbe

 


Marijuana express : le boom des livreurs d'herbe

Avec la vague de légalisation du cannabis aux Etats-Unis, les livreurs de drogue à domicile font fortune. Et l’herbe est devenue la nouvelle pizza.

Dans une autre vie, Evan Cox livrait des pizzas. Il y a dix-huit mois, il s’est retrouvé à court d’argent, mais pas d’idées. L’Etat de Washington était sur le point de légaliser la vente de cannabis et l’étudiant de Seattle a compris qu’il faudrait encore un certain temps avant que n’ouvrent les premières boutiques spécialisées dans la vente de marijuana.

Il a donc monté Winterlife, un service de livraison à domicile. Livrer de la dope, c’est comme livrer des pizzas. Mais en plus facile. “On n’a pas besoin de garder le produit au chaud, donc il n’est pas nécessaire de retourner à la base aussi souvent, fait valoir Evan. Les clients étudient le menu et choisissent dans la sélection disponible quand on arrive.” Winterlife génère 1 million de dollars de revenus par mois [730 000 euros] et emploie cinquante personnes. D’après son site Internet, il s’agit d’une “entreprise avec une conscience”. Elle a pris fait et cause pour les écureuils orphelins…

Evan Cox opère pourtant à la limite de la légalité. Même si l’achat de cannabis est autorisé dans l’Etat de Washington, les personnes qui en livrent restent passibles de sanctions, ce qui n’empêche pas Winterlife d’attirer de plus en plus de concurrents. La société est enregistrée au niveau de la mairie et de l’Etat de Washington, mais ne peut ouvrir de compte en banque en raison de la législation fédérale. C’est donc en espèces que, en avril, Winterlife a versé 167 000 dollars [123 000 euros] de taxes sur les ventes à l’administration fiscale de l’Etat de Washington. Les services de livraison de drogue ont également du succès dans les Etats à la réglementation plus stricte.

A New York, la vente est interdite mais la possession a été dépénalisée, et il existe plus d’une dizaine de services illégaux qui desservent Manhattan et Brooklyn. Il suffit d’être recommandé par un client, d’appeler un numéro et d’attendre une heure pour voir un jeune homme propre sur lui arriver, la plupart du temps en vélo, avec un sac à dos rempli de diverses variétés. Les livreurs ne transportent que de l’herbe et toujours moins de 25 grammes, de façon à ne risquer qu’une amende en cas d’interpellation. La police est au courant de leurs activités mais choisit de laisser faire. Un paquet de 2,5 grammes coûte ainsi en général au moins 50 dollars [37 euros].

C’est bien plus cher que dans la rue mais les risques d’agression sont réduits au minimum. Les adeptes de la fumette qui en ont les moyens sont ravis de payer davantage pour la sécurité et le côté pratique. La livraison à domicile marche moins bien pour les drogues dures, assure toutefois Peter Reuter, un économiste de l’université du Maryland, car le marché est plus petit et les charges criminelles bien plus importantes. Même dans les Etats où les boutiques de cannabis sont autorisées, il existe des sociétés qui ne fonctionnent qu’avec le système de livraison. L’annuaire professionnel Wheresweed.com regroupe des dizaines de sociétés spécialisées dans la livraison en Californie, dans l’Oregon et le Colorado.

Plusieurs dispensaires de cannabis de San Diego, en Californie, se sont reconvertis en services de livraison quand le comté les a obligés à fermer leurs portes temporairement. Pour Mark Kleiman, de l’université de Californie à Los Angeles, les autorités devraient encourager les services de livraison de marijuana plutôt que l’ouverture de magasins spécialisés. Ces derniers ont un impact négatif sur le voisinage, attirent les braqueurs, ainsi que des mineurs qui demandent aux passants adultes d’acheter pour eux. De plus, comme les boutiques d’alcool, ils ont un effet incitatif et dissuadent les consommateurs excessifs d’arrêter.


Dessin de Claudio Munoz paru dans The Economist, Londres.
Source Courrier International

Billets-Entretien avec Christophe Guilluy

 


Entretien avec Christophe Guilluy

“La bipolarisation droite-gauche n’existe plus en milieu populaire”
Christophe Guilluy est un géographe qui travaille à l’élaboration d’une nouvelle géographie sociale. Spécialiste des classes populaires, il a théorisé la coexistence des deux France : la France des métropoles et la France périphérique. Il est notamment l’auteur d’un ouvrage très remarqué : Fractures françaises.

  • Le Figaro-Vous êtes classé à gauche mais vous êtes adulé par la droite. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
Christophe Guilluy-Je ne suis pas un chercheur classique. Ma ligne de conduite depuis quinze ans a toujours été de penser la société par le bas et de prendre au sérieux ce que font, disent et pensent les catégories populaires. Je ne juge pas. Je ne crois pas non plus à la posture de l’intellectuel qui influence l’opinion publique. Je ne crois pas non plus à l’influence du discours politique sur l’opinion. C’est même l’inverse qui se passe. Ce que j’appelle la nouvelle géographie sociale a pour ambition de décrire l’émergence de nouvelles catégories sociales sur l’ensemble des territoires.

  • Selon vous, la mondialisation joue un rôle fondamental dans les fractures françaises. Pourquoi ?
Christophe Guilluy-La mondialisation a un impact énorme sur la recomposition des classes sociales en restructurant socialement et économiquement les territoires. Les politiques, les intellectuels et les chercheurs ont la vue faussée. Ils chaussent les lunettes des années 1980 pour analyser une situation qui n’a aujourd’hui plus rien à voir. Par exemple, beaucoup sont encore dans la mythologie des classes moyennes façon Trente Glorieuses. Mais à partir des années 1980, un élément semble dysfonctionner : les banlieues. Dans les années 1970, on avait assisté à l’émergence d’une classe moyenne, c’est la France pavillonnaire.

  • Vous avez théorisé la coexistence de deux France avec, d’une part, la France des métropoles et de l’autre la France périphérique.
Christophe Guilluy-On peut en effet diviser schématiquement la France en deux : la France périphérique, que certains ont dénommée mal à propos France périurbaine, est cette zone qui regroupe aussi bien des petites villes que des campagnes. De l’autre côté, il y a les métropoles, complètement branchées sur la mondialisation, sur les secteurs économiques de pointe avec de l’emploi très qualifié.
Ces métropoles se retrouvent dans toutes régions de France. Bien évidemment, cela induit une recomposition sociale et démographique de tous ces espaces. En se désindustrialisant, les villes ont besoin de beaucoup moins d’employés et d’ouvriers mais de davantage de cadres. C’est ce qu’on appelle la gentrification des grandes villes, avec un embourgeoisement à grande vitesse.

  • Mais en même temps que cet embourgeoisement, il y a aussi dans les métropoles un renforcement des populations immigrées.
Christophe Guilluy-Au moment même où l’ensemble du parc immobilier des grandes villes est en train de se « gentrifier », l’immobilier social, les HLM, le dernier parc accessible aux catégories populaires de ces métropoles, s’est spécialisé dans l’accueil des populations immigrées. On assiste à l’émergence de « villes monde » très inégalitaires où se regroupent avec d’un côté des cadres, et de l’autre des catégories précaires issues de l’immigration. Dans ces espaces, les gens sont tous mobiles, aussi bien les cadres que les immigrés. Surtout, ils sont là où tout se passe, où se crée l’emploi. Tout le monde dans ces métropoles en profite, y compris les banlieues et les immigrés. Bien sûr cela va à l’encontre de la mythologie de la banlieue ghetto où tout est figé. Dans les zones urbaines sensibles, il y a une vraie mobilité : les gens arrivent et partent.

  • Pourtant le parc immobilier social se veut universel ?
Christophe Guilluy-La fonction du parc social n’est plus la même que dans les années 1970. Aujourd’hui, les HLM servent de sas entre le Nord et le Sud. C’est une chose fondamentale que beaucoup ont voulu, consciemment ou non, occulter : il y a une vraie mobilité dans les banlieues. Alors qu’on nous explique que tout est catastrophique dans ces quartiers, on s’aperçoit que les dernières phases d’ascension économique dans les milieux populaires se produisent dans les catégories immigrées des grandes métropoles. Si elles réussissent, ce n’est pas parce qu’elles ont bénéficié d’une discrimination positive, mais d’abord parce qu’elles sont là où tout se passe.

  • La France se dirige-t-elle vers le multiculturalisme ?
Christophe Guilluy-La France a un immense problème où l’on passe d’un modèle assimilationniste républicain à un modèle multiculturel de fait, et donc pas assumé. Or, les politiques parlent républicain mais pensent multiculturel. Dans la réalité, les politiques ne pilotent plus vraiment les choses. Quel que soit le discours venu d’en haut, qu’il soit de gauche ou de droite, les gens d’en bas agissent. La bipolarisation droite-gauche n’existe plus en milieu populaire. Elle est surjouée par les politiques et les catégories supérieures bien intégrées mais ne correspond plus à grand-chose pour les classes populaires.

  • Les classes populaires ne sont donc plus ce qu’elles étaient…
Christophe Guilluy-Dans les nouvelles classes populaires on retrouve les ouvriers, les employés, mais aussi les petits paysans, les petits indépendants. Il existe une France de la fragilité sociale. On a eu l’idée d’en faire un indicateur en croisant plusieurs critères comme le chômage, les temps partiel, les propriétaires précaires, etc. Ce nouvel indicateur mesure la réalité de la France qui a du mal à boucler les fins de mois, cette population qui vit avec environ 1 000 euros par mois. Et si on y ajoute les retraités et les jeunes, cela forme un ensemble qui représente près de 65 % de la population française. La majorité de ce pays est donc structurée sociologiquement autour de ces catégories modestes. Le gros problème, c’est que pour la première fois dans l’histoire, les catégories populaires ne vivent plus là où se crée la richesse.

  • Avec 65 % de la population en périphérie, peut-on parler de ségrégation ?
Christophe Guilluy-Avant, les ouvriers étaient intégrés économiquement donc culturellement et politiquement. Aujourd’hui, le projet économique des élites n’intègre plus l’ensemble de ces catégories modestes. Ce qui ne veut pas dire non plus que le pays ne fonctionne pas mais le paradoxe est que la France fonctionne sans eux puisque deux tiers du PIB est réalisé dans les grandes métropoles dont ils sont exclus. C’est sans doute le problème social, démocratique, culturel et donc politique majeur : on ne comprend rien ni à la montée du Front national ni de l’abstention si on ne comprend pas cette évolution.

  • Selon vous, le Front national est donc le premier parti populaire de France ?
Christophe Guilluy-La sociologie du FN est une sociologie de gauche. Le socle électoral du PS repose sur les fonctionnaires tandis que celui de l’UMP repose sur les retraités, soit deux blocs sociaux qui sont plutôt protégés de la mondialisation. La sociologie du FN est composée à l’inverse de jeunes, d’actifs et de très peu de retraités. Le regard porté sur les électeurs du FN est scandaleux. On les pointe toujours du doigt en rappelant qu’ils sont peu diplômés. Il y a derrière l’idée que ces électeurs frontistes sont idiots, racistes et que s’ils avaient été diplômés, ils n’auraient pas voté FN.

  • Les électeurs seraient donc plus subtils que les sociologues et les politologues… ?
Christophe Guilluy-Les Français, contrairement à ce que disent les élites, ont une analyse très fine de ce qu’est devenue la société française parce qu’ils la vivent dans leur chair. Cela fait trente ans qu’on leur dit qu’ils vont bénéficier, eux aussi, de la mondialisation et du multiculturalisme alors même qu’ils en sont exclus. Le diagnostic des classes populaires est rationnel, pertinent et surtout, c’est celui de la majorité. Bien évidemment, le FN ne capte pas toutes les classes populaires. La majorité se réfugie dans l’abstention.

  • Vous avancez aussi l’idée que la question culturelle et identitaire prend une place prépondérante.
Christophe Guilluy-Les Français se sont rendu compte que la question sociale a été abandonnée par les classes dirigeantes de droite et de gauche. Cette intuition les amène à penser que dans ce modèle qui ne les intègre plus ni économiquement ni socialement, la question culturelle et identitaire leur apparaît désormais comme essentielle. Cette question chez les électeurs FN est rarement connectée à ce qu’il se passe en banlieue. Or il y a un lien absolu entre la montée de la question identitaire dans les classes populaires « blanches » et l’islamisation des banlieues.

  • Vaut-il parfois mieux habiter une cité de La Courneuve qu’en Picardie ?
Christophe Guilluy-Le paradoxe est qu’une bonne partie des banlieues sensibles est située dans les métropoles, ces zones qui fonctionnent bien mieux que la France périphérique, là où se trouvent les vrais territoires fragiles. Les élites, qui habitent elles dans les métropoles considèrent que la France se résume à des cadres et des jeunes immigrés de banlieue.
Ce qui émerge dans cette France périphérique, c’est une contre-société, avec d’autres valeurs, d’autres rapports au travail ou à l’État-providence. Même s’il y a beaucoup de redistribution des métropoles vers la périphérie, le champ des possibles est beaucoup plus restreint avec une mobilité sociale et géographique très faible. C’est pour cette raison que perdre son emploi dans la France périphérique est une catastrophe.

  • Pourquoi alors l’immigration pose-t-elle problème ?
Christophe Guilluy-Ce qui est fascinant, c’est la technicité culturelle des classes populaires et la nullité des élites qui se réduit souvent à raciste/pas raciste. Or, une personne peut être raciste le matin, fraternelle le soir. Tout est ambivalent. La question du rapport à l’autre est la question du village et comment celui-ci sera légué à ses enfants. Il est passé le temps où on présentait l’immigration comme « une chance pour la France ». Ne pas savoir comment va évoluer son village est très anxiogène. La question du rapport à l’autre est totalement universelle et les classes populaires le savent, pas parce qu’elles seraient plus intelligentes mais parce qu’elles en ont le vécu.

  • Marine Le Pen qui défend la France des invisibles, vous la voyez comme une récupération de vos thèses ?
Christophe Guilluy-Je ne me suis jamais posé la question de la récupération. Un chercheur doit rester froid même si je vois très bien à qui mes travaux peuvent servir. Mais après c’est faire de la politique, ce que je ne veux pas. Dans la France périphérique, les concurrents sont aujourd’hui l’UMP et le FN. Pour la gauche, c’est plus compliqué. Les deux vainqueurs de l’élection présidentielle de 2012 sont en réalité Patrick Buisson et Terra Nova, ce think-tank de gauche qui avait théorisé pour la gauche la nécessité de miser d’abord sur le vote immigré comme réservoir de voix potentielles pour le PS.
La présidentielle, c’est le seul scrutin où les classes populaires se déplacent encore et où la question identitaire est la plus forte. Sarkozy a joué le « petit Blanc », la peur de l’arrivée de la gauche qui signifierait davantage d’islamisation et d’immigration. Mais la gauche a joué en parallèle le même jeu en misant sur le « petit Noir » ou le « petit Arabe ». Le jeu de la gauche a été d’affoler les minorités ethniques contre le danger fascisant du maintien au pouvoir de Sarkozy et Buisson.
On a pu croire un temps que Hollande a joué les classes populaires alors qu’en fait c’est la note Terra Nova qui leur servait de stratégie. Dans les deux camps, les stratégies se sont révélées payantes même si c’est Hollande qui a gagné. Le discours Terra Nova en banlieue s’est révélé très efficace quand on voit les scores obtenus. Près de 90 % des Français musulmans ont voté Hollande au second tour.

  • La notion même de classe populaire a donc fortement évolué.
Christophe Guilluy-Il y a un commun des classes populaires qui fait exploser les définitions existantes du peuple. Symboliquement, il s’est produit un retour en arrière de deux siècles. Avec la révolution industrielle, on a fait venir des paysans pour travailler en usines. Aujourd’hui, on leur demande de repartir à la campagne. Toutes ces raisons expliquent cette fragilisation d’une majorité des habitants et pour laquelle, il n’y a pas réellement de solutions. C’est par le bas qu’on peut désamorcer les conflits identitaires et culturels car c’est là qu’on trouve le diagnostic le plus intelligent. Quand on vit dans ces territoires, on comprend leur complexité. Ce que le bobo qui arrive dans les quartiers populaires ne saisit pas forcément.


Source Le Figaro