vendredi 31 juillet 2020

Lectures James Ellroy-Ma part d’ombre




James Ellroy 

Ma part d’ombre
Traduit de l’américain par Freddy Michalski
(4ème de couverture)

Jean Ellroy a été assassinée le 22 juin 1958. Ce sont des gamins qui ont découvert son corps. Elle gisait sur un tapis de lierre, à quelques centimètres d’un trottoir, dans un faubourg de Los Angeles. Le tueur n’a jamais été retrouvé et l’affaire a été classée. Un simple fait divers dont personne ne se souvient.
Excepté son fils.
James Ellroy avait dix ans à la mort de sa mère. A dater de ce jour, son comportement fut erratique et ambigu. Obsédé par le crime et les femmes victimes, il laissa sa vie déraper. Il fuyait le fantôme de sa mère.
Il choisit d’écrire et signa quelques chefs-d’œuvre qui en firent le numéro un du roman noir américain. Des livres violents, obsessionnels, provocateurs, qui devaient lui servir de catharsis et l’aider à retrouver sa mère. Sentiment d’échec. James Ellroy cessa alors sa fuite en avant et écrivit "Ma part d’ombre".
"Ma part d’ombre" est l’histoire de Jean et James Ellroy. Avant et après l’assassinat. C’est aussi le récit minutieux de l’enquête menée par James Ellroy, avec l’aide d’un détective du nom de Bill Stoner, pour retrouver le meurtrier.
"Ma part d’ombre" est une autobiographie impitoyable, un reportage saisissant, une analyse du crime en Amérique ces trente-huit dernières années. C’est le voyage de James Ellroy à travers ses souvenirs les plus secrets. Un voyage dont le lecteur ne sort pas indemne. 

(1ere phrase :)
Ce sont des gamins qui l’ont trouvée. 

(Dernière phrase :)
Je ne laisserai pas s’installer de fin. Je ne la trahira pas, je ne l’abandonnerai pas une nouvelle fois. 487 pages – Editions Payot & Rivages 1996 (1997 pour la traduction française) 

(Aide mémoire perso :)

« Ma part d'ombre» n'est ni un polar, ni un roman noir, ni un thriller, c'est l'autobiographie d'un immense auteur de romans noirs, sa tentative de réhabiliter, et en tout premier lieu à ses propres yeux, l'image de sa mère, assassinée lorsqu'il avait seulement une dizaine d'années. Sa mère que, sous l'influence de son père et du drame vécu, il avait fini par cataloguer dans le rôle de "salope alcoolique". 

C'est aussi l'enquête menée trente ans après les faits en compagnie d'un ancien flic à la retraite, Bill Stoner, la reconstitution méticuleuse, mais infructueuse puisqu'aucun coupable potentiel n'en ressortira, de l'enquête menée alors par les services de police. James Ellroy raconte alors sa vie d'avant l'écriture, les galères, les mauvais penchants, l'alcool, la drogue, le désœuvrement, la prison, et sa fascination pour les crimes à caractère sexuel. Puis il avoue que les femmes de ses romans sont sa mère, dans sa version ange ou démon selon les personnages qu'elle incarne à ses yeux, à ses mots...
Ellroy se déshabille, sans pudeur, dans « Ma Part d'Ombre », et crie enfin son amour pour sa mère, en essayant d'oublier ce léger sourire accroché à ses lèvres le jour de la découverte de son cadavre. Dérangeant...

Lectures Chuck PALAHNIUK-Journal intime


Chuck PALAHNIUK
Journal intime
Traduit de l’américain par Freddy Michalski

(4ème de couverture)
Misty Wilmot est une femme frustrée : coincée sur une île défigurée par l’invasion touristique, elle travaille comme une esclave dans le grand hôtel du coin pour faire vivre sa famille. Son mari, Peter, un architecte qu’elle a rencontré des années plus tôt dans une école d’art, a tenté de se suicider et se retrouve dans le coma.

Plus rien ne tourne rond dans la vie de Misty : pourquoi Peter, avant de vouloir en finir, s’est-il amusé à sceller certaines pièces des villas touristiques sur lesquelles il travaillait ? Comment expliquer les messages haineux qu’il a bombés sur les murs, annonçant la vengeance des habitants de l’île contre les envahisseurs extérieurs ? Pourquoi les autochtones se mettent-ils à la regarder bizarrement ?
Misty décide de mettre ses peurs noir sur blanc et d’écrire un journal intime. Mais attention, la folie guette…

Au fils du temps et de ses livres, les interrogations de Palahnuik se font plus complexes, plus intimes et plus profondes : ses récits deviennent de plus en plus inclassables ; ils louchent vers le fantastique, l’irréel et le paranormal. Mélange de Jung, Borges, Levine – l’auteur de Rosemary’s Baby – passé à la centrifugeuse Palahnuik, ce Journal intime est un cocktail détonant.

Chuck Palahnuik est diplômé de l’université de l’Orégon. Il vit aux environ de Portland entouré de ses chiens. Il est l’auteur de « Fight Club », roman culte récompensé en 1999 par « La Pacific Northwest Booksellers Association » et adapté au cinéma. Journal intime est son sixième roman. Il est également l’auteur d’un recueil d’articles, Le festival de la couille et autres histoires vraies, publié chez Denoël.

(1ere phrase :)
Aujourd’hui, un homme a appelé de Long Beach.

(Dernière phrase :)
Je fonde l’espoir que cette histoire la sauvera – cette petite – quel que puisse être son nom la prochaine fois.

335 pages – Editions Gallimard – La Noire 2005 pour la traduction française

(Aide mémoire perso :)
Misty vit dans l’île de Waytansea. Peintre, elle rencontre Peter à l’école des beaux arts. Tous deux rêvent de pouvoir vivre de leur art à New York lorsque le père de Peter meurt. Ils vont alors sur Waytansea pour assister à la crémation, régler les papiers et s’occuper de la mère de Peter, Grace. Quelques années plus tard Misty est serveuse dans le restaurant de l’hôtel de l’île, Peter est dans le coma après avoir tenté de se suicider, la famille à perdue gloire et fortune et l’île est devenue une gêole d’amertume et de rancœur.

Evidemment Misty ne peint plus. Elle travaille pour nourrir sa fille et sa belle-mère. Depuis quelques semaines les estivants reviennent dans leurs maisons pour les vacances. Maisons où Peter, chargé de quelques réparations, a cloisonné des parties des maisons et y a graffé des textes plein de haine envers sa femme, les vacanciers, les gens de l’île. Des messages d’apocalypse.

La trame de ce roman est incroyable (avec des airs de Rosemary’s Baby). Ecrit sous forme de journal intime que Misty écrirait à l’adresse de Peter pour le jour ou il se réveillerait, on suit avec elle jour après jour, les mutations de l’île, ses propres changements, le comportement étrangement manipulateur de sa belle-mère.


Chuck Palahniuk décrit l’enfermement, la dépression, l’alcoolisme, les questions de l’inspiration artistique dans la souffrance avec violence, mélancolie, sadisme. Une telle noirceur et tel défaitisme émane de ce livre qu’il faut être bien accroché avant de le lire. Lorsque je parle de ce livre, de son histoire, des personnages, du message qu’il véhicule, je ne peux qu’être positive et je suis un peu frustrée de constater que « journal intime » ne m’a pas transcendée comme il aurait du. Peut-être est-ce dû à l’écriture toujours un poil distancié, comme cherchant à se protéger de ses propres mots, à la nébuleuse fantasmagorique autour de Misty. On retrouve des thèmes très forts, présent dans « Fight Club », des thèmes qui ne peuvent laisser indifférent : la fatalité, la manipulation, la domination de la société de consommation, notre vie en plage publicitaire, la rébellion, l’adolescence désespérée, la violence des hommes entre eux.

Lectures Chuck PALAHNIUK-Choke


Chuck PALAHNIUK
Choke 
Traduit de l’américain par Freddy Michalski

(4ème de couverture)
Victor Mancini, obsédé sexuel et fils modèle, est ruiné par l’hospitalisation de sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Pour faire face à ses dépenses, il met au point un stratagème extravagant : faire mine de s’asphyxier avec la nourriture en dînant dans des restaurants chic et gagner la compassion d’une clientèle de luxe. Entre deux crises d’étouffement au caviar, Victor travaille comme figurant dans un parc à thème historique et participe à des séances de thérapie collective pour drogués du sexe incurables. Mais c’est au chevet de sa mère qu’il retrouve intacte la folie galopante qui a ravagé son enfance. Derrière le délire sénile de cette vieille dame indigne, parviendra-t-il à percer à jour l’hallucinant secret de ses origines ?

Une Amérique schizophrène est la toile de fond de cette tragi-comédie brillante et féroce, où Palahniuk s’affirme au croisement de John Kennedy Toole et de Brest Easton Ellis.

Chuck Palahniuk vit à Portland, Oregon. Il est l’auteur de Fight-Club (1999), roman culte adapté au cinéma par David Fincher, et de Survivant (2001).

(1ere phrase :)
Si vous avez l’intention de lire ceci, n’en faites rien, ne vous donnez pas cette peine.

(Dernière phrase :)
Là où nous nous tenons, en cet instant précis, dans les ruines dans le noir, ce que nous bâtissons pourrait être n’importe quoi.

348 pages – Editions Denoël & d’Ailleur 2001 (2002 pour la traduction française)

(Aide mémoire perso :)
Choke est la troisième arme de destruction massive lâchée en 2001 par cet ovni de la littérature américaine.

Révélé au monde entier par le succès du dérangeant fight club, Palahniuk excelle dans ce nouveau genre de roman qui fascine presque autant qu’il peut dégoûter.
Corrosif, lubrique, venimeux, provoquant, déjanté, les adjectifs ne manquent pas pour décrire le style de l’auteur qui nous dépeint la quête d’identité de son principal protagoniste: Victor Mancini.

Victor, est un médecin nymphomane qui cherche à découvrir ses origines au chevet de celle qu’il croit être sa mère mourante. Victor a pour passe-temps favori de faire semblant de s’étouffer dans des restaurants afin d’être “sauvé” par des bienfaiteurs généreux. Victor est convaincu par Paige Marschall, une jeune médecin débridée, qu’il est le nouveau christ. Victor a un meilleur ami, Denny, qui, obsédé par les pierres, commence à construire sans permis une immense bâtisse…

Choke est un voyage au cœur de la folie. Chaque personnage est guidé par sa propre névrose obsessionnelle jusqu’au narrateur lui-même qui plaque, un à un, ses tics d’expression.

L’habileté suprême du père Chuck nous conduit pourtant même à douter, au moment de refermer ce roman effrayant: Qui de ces « egos pensants » est vraiment fou ou clairvoyant?


Pour finir et en un mot, Choke est un livre d’une très grande originalité mais à déconseiller fortement aux âmes sensibles et puritaines.

Lectures Chuck PALAHNIUK-A l’estomac


Chuck PALAHNIUK

A l’estomac

Traduit de l’américain par Bernard Blanc


(4ème de couverture)
En répondant à cette mystérieuse annonce, les vingt-trois protagonistes d’A l’estomac s’imaginaient couler des jours tranquilles dans un endroit de rêve.


Oui mais voilà, l’endroit en question, un théâtre délabré, est… terrifiant.
Isolés du monde, maltraités, privés petit à petit de toute ressource – chauffage, lumière et surtout nourriture -, nos écrivaillons s’affolent.
Convaincus qu’ils sont l’objet d’une mise en scène propre à nourrir le best-seller de l’année ou le scénario d’un réality-show à succès, tous se lancent dans une compétition acharnée pour survivre. A mesure que se dégradent les conditions de vie, leurs manigances pour sortir indemnes de ce lieu infernal se font plus cruelles, et leurs écrits, qui composent le livre, plus déviants.


Chuck Palahniuk est une des figures majeures de la littérature américaine contemporaine : l’univers noir et extrême de ses romans a fait de lui un auteur culte. Il vit dans l’Etat de Washington et se consacre à l’écriture. Après Choke et Le Festival de la couille, A l’estomac est le troisième ouvrage de Palahniuk publié chez Denoël.


(1ere phrase :)
Lorsque l’autobus s’arrête au coin de la rue où Camarade Maussade a accepté d’attendre, elle est là, avec des fringues achetées dans un surplus de l’armée, un gilet pare-balles - vert olive foncé – et un pantalon de camouflage trop grand pour elle, dont les revers laissent voir ses bottes d’infanterie.


(Dernière phrase :)
Et dès lors, en ce magnifique jour ensoleillé, le monde entier vous aimera.
536 pages – Editions Denoël & d’Ailleur 2005 (2006 pour la traduction française)


(Aide mémoire perso :)
Après le mémorable « Choke », ou comment gagner sa vie en vomissant dans les grands restaurants, et le déroutant « Fight Club », on pouvait croire que Chuck Palahniuk avait épuisé son stock de drôles d'atteintes au bon goût et à l'esthétiquement correct. Grave erreur, «À l'estomac », son livre le plus long et le plus ambitieux. À la fois recueil de nouvelles, de poésie et roman, ce texte met en scène un bataillon d'aspirants écrivains coincés dans un ancien théâtre par un mystérieux démiurge au visage de vieillard et aux moeurs d'enfant. Au programme : leçon sur les dangers des méthodes alternatives de masturbation, descentes d'organes, mutilations, cannibalisme, traité des joies de la clochardisation. Nos littérateurs trash peuvent trembler, non seulement Palahniuk va infiniment plus loin qu'eux, mais en plus il place toujours ses outrances du côté du rire. Mieux, leur somme forme une réflexion complexe sur la transformation de l'information en dramaturgie. Un livre où tout est permis mais où rien n'est gratuit.

Si la structure est curieuse, le contenu l'est encore plus. La trame générale atteint très vite des sommets d'horreur absurde. Comme chez Bret Easton Ellis, les personnages sont des icônes désincarnées dont les sentiments et les motivations sont soigneusement mises de côté – en attendant la nouvelle qui les mettra en scène. Chacun, à tour de rôle, un peu comme dans un groupe de parole, s'avance et raconte un épisode significatif de sa vie. Chaque nouvelle est une sorte de feu d'artifice horrifique permettant à Palahniuk d'explorer et de critiquer un aspect de la société américaine. Celle-ci est comme un cadavre maquillé et parfumé, dont l'auteur nous montre la réalité : les fluides qui suintent, les tissus qui pourrissent, les vers qui grouillent. Le corps est profané de toutes les façons possibles et imaginables : sexe sordide, mutilation, corruption, torture, cannibalisme : rien n'est épargné, et la crudité des détails, associés à leur précision maniaque (Palahniuk ferait un grand contributeur à Wikipedia), rend les scènes quasiment insoutenables.


Composé de 23 histoires d'horreur racontées par une bonne douzaine de personnages, A l'estomac (salement traduit de l'anglais Haunted) est un roman à part entière de Chuck Palahniuk , avec son lot de surprises (terrifiantes et écoeurantes ici), de coups de génie et de roublardise. Après « Fight Club », « Choke » et « Survivor », on sait ce que le label Palahniuk recouvre : une plongée dans un monde déjanté amusant et inquiétant, une approche ultradétaillée d'une pathologie souterraine à résonnance sociétale, une analyse au marteau de la société américaine, un style direct exposé à la 1ère personne en compte à rebours où le début rattrape la fin.


Les bizarreries, originalités, faits divers, anecdotes, et autres travers qui peuplent les nouvelles peuvent être directement transposées dans les scénarios. Assassins masseurs de pied, Boîtes à cauchemars, Clochards richissimes, ne sont que quelques-uns des éléments à extraire du livre. Au pire, vous aurez une vision au vitriol de la société américaine, et des cauchemars pour trois mois.

Lectures Chuck PALAHNIUK-Peste


Chuck PALAHNIUK

Peste

Traduit de l’américain par Alain Defossé


(4ème de couverture) 
Mais qui est donc Buster Casey, alias Rant ? Dans un futur où une partie de la population est « diurne » et l’autre « nocturne » selon un couvre feu très strict, « Peste » prend la forme d’une biographie orale faite de rapports contradictoires émanant de témoins qui ont connu le mystérieux Buster de près ou de loin. Garçon aux mœurs étranges, friand de morsures animales en tous genres pour certains, génial tueur en série ou répugnant individu pour d’autres, le véritable Buster Casey semble, au fil des récits, de plus en plus insaisissable et protéiforme. De quoi alimenter le mythe…

Dans ce roman, sorte d’éloge funèbre chanté par un chœur constitué d’amis, de voisins, de policiers, de médecins, de détracteurs et d’admirateurs, Chuck Palahniuk explore les tréfonds de la vie moderne et dresse le portrait en creux d’une Amérique en mal de repères. Evangile subversif et grotesque où le rire donne la réplique à l’horreur, « Peste » décrit un monde qui marche sur la tête, où la vie est à mourir d’ennui et la mort positive et créatrice.
Chuck Palahniuk est une des figures majeures de la littérature américaine contemporaine : l’univers noir et extrême de ses romans, parfois portés avec succès à l’écran comme « Fight Club » ont fait de lui un auteur culte. Il vit dans l’Etat de Washington et se consacre à l’écriture. Après « Choke », « Le Festival de couille », et « A l’estomac », « Peste » et le quatrième ouvrage de Palahniuk publié chez Denoël.


(1ere phrase :) 
Wallace Boyer(Vendeur de voitures) : Comme la plupart des gens, je n’ai pas rencontré ni parlé à Rant Casey avant sa mort. 
(Dernière phrase :) 
Toni Wiedlin (chauffarde) continue de participer aux Nuits de Crashing, mais nie toutes les rumeurs selon lesquelles elle en serait devenue l’organisatrice.
438 pages – Editions Denoël & d’Ailleur 2007 pour la traduction française


(Aide mémoire perso :)
« Peste » est la biographie documentaire de Buster Casey, dit Rant, soit le plus grand serial killer de tous les temps, à moins qu’il ne soit qu’un sombre crétin dégénéré de Middletown, à moins qu’il ne soit qu'un génial voyageur spatio-temporel aux pouvoirs divins, à moins qu’il ne soit le seul mec capable de déterminer le détail du dernier repas d’une femme après un cuninlingus, à moins qu’il n’ait jamais existé.


Les documentaires télévisés américains sont friands de ce genre de biographie "orale" : une longue succession d’interviews croisées vient dresser le portrait en creux d’une rock star décédée ou d’un homme politique ou d’un criminel important. Quelques photos par-dessus en zoom avant, et voilà de quoi remplir une heure de TV à peu de frais. Une heure, sans compter la pub.


Chuck Palahniuk adopte ce format, ou son équivalent écrit, pour raconter Buster Casey. Ou plutôt pour établir sa légende.


Disons le immédiatement : le parti pris à ses limites. Page après page, un foutoir décousu de propos contradictoires esquissent l’évangile d’un type dont on ne saura jamais s’il était une divinité ou un paumé crado. Drôle, serré.
Palahniuk n’a pas que des amis.


Depuis « Fight Club », il écrit souvent où on l’attend : bourré d’idées publicitaires, simple et efficace, toujours semé d’un doigt de porno ou de violence, méchant pour l’Amérique - on pourrait appeler ça de la trash-réalité. Forcément, on aime.


Depuis « Fight Club », ses ficelles sont bien identifiées : débusquer le ridicule de nos petites misères de citoyens noyés dans la masse et le consumérisme, avec ici et là des éléments de vérité souvent tirés de la presse ou de son boulot de journaliste ou de recherches documentaires. Voilà pour la réalité. Et puis aller dans la chair pour jouer sur les contrastes entre l’anonymat de nos corps et la violence des fluides vitaux [sueur, sperme, sang]. Voilà pour le trash.


A côté de ça, faut reconnaitre, Palahniuk frappe rarement à côté : il a beau cabotiner, sa prose percute particulièrement bien les esprits. On est pas obligé d’aimer, mais on ne peut pas cracher dessus.


« Peste » ne déroge pas à ces quelques principes, le format de la "biographie orale" est intéressant.


Buster Casey est un jeune américain dont les amis d’enfance, les parents, les rencontres amoureuses, le shériff, les voisins, les ennemis, un Historien, bref une bonne trentaine de personnes, nous brosse l’histoire, sa mort étant donné pour acquise d’entrée de jeu.


L’amusant est dans les contradictions de ces "témoignages". Le mythe naît du doute, de la répétition et de l’inexplicable. Chaque chapitre tresse anecdotes, on-dits, mensonges et calomnies.


Buster Casey enfant transforme la fête d’Halloween en vraie exposition d’abats animaux. Buster Casey adolescent joue à plonger son bras dans les terriers du désert, parce qu’il aime se faire piquer/mordre/griffer par tout ce qui passe, avec une préférence pour les araignées. Buster Casey jeune homme séduit tout ce qui passe, homme ou femme, et lègue à chacun un échantillon de maladie rare et de virus dangereux.


C’est drôle, documenté [méthode Palahniuk : s’ancrer dans le réel] et ça se lit tout seul. Buster Casey a des érections si gênantes en classe qu’il en fait un prétexte d’exemption. Buster Casey trouve des trésors dans de vieux pots de peintures. Buster Casey disparait sans laisser de trace dans un spectaculaire et télévisé accident de la route.


« Peste » est truffé de bonnes idées [de quoi écrire trois bouquins pour d’autres]. Lorsque des théories de voyage dans le temps s’immiscent dans l’intrigue, ça dérape total. La partition entre les diurnes et les nocturnes imaginée par Palahniuk semble collée par-dessus. Les Nuits de rentre-dedans collectif en bagnole envahissent les pages.


J’ai aimé les conseils du marchand de voitures pour capter l’attention du client [ça sent le vécu à plein nez, méthode Palahniuk]. J’ai aimé le basculement de l’économie locale aux mains des enfants soudains richissimes [très drôle].
J’ai aimé ce livre.

Lectures Chuck PALAHNIUK-Le Festival de la couille et autres histoires vraies


Chuck PALAHNIUK 
Le Festival de la couille et autres histoires vraies
Traduit de l’américain par Bernard Blanc

(4ème de couverture)
On connaît Chuck Palahniuk : ses héros illuminés, ses intrigues surréalistes, son exploration d’un monde à la marge. Ses livres sont le reflet d’une réalité peu ragoûtante qu’il étudie cliniquement. Un univers à la fois burlesque et macabre qui renvoie à son histoire personnelle, aux épreuves qu’il a traversées et à son goût pour les expériences incongrues.

Une partouze géante au fin fond de l’Ouest américain, un combat de moissonneuses-batteuses, une expédition en sous-marin nucléaire, un face-à-face improbable avec Marilyn Manson : autant d’évocations d’une Amérique déjantée dont Chuck Palahniuk s’est fait le chroniqueur.

Dans ce recueil d’histoires vraies où se mêlent subversion, tendresse, humour décapant et exhibitionnisme, il démontre combien la réalité peut dépasser l’imagination et dévoile ainsi l’envers du décor de ses romans. Car c’est aussi de littérature et du travail de l’écrivain qu’il s’agit. On ne ressort pas indemne de ce voyage au bout du bizarre et de tragique.

Chuck Palahniuk, quarante-deux ans vit à Portland dans l’Oregon. Il est notamment l’auteur de « Fight Club » 1999, roman culte adapté au cinéma par David Fincher, et de « Choke » (Denoël 2002).

(1ere phrase :)
Une jolie blonde repousse sur l’arrière son chapeau de cowboy.

(Dernière phrase :)
Dale Shackleford a fait appel de sa condamnation à mort.

298 pages – Editions Denoël & d’Ailleur 2005 pour la traduction française

(Aide mémoire perso :)
Premier recueil non-fiction de Palahniuk paru en français, "Le festival de la couille et autres histoires vraies" fait partie de ces livres qui hantent longtemps le lecteur.

Enfin débarrassé de la médiocre prestation de Freddy Michalsky aux manettes traductantes, le texte se distille comme un alcool délicieusement fruité sous la houlette de Bernard Blanc. Un changement bienvenue qui permettra aux nouveaux venus de découvrir un Palahniuk au meilleur de sa forme, là où les connaisseurs se contenteront d’apprécier ces tranches de vies douces amères, racontées tranquillement par un auteur décidément majeur.

Si le Festival de la couille ne concerne finalement qu’un seul texte [Testy Festy en anglais], le recueil lui-même s’intitule assez explicitement Stranger than fiction. traduit littéralement par "Plus étrange que la fiction", le titre a le mérite d’être clair : les histoires compilées ici sont des oeuvres journalistiques. Elles concernent donc des personnages, des situations et des contextes bien réels. Et si cette vérité si chère à l’objectivité est quelque peu malmenée par l’absurde, le tragique ou même l’héroïque, qui s’en plaindrait ?

A mi-chemin entre le récit autobiographique et le compte rendu d’actualité, "Le festival de la couille" n’a rien d’un brûlot nihiliste engagé, mais allie au contraire pudeur et sobriété, pour un résultat étonnamment tendre à l’égard du genre humain.

Terrible constat pour ceux qui pensaient tout connaître de leur ami Chuck. Le monsieur aime son prochain. Et il le prouve magistralement en évoquant quelques spécimen aussi barrés que lumineux, sans jugement ni catégorisation, sans moquerie ni exagération, avec intelligence et parfois même une sincère dose d’admiration.

De l’admiration, il faut pourtant gratter loin pour en trouver face à ce concours de stock-car-moissonneuse-batteuses, où des machines agricoles relookées façon Mad Max s’affrontent dans la boue, dans un immense hurlement de ferraille torturée, pilotées par des allumés fidèles à un idéal sportif parfaitement inaccessible au commun des mortels.

Du respect, il faut chercher longtemps pour en concevoir face aux tarés fracassés par la vie qui se foutent des peignées dans le cadre très structuré de la lutte gréco-romaine. Sport méconnu et méprisé, peu médiatique et donc pauvre, pratiqué pourtant dans les règles de l’art par des hommes et des femmes dont le courage et l’abnégation laissent pantois un lecteur incrédule.
Quant aux bâtisseurs de châteaux médiévaux, ils pourraient faire sourire. Mais pour peu qu’on découvre l’hallucinante somme d’efforts que leur construction représente, quand on comprend peu à peu que leurs propriétaires les ont bâtis de leurs mains, pierres après pierres, sacrifiant parfois leur vie de famille au profit d’une passion aussi payante que destructrice, on a bien du mal à ne pas avoir envie de leur offrir un verre en leur tapant sur l’épaule.

Ils sont tous comme ça, les personnages de Palahniuk. Allumés, grands-brûlés de l’existence, dingues et attachants. Tous avec leurs délires, leurs passions, leurs soucis. Tous à des milliers d’années lumières de nos vies, et pourtant si proches. Ce sont nos voisins, nos banquiers, nos facteurs, nos agents d’assurance, ils tournent dans leur monde en orbite désynchronisée, et nous ne pourrons jamais en voir les deux faces. C’est comme ça et c’est tant mieux. Palahniuk leur donne la parole, du plus humble au plus célèbre, avant de la prendre lui-même pour s’auto-ridiculiser et rendre à l’obsessionnel ce qui appartient à l’obsessionnel.

Notre monde est peut-être bien malade, mais on y trouve encore une sacré humanité.

Merci, Monsieur, de nous la rendre si lisible.

Lectures Chuck PALAHNIUK-Berceuse


Chuck PALAHNIUK
Berceuse 
Traduit de l’américain par Freddy Michalski

(4ème de couverture)
Carl Streator est journaliste et mène une enquête sur le phénomène de la mort subite du nourrisson. Au cours de ses recherches, il fait la connaissance de John Nash, un ambulancier nécrophile, et se rend compte que les parents des victimes ont tous lu à leur enfant une certaine berceuse tirée d’un livre de poèmes dont il reste deux cents exemplaires dans tout le pays.

Au cours de ses investigations, Carl rencontre Helen Hoover Boyle, agent immobilier spécialiste de maisons hantées ; elle lui apprend que la berceuse est en réalité un sort maléfique tiré malencontreusement d’un livre de sorcellerie, le livre des Ombres , qui contient tous les enchantements, bons ou mauvais, accumulés au cours des siècles par les sorciers.

Carl et Helen, accompagnés d’un écolo radical et d’une mystique New Age, traversent les Etats-Unis à la recherche de tous les exemplaires existants, avec le secret espoir de trouver aussi le grimoire original du « livre des Ombres ».

Mais à quoi bon tenter de résumer un roman de Chuck Palahnuik ? Comme les autres Berceuse est une bombe à retardement, un livre rétroactif, un nouveau tour de magie d’un auteur qui est en train de créer, en toute discrétion, une des œuvres les plus originales et les plus radicales de la littérature américaine de ce début de siècle.

Chuck Palahnuik est diplômé de l’université de l’Orégon. Il vit aux environ de Portland entouré de ses chiens. Il est l’auteur de « Fight Club », roman culte récompensé en 1999 par « La Pacific Northwest Booksellers Association » et adapté au cinéma.
Berceuse est son quatrième roman à paraître dans la noire

(1ere phrase :)
Le problème de tout récit, c’est que vous le racontez après l’événement.

(Dernière phrase :)
Aujourd’hui, c’est ça, ma vie.

316 pages – Editions Gallimard – La Noire 2004 pour la traduction française

(Aide mémoire perso :)
De Chuck Palahniuk, on retient pour l’instant qu’il est l’auteur de Fight Club, ce roman de forcené schizo, cartonnant les violences d’une société américaine au bord de la rupture. C’est oublier ses autres romans : le non moins violent Survivant, le libidineux Choke, le faux calme Monstres invisibles… A cette impressionnante succession de romans remarquables s’ajoute le désormais fantastico-road movie Berceuse, traduit par Fred Michalski.

Chaque lecture de Palahniuk est une baffe esthétique, une leçon d’écriture magistrale. A l’instar de ces contemporains, il a dépassé le cap de la satire sociale pour mieux saisir nos faux-semblants, nos zones grises, les non-dits, les mirages. En cela, Palahniuk est certainement à l’heure actuelle l’écrivain qui saisit le mieux l’instant F, ce bref regard de folie que nous avons tous à un moment donné de notre vie, celui qui peut nous faire basculer, mais avec Palahniuk, ses personnages ont depuis longtemps sauté le pas. Chaque roman fait découvrir une facette du talent de cet écrivain. Il n’a pas un style, mais plusieurs qu’il adapte à son histoire et ses personnages. Des trucs narratifs précis qui en une phrase dénoncent, critiquent, morcellent ; des bouts de phrases qui déconstruisent complètement le récit mais jouent avec le lecteur, l’emportant dans un jeu hallucinant et hallucinatoire.
Avec Berceuse, l’écrivain américain poursuit sa déjà longue réflexion sur l’autodestruction de l’individu en société. Détournant les clichés classiques du serial killer, l’auteur nous emmène dans un road-movie ésotérique, une équipée sauvage à la recherche d’une berceuse dont la récitation provoque chez les nourrissons une mort subite. Dans ce roman, il n’y a pas une vie mais plusieurs qui s’entrecroisent, donnant l’impression d’une toile géante qui communique sans cesse. La rumeur traîne, s’amplifie et parasite nos sociétés d’extrême communication et dans ce contexte, les mots tuent aussi lorsqu’ils sont utilisés à notre corps défendant dans un geste de ras-le-bol.

Il y a plusieurs niveaux de lecture dans ce roman : soit on le lit de manière quasi-linéaire et se découvre sous nos yeux la trame classique d’un road-movie, soit on prend résolument les chemins de traverse – et là on comprend toute l’importance de ces petits « trucs narratifs » – et on plonge résolument dans une myriade d’histoires alternatives, servies par des personnages à l’apparence anodine mais qui se découvrent être de véritables squelettes cachés dans autant de placards.

Vous l’aurez donc compris, ce roman est monstrueux et son auteur, un monstre d’écrivain.

Lectures Chuck PALAHNIUK-Entretien avec Chuck Palahnuik



Entretien avec Chuck PalahnuikUne Amérique disséquée


Propos recueillis par Mathieu Menossi et traduits par Jonathan Journiac pour Evene.fr - Octobre 2006

“Les maladies mentales, la schizophrénie, c’est parce qu’il est impossible, si l’on est attentif au monde qui nous entoure, de ne pas devenir fou”. C’est de ce monde dont il est question dans le dernier roman de Chuck Palahniuk, ‘A l’estomac’.
Pour sa nouvelle expérience littéraire, Chuck a sélectionné 23 personnages, 23 destins qui s’entrelacent et rendent compte d’une humanité aux tendances autodestructrices.


Quel a été le point de départ de l’écriture de votre roman ‘A l’estomac’ ?
Je récolte en permanence les histoires des gens. Certaines des histoires que j’ai utilisées dans ‘A l’estomac’, je les gardais avec moi depuis vingt ans, cherchant un moyen de les préserver. J’ai simplement assemblé les vies de centaines de mes pairs.


Votre écriture est incisive, percutante, obsessionnelle parfois. Quelle relation entretenez-vous avec l’écriture ? Considérez-vous l’écriture comme un exutoire ? La thérapie par l’écriture ?
C’est en écrivant que je reste sain d’esprit. La voix qui est dans ma tête, cette petite voix que nous avons tous, qui se plaint et qui nous ronge, je dois la maintenir occupée avec une histoire inventée de toutes pièces ou elle me rend fou.


De quoi se nourrit l’univers de Chuck Palahniuk ?
Ce qui me motive, c’est d’organiser, préserver et contrôler. Je suis journaliste avant tout. Aux Etats-Unis, on devient romancier après une carrière académique ou dans le journalisme. Comme je viens d’une formation de reporter, je suis à l’affût d’histoires vraies et intéressantes que je m’efforce de ne pas faire oublier.


De l’horreur la plus sordide vous extirpez le burlesque le plus déjanté. Susciter le rire pour aller loin dans l’horreur, est-ce votre mode opératoire ?
C’est ainsi que je vis ! Après toute l’horreur qu’a connue ma vie familiale (meurtre, suicide, cancer, alcoolisme…) mes proches ont toujours trouvé un moyen de rire des événements les plus sombres.


Pensez-vous que l’on puisse rire de tout ?
Je n’écris jamais de scène comique dans laquelle une personne innocente ou un animal est attaqué. Tous mes personnages créent les problèmes qui les détruisent. C’est pour ça que ces histoires peuvent être drôles.


Vos personnages mettent leur vie de côté pour pouvoir écrire. Peut-on extrapoler et voir dans votre livre une réflexion sur le processus de création en général ? Comment être le propre créateur de sa vie au cœur d’un monde de plus en plus globalisant ?
Pour garder sa vie en main, il faut contrôler la quantité et les genres de messages auxquels on est exposé. Les médias de masse (films, radio, télévision, magazines, Internet…) envahissent notre esprit et nous contrôlent. Il faut s’éloigner de cette distraction et focaliser son attention sur son art et les gens qui nous entourent.


Le désir de reconnaissance, la célébrité sont-ils, selon vous, les nouveaux moteurs existentiels de notre monde “civilisé” ?
Je pense que le problème existentiel de notre époque est un combat permanent pour comprendre qui dit la “vérité”. Notre version de la réalité était autrefois contrôlée par très peu de gens (le roi, le pape, le prêtre, le président…) A présent, chacun a sa propre vision des choses et tous se battent pour imposer leur histoire comme l’unique réalité.


Sont-ils les instincts révélateurs d’une société déshumanisée en quête d’identification ?
Non. Les gens font ce qu’ils ont toujours fait : ils essaient de se lier, de dominer, de créer une communauté.


Mutilations, autodestructions, meurtres… Dans votre livre, la mort est souvent violente. Quel sentiment avez-vous à propos de cette ultime étape ?
Ca viendra bien assez tôt. Je ne peux que m’inquiéter d’aujourd’hui, de quoi seront faits demain et la semaine prochaine. La mort se gérera d’elle-même.


Pourquoi avoir choisi d’enfermer vos personnages dans un théâtre ?

Le but d’un théâtre est d’isoler les spectateurs, les séparer du monde extérieur pour mieux présenter une réalité différente : un opéra, un film, une pièce.


Dans ‘A l’estomac’, vous jonglez avec les genres. Le roman, la nouvelle, le poème. Pourquoi ce choix ?Pour varier les méthodes narratives et les différentes “textures” de l’information afin de donner au lecteur une expérience plus riche. Je l’ai également fait pour imiter la structure complexe d’un vaudeville dans lequel il y a différents types d’actes.


Etes-vous toujours membre de la Cacophony Society ? Pouvez-vous nous en dire plus sur cette organisation ?
La première règle concernant la ‘Cacophony Society’ est de ne pas parler de la ‘Cacophony Society’…


A quoi ressemblerait la société idéale de Chuck Palahniuk ?

Chacun aurait le loisir de pratiquer une forme d’expression personnelle qui permettrait de se divertir les uns les autres (et non d’engager des professionnels pour le faire). Cette forme de théâtre serait notre religion.


Comment imaginez-vous votre lectorat ?

Comme mon éditeur, Gerry. C’est la seule personne que j’imagine en train de lire mon travail. Si je peux choquer Gerry et le faire rire, j’ai réussi mon coup.


Vos projets à venir ?
Au printemps prochain, j’aurai un nouveau roman à promouvoir, ‘Rant’. C’est la fausse biographie orale d’un Tom Sawyer devenu jeune adulte qui participe à des courses de voitures destructrices, une sorte de sous-culture secrète appelée “la fête du crash”. Tard le soir, des Américains participent à ces jeux secrets, se chassent et se fuient mutuellement en tentant de provoquer des accidents mineurs. Au delà de ça, je prépare un nouveau roman pour 2008, travail sur les films “snuff” pornographiques. Un autre univers drôle, affreux et horrible à explorer…

Recettes-Recettes Soufflés-Soufflé glacé aux marrons


Soufflé glacé aux marrons

Préparation : 25 mn
Cuisson : 5 mn
Congélation : 24 heures
Pour 8 personnes
6 jaunes d’œufs
250 g de sucre
450 g de crème fraîche
350 g de crème de marrons
50 g de brisures de marrons glacés
1. Faites fondre le sucre avec deux cuillères à soupe d'eau dans une casserole.
2. Avant coloration versez le mélange sur les jaunes d'œufs puis battez le tout pendant environ 15 minutes jusqu'à obtenir un mélange crémeux et volumineux.
3. Attendez que le mélange soit tiède et y incorporez la crème fouettée et la crème de marrons.
4. Mélangez jusqu'à ce que la couleur soit uniforme.
5. Remplissez des ramequins et parsemez de brisures de marrons glacés avant de mettre au congélateur. 



Recettes, Recettes Américaines-Cobbler aux framboises


Cobbler aux framboises

Préparation : 10 mn
Cuisson : 30 mn
Pour 6 personnes
400 g de framboises
10 g de sucre
1 cuillère à soupe de farine
Pour la pâte :
125 g de farine
60 g de beurre mou
80 g de sucre
1 blanc d’œuf
6 cl de lait d’épeautre ou de vache
1 cuillère à café rase de levure chimique
1. Rincez les framboises. Saupoudrez-les de sucre et de farine, mélangez et versez dans un plat à tarte de 26 cm de diamètre.
2. Pour préparer la pâte, mélangez la farine, le beurre mou et la levure ensemble jusqu’à ne plus avoir aucun morceau de beurre.
3. Ajoutez-y le sucre et le blanc d’œuf, mélangez à la spatule. Puis incorporez progressivement le lait
4. Déposez par cuillerées ce mélange sur les framboises en aplatissant légèrement les monticules de pâte.
5. Enfournez dans le four préchauffé à 180°C pour 30 à 35 min.


Le cobbler est une spécialité de la cuisine américaine. C’est une couche de fruits recouverte par une pâte type quatre quarts, plutôt moelleuse. C’est différent des crumbles qui sont eux recouverts d’une pâte sablée, plutôt croustillante. Le résultat est un vrai délice ! 


Recettes, Recettes Américaines-Cobbler aux cassis


Cobbler aux cassis

Préparation : 10 mn
Cuisson : 30 mn
Pour 6 personnes
400 g de cassis
20 g de sucre
1 cuillère à soupe de farine
Pour la pâte :
125 g de farine
60 g de beurre mou
80 g de sucre
1 blanc d’œuf
6 cl de lait d’amande
1 cuillère à café rase de levure chimique
1. Rincez le cassis. Saupoudrez-le de sucre et de farine, mélangez et versez dans un plat à tarte de 26 cm de diamètre.
2. Pour préparer la pâte, mélangez la farine, le beurre mou et la levure ensemble jusqu’à ne plus avoir aucun morceau de beurre.
3. Ajoutez-y le sucre et le blanc d’œuf, mélangez à la spatule. Puis incorporez progressivement le lait
4. Déposez par cuillerées ce mélange sur le cassis en aplatissant légèrement les monticules de pâte.
5. Enfournez dans le four préchauffé à 180°C pour 30 à 35 min.


Le cobbler est une spécialité de la cuisine américaine. C’est une couche de fruits recouverte par une pâte type quatre quarts, plutôt moelleuse. C’est différent des crumbles qui sont eux recouverts d’une pâte sablée, plutôt croustillante. Le résultat est un vrai délice !


Recettes, Recettes Salades-Salade d’oranges et fenouil


Salade d’oranges et fenouil

Préparation : 10 mn
Cuisson : sans
Pour 4 personnes 
2 oranges
1 fenouil
2 cuillerées à soupe d’huile d’olive
½ piment séché
Sel
1. Épluchez les oranges en enlevant l’écorce et la peau blanche, puis coupez-les en morceaux ; réservez le jus dans une jatte. Nettoyez le fenouil et émincez-le finement.
2. Mettez ces deux ingrédients dans un plat creux. Versez l’huile d’olive dans le récipient où vous avez recueilli le jus des oranges, salez et mélangez. Versez cette sauce sur la salade, mélangez puis émiettez le piment à la surface avant de servir.

Vous pouvez ajouter de l’oignon doux ou un hachis d’ail et de persil à cette préparation.
  

Recettes-Recettes de Saison Été-Tarte aux mirabelles et amandes



Tarte aux mirabelles et amandes

Préparation : 30 mn
Temps de cuisson : 35 mn
Pour 6 personnes
1 kg de mirabelles
1 rouleau de pâte sablée
2 sachets de sucre vanillé
Pour la crème d’amandes
100 g de poudre d’amandes
2 œufs entiers
1 cuillerée à soupe rase de farine
200 g de sucre en poudre
80 g de poudre d’amandes
60 g de beurre mou
50 g de sucre roux
1. Préchauffez le four à 180° C (th. 6).
2. Déroulez la pâte avec son papier de cuisson dans un moule à tarte et réservez au frais.
3. Lavez et essuyez les prunes. Fendez-les (juste un peu afin qu’elles restent rondes) pour les dénoyauter. Mettez-les dans une jatte, poudrez de sucre vanillé et réservez.
4. Préparez la crème d’amandes : dans un saladier, travaillez à la fourchette le beurre mou avec les œufs, la poudre d’amandes, le sucre et la farine, jusqu’à l’obtention d’un crème lisse.
5. Sortez la pâte du réfrigérateur, couvrez le fond de tarte de mirabelle bien serrées les unes contre les autres et versez la crème d’amandes par-dessus.
6. Enfournez pour 35 minutes de cuisson. Sortez ensuite la tarte du four, patientez 5 minutes avant de la démouler délicatement sur une grille.
7. Laissez refroidir et servez à température ambiante.

Conseil
Pour réaliser cette tarte, vous pouvez remplacer la pâte sablée par une pâte feuilletée. Dans ce cas, choisissez-la pur beurre.


jeudi 30 juillet 2020

Billets-Le coût des ex...



Le coût des ex...

«Plus de six millions d'euros par an, c'est le coût global à la charge de l'État des anciens présidents», écrit René Dosière. Crédits photo : CHRISTOPHE ENA/AFP
Selon une étude du député socialiste René Dosière, Valéry Giscard d'Estaing coûte 2,5 millions d'euros par an à l'État, devant Nicolas Sarkozy (2,2 millions) et Jacques Chirac (1,5 million).

Valéry Giscard d'Estaing est l'ancien président qui coûte le plus cher au budget de l'État, avec 2,5 millions d'euros par an, devant Nicolas Sarkozy (2,2 millions) et Jacques Chirac (1,5 million), selon une nouvelle évaluation du député PS René Dosière établie à partir de données des ministères.

«Plus de six millions d'euros par an, c'est le coût global à la charge de l'État des anciens présidents», écrit sur son blog René Dosière, spécialiste de longue date du budget de l'Elysée. Ce budget ne comprend pas le traitement mensuel des anciens présidents (environ 6000 euros par an), ni la rémunération mensuelle de membre du Conseil constitutionnel (12.000 euros) que Valéry Giscard d'Estaing est le seul à toucher.

Le député de l'Aisne rappelle que le statut d'ancien président est réglé «sur la seule base d'une lettre personnelle» en 1985 de Laurent Fabius, alors premier ministre, à Giscard. Les anciens présidents bénéficient d'un appartement de fonction meublé au service duquel sont affectés deux personnes. Ils ont droit à deux policiers pour leur protection rapprochée, une voiture de fonction avec deux chauffeurs et sept collaborateurs permanents.

Selon une réponse de Matignon du 13 janvier à une question écrite de René Dosière, les dépenses de fonctionnement (principalement les baux des appartements) représentaient en 2014 une dépense de 343.307 euros pour Valéry Giscard d'Estaing, 309.342 euros pour Nicolas Sarkozy et 242.816 euros pour Jacques Chirac.

Les dépenses de personnel sont supportées par les ministères mettant à disposition ces collaborateurs. Ainsi le 6 janvier, le ministre de la Défense précisait à René Dosière «que 2 sous-officiers de l'armée de terre et 3 sous-officiers de la marine sont mis à la disposition de Valéry Giscard d'Estaing pour un coût global annuel de respectivement 109.130 euros et 177.566 euros».

De son côté, le ministère des Finances écrit qu'il «met à la disposition de Nicolas Sarkozy un agent, auprès de Jacques Chirac deux agents et auprès de Valéry Giscard d'Estaing trois agents pour un coût global en 2013 de 511.605 euros».

Coût de la sécurisation des domiciles
Les «indemnités de sujétion particulière» (qui compensent les heures supplémentaires) sont versées par Matignon et s'élevaient en 2014 à 124.600 euros pour le personnel de Jacques Chirac, 155.198 euros pour Valéry Giscard d'Estaing et 299.574 euros pour Nicolas Sarkozy. En outre, René Dosière attend encore une réponse du ministère de l'Intérieur sur le coût de la sécurisation des domiciles des anciens chefs de l'État.

Dans l'attente de cette réponse, René Dosière fait notamment son évaluation sur la base d'un rapport du Sénat qui indiquait que 15 gendarmes étaient mobilisés en 2010 à temps plein pour garder la résidence privée de Valéry Giscard d'Estaing à Authon (Loir-et-Cher) et 6 pour celle de Jacques Chirac à Bity (Corrèze), soit un coût respectif annuel de 1,1 et 0,4 million d'euros selon le député (70.000 euros par gendarme). Le coût de la sécurité de Nicolas Sarkozy s'élèverait lui à environ 700.000 euros.


Pour diminuer ce «niveau élevé de dépenses», René Dosière propose plusieurs pistes, notamment qu'un décret prévoit les dépenses supportées par l'État. Celles-ci «devraient être limitées à une durée de 5 ans» et «exclusives de toute rémunération privée - à l'exception des activités intellectuelles (ouvrages par exemple) - et d'une activité politique de premier plan».