Ma vie d’expat’ en Roumanie
Le témoignage
de Jean-Noël, en cours d’expatriation : « J’ai pu assister à la mise à
genou par les services de l’État d’un de mes confrères (…) Il est pour moi
absolument hors de question de prendre le risque de subir le même traitement,
les nuits sans sommeil, la pression, la dépression et le reste. »
Gaspar Serrano-Palatul
Parlamentulul Bucuresti(CC BY-NC-ND 2.0)
Une petite présentation ?
Je m’appelle Jean-Noël, 32 ans, célibataire sans enfants, je
suis en partance pour la Roumanie.
Que faites-vous comme métier ?
Pouvez-vous raconter brièvement votre parcours professionnel ?
Je pars en Roumanie pour y exercer mon métier d’origine, en
l’occurrence, les services aux professionnels.
Voilà plus de 10 ans que je suis dans le métier et presque 4 ans
que j’ai décidé de reprendre l’entreprise familiale, qui se trouve en France.
J’ai géré jusqu’à présent tout l’aspect opérationnel de la société tout en me
formant à mon futur métier de dirigeant d’entreprise.
Pourquoi partir ?
J’ai pris la décision de m’expatrier en mai 2015. La décision de
partir fut d’abord difficile à prendre et à accepter, puis, après analyse,
s’est imposée comme une évidence.
Cette décision a été en premier lieu motivée par l’environnement
entrepreneurial français, avec des risques juridiques de plus en plus
importants. J’ai également pu assister à la mise à genou par les services de
l’État d’un de mes confrères. Le dirigeant de cette entreprise a pratiquement
déposé le bilan et son avenir reste aujourd’hui suspendu à une décision de
justice. À aucun moment, la bonne foi du dirigeant n’a été évaluée et encore
moins prise en compte.
Ces éléments m’ont fait prendre conscience du risque que je
prenais en restant en France. Selon moi, il est aujourd’hui absolument
impossible pour un dirigeant de PME d’être en règle avec toutes les
réglementations, législations ou normes en vigueur en France, sans parler de la
veille nécessaire pour se tenir à jour. Dans de nombreux cas, la responsabilité
pénale du dirigeant est engagée et il est pour moi évident que je finirai un
jour par faire une erreur, qui me rendra hors-la-loi.
Il est également pour moi absolument hors de question de prendre
le risque de subir le même traitement que mon confrère, les nuits sans sommeil,
la pression, la dépression et le reste.
Une fois ce constat fait et cette décision de m’expatrier prise,
il m’a semblé important de bâtir une stratégie d’entreprise autour de ce
projet, puisque je voulais rester à mon compte une fois expatrié.
Au final, mon expatriation va bien plus loin qu’un simple projet
professionnel, elle représente pour moi :
- Un nouveau projet de vie, ou en tout cas une nouvelle direction.
- Un nouveau challenge professionnel.
- Une nouvelle culture à découvrir.
- De nouvelles opportunités économiques à saisir. Pour rappel, la Roumanie profite d’une croissance entre 3 et 4% par an.
Pourquoi ce pays ?
Ayant déjà des amis en Roumanie, que je visitais régulièrement,
j’ai choisi ce pays par facilité. Je le connaissais, mes amis locaux m’ont
aidé. Je suis rassuré sur le côté juridique par exemple, puisque l’un de mes
amis est juriste et parle français.
Le coût de la vie est bas. La fiscalité douce.
Il y a là-bas un niveau de vie auquel je ne pourrai pas
prétendre en France.
Bucarest By: Gabriel – CC BY 2.0
Avez-vous des doutes, comment les
gérez-vous ?
Le contraire m’aurait semblé étonnant. J’ai bien sûr eu des
doutes et en ressens toujours sur le côté professionnel. Mais les premiers
retours sont excellents et les perspectives au beau fixe !
J’imagine que je douterai une fois sur place et en immersion,
mais je ne m’en fais pas trop, je ne suis pas seul !
Est-ce que vivre et travailler en
Roumanie vous semble très différent de la France ?
Le quotidien est assez semblable à ma vie en France, partagé
entre le travail et les amis ! La seule chose différente, c’est pour la
gastronomie ! La baguette, le fromage et le vin vont me manquer !
Pour le reste, la Roumanie n’est qu’à deux heures d’avion de la
France, avec un coût de transport très bas grâce aux lignes low-cost.
À l’heure actuelle, je passe pour le Français un peu fou, qui
vient se mettre à son compte en Roumanie.
Oui, l’herbe est plus verte ailleurs, en particulier si vous
êtes jeunes et entreprenants. Il suffit de monter dans un avion pour s’en
rendre compte !
Bucarest streets By:
Eneko Bidegain – CC BY 2.0
Source contrepoints.org
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