samedi 22 février 2020

Ma vie d’expat’ en Roumanie

Ma vie d’expat’ en Roumanie

Le témoignage de Jean-Noël, en cours d’expatriation : « J’ai pu assister à la mise à genou par les services de l’État d’un de mes confrères (…) Il est pour moi absolument hors de question de prendre le risque de subir le même traitement, les nuits sans sommeil, la pression, la dépression et le reste. »


Gaspar Serrano-Palatul Parlamentulul Bucuresti(CC BY-NC-ND 2.0)

Une petite présentation ?
Je m’appelle Jean-Noël, 32 ans, célibataire sans enfants, je suis en partance pour la Roumanie.

Que faites-vous comme métier ? Pouvez-vous raconter brièvement votre parcours professionnel ?
Je pars en Roumanie pour y exercer mon métier d’origine, en l’occurrence, les services aux professionnels.

Voilà plus de 10 ans que je suis dans le métier et presque 4 ans que j’ai décidé de reprendre l’entreprise familiale, qui se trouve en France. J’ai géré jusqu’à présent tout l’aspect opérationnel de la société tout en me formant à mon futur métier de dirigeant d’entreprise.

Pourquoi partir ?
J’ai pris la décision de m’expatrier en mai 2015. La décision de partir fut d’abord difficile à prendre et à accepter, puis, après analyse, s’est imposée comme une évidence.

Cette décision a été en premier lieu motivée par l’environnement entrepreneurial français, avec des risques juridiques de plus en plus importants. J’ai également pu assister à la mise à genou par les services de l’État d’un de mes confrères. Le dirigeant de cette entreprise a pratiquement déposé le bilan et son avenir reste aujourd’hui suspendu à une décision de justice. À aucun moment, la bonne foi du dirigeant n’a été évaluée et encore moins prise en compte.

Ces éléments m’ont fait prendre conscience du risque que je prenais en restant en France. Selon moi, il est aujourd’hui absolument impossible pour un dirigeant de PME d’être en règle avec toutes les réglementations, législations ou normes en vigueur en France, sans parler de la veille nécessaire pour se tenir à jour. Dans de nombreux cas, la responsabilité pénale du dirigeant est engagée et il est pour moi évident que je finirai un jour par faire une erreur, qui me rendra hors-la-loi.

Il est également pour moi absolument hors de question de prendre le risque de subir le même traitement que mon confrère, les nuits sans sommeil, la pression, la dépression et le reste.

Une fois ce constat fait et cette décision de m’expatrier prise, il m’a semblé important de bâtir une stratégie d’entreprise autour de ce projet, puisque je voulais rester à mon compte une fois expatrié.

Au final, mon expatriation va bien plus loin qu’un simple projet professionnel, elle représente pour moi :
  • Un nouveau projet de vie, ou en tout cas une nouvelle direction.
  • Un nouveau challenge professionnel.
  • Une nouvelle culture à découvrir.
  • De nouvelles opportunités économiques à saisir. Pour rappel, la Roumanie profite d’une croissance entre 3 et 4% par an.

Pourquoi ce pays ?
Ayant déjà des amis en Roumanie, que je visitais régulièrement, j’ai choisi ce pays par facilité. Je le connaissais, mes amis locaux m’ont aidé. Je suis rassuré sur le côté juridique par exemple, puisque l’un de mes amis est juriste et parle français.

Le coût de la vie est bas. La fiscalité douce.
Il y a là-bas un niveau de vie auquel je ne pourrai pas prétendre en France.


Bucarest By: Gabriel CC BY 2.0

Avez-vous des doutes, comment les gérez-vous ?
Le contraire m’aurait semblé étonnant. J’ai bien sûr eu des doutes et en ressens toujours sur le côté professionnel. Mais les premiers retours sont excellents et les perspectives au beau fixe !

J’imagine que je douterai une fois sur place et en immersion, mais je ne m’en fais pas trop, je ne suis pas seul !

Est-ce que vivre et travailler en Roumanie vous semble très différent de la France ?
Le quotidien est assez semblable à ma vie en France, partagé entre le travail et les amis ! La seule chose différente, c’est pour la gastronomie ! La baguette, le fromage et le vin vont me manquer !

Pour le reste, la Roumanie n’est qu’à deux heures d’avion de la France, avec un coût de transport très bas grâce aux lignes low-cost.

À l’heure actuelle, je passe pour le Français un peu fou, qui vient se mettre à son compte en Roumanie.

Oui, l’herbe est plus verte ailleurs, en particulier si vous êtes jeunes et entreprenants. Il suffit de monter dans un avion pour s’en rendre compte !


Bucarest streets By: Eneko Bidegain CC BY 2.0


Source contrepoints.org

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