dimanche 30 juin 2019

Infos santé : Sport et Santé-Sculptez votre sangle abdominale


Sculptez votre sangle abdominale

Afin de vous rassurer sachez que les abdominaux au sens le plus large, sont les muscles qui réagissent le mieux à l’entraînement. Je vous propose, pour votre plus grand bien, une alchimie de concentration, de respiration, de contraction et de visualisation mentale.

Par Grégory Barthou, coach sportif.

Vos résultats physiques peuvent être visible dés une semaine de travail, à condition de perturber, secouer, choquer, bousculer, attaquer par surprise… votre sangle abdominale tous les jours. Un travail de qualité, au quotidien, de 15 minutes maximum, vous apportera plus de résultats que des entraînements certes plus longs mais moins réguliers.

  • Une sangle, trois couches de travail
Avant de commencer votre ascension vers le renforcement musculaire de votre sangle abdominale, je vous demanderais 2 minutes d’attention sur l’anatomie musculaire de ce groupe. Essayez de visualiser grâce à votre imagination sans fin les différentes «­ couches­ » de ce groupe complexe.

La partie la plus superficielle, celle que vous pouvez toucher et qui ressemble à une tablette de chocolat, est le grand droit de l’abdomen. Ces fibres musculaires vont de la poitrine vers le bassin, dans un sens vertical comme des cordes de guitare. Le muscle situé en dessous du grand droit de l’abdomen est l’oblique, plus communément appelé la taille. Ces fibres musculaires sont positionnées en X, dont le centre est le nombril. Elles permettent de se cambrer, de pouvoir pivoter et supporter des exercices tels que des relevés de buste. La dernière «­couche », située en dessous des obliques, est le transverse. Ces fibres musculaires font le tour de la taille comme une ceinture horizontale. Le transverse est la partie la plus importante pour ceux et celles qui souhaitent affiner leur tour de taille. Vous pouvez le sentir également quand vous toussez et riez. Il réagit aussi très bien aux expirations très très longues tout en rentrant le nombril.

  • Votre scéance
Le programme proposé est court et simple. L’efficacité tient dans la régularité de ce travail quotidien. Alors ne sautez pas de séances. Ne pensez pas que faire le double de temps de travail le lendemain apporte les mêmes résultats. Choisissez une période où vous avez le temps de pratiquer un peu de sport à domicile, que ce soit au réveil ou le soir en rentrant du travail. Enfin, ne sautez pas les étapes. Chaque exercice est important, même ce qui paraît simple. Maintenant, à vous de jouer.

  • Visualisation
Visualisez, pendant 30 secondes, très clairement et dans les moindres détails, le résultat final que vous souhaitez. Visualisez la sangle abdominale dont vous rêvez ­! Si vous vous dites que vous n’avez aucune chance d’y arriver, je vous propose de cesser dès maintenant ce programme car vous partez vaincue. Visualisez donc la sangle abdominale dont vous rêvez ! Visualisez-la avant votre séance de gym mais visualisez-la également dès que vous avez cinq secondes, en attendant le bus ou en faisant la queue à la boulangerie.

  • Exercice 1 La planche
Placez-vous au sol, comme une planche, sur les mains, bras tendus, et sur les pointes de pieds. Si cette position est trop difficile, vous pouvez vous positionner sur les coudes et les genoux. Respectez bien la position du bassin qui doit rester approximativement à hauteur de tête.



Restez dans cette position 45 secondes. Concentrez-vous sur votre ventre. Contractez les abdominaux tout en rentrant votre ventre pendant l’expiration. Vous devez allongez votre souffle pendant au moins 5 secondes. Lorsque vous inspirez, relâchez légèrement la contraction. Pendant cet exercice, essayer de détendre le plus possible les autres muscles de votre corps.

› Reposez-vous 10 à 15 secondes avant de reprendre. Effectuez cet exercice 3 fois.

  • Exercice 2 Gainage latéral
Vous allez maintenant passer au gainage latéral. Placez votre coude au sol, les jambes tendues ou sur les genoux. Respectez bien la position de la colonne vertébrale qui doit rester dans l’axe des cuisses. Ne vous cambrez pas !


Restez dans cette position 45 secondes. Vous allez toucher, palper, pétrir, masser très énergiquement la zone musculaire abdominale qui travaille afin de l’innerver un maximum. Comme lors de l’exercice précédent, rentrez et contractez votre ventre lors de l’expiration. Relâchez-vous en inspirant.

› Alternez le côté droit et gauche sans repos, si possible, et effectuez 3 séries.

  • Exercice 3 Relevé de buste
Allongez-vous sur le dos. Relevez vos jambes, presque tendues, vers le plafond ou le ciel. Décollez votre buste et votre bassin de deux à trois millimètres pas plus, afin de préserver les lombaires. Cet exercice est à réaliser très prudemment pour les personnes souffrant de problèmes de dos : lumbago, hernie lombaire, ou sciatique à répétitions. Durant une expiration, amenez les mains à vos pieds en enroulant la tête et le haut du dos.


Le but est de rentrer le ventre, souffler et contracter la sangle abdominale avant de décoller, ressentir le bas du dos, la partie lombaire, qui s’écrase sur le tapis de sol. À ce moment-là, vous pouvez effectuer le relevé de buste, la partie haute du grand droit sollicité, et le décollé de bassin, partie basse du grand droit, tout en soufflant 5­ secondes minimum sur l’effort. Reposez le buste et le bassin, puis recommencez afin d’effectuer 20­ répétitions.

› Reposez-vous 10 à 15 secondes et effectuez ce cycle 3 fois.

  • Conclusion
Ce programme vous prendra 10 à 15 minutes. Restez concentrée sur la sangle abdominale, ne faites pas plusieurs choses en même temps car les résultats en pâtiront. Soyez synchronisée avec votre ventre, il vous le rendra.

  • Trucs & astuces
› Lorsque vous travaillez musculairement une zone, n’hésitez pas à exercer une forte pression permanente avec vos doigts sur la zone désirée, pour permettre une meilleure connexion-innervation et donc un résultat plus rapide.

› L’alimentation est aussi un facteur clé à prendre en compte. Pour cela, je reprendrais la phrase du docteur Frédéric SALDMANN : « La meilleure chose à faire est de contrôler son alimentation tout en gardant le plaisir de manger ». Alors, attention à ce que vous mettez dans votre assiette.

› La visualisation de l’objectif est primordiale pour un résultat concret, durable et rapide. Elle vous permet de conditionner « votre subconscient » qui est en recherche de but à atteindre. Cela est valable dans votre pratique d’une activité physique, dans votre vie professionnelle mais aussi personnelle.


Source santesportmagazine.com

Infos santé : Sport et Santé-Traitement laser pour vos tendinites



Traitement laser pour vos tendinites

 Entre guerre des étoiles et chirurgie, le laser CO2 se montre efficace pour soigner bon nombre de traumatismes sportifs.  Le Docteur Tania BELLOT a introduit cette technique en France, elle nous transmet 20 ans d’expérience !

Par Stéphane Cascua, médecin du sport

Attention, le laser médical CO2 n’est pas comparable aux «softs-lasers» dont les kinésithérapeutes se servaient dans les années 80. Ces appareils utilisaient l’hélium et le néon. Ils se montraient trois fois moins puissants et se sont révélés peu actifs. De fait, ils ont largement desservie l’image de cette technique pourtant efficace.

  • Un faisceau d’énergie thermique et mécanique
L’appareil est constitué d’un tube contenant du gaz carbonique d’où sort un rayon laser. Ce milieu est progressivement agité jusqu’à ce que toutes les molécules oscillent simultanément. Ainsi, l’onde parvient à se propager sans se disperser. Elle peut transporter une énergie considérable. Au contact des tissus, le faisceau se transforme en chaleur et en force mécanique. Ces phénomènes ont été bien décrits par les chercheurs de l’INSERM à  Lille,  MORDON et BRUNETAUD.

  • Des actions tissulaires puissantes
Quelques millimètres sous la peau, lorsque la température atteint 50 à 60 degrés, les tissus ne brûlent pas mais les vaisseaux s’ouvrent amplement. Les échanges entre le sang et la zone traumatisée sont stimulés. Les protéines dures et fibreuses coagulent et se brisent. Les cicatrices tendineuses ou musculaires raides et fragiles sont assouplies. L’énergie du laser modifie la charge électrique de bon nombre d’atomes. Ce processus est à l’origine de champs électriques. La différence de tension entre les molécules voisines cède brutalement. Ce micro-éclair provoque une onde mécanique qui tire sur les tissus et les assouplit. Ce sont les effets « photoélectriques » et « photomécaniques » du laser.

Par la suite, les globules blancs viennent nettoyer les déchets. Voilà qui  favorise le remodelage des cicatrices excessives et collantes. La rééducation et le sport progressif se charge de réaligner les nouvelles fibres musculaires et tendineuses dans l’axe des contraintes mécaniques. Les nouveaux tissus peuvent assumer leur mission.

  • Le laser au secours des tendons et des muscles.
Un tendon ou un muscle lésé souffrent souvent d’une cicatrisation anarchique et rigide. La zone reconstruite est dure mais cassante. Elle cède à la moindre remise en tension, un peu comme vos gerçures hivernales craquent lorsque vous esquisser un sourire douloureux ! Vous l’avez compris, c’est dans ces circonstances que le laser trouve tout son intérêt. Il assouplit et «mécanise» les cicatrices fibreuses. Il active les processus de régénération. Il est indiqué pour soigner les vieilles tendinites chroniques. Il contribue au traitement des anciennes lésions musculaires  devenues collante et fragile.

Parfois, après un claquage, un saignement abondant a coulé entre les faisceaux musculaires, les tendons et la peau. La croute diffuse qui s’est constituée est à l’origine d’adhérences qui perturbent le coulissage de ces structures les unes sur les autres. Voilà qui provoque des douleurs et parfois des récidives. Heureusement, le balayage du faisceau laser se montre très efficace pour assouplir ces larges zones collantes.  A l’inverse, les cicatrices tendineuses forment parfois de petits nodules très localisés. Cette fois, un faisceau laser pulsé, canalisé par une cloche de verre est parfaitement indiqué. Les ondes électromécaniques cassent les tissus fibreux et redonnent son élasticité à la zone blessée.

  • Le laser : même pas mal !
Il existe d’autres techniques pour lutter contre les cicatrices anarchiques à l’origine de bien des souffrances chez le sportif. Les «massages transverses profonds» ou MTP sont réalisés par votre kinésithérapeute. Il frotte les tissus rigides et tendus pour les assouplir. Les appareils à percussions frappent aussi sur zones fibreuses. Ces deux méthodes ne sont utilisables que sur de vieilles blessures enraidies et elles sont douloureuses …

Le laser peut être commencé plus précocement sur les tendinites débutantes ou sur les lésions musculaires, dès la fin du saignement. On peut penser que l’ouverture des vaisseaux favorise le drainage des déchets. L’énergie du rayon pourrait activer les réactions chimiques de régénération. Il est probable que les ondes électromécaniques massent en douceur les tissus et guide la cicatrisation.

  • Des protocoles établis, des résultats satisfaisants. 
Pour venir à bout d’une tendinite récalcitrante, il est d’usage d’envisager 10 à 15 séances de 8 à 10 minutes, à raison de deux par semaine. Lorsque les lésions sont plus récentes, on peut tenter réduire le nombre de visites mais il faut en augmenter un peu la fréquence. Les études menées sur des patients exclusivement soignés par laser montrent que les résultats sont bons dans 70 à 80% des cas. En pratique, il est conseillé d’associer le laser aux autres traitements des tendinites. Alimentation équilibrée, hydratation abondante, kinésithérapie, programme sportif progressif et parfois compléments nutritionnels ou semelles orthopédiques complètent le laser pour vous soulager.

  • Laser chirurgical, laser médical : quelles différences ?
Le laser est aussi utilisé par les chirurgiens. Un rayon ponctuel, continu et puissant découpe les tissus. En chirurgie esthétique, le laser efface les cicatrices cutanées ou les tatouages. Il permet aussi enlever les polypes du nez et de sectionner les amygdales. Les médecins du sport emploient le laser à intensité plus modérée, en balayage ou en mode pulsé. Son action chauffante et mécanique mobilise et assouplit les tissus meurtris par la blessure.


Source SantéSportMag

Infos santé : Sport et Santé-Réparation des ligaments de la cheville



Réparation des ligaments de la cheville

Vous vous tordez les chevilles à tout bout de champs. Vous avez bénéficié de nombreuses séances de kinésithérapie. Rien n’y fait ! On vous parlé d’intervention chirurgicale. Est-ce vraiment utile ? De quoi s’agit-il ? Et quelles sont les suites opératoires ?

Par Philippe PAILLARD, chirurgien du sport

Chaque jour en France, il se produit 6000 entorses de cheville. Cette blessure correspond à la lésion d’un ligament, une cordelette fibreuse reliant deux os entre eux. A la face externe de la cheville, on trouve 3 faisceaux ligamentaires s’étalant d’arrière en avant à la manière d’une patte de canard.


Ces structures contrôlant les mouvements articulaires se sont distendues ou rompues au cours d’entorses. Les petits récepteurs nerveux qu’elles contiennent sont abîmés et ne parviennent plus à informer le cerveau de la position de l’articulation. Dans l’immense majorité des cas le traitement classique est suffisant pour récupérer totalement. Il associe le repos sportif, une attelle et de la rééducation. Mais la complication la plus fréquente de l’entorse reste … la récidive !

  • Pour être opéré, il faut souffrir d’une instabilité de cheville !
Comme souvent, « l’indication chirurgicale résulte de l’échec du traitement médical ».  Le tableau habituel ressemble à celui de Thierry. Il y a quelques années, sur un takl, il a été victime d’une grosse torsion de cheville au foot. L’articulation avait gonflé et des trainées bleues … des ecchymoses … étaient apparues sous les reliefs osseux. Pris par le temps, il s’était contenté de mettre une bande et un peu de pommade. Il avait directement repris le foot à la disparition des douleurs. Très vite, sur un appui, le traumatisme avait récidivé. Malgré la kiné, les torsions sont devenues plus fréquentes. Sa cheville ne gonfle presque plus mais fait très mal. Elle ne saigne plus ! Aucun ligament ne se déchire désormais car ils ont souvent totalement disparus ! Dans ces conditions pas de «croute», pas de cicatrisation possible : l’immobilisation est inefficace. Alors, il faisait des strappings avant chaque entraînement. En fin de séance, quand la bande était détendue, il lui arrivait de se fouler à nouveau la cheville. Désormais, il ne peut plus jouer. Même les footings sont risqués et source d’appréhension et de douleur. L’autre fois, en se promenant dans la rue, il a marché sur un gravier, sa cheville est partie, il est tombé comme un pantin désarticulé. Thierry est victime d’une instabilité de cheville !

  • Pour être opéré, il faut présenter une laxité de cheville !
Vous l’avez compris, l’instabilité est le symptôme décrit par le patient qui se fait des entorses à répétition. La laxité correspond à la constatation par le médecin de mouvements articulaires de grandes amplitudes caractérisant la rupture des ligaments. Il est important de faire la différence car il est possible de se tordre souvent les chevilles alors que les ligaments ne sont pas distendus ! Désormais, avant d’opérer, des images doivent confirmer la rupture des ligaments. On effectue un «varus forcé».  Il s’agit d’une torsion progressive de la cheville réalisée sous radiographie. Elle permet de mesurer le déplacement des os et de quantifier la laxité. Entre des mains expertes, l’échographie est bien adaptée pour mener l’enquête car elle visualise les tissus mous. Mieux encore, l’IRM réalise une analyse globale de l’articulation et cherche d’autres causes d’entorse. Le scanner impose d’injecter un produit de contraste dans l’articulation pour mouler le ligament flasque ou déchiré.

  • Que va faire votre chirurgien ?
Puisque vos ligaments situés à l’extérieur de la cheville sont déchirés, il faut les remplacer.


Il serait insuffisant de vouloir les réparer. Ce sont désormais des petits moignons rétractés, amincis et fragiles. Pour reconstituer le faisceau antérieur, l’intervention la plus classique consiste à prélever une bandelette de membrane entourant le péroné, le périoste. On la découpe de haut en bas, on conserve son point d’accrochage inférieur,  on la bascule par-dessus la cheville et on la fixe de l’autre coté de l’articulation, sur l’astragale.




Une autre technique propose de prendre la moitié d’un tendon passant sur ce trajet. Malheureusement, ce dernier a pour mission de transmettre la force du muscle qui, en se contractant,  redresse la cheville et empêche les entorses … Mieux vaut lui conserver toute sa solidité !
Pour réparer le faisceau moyen, le chirurgien prélève une portion de la bandelette fibreuse qui cale les tendons passant en avant de la cheville.  Il la découpe de haut en bas, la bascule par-dessus l’articulation et la fixe sur le péroné.



Le faisceau postérieur n’est quasiment jamais déchiré. Il est inutile de le remplacer.

  • 6 semaines d’immobilisation sportive !
Vous restez environ 3 jours hospitalisé. On vous confectionne une botte en résine que vous conservez 6 semaines. Classiquement, pour bien faire coller les ligaments, l’appui est interdit. Néanmoins, 10 à 15 jours après l’intervention, quand la cheville est dégonflée et les cicatrices fermées, vous pouvez pédaler. Sur vélo de salle, il est possible de doser subtilement votre effort. Commencez par 5 minutes très faciles. Augmentez progressivement la durée. Moulinez, accélérez la fréquence du mouvement avant d’accroître les résistances. N’ayez crainte, le poids transmis aux pédales reste modérée et la cheville ne bouge pas ! Reprenez la forme cardiovasculaire.
15 jours après l’opération, pédalez en salle, faites de la musculation sans appui.
Faites de la musculation, du haut du corps bien sûr ! Mais aussi des jambes car de nombreux appareils proposent des exercices sans appui. A la maison, utilisez des élastiques. Pour reproduire les contraintes musculaires inhérentes à chaque réception de foulée, insistez sur le travail de freinage.  Faites de la presse et des sauts avec votre membre valide. Imaginez vos gestes techniques. Ainsi, votre cerveau entretient vos schémas de coordination !

  • A 6 mois, reprenez votre sport !
Après 6 semaines, le chirurgien enlève votre botte en résine. Vous reprenez l’appui. Vous débutez la rééducation. Le kinésithérapeute mobilise votre cheville en douceur et réveille vos muscles stabilisateurs. A 2 mois, vous marchez normalement.  Poussez plus fort sur le vélo. Commencez l’elliptique. A partir du 3ème mois, vous réalisez des exercices d’équilibre statique en salle de kinésithérapie. Au même moment, intensifiez l’elliptique. A vélo, mettez vous en danseuse. Débutez le stepper. Peu à peu, placez votre talon dans le vide afin de mobiliser votre cheville et travailler votre mollet. Dès que vous êtes à l’aise, trottinez quelques minutes. Si vous êtes anxieux, enfilez une chevillière pour vos premières foulées mais il faudra vite vous en débarrasser. Après 4 mois, courez sur terrain régulier. Accélérez dans l’axe. En rééducation, vous travaillez vos appuis latéraux. A 5 mois, vous renouez avec le terrain : déplacements latéraux, slalom et éducatifs spécifiques sont au programme. Enchaînez avec du collectif sans contact ou un adversaire sympathique qui vous fera répéter vos gammes. Quand vous vous sentez prêt, vers 6 mois, envisagez la compétition. Vos adversaires n’ont qu’à bien se tenir : vos cheville sont stables … et vous êtes en grande forme !

  • Entorses récidivantes ne signifient pas rupture des ligaments
Il est possible de se tordre les chevilles pour d’autres raisons. Le tendon stabilisant cette articulation peut se luxer et devenir inefficace. Des fragments d’os ou de cartilage se coincent parfois et bloquent les réflexes de protection. Après une entorse, il arrive que les récepteurs de tension situés dans les ligaments ne fonctionnent plus. Il faut les ré-entraîner, il faut insister en rééducation ! De nombreuses femmes dont les tissus sont très souples sollicitent peu ces récepteurs et se font souvent des entorses. Dans ces conditions, il ne produit pas de déchirure et les douleurs sont rares. A l’inverse, certains sportifs ont les ligaments détruits et ne se tordent pas les chevilles ! Ils bénéficient d’une exceptionnelle coordination. Ils pourraient néanmoins risquer une arthrose précoce du fait des micro-mouvements inévitables qui rabotent le cartilage.


Source SantéSportMag

Infos santé : Sport et Santé-Douleur sous le talon


Douleur sous le talon

Coureur et sauteur, vous êtes parfois victime d’une douleur sous le talon. Il s’agit souvent d’une « aponévrosite plantaire ». Son traitement n’est pas aisé ! De plus, il existe de nombreuses autres blessures à proximité !

Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport.

Depuis quelques semaines, vous ressentez une douleur sous le talon en courant. Au début, elle cédait après l’échauffement. Rapidement, elle s’est imposée tout au long de votre footing. Désormais, vous souffrez le matin en vous levant et en marchant vite. Il s’agit probablement d’une « aponévrosite plantaire ». Il est temps de vous en occuper !

  • Une aponévrosite plantaire ?
Sous la voûte plantaire, on trouve une lame fibreuse, c’est l’aponévrose plantaire. Elle est large et épaisse. Elle relie l’os du talon, le calcanéum, à l’avant du pied. À la manière de la corde d’un arc, elle tend l’arche plantaire. Elle transmet aux orteils la force de contraction du mollet. On peut la considérer comme la continuité du tendon d’Achille après qu’il a fait poulie à l’arrière du calcanéum. Le suffixe « ite » signifie inflammation, l’aponévrosite est donc une irritation, plus exactement une microdéchirure de l’aponévrose. Cette lésion se produit souvent à son point de faiblesse, à l’endroit où elle devient plus étroite, à son point d’accrochage sur le calcanéum, juste sous le talon (dessin ci-dessous). Parfois, la souffrance tissulaire est plus étendue tout le long de cette membrane.


1 – tendon d’Achille / 2 – Insertion du tendon d’Achille / 3 – insertion de l’aponévrose plantaire / 4 – aponévrose plantaire

  • Attention aux confusions !
Si une douleur du talon chez un coureur provient majoritairement d’une souffrance de l’aponévrose, la prudence s’impose car on retrouve de nombreuses autres lésions dans les parages. Une démarche diagnostique rigoureuse se révèle indispensable car les traitements sont très différents. De la plus ennuyeuse à la plus anodine, voyons l’ensemble des blessures possibles. C’est parfois une fracture de fatigue du calcanéum ; l’os du talon se fissure à force d’impacter le sol. Il peut s’agir d’une souffrance de l’insertion du tendon d’Achille à son extrémité inférieure ou d’une bursite ; l’irritation d’une poche de glissement, comme une grosse ampoule profonde, à l’arrière du talon. Plus rarement, on constate le coincement d’un nerf à la face interne de la cheville qui irradie dans la plante du pied. L’aponévrose peut aussi entraîner des lésions graves. Si votre douleur survient brutalement à l’occasion d’un démarrage, si une ecchymose apparaît dans votre voûte plantaire, il est possible que vous soyez victime d’une rupture complète de cette membrane !

  • Comment soigner votre douleur sous le talon ?
La microdéchirure de l’aponévrose cicatrise de façon anarchique. Les fibres sont enchevêtrées les unes dans les autres et ne résistent pas aux tensions mécaniques. Une part essentielle du traitement consiste à stimuler une cicatrisation plus harmonieuse. La rééducation est tout à fait indiquée. Votre kinésithérapeute masse énergiquement la zone d’insertion, il assouplit et parfois même casse le magma fibreux. Dans le même but, il peut aussi pratiquer des ondes de choc ; il frappe la zone avec un marteau à air comprimé ! C’est douloureux mais souvent très efficace. Le laser CO2 « défibrose » aussi les cicatrices. À domicile, assis dans votre fauteuil, vous pouvez malaxer fortement cette zone en écrasant et en faisant rouler ne balle de tennis puis de golf sous votre talon ! À l’issue de ces techniques assouplissantes, il faut réaligner les fibres dans l’axe des contraintes. Les étirements sont indispensables. Pour bien mettre en tension l’aponévrose, il est conseillé de se placer sur l’arête d’une marche et de relever les orteils. Ces stratégies visant à stimuler l’adaptation des tissus s’associent à la réduction des contraintes pendant l’activité. Des semelles correctrices sont les bienvenues. Elles incluent le plus souvent des talonnettes qui amortissent les impacts et détendent l’aponévrose.

  • On monte d’un cran !
Lorsque ces traitements se montrent insuffisants, une infiltration est envisageable. Elle consiste à injecter au contact du magma fibreux un puissant anti-inflammatoire qui apaise l’irritation. De préférence, le geste du médecin est guidé par une radiographie ou une échographie pour ne pas agresser mécaniquement la membrane. La piqûre se fait en passant sur le côté du pied afin de ne pas provoquer de réaction douloureuse au sein du matelas graisseux de la voûte plantaire. Dans les suites, le repos s’impose pour réduire la diffusion du produit thérapeutique et surtout pour limiter le risque de rupture de l’aponévrose ; l’assouplissement de la cicatrice passe par une phase de fragilisation ! En pratique, on propose souvent le protocole suivant : 3 à 4 jours en marchant un minimum puis 10 jours de vélo et de natation, puis 10 jours de rééducation douce, d’elliptique et de sautillements dans l’eau. À 3 semaines de l’injection, il est possible de tester le trottinement et il est conseillé de revoir votre médecin du sport. Classiquement, un programme de reprise de courses plus rapides et plus longues est instauré au cours du mois suivant. Exceptionnellement, une opération est nécessaire. La technique habituelle consiste à enlever l’enchevêtrement fibreux.

  • Le sport fait partie du traitement
Vous l’avez compris, il est impératif de « mécaniser » a cicatrice afin qu’elle puisse à nouveau assumer les tractions inhérentes à la course. Aussi est-il recommandé d’exercer sur le tissu des contraintes progressives. En pratique, on peut considérer que l’absence de douleur après 5 à 10 min d’échauffement correspond à une activité plus « assouplissante » que « nuisible ». De surcroît, grâce à ces séances de sport, vous garderez la forme ! Bien sûr, la natation et l’aquajogging sans appui ne posent pas de problème. Le vélo est le bienvenu même lorsque la marche est sensible. En effet, il n’y a pas d’appui sur le talon et aucun freinage en réception ne dilacère de l’aponévrose. Pour adapter les tissus, vous pouvez peu à peu intégrer des passages en « danseuse ». En salle, le stepper avec l’arrière du pied dans le vide peut être utilisé. En mobilisant la cheville et en descendant les talons, il participe activement à la « mécanisation » de la cicatrice. L’elliptique permet de retrouver une gestuelle proche de la course, avec un simple contact de toute la voûte plantaire mais sans impact. À ce stade, vous pouvez aussi sautiller dans l’eau, aidée de la poussée d’Archimède. Vous travaillez ainsi l’élasticité de votre aponévrose. Prenez soin de diminuer progressivement la profondeur de l’eau. Intégrez peu à peu de la course à vos séances. Il ne s’agit pas de partir pour 30 minutes de footing ! Marchez 5 min, trottinez 5 min puis montez sur votre vélo ou elliptique, ou nagez ! À chaque séance, ajoutez 5 à 10 minutes de jogging. Lorsque vous avez atteint 30 à 45 min en endurance, commencez à accélérer ! L’aponévrosite restera derrière vous !


Source santesportmagazine.com

Infos santé : Sport et Santé-Le triathlon


Le triathlon

Trois disciplines pour un sport ! Le triathlon symbolisait autrefois la multiplication de la charge de travail et le sport extrême. Désormais, cette diversité rime plutôt avec complémentarité et santé ! Arguments et explications.

Par le Docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport

Jusque dans les années 1980, le concept de « spécificité de l’entraînement » a largement prévalu pour accéder à la performance. Le triathlon et les raids multisports sont venus bousculer le dogme. Ils ont mis en exergue l’intérêt de la diversité pour profiter des phénomènes de « transfert des aptitudes » d’une discipline vers une autre. Dans le domaine de la santé, cette variété devient complémentarité pour « multiplier les bénéfices et diviser les risques ».

  • Une complémentarité pour les os !
Alterner avec assiduité les pratiques sportives permet d’éviter le surmenage locomoteur sans altérer son adaptation. La natation réalisée en apesanteur et à l’horizontale réduit les contraintes osseuses. L’os ne subit aucun choc. Il ne risque pas de se fissurer. En contrepartie, en l’absence de microlésions, il n’est pas stimulé pour se reconstruire plus fort. Ce sport a démontré qu’il était totalement inefficace pour prévenir l’ostéoporose. Pire, il fragilise le squelette des jeunes pratiquantes. Il a été prouvé que les nageuses de haut niveau flottant 3 heures par jour avaient une densité osseuse inférieure à celle des sédentaires du même âge. Dommage, car nous n’avons que jusqu’à 25 ans pour capitaliser de l’os. Le vélo en charge partielle et sans impact ne permet pas non plus d’accroître la densité osseuse. Certaines études montrent que 60 % des cyclistes professionnels ont une densité osseuse inférieure aux sédentaires ! À l’inverse, la course à pied met les os en contraintes. À chaque réception de foulée, il se produit des microfêlures dans la trame osseuse. À l’issue d’une récupération suffisante, elles sont à l’origine d’une reconstruction osseuse plus dense. En cas d’excès cette sollicitation tourne à l’agression, les fissures s’étendent, se rejoignent et sont responsables de fractures de fatigue. Vous comprenez qu’alterner footing et vélo ou natation constitue un cocktail favorable à la prévention de ces blessures et même à la constitution d’un os solide !

  • Une complémentarité pour le dos !
À intensité modérée, la piscine est souvent proposée pour réduire le mal au dos. C’est vrai, dans l’eau la colonne est rarement douloureuse. Si vous souffrez des lombaires, la natation vous permet de retrouver le goût du mouvement et de vous réconcilier avec vos vertèbres. Elle les mobilise un peu et commence à renforcer les muscles gainant les lombaires. Mais attention, cette activité se montre nettement insuffisante pour préparer le dos à la pesanteur et à la verticalité du quotidien. À vélo, la colonne vertébrale est légèrement fléchie, bien en équilibre grâce aux 5 points d’appui. Si vous n’êtes pas trop penché en avant et si vos changements de position sont fréquents, vous tolérerez bien cette attitude et vos muscles vertébraux gagneront en souplesse et en tonicité. Si vous vous inclinez trop vers le cintre, vous écrasez l’avant de vos disques intervertébraux et la gélatine contenue glisse vers l’arrière, c’est parfois douloureux. En course à pied, vous vous redressez, ce produit visqueux repasse en avant. L’alternance réception, propulsion constitue un véritable massage discal, c’est démontré ! Les muscles du dos travaillent en position courte pour maintenir le buste érigé. Ils gagnent en coordination pour stabiliser le bassin qui oscille d’une jambe sur l’autre. En triathlon, la progressivité et la diversité des sollicitations permettent un réentraînement lombaire efficace contre les douleurs de dos.

  • Une complémentarité pour le cartilage !
En natation, le cartilage, la substance lisse recouvrant les os au niveau des articulations, n’encaisse aucun impact. La natation, c’est vraiment le sport antiarthrose ! En brasse, l’amplitude gestuelle des membres inférieurs permet un bon polissage articulaire, notamment au sein des hanches. Au genou, la rotule est parfois un peu désaxée lorsque vous tournez fortement les pieds vers l’extérieur. En crawl, les hanches sont mobilisées sur de plus faibles amplitudes, voilà qui est moins favorable au rodage du cartilage. En revanche, la cuisse se renforce et stabilise la rotule sans l’écraser sur le fémur. Pondérons cet enthousiasme et mentionnons que ce mouvement ressemble peu aux gestes du quotidien où le pied est en appui. De fait, son efficacité pour soulager la rotule est désormais débattue. Même si le crawl est votre nage de compétition, n’hésitez à brasser souvent à l’entraînement. Vos articulations profiteront de cette complémentarité ! À vélo, le pédalage à bonne cadence, en moulinant, favorise le rodage articulaire en minimisant les pressions sur le cartilage. N’abusez pas des « gros braquets ». Ils imposent une contraction musculaire puissante qui plaque la rotule et la fait « raboter » sur le fémur. Du coup, la surface cartilagineuse de cet os est abrasée. L’entretien de la force musculaire contribue à un mouvement articulaire plus harmonieux qui préserve le cartilage et toutes les articulations de la jambe. Le cyclisme est aussi un excellent sport pour tous ceux qui souffrent d’arthrose. En revanche, l’influence de la course sur le cartilage est controversée. Spontanément, on pense qu’à la réception de chaque foulée, le cartilage est cogné et s’abîme. La réalité est plus subtile. Le déroulement de l’appui engendre des variations de pression au sein de ce précieux revêtement articulaire. Ce dernier n’est pas traversé par des vaisseaux sanguins, il a besoin de ce processus pour se nourrir en pompant les aliments venus de l’os sous-jacent. En pratique, les études nous aident à y voir plus clair. Si vous souffrez déjà de vieilles blessures, si vos jambes sont en X ou encore si vos ligaments sont trop souples, il est possible que la course accélère la survenue de l’arthrose. Un autre article de référence dévoile qu’il ne se produit aucun dommage articulaire tant que vous ne dépassez pas 30 à 50 kilomètres par semaine. Quoi qu’il en soit, le triathlon grâce au « rodage » et au « pompage » diversifie ses actions bénéfiques sur le cartilage. Il contribue à modérer le travail de course tout en préservant l’entraînement cardiovasculaire. Profitez-en !

  • Une complémentarité pour les muscles et les tendons !
La natation sollicite intensément les membres supérieurs. Le mouvement du crawl est rapidement à l’origine de souffrance des tendons de l’épaule. Ces derniers frottent sur les reliefs osseux de l’omoplate, tout particulièrement lors de la phase de retour. Voilà encore une bonne raison de brasser sans complexe quand on pratique le triathlon dans sa version « plaisir et santé ». Les muscles des membres inférieurs n’ont pas à assumer de travail de freinage. Les fibres musculaires ne sont pas écartelées, elles ne sont pas victimes de microdéchirures, vous ne souffrez pas de courbatures. Vos muscles bénéficient de l’effet drainant de l’horizontalité, de la pression et de la fraîcheur de l’eau. On comprend que cette discipline puisse trouver une place de choix pour récupérer activement. À vélo également, les muscles et les tendons n’ont pas à assumer de contraintes d’amortissement ou de freinage. Les jambes acquièrent de la force sans « écarteler » les tendons. Les tendinites y sont exceptionnelles. En course, il en va tout autrement. Quand le pied se pose au sol, les articulations se fléchissent alors que les fibres musculaires tirent en sens inverse pour ralentir le mouvement. Les membranes enveloppant les muscles et les tendons sont tractés à leurs deux extrémités. À dose raisonnable, ces contraintes renforcent ces structures fibreuses. En cas de pratique excessive, il en résulte parfois des courbatures perturbant la régularité de l’entraînement, voire des tendinites imposant l’arrêt des footings. Heureusement, l’alternance des trois disciplines permet d’éviter cet écueil !


  • Une complémentarité efficace et démontrée !
Vous l’avez perçu, la pratique de ces trois disciplines multiplie et diversifie les sollicitations de l’appareil locomoteur. La complémentarité des contraintes proposées optimise l’adaptation des différents tissus de l’organisme. De façon schématique, la natation et le vélo permettent de récupérer des microtraumatismes de la course tout en continuant à entraîner son endurance. C’est idéal et démontré ! Selon Wayne, 83 % des coureurs présentent une blessure dans l’année contre 66 % des triathlètes pour Galera. De surcroît, ce dernier met en évidence que les trois quarts des lésions dont sont victimes les adeptes du triple effort surviennent en course à pied. Il montre aussi que 75 % des triathlètes blessés parviennent à poursuivre l’entraînement en utilisant au moins l’une des autres disciplines. Van Mechelen constate que la probabilité de blessure chez le coureur augmente en fonction du nombre de sorties hebdomadaires. Ainsi, la diversité des pratiques triathlètiques contribue-t-elle à réduire le risque de blessures tout en préservant l’assiduité bénéfique au système cardiovasculaire.

  • Le triathlon : 3 disciplines pour 3 entraînements hebdomadaires
La quantité d’activité physique favorable à la santé du cœur reste débattue. Les instituts de prévention vantent les mérites de 30 minutes de marche active quotidienne, version minimaliste, apparemment plus accessible d’un point de vue sociologique. Les cardiologues optent plutôt pour 3 entraînements hebdomadaires de 30 minutes à 1h dont au moins 20 minutes à une intensité moyenne. Cette dernière porte souvent le nom d’endurance active, elle se caractérise par une fréquence cardiaque située aux alentours de 75 % du maximum et par un rythme respiratoire permettant de « parler mais pas chanter ». Toutes ces recommandations peuvent être rattachées à des études montrant des bénéfices variables, réduisant le risque d’infarctus de 30 à 60 %. Celle de Paffenbarger, menée de façon longitudinale, semble donner à ces conseils un minimum de cohérence. Il constate que les bienfaits sur la longévité apparaissent à partir d’une dépense énergétique de 500 kilocalories hebdomadaire. Ils sont optimisés pour 2 000 kilocalories avec une durée de vie accrue statistiquement de 2 ans. Les risques dépassent les bénéfices à partir de 3 500 kilocalories. Le « triathlon santé loisir » est une excellente opportunité psychologique et sociologique pour proposer 3 entraînements hebdomadaires, un dans chaque discipline. Dans ces conditions, l’activité physique quotidienne associée au programme sportif avoisine les 2 000 calories hebdomadaires. Cet entraînement est largement suffisant pour terminer avec aisance les compétitions dites « Découverte » ou « Promotion » (500 m de natation, 20 km à vélo, 5 km à pied). Vous accédez sans risque au statut motivant et valorisant de « triathlète ».


Le programme de base pourrait être le suivant :
  • Mardi : Course à pied, 30 minutes à 1 heure dont 20 minutes à intensité moyenne.
  • Jeudi : Natation, 30 minutes à 1 heure dont 20 minutes à intensité moyenne.
  • Dimanche : Vélo ou Enchainement, 1 heure à 1 heure 30 minutes dont 20 minutes à intensité moyenne… et quelques fois dans l’année : Triathlon « Découverte » à intensité moyenne !

  • Une complémentarité pour le cerveau !
Sur le plan psychologique, la variété induite par le triathlon est incontestablement un facteur de motivation et d’assiduité. Du point de vue sociologique, ce type de pratique se montre bien adapté aux contraintes du quotidien. Le temps à consacrer à cette activité reste raisonnable, loin de l’image de l’Ironman. Chacun pourra trouver l’organisation qui lui convient : piscine le midi, le footing en bas de chez lui, salle de cardiotraining où l’on peut même travailler les transitions (rameur, vélo, tapis), vélo d’appartement en semaine ou la belle balade du week-end. La pratique de 3 disciplines différentes, même d’endurance, est en soi à l’origine d’acquisitions techniques variées et d’un véritable épanouissement psychomoteur. Par essence, le triathlon lutte contre les méfaits de l’hyperspécialisation. De surcroît, sa pratique est la porte ouverte aux pratiques multisports. Pour décliner son plaisir et bénéficier de phénomènes de transferts physiologiques, le triathlète est volontiers adepte du V.T.T., de la course nature, du ski de fond ou du roller. Toutes ces activités améliorent son équilibre. Cette qualité bien inscrite dans le système nerveux central, se révélera probablement bien utile pour limiter le risque de chute quand viendra l’âge de l’ostéoporose. Trois entraînements par semaine de 30 minutes à 1 heure dans le but de terminer quelques « triathlons Découverte » a peu de chance d’être à l’origine d’une dépendance nuisible à la santé ou désocialisante. Dans ce contexte, il ne s’agit pas d’addiction, tout juste d’une « bonne habitude » !

  • Le triathlon est-il le sport idéal pour la santé ?
Le triathlon pratiqué sous forme de loisir compétitif paraît répondre aux recommandations des instituts de prévention ou à celles des cardiologues. La diversité des adaptations inhérentes à cette activité multisport semble préserver et même participer à l’entretien de l’appareil locomoteur. Cependant, la « pyramide d’exercice » proposée par Marti fait référence en Suisse. Elle ajoute deux séances hebdomadaires de renforcement et d’assouplissements. Alors, pour ne pas briser son sommet, proposons à nos triathlètes une séance hebdomadaire de « gainage » et une autre d’étirements. Cette fois, c’est parfait !

  • Le triathlon à l’origine d’une évolution
La croissance de l’individu semble reproduire l’évolution de l’espèce. Pour briller dans les dîners en ville, sachez que les médecins disent que « l’ontogenèse récapitule la phylogenèse ». Il est étonnant de constater que le triathlon reproduit une progression voisine. Le triathlète débute son périple dans l’eau, siège de la naissance de la vie et de l’individu. Il s’y déplace à l’horizontale et en apesanteur, son appareil locomoteur y subit peu de contraintes. Sur son vélo, il doit se redresser quelque peu. Comme l’enfant découvrant le monde à quatre pattes, comme les grands singes déambulant dans la forêt, il accède à la quadrupédie. Ses membres inférieurs sont en charge partielle et sa colonne  vertébrale se stabilise aisément. À l’issue de la dernière transition, à l’image de l’enfant s’initiant à la marche et pareil à Lucy toisant la savane, il se verticalise. Comme Homo Ergaster traversant l’Afrique et partant à la conquête du monde, il se met à courir ! Ses membres inférieurs encaissent la totalité du poids de son corps. Sa colonne vertébrale assume un équilibre devenu moins précaire. Il peut même lever les bras en franchissant la ligne d’arrivée !



Source SantéSportMag

Infos santé : Sport et Santé-Entraînement « spécial femme »


Entraînement « spécial femme » 

Mesdames, vous revendiquez votre différence ! Vous avez raison ! Vos besoins et vos envies sportives sont différentes de celles des hommes. Voici quelques pistes pour conjuguer sport et santé au féminin.

Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport.

Dans votre sang, circulent des hormones différentes. Elles influent sur le fonctionnement de la plupart de vos organes. Depuis le paléolithique, l’évolution a façonné différemment le corps des femmes et des hommes afin qu’il s’adapte aux différentes missions qui lui incombaient. Depuis beaucoup moins longtemps, des contraintes sociales et médiatiques tentent de sculpter une silhouette féminine idéale ; elles influent sur les pratiques sportives !


  • 4 fois moins de crises cardiaques !
La crise cardiaque est la destruction d’une partie du cœur suite à l’obstruction brutale d’une des artères lui apportant du sang et de l’oxygène. Elles sont favorisées par l’épaississement des parois des vaisseaux par des cicatrices épaisses et pleines de graisses. Heureusement, vos hormones féminines vous protègent en grande en partie des crises cardiaques. Ces messagers sanguins provenant de vos ovaires sont envoyés vers tous vos organes. Ils ont notamment pour mission d’assouplir vos tissus. Grâce à la laxité de vos ligaments, au moment de l’accouchement, le sacrum situé en bas de la colonne bascule pour laisser passer la tête du bébé. Vos artères sont également plus élastiques. Elles s’abîment moins avec les années lorsque le flux sanguin vient raviner leurs parois. Elles se bouchent moins et votre cœur est moins souvent victime d’infarctus. Attention, cet avantage disparaît peu à peu avec la ménopause. À partir de 51 ans en moyenne, votre probabilité de crise cardiaque augmente. À 70 ans, vous êtes enfin à égalité avec les hommes ! L’activité sportive d’endurance est tout aussi efficace chez la femme que chez l’homme, elle divise par 2 à 3 les risques de maladies cardiovasculaires. Puisque vous êtes moins touché par cette pathologie, il est envisageable de réduire l’entraînement dit “aérobie”. Si le consensus propose 3 activités d’endurance, vous pouvez probablement vous contenter de 2 séances de footing, de natation, de vélo ou de cardiotraining. Prenez soin de réorienter votre pratique vers d’autres disciplines… compensant vos petites faiblesses que nous ne tarderons pas à découvrir ensemble ! Néanmoins, puisqu’à la ménopause, votre cœur et vos artères perdent de leur superbe, il faut renouer avec 3 séances d’endurance par semaine ! Vraiment, les seniors doivent garder la forme !


  • 2 fois plus de fractures du col du fémur !
À la maturité, 1 femme sur 3 sera victime d’une fracture du col du fémur contre 1 homme sur 6 ! Dans 25 % des cas, cette lésion sonne le glas de l’autonomie et impose le placement de la victime en institution. Dans 25 % des cas, elle décède des complications ! Bien évidemment, cette blessure est amplement favorisée par la fragilité osseuse nommée “ostéoporose”.  Cette dernière survient progressivement à la ménopause, lorsque les hormones féminines absentes n’entretiennent plus la structure osseuse. Elle touche 50 % des femmes dès 60 ans. Le sport soumet le squelette à des microtraumatismes. En réaction, les os se densifient et s’enrichissent. De surcroît, il oriente leur architecture microscopique dans l’axe des contraintes mécaniques. La jeune fille a jusqu’à 25 ans pour accumuler de l’os. La femme adulte et surtout la senior freine l’érosion lente puis rapide du capital ! Les sports à impacts, ceux qui incluent de la course et des sauts, sont essentiels pour renforcer les os. Ils tiennent une place de choix au sein du programme des enfants et des adolescentes. À l’âge adulte, continuez le footing ou le step 1 à 2 fois par semaine. Après la ménopause, le trottinement n’est pas interdit, il est même conseillé ! La natation, l’aquagym et le vélo sont inefficaces à tout âge de la vie pour renforcer les os. Ne pas tomber préserve aussi des fractures ! Pratiqués après la ménopause, les « ateliers équilibre », la gym d’entretien et surtout le tai-chi sont efficaces pour limiter les fractures du col. L’enfance et l’adolescence sont les moments clés des acquisitions psychomotrices. Il est fort probable que les disciplines techniques apprises durant cette période favorisent l’équilibre pour de longues années ou constituent une excellente base pour relancer ce type d’apprentissage. Travailler sa coordination dès le plus jeune âge, l’entretenir toute la vie, notamment après la ménopause, se révèle essentiel pour réduire les fractures du col du fémur et leurs graves complications. Les sportives jeunes et moins jeunes sont invitées à pratiquer la danse, les cours de fitness chorégraphiques ou les arts martiaux. Toutes ces disciplines constituent de très bonnes écoles de posture. Les sports collectifs ou de raquettes enseignent aussi la gestion du déséquilibre. Notez que la composante cardiovasculaire de ces séances est telle que, pour la santé du cœur, elles peuvent remplacer sans scrupule un entraînement d’endurance. Une fois encore, sachez que les activités aquatiques et cyclistes ne semblent pas adaptées tant le contrôle de la stabilité se révèle spécifique.


  • 2 fois plus d’entorses
Une entorse est une distension ou une rupture des ligaments, ces cordelettes fibreuses qui relient les os au niveau des articulations. La plus célèbre est celle du « croisé antérieur ». Chez les femmes, elle survient surtout au ski où elle est deux fois plus fréquente que chez les hommes. Rappelez-vous, ces structures fibreuses sont plus laxes du fait de l’imprégnation hormonale féminine. De fait, les articulations sont moins bien maintenues et plus instables. Par exemple, le genou se place trop facilement en hyper extension, position dans laquelle le fameux ligament croisé est trop tendu, près à se rompre à la moindre bascule articulaire. De surcroît, Mesdames, vous êtes moins fortes que les hommes. Vos muscles soutiennent plus difficilement vos articulations… et votre cuisse a plus de difficultés à soutenir le genou en position fléchie, plus sécurisante pour le ligament croisé. En pratique, Mesdames, vous avez l’interdiction de partir au ski  sans préparation. Les sports d’endurance et de coordination évoqués au paragraphe précédent participent activement à la prévention de l’entorse grave du genou. Ajoutez aussi du renforcement musculaire, c’est vivement conseillé pour tenir votre articulation en position correcte… d’autant que c’est également très utile pour retarder l’usure du cartilage !



  • 2 fois plus d’arthrose.
L’arthrose, c’est l’usure du cartilage, cette substance lisse qui recouvre les os au niveau des articulations. Comme la nacre de la coquille d’huître, le cartilage permet un glissement et un roulement fluide des pièces osseuses. Malheureusement, il s’use mais ne se répare pas ! Les femmes sont 2 fois plus souvent victimes d’arthrose. Autrefois, on pensait que la texture du revêtement articulaire féminin était plus fragile. Mais une étude récente a déstabilisé le dogme. À l’aide d’IRM, elle a confirmé que l’usure du cartilage était plus prononcée chez les femmes mais  a surtout montré qu’elle était corrélée au volume musculaire. En clair, une femme  musclée a moins d’arthrose qu’un homme freluquet. En pratique, Mesdames, il faut faire du renforcement musculaire pour protéger votre cartilage. La gym d’entretien, les cours collectifs avec haltères sont faits pour vous ! Et la salle de musculation, équipée de toutes ces grosses machines, vous est autorisée ! Faites de nombreuses répétitions avec des charges légères. Promis, vous ne ressemblerez pas à un bodybuilder. La course en intégrant un peu de relief et le vélo avec parfois de fortes résistances contribuent aussi à une bonne musculature bénéfique à la santé des articulations… et du cœur !



  • 10 fois plus de magazines
Sans tomber dans les lieux communs, osons souligner que les médias proposent souvent une image de la silhouette féminine idéale pas toujours compatible avec la santé. Le sport en excès permet parfois de se rapprocher du morphotype de certains mannequins. Alors que la proportion du tissu adipeux normal est de 25 % chez la femme. A partir de 20 % les cycles menstruels deviennent irréguliers puis disparaissent. Comme pour économiser l’organisme, la fonction gynécologique se met au repos. La sportive bascule en ménopause précoce. Elle augmente rapidement son risque d’ostéoporose et de maladie cardiovasculaire. Pour éviter l’arrêt de règles, les études montrent qu’il faut impérativement conserver une alimentation équilibrée et suffisamment copieuse pour compenser la dépense énergétique de l’exercice. Sans basculer dans la maigreur, le sport favorise l’amincissement. Un cocktail d’endurance, de renforcement et de coordination se montre efficace. L’endurance brûle des calories pendant l’activité, alors que le renforcement consomme de l’énergie entre les séances afin d’entretenir la masse musculaire. Les disciplines plus techniques notamment la danse, le Pilates, le yoga ou l’équitation enjolivent le maintien. Pour améliorer le retour veineux et affiner les jambes, une fois n’est pas coutume, vantons les mérites de la natation. Pour drainer les membres inférieurs, l’horizontalité, la pression et la fraîcheur de l’eau s’associent au pompage du sang provoqué par l’alternance des contactions et des décontractions musculaires. Pour limiter le risque de varices et d’œdèmes, mentionnons que la course et les sports comportant des sauts sont plutôt nuisibles car ils secouent et abîment les veines.


  • Un peu moins de cardio, plus de muscu et de coordination !
Mesdames, votre programme sportif idéal est légèrement différent de celui des hommes. Les instituts de prévention proposent de façon générale 3 activités cardiovasculaires par semaine et 2 séances de renforcement. De fait, je vous invite à donner un peu de mixité à votre programme personnel ! La danse, les cours de fitness, les arts martiaux sont vraiment des disciplines  bien panachées et adaptées aux femmes. Si vous aimez le jogging, un bon cours de rock ou un match de squash fera office de séance fractionnée tout en travaillant vos muscles et votre équilibre, c’est super ! Si vous faites beaucoup de cardio en salle, n’oubliez pas le tapis. Aventurez-vous dans l’espace musculation, tentez le cours de body combat.  Si vous enchaînez natation et aquagym avec les copines, votre équilibre et vos os ont toujours été soutenus par la poussée d’Archimède. C’est insuffisant. Il est grand temps qu’ils se confrontent à Newton. Progressivement, baladez-vous, trottinez, courez, sautez, dansez la salsa, jouez au tennis. N’oubliez pas la gym d’entretien et la musculation !


Source SantéSportMag