Le matraquage fiscal des
retraités
Depuis des décennies la pression
fiscale s’accumule sur les retraités, et le gouvernement Macron ne déroge pas à
la règle.
Depuis
plusieurs années, nos retraités français sont bien maltraités par la fiscalité.
Retour sur les principaux coups de bambou fiscaux ; auxquels s’ajoutent
notamment plusieurs coups extra-fiscaux tels que le changement des modalités de
calcul des pensions de retraites (réforme Balladur de 1993) et l’absence de
revalorisation de ces dernières ; sans compter le moindre remboursement
des frais de santé depuis la réforme Touraine de 2016.
2013 : INSTAURATION D’UNE NOUVELLE CONTRIBUTION
SUR LES PENSIONS DE RETRAITES
La contribution additionnelle de solidarité pour
l’autonomie (CASA) est prélevée au taux de 0,3% et s’ajoute à la
CSG et à la CRDS.
2014 : SUPPRESSION DE DEUX NICHES FISCALES
DESTINÉES AUX RETRAITÉS
Il
s’agit tout d’abord de la majoration de retraite de 10% pour charges de famille
qui bénéficiaient à ceux ayant élevé au moins trois enfants ; auparavant
exonérée, elle doit désormais être intégrée dans leur revenu imposable.
Il
s’agit ensuite de la demi-part « veuve » ; sachant que celle-ci
n’a été que partiellement supprimée (elle existe toujours mais s’applique dans
des conditions très restrictives).
La
suppression de ces deux niches fiscales a eu un impact important, non seulement
au regard de l’impôt sur le revenu et de la CSG (de nombreux retraités se sont
retrouvés assujettis au taux normal de CSG de 6,6% au lieu du taux réduit de
3.8%), mais aussi de la taxe d’habitation dans la mesure où environ 600.000
retraités jusqu’alors exonérés en sont devenus redevables à compter de 2015.
Ironie
du sort : le gouvernement a justifié la hausse de la CSG pour les retraités
modestes par la suppression de leur taxe d’habitation ; alors que c’est le
précédent gouvernement qui les a soumis à cet impôt.
2015 : APPLICATION PLUS RESTRICTIVE DU TAUX
RÉDUIT DE CSG DE 3,8%
Depuis
2015, le taux réduit de CSG de 3,8% est seulement réservé aux retraités dont le
revenu fiscal de référence ne dépasse pas un certain seuil ; alors qu’il était
jusqu’à 2015 aussi applicable à ceux qui étaient non imposables du fait de
l’application de réductions fiscales. Environ 460.000 retraités ont ainsi vu le
taux de CSG appliqué sur leur retraite passer de 3,8% à 6,6%.
2018 : HAUSSE DE 1,7 POINT DE LA CSG
Le
dernier coup de bambou a été porté par ce gouvernement qui a acté non seulement
le report de la revalorisation des pensions de retraite à janvier 2019 (au lieu
d’octobre 2018) mais aussi la hausse de 1,7 point du taux normal de CSG pour
60% des retraités ; à savoir les retraités isolés dont le revenu fiscal de
référence est supérieur pour l’année 2016 à 14.404 € (ce qui correspond à une
pension d’environ 1.200 € par mois) et les retraités en couple dont le revenu
fiscal de référence est supérieur pour l’année 2016 à 22.095 € (ce qui
correspond à deux pensions d’environ 920 € par mois, ce montant étant inférieur
au seuil de pauvreté fixé par la France et l’UE à 1.008 € par mois en 2014).
CONCLUSION
Les
prélèvements s’élevaient jusqu’au 31 décembre 2018 à :
-7,4 %
(6,6 % de CSG + 0,5 % de CRDS + 0,3 % de CASA) pour la retraite de base ;
-8,4 %
(6,6 % de CSG + 0,5 % de CRDS + 0,3 % de CASA + 1 % de cotisation assurance
maladie) pour la retraite des régimes complémentaires.
Avec la
hausse de 1,7 point de la CSG, ces prélèvements s’élèvent depuis le 1er janvier
2018 à :
-9,1 %
pour la retraite de base ;
-10,1 %
pour la retraite des régimes complémentaires.
Source contrepoints.org
Une tribune de l’Institut fiscal Vauban
L'Institut Fiscal Vauban est premier institut de
recherche français exclusivement dédié aux impôts. Il vise à
fédérer des experts fiscaux (avocats, magistrats, universitaires, etc.)
pour informer et éclairer les contribuables.
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