Ake EDWARDSONDanse avec l’angeTraduit du Suédois par Anna Gibson
(4ème de couverture)Göteborg, deuxième ville de Suède logée entre terre, mer et montagne, dont le seul nom chante la magie du Grand Nord… Ce décor idyllique s’effrite sous la plume d’Ake Edwardson. Par le prisme de l’enquête policière, ici restituée dans ses moindres hésitations, doutes et tracasseries administratives, l’auteur autopsie les affres d’une âme nordique en proie aux pires maux des sociétés contemporaines. Erik Winter est le témoin privilégié de cette déliquescence. Dandy un brin désabusé et sans illusions quant aux chances véritables de la justice, le plus jeune commissaire de la police suédoise va se montrer très rigoureux lorsqu’une série de meurtres barbares endeuille sa ville natale.
« L’enquête comporte assez d’indices et de fausses pistes pour satisfaire le plus exigeant des amateurs du genre, mais le plus original, ici, c’est l’atmosphère plombée et la nostalgie d’un rêve suédois qui a mal tourné. » Marie-Claire
(Les personnages principaux :)
Erik Winter, Bertil Ringmar, Lars Bergenhem, Macdonald.
(1ere phrase :)Ce geste qu’il ne parvenait plus à faire.
(Dernière phrase :)Le temps s’est beaucoup réchauffé, dit-elle.
429 pages – Editions Jean-Claude Lattès 1997 (2002, pour la traduction française)
(Aide mémoire perso :)
Sentiment mitigé après la lecture de ce roman qui me laisse un goût d’inachevé. Certes, le côté désabusé d’Erik Winter, le nouveau héros suédois, ses doutes existentiels et sa Suède loin des clichés habituels nous rapprochent du nouveau genre du Polar Scandinave (magnifié par Mankell et son Wallander en fin de carrière), mais quelque chose fonctionne assez mal dans ce livre. Petit résumé de l’histoire : Un jeune suédois est assassiné à l'arme blanche dans une petite chambre d'hôtel à Londres. Parallèlement, à Göteborg en Suède, c'est un jeune anglais qui est tué de manière similaire: un seul et même assassin pour ces meurtres?
Avec l'aide d'un commissaire anglais chargé de l'enquête à Londres, le commissaire Erik Winter et son équipe tentent donc de découvrir ce ou ces assassins. L’intrigue assez ténue ne nous entraîne pas vraiment dans un suspens haletant ou au moins dans un intérêt de bon aloi. Les escapades à Londres (car l’enquête fait sortir Erik Winter de Göteborg) amènent juste quelques touches « exotiques » sans profondeur réelle. L’histoire est faite de divers tableaux brossés à petites touches, parfois à peine ébauchées à la manière des impressionnistes, mais malheureusement sans ce petit plus et cette dimension merveilleuse qui font que le tableau (ou l’histoire) nous parle vraiment.
De même, suivre les différents personnages, qu’ils soient de l’équipe de Winter ou de Londres tient plus du vagabondage et de l’éparpillement que de l’analyse en profondeur. Ils ont également a des velléités d’introspection ou de réflexions, tout comme lui, mais cela reste parfois superficiel ou mal dégrossi, tel « l’aventure » de la toute jeune recrue Bergenhem qui manque de se brûler les ailes à flirter de trop près avec le monde interlope des nuits suédoises.
Autre petite gêne (tel un caillou dans la chaussure), les dialogues apparaissent parfois mal maîtrisés ou un peu surréalistes. Ils sont souvent sensés installer un climat entre les personnages mais tombent la plupart du temps un peu à plat sans réelle magie. C’est bien dommage et la lecture laisse donc à la fois circonspect et étonné, voire même frustré, car on sent le potentiel derrière ce premier roman qui ne demande qu’à se libérer. Il s’agit je le rappelle des premières aventures du commissaire Winter qui en comprend huit. Ayant lu (avant celui-ci) d'autres polars d’Ake Edwardson, je peux donc vous dire sans hésiter et sans vous tromper que les autres livres d’Edwardson valent le détour et font preuve de beaucoup plus de maturité que celui-ci. N’hésitez pas accorder tout le crédit possible à ce suédois, bon teint, digne représentant de l’école scandinave. A noter que ce premier roman a obtenu le Grand prix du Roman policier suédois en 1997.
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