Syndrome rotulien,
auto-rééducation
Vous avez mal à l’avant du genou. Votre médecin
vous a dit que c’était un « syndrome rotulien ». La kinésithérapie se révèle
bien utile mais l’autorééducation la complète efficacement !
Avec la collaboration de Grégory DELENTE,
kinésithérapeute du sport
et par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport.
et par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport.
Vous
souffrez quand vous courez longtemps, surtout en côte. Vous êtes gênée en
fléchissant vos appuis au tennis ou en pédalant sur de gros braquets. La
douleur est présente aussi dans la vie quotidienne, quand vous prenez les
escaliers ou lorsque vous restez assise longtemps. Votre cartilage de rotule
est irrité ! Cette substance lisse comme de la nacre est abrasée et provoque
des douleurs.
- Exercice 1 Le mini squat
Pour
réduire les frictions intempestives de votre rotule, il est nécessaire que vous
ayez des muscles forts, endurants et coordonnés. C’est particulièrement vrai si
vous avez les jambes en X car vos rotules sont tractées vers l’extérieur. Elles
frottent de façon asymétrique sur les berges de leur couloir osseux. Autrefois,
pour recentrer la rotule, on parlait beaucoup du renforcement du « vaste
interne », l’un des quatre faisceaux du quadriceps. On sait désormais qu’un
travail plus global reproduisant plus spécifiquement la propulsion se montre
plus efficace.
Illustration : Mathieu PINET
Effectuez
10 à 40 petites flexions sur une jambe. Alternez droite et gauche. Effectuez 2
à 3 séries. Ne pliez pas votre genou à plus de 30 à 45°. Travaillez votre
coordination, « Gainez votre membre inférieur », évitez qu’il ne bascule vers
l’intérieur et n’aggrave votre déformation en X. Observez votre rotule. Afin
qu’elle reste bien axée, elle doit se situer à la verticale de votre pointe de
pied tout au long du mouvement.
Réduisez la difficulté si l’exercice reproduit vos douleurs. Aidez-vous de
l’autre jambe. Au fur et à mesure de vos progrès, limitez sa participation.
Faites le mouvement dans le petit bain à la piscine, Archimède participe à
votre effort !
Augmentez la difficulté dès que possible. Plutôt que mettre un sac à dos, optez pour
l’instabilité. Pour peaufiner le guidage de votre rotule, faites l’exercice sur
un coussin ou sur votre matelas.
- Exercice 2 Etirements de la cuisse
Le
cartilage de votre rotule s’abrase aussi lorsque la raideur de la cuisse
perturbe son entrée et déséquilibre son parcours dans son couloir osseux. Il
faut assouplir votre quadriceps. Vos efforts doivent se concentrer sur l’un des
quatre faisceaux : le « droit antérieur ». Il a pour particularité de passer
au-dessus du genou et de la hanche pour s’accrocher sur le bassin. Son manque
d’élasticité est fréquent car il doit assumer les amplitudes de deux
articulations. C’est surtout lui qui altère le mouvement de la rotule.
Illustration : Mathieu PINET
Fléchissez
le genou opposé et conservez le dos droit. Ainsi, vous ne trichez pas, vous
n’emmenez pas le bassin ! Vous étirez parfaitement votre droit antérieur.
Ramenez votre talon vers votre fesse. La cuisse étirée doit être verticale 2 ou
mieux, légèrement orientée vers l’arrière. Prenez la position 30 secondes.
Augmentez la tension 10 secondes. Tirez encore un peu plus pendant 10 secondes.
Alternez droite et gauche. Recommencez 1 à 2 fois.
- Exercice 3 Balanciers lents
Pour
bien guider l’entrée de votre rotule dans son couloir, pour ne pas trop
contredire ceux qui vous ont évoqué l’intérêt du renforcement du vaste interne,
travaillez le « balancier lent ».
Illustration : Mathieu PINET
Asseyez-vous
sur le bord d’une table. Étendez doucement le genou en prenant soin de mettre
votre pied en rotation interne. Ainsi vous sollicitez plus le « vaste interne »
et vous compensez en partie la désaxation en X de votre genou. Gardez la
position tendue pendant 6 secondes. Descendez doucement, insistez sur le
freinage. De cette manière, vous travaillez l’engagement de la rotule dans son
rail osseux comme lorsque vous amortissez la réception de vos foulées. Faites
10 à 40 répétitions. Alternez droite et gauche. Renouvelez l’opération 1 à 2
fois.
Pour diminuer la difficulté, réalisez le mouvement
sans trop plier le genou. Ainsi, la rotule est moins serrée par la mise en
tension de la cuisse.
Pour
augmenter la difficulté, placez un petit lest à velcro autour de votre cheville.
- Exercice 4 Le sport adapté !
Crawlez et palmez. Le battement de jambe ressemble au « balancier sur faible
amplitude ». La cuisse et particulièrement le vaste interne travaillent sans
écraser la rotule. La rotation des pieds l’un vers l’autre, propre à cette
pratique, optimise le centrage rotulien. La durée habituelle d’une séance de
piscine permet à la cuisse d’acquérir de l’endurance. L’utilisation de palmes
assure un véritable renforcement. Attention, ce type d’exercice est insuffisant
car il ne reproduit pas spécifiquement le mouvement d’extension globale du
membre inférieur propre à la marche, à la course et au saut.
Pédalez et moulinez. En tournant vite les jambes sur faible résistance, vous
réalisez un polissage des surfaces articulaires, vous régularisez les zones
abrasées. Mieux encore, cet exercice est à l’origine de variations de pressions
rapides au sein du cartilage. Ainsi, ce tissu dépourvu de vaisseaux sanguins
peut pomper ses nutriments depuis l’os sous-jacent. C’est idéal pour
l’entretien de sa texture. De temps à autre, poussez un peu sur une résistance
plus élevée. Mettez-vous en danseuse pour vous rapprocher du geste de la
course. Un muscle plus fort guide mieux l’articulation et préserve de
l’arthrose, c’est démontré !
Source SantéSportMag
Merci pour ces astuces, ca m'aurait bien servi il y a quelques mois.
RépondreSupprimerMerci pour cet article très intéressant.
RépondreSupprimerEn effet, comme vous le précisez, les séances de kinésithérapie, bien qu'indispensables, ne sont pas suffisantes et ne peuvent pas remplacer le travail personnel : le patient doit effectuer de l'auto-rééducation, et effectuer à son domicile les exercices que le praticien lui aura enseignés, afin d'entretenir le travail effectué avec le kinésithérapeute et que les résultats bénéfiques se maintiennent dans la durée.
A cet effet, la pédagogie du kinésithérapeute est un élément essentiel, et le dialogue sujet-praticien doit être le plus constructif et instructif possible pour que le sujet puisse reproduire les exercices correctement.
Bien sûr, l'auto-rééducation demande beaucoup d'investissement de
la part du sujet, mais c'est une condition sine qua non à la guérison du syndrome rotulien. C'est un travail long qui doit être progressif, quotidien et prolongé sur plusieurs mois. Aussi, il ne faut pas être impatient et persévérant, car généralement les premiers résultats ne sont pas immédiats.
A bientôt.