Covid : 4 erreurs de management du gouvernement
La technocrature française n’écoute rien ni
personne, hors du sérail et n’apprend rien de ses insuffisances. Sa volonté de
tout contrôler, son interventionnisme, jusque dans les moindres détails, vont
nous conduire à une crise majeure.
Décidément, nos gouvernants n’arrêtent pas de se prendre les
pieds dans le tapis à chacune des décisions qu’ils nous imposent dans la mise
en œuvre des mesures contre la pandémie.
L’EXEMPLE NE VIENT PAS D’EN
HAUT
D’abord, étonnons-nous de leur méconnaissance d’une des règles
de base de tout bon management : l’exemple. Il ne leur est pas interdit de se
souvenir de cet aphorisme du docteur Schweitzer : « L’exemple
n’est pas la meilleure façon d’influencer les autres, c’est la seule ».
Or, si nous sommes tous privés de restaurant, parfois de
cantine, soumis à l’inconfort du click & collect, les cuisines de l’Élysée,
de Matignon, de tous les ministères, de l’Assemblée nationale, du Sénat, des
préfectures et bien d’autres encore, restent ouvertes.
On a fermé les librairies et les rayons jouets des grandes
surfaces par solidarité avec les boutiques. Qu’attend-on pour faire de même
avec les salles à manger officielles par solidarité avec les restaurateurs ? On
objectera que la technocrature a besoin de s’alimenter et ne peut être
rabaissée au lot commun, mais c’est un mauvais exemple, qui décrédibilise un
grand nombre de mesures.
MANQUE DE COHÉRENCE
Ensuite, la cohérence des mesures et la répartition des rôles. Alors
que la population attend de ses élus l’expression d’une vision globale, puis la
mise en œuvre de mesures par les autorités compétentes, notre président s’est
progressivement transformé en chef de bureau, déroulant régulièrement des
instructions détaillées, dont l’incohérence apparaît ensuite, au moment de leur
mise en application, décrédibilisant de plus en plus sa fonction.
« Pas plus de trente personnes à la messe » en est un exemple
caricatural. Comment comprendre qu’une telle mesure, de portée générale, ne
puisse être modulée en fonction de la taille des lieux de culte ? Une
cathédrale peut-elle être traitée de la même façon qu’une chapelle ?
Un autre modèle d’incohérence est le système des attestations
écrites que l’on rédige soi-même. Le résultat de ces mesures idiotes est que
les Français les plus modérés, ceux qui ne transgressent jamais la loi, le font
désormais allègrement.
Nos dirigeants ont oublié cette autre règle du management : il
ne faut jamais donner un ordre si on ne dispose pas les moyens de le faire
respecter.
ORGANISATION TOUJOURS TOP DOWN
Dans le monde des entreprises, cela fait des années maintenant
qu’on recommande des organisations en bottom up et la
disparition des modèles top down, devenus archaïques.
Visiblement, l’information n’est pas parvenue à nos hommes
politiques. Pourtant, alors que cette année est célébré Charles de Gaulle, ils
seraient bien inspirés de relire ses premiers ouvrages, La discorde
chez l’ennemi (1924), dans lequel il considère que le succès de
l’armée prussienne, en 1870, est dû à une très forte décentralisation des
responsabilités et au respect d’un puissant corps de doctrine élaboré par le
général en chef Moltke et Le fil de l’épée (1932) qui traite
de l’exemplarité dans le commandement et l’animation des hommes.
MÉCONNAISSANCE DES RÈGLES DE
COMPÉTITIVITÉ
Enfin, la méconnaissance des règles de compétitivité, qui fait
de nous le champion du monde de la fiscalité, vient de recevoir une nouvelle
démonstration par l’interdiction
des remontées mécaniques en stations, alors que la
Suisse, notre plus grand concurrent en la matière, et qui s’en sort plutôt
mieux face à la pandémie, autorise les siennes et va gagner durablement des
parts de marché.
Alors, on nous répond que l’État aide les secteurs sinistrés, ce
qui est apparemment vrai, mais comporte de nombreuses zones d’ombre qui elles,
ne sont jamais détaillées lors des conférences de presse.
En réalité, les montants colossaux que l’État prétend nous
octroyer, alors qu’il s’agit de nos impôts ou de dettes supplémentaires que
devront bien payer un jour nos enfants et nos petits-enfants, ne compensent que
partiellement les conséquences de ses décisions.
Il n’y a rien à faire. La technocrature française n’écoute rien
ni personne hors du sérail et n’apprend rien de ses insuffisances. Sa volonté
de tout contrôler, son refus de faire confiance aux citoyens et aux élus de
proximité, son interventionnisme jusque dans les moindres détails, vont nous
conduire à une crise majeure qui se manifestera au printemps.
Nous avons un président qui se targue de culture philosophique.
Peut-on lui suggérer de s’imprégner du rasoir d’Ockham, ce principe qui date du XIVe siècle et qui prône la
simplicité, l’économie, la parcimonie et que de facétieux penseurs modernes ont
traduit par : « Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ».
Source Contrepoints
Alain
Goetzmann
Alain Goetzmann, Coach et
Conseil de dirigeants, accompagne au long cours, entrepreneurs et dirigeants,
pour la réalisation de leurs objectifs, dans ses domaines d’expertise :
leadership et conduite des hommes, stratégie, amélioration des performances,
ingénierie financière.
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