Au bureau : être ignoré, c’est pire qu’être harcelé
Une étude révèle que le manque d’attention de
la part des collègues est nocif.
Vous en
avez assez de ce crétin de patron qui ne cesse de se moquer de vous ? Vous
n’êtes pas le seul. Selon une enquête du Workplace Bullying Institute, plus
d’un quart des Américains sont harcelés au travail, le plus souvent par des
supérieurs.
Les effets
sur les victimes sont sérieux : anxiété, dépression, voire stress
post-traumatique. Cependant, si nocive que puisse être cette attention
malvenue, il y a quelque chose d’encore plus douloureux pour les travailleurs :
ne faire l’objet d’aucune attention. C’est ce qui ressort d’une étude publiée
dans la revue Organization Science par
Sandra Robinson et son équipe de l’université de Colombie-Britannique, qui ont
analysé une série d’enquêtes mettant en parallèle les conséquences de
l’ostracisme et celles du harcèlement.
Dans deux de ces
enquêtes, un échantillon d’Américains devaient
évaluer, d’une part, leur sentiment d’appartenance à l’entreprise et de
bien-être au travail et, de l’autre, leur sentiment d’être exclus et harcelés.
Résultat : les personnes négligées par leurs collègues – exclues des
conversations, ignorées dans les couloirs, etc. – sont plus malheureuses,
prennent davantage leur travail en grippe et démissionnent plus souvent que
celles qui sont harcelées.
Cette
réponse est d’autant plus étonnante que, selon une autre étude menée par ces
chercheurs, les employés jugent plus convenable d’ignorer des collègues que de
les harceler. “On nous apprend qu’il est
socialement préférable d’ignorer quelqu’un : quand on n’a rien d’agréable à
dire, mieux vaut se taire, souligne Sandra Robinson.
Mais l’ostracisme conduit les gens à se sentir
impuissants, comme s’ils n’étaient pas dignes de la moindre attention.” L’exclusion
empêche un travailleur d’avoir des échanges positifs avec ses collègues. “Son principal effet est de déconnecter et d’isoler,
de démobiliser, constate l’étude. Cela
coupe la cible […] du réseau de relations sociales et l’empêche de réagir à
cette forme de maltraitance.”
L’ostracisme
n’a pas besoin d’être intentionnel pour être nocif, précise Sandra Robinson.
Des travailleurs surchargés ou particulièrement distants n’ont pas forcément
conscience d’être cruels en faisant peu de cas de l’un de leurs collègues. Mais
ils n’en tranchent pas moins ce lien humain qui semble primordial pour assurer
notre bonheur au travail.
Source Courrier International
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire