La France est finie
Nos voisins d’outre-Manche sont attristés de
voir l’état déplorable de notre pays. Ils l’expriment sans modération à la
suite des déclarations d’Andy Street, le PDG de John Lewis, l’équivalent des
Galeries Lafayette au Royaume Uni.
C’est dans le Times, mais repris dans l’ensemble de la presse
britannique, que nous avons pu lire les déclarations dévastatrices tenues
par Monsieur Andy Street, à Londres, lors de la remise des prix
du concours John Lewis de start-up entreprenantes. Andy Street y
évoque son dernier séjour à Paris, où il reçut une récompense « en plastique, ce qui est révoltant ».
Le PDG de John Lewis,
l’équivalent des Galeries Lafayette au Royaume Uni, s’est écrié : « La France est finie ! » Il a
décrit notre pays comme sclérosé, nos décideurs économiques comme
irrémédiablement pessimistes et a appelé les entrepreneurs britanniques
présents sur le marché français à s’en dégager avant la chute finale. Après
avoir répété « La France est finie
! », il a ajouté : « Je n’ai
jamais vu un pays malade à ce point… rien ne fonctionne et tout le monde s’en
fout ! [...] S’il me fallait la démonstration de ce qu’est un pays en
déclin, je l’avais sous les yeux. À chaque instant que je voyais cela, je me
disais : « Dieu aide la France ! » » Vraiment, si vous avez
investi dans du business en France, récupérez les rapidement. La croissance de
la deuxième économie de la zone euro est scotchée sous la présidence de
François Hollande… »
Revenant sur son
récent voyage, il évoque la gare du Nord « que
je peux seulement décrire comme la fosse aux immondices de l’Europe »,
alors que la gare de St Pancras est « moderne
et tournée vers l’avenir ».
Soyons clair, aussi
choquants que puissent être ces propos, il faut comprendre qu’ils sont
prononcés par quelqu’un qui, comme David Cameron, comme Boris Johnson, aime la
France, y séjourne régulièrement. Il ne s’agit pas d’un « France
bashing » venant de francophobes comme il en existe tant et qui
s’expriment si souvent dans des journaux comme le Daily
Mirror, par exemple. Ce sont aussi des propos révélateurs, tout du moins
dans leur partie « politique », d’une opinion partagée par de
nombreux Britanniques concernant la situation alarmante de la France,
seconde économie de l’Union, mais une économie qui, sans croissance, risque
d’être distancée par son voisin britannique et d’avoir du mal à rattraper son
retard dans les réformes.
Il y a, dans l’écho
que ses propos ont eu outre-Manche, une dimension qui très probablement avait
échappé à Andy Street. Ils ont été prononcés à trois jours de la visite du
Premier ministre français à Londres… et il est certain que bon nombre de
journalistes de la presse « sérieuse » ont trouvé là le moyen de dire
tout haut par la bouche d’un tiers ce qu’ils pensaient tout bas et
auraient trouvé discourtois d’énoncer par eux-mêmes.
En tous cas, l’image
de la France telle que la reflète la presse étrangère n’est pas flatteuse.
Ce sont souvent les autres qui sont plus lucides sur nous-mêmes, n’est-ce pas ?
Mais rassurez vous, pendant ce temps, la presse française fait taire le miroir
et vous montre de jolis « Rafale » en train de bombarder les
djihadistes… qui vont entrer incessamment dans Bagdad !
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