Jo NESBO
Rue Sans-Souci
Traduit du Norvégien par Alexis Fouillet
(4ème de couverture)
Un hold-up sanglant concentre toutes les forces vives de la Brigade Criminelle. Hary Hole en tête, en binôme avec une nouvelle partenaire, Beate, une pro de la vidéo, dotée d’un talent physionomiste hors pair.
L’enquête piétine, un second braquage à lieu, et Harry revoit une ancienne conquête, Anna. Un peu malgré lui, il accepte un diner, et mal lui en prend. Le lendemain, une amnésie totale des douze dernières heures et son portable introuvable le font renouer avec ses démons : pas de doute, c’est une gueule de bois carabinée qui rattrape l’alcoolique repenti.
Les ennuis recommencent pour Harry : Anna est retrouvée morte.
Un polar palpitant qui nous plonge au cœur de la communauté tzigane, et nous fait vivre au rythme du travail des enquêteurs : nous voilà partis sur la piste du braqueur en série, bien sûr, mais aussi sur celle que Harry suit en parallèle, convaincu qu’Anna ne peut s’être suicidé, et surtout bien décidé à sauver sa peau.
Né en 1960, le norvégien Jo Nesbo, musicien, auteur-interprète, journaliste économique, est un écrivain renommé. Il est propulsé sur la scène littéraire en 1997 avec son premier titre, « L’homme chauve-souris », qui reçoit en 1998 le prix du meilleur roman policier nordique. Suivront « Les cafards, et « Rouge-gorge », sacré meilleur polar norvégien de tous les temps par les lecteurs ainsi que par les auditeurs de la radio nationale.
« Rue Sans-Souci » met de nouveau en scène l’inspecteur principal Harry Hole, un vrai héros de polar, terriblement attachant.
(Les personnages principaux :)
Harry Hole, Beate Lonn, Raskol Baxhet, Anna Bethsen, Trond Grette, Stine Grette, Lev Grette, Vigdis Albu, Arne Albu.
(1ere phrase :)
Je vais mourir. Et ça n’a aucun sens.
(Dernière phrase :)Au dehors, de légers flocons de neige tombaient lentement sur les rues désertes.
505 pages – Gaïa Editions 2005 (2005, pour la traduction française)
(Aide mémoire perso :)
Le nouvel opus des aventures de Harry Hole débute sur un braquage de banque à la fin sanglante. Le braqueur descend une caissière après s’être fait remettre le butin. Aucune piste pour débuter l’investigation. Le truand a pensé à tous les détails : angles des caméras de surveillance dans et à l’extérieur de la banque, il a trafiqué sa voix, il connaît les procédures en vigueur. C’est un pro, un très bon pro ! Et cette exécution ! Car c’en est une, Harry est sûr de lui, mais pas ses chefs. Il faut explorer le passé de la caissière pour trouver un début de piste.
Une seconde enquête démarre en même temps. Anna Bethsen, une ancienne petite amie de Harry, est retrouvée morte chez elle. Tout porte à croire que c’est un assassinat. Harry se sent impliqué, il a bien connu Anna, mais surtout, il a passé la nuit du meurtre chez elle, mais ne se souviens plus de rien, sauf de la monumentale gueule de bois du lendemain.
C’est donc plein pot que débute ce roman. Harry n’est pas tranquille car Rakel et Oleg sont loin de lui. Repartis en Russie, ils assistent au procès qui va décider si Rakel peut avoir la garde d’Oleg. De plus, l’enquête qu’il mène sur le meurtre d’Ellen va sous peu être définitivement close. Mais sans avoir mis de coupable sous les verrous. Aidé d’Halvorsen et de Beate Lonn, une enquêtrice capable de se souvenir de tous les visages qu’elle a croisés dans sa vie, Harry va devoir jongler entre ces deux enquêtes et déployer tout son talent pour trouver une voie qui l’amènera à la résolution de ces deux meurtres.
Rue Sans-Souci est la quatrième enquête de Harry Hole. Elle continue de développer le personnage et son entourage, nous le rend encore plus attachant et nous fait découvrir d’autres facette de sa personnalité. Elle nous plonge encore plus dans cette Norvège si attirante. Nesbo utilise Oslo et son pays comme un peintre fait le décor de son tableau. Par touches discrètes, mais essentielles. Il y met de la lumière, de l’ombre, des collines, des fjords. Et quand la neige tombe, on frissonnerait presque. Une ambiance très réussie.
Il nous fait découvrir un aspect de la société norvégienne. Cette fois c’est la communauté tzigane. En effet, l’enquête sur le meurtre d’Anna rejoint celle sur le braquage lorsqu’il découvre que Raskol Baxthet, célèbre braqueur de banque sous les verrous qu’il contacte pour l’aider, est de sa famille. Harry le rencontre et en faisant connaissance avec lui, il apprend à connaître l’histoire des tziganes.
Le roman est très bien dosé. Nesbo mène les deux enquêtes en parallèle, les confronte et nous apporte, vers le milieu du livre, une solution pour chaque cas. Mais c’était sans compter sur son talent pour faire rebondir, non pas une, mais deux intrigues. Ce qu’il nous avait mis sous les yeux tombe en morceaux, il faut tout reprendre depuis le début… On voit le nombre de pages qu’il nous reste entre les mains et pourtant on est surpris ! Bravo, et on embarque pour la suite.
Personnages au poil, ambiance délicieuse, intrigues tortueuses à souhait et rebondissements pas piqués des hannetons. La recette d’un (très) bon polar semble facile. Jo Nesbo l’exécute d’une main de maître et y met sa touche norvégienne, le tout pour nous régaler pendant tout le roman. Une confirmation, si besoin était, que Mankell n’est pas seul sur la banquise du polar nordique !
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