dimanche 3 mars 2019

Infos santé-Le jeûne pour rester jeune


Le jeûne pour rester jeune

De nombreuses maladies pourraient être traitées par le simple fait d'arrêter de manger, que peut-on attendre du jeûne thérapeutique ?

Manger est une pulsion bien réelle chez l’homme. Elle contribue à la survie et au maintient du fonctionnement des organes. Nous mangeons tous les jours et plusieurs fois par jour. En France, pays de la gastronomie, manger est aussi un art et fait partie des habitudes sociales.
Pourtant il existe un mouvement qui commence à se faire connaître dans l’hexagone : le jeûne thérapeutique. Cette nouvelle manière de se soigner est déjà pratiquée et est en expansion dans certains pays comme la Russie et l’Allemagne dans lesquels des milliers de personnes jeûnent pour des raisons médicales. Que peut-on attendre de cette nouvelle pratique et que se passe-t-il pendant ces périodes de privation calorique ?

  • Il est naturel d’avoir des périodes où l’on mange bien et des périodes où on ne mange pas beaucoup.
Comme le rappelle le Dr Françoise Wilhelmi de Toledo, auteur d’un ouvrage qui vient de paraître sur le sujet (“L’Art de jeûner”) et directrice médicale des cliniques Buchinger Wilhelmi (dans lesquelles des cures de jeûnes sont proposées), "dans l’évolution, l’homme n’a pas eu toute l’année de quoi se nourrir, il est récent que nous puissions avoir de la nourriture à tout moment de l’année et de la journée. En principe, il y a une cyclicité de l’alimentation et il est naturel d’avoir des périodes où l’on mange bien et des périodes où on ne mange pas beaucoup". Le corps humain devrait donc normalement être capable de vivre un certain temps sur ses réserves.


  • Le corps s’adapte à la privation de nourriture 
Le corps passe facilement de l’apport de nourriture extérieure à la mobilisation de la nourriture intérieure. L’organisme puise dans les réserves de lipides et moins dans les protéines indispensables au maintien musculaire et à l’alimentation du cerveau.
Quand une personne jeûne, un “stress” est déclenché : un bouleversement hormonale et neuroendocrinien est provoqué : des hormones mobilisent les réserves du corps avec pour certaines un effet anti-inflammatoire. Pour les partisans du jeûne, ces mécanismes d’autorégulation induit des effets thérapeutiques en stimulant les forces curatives de l’organisme.


  • Les effets thérapeutiques sont nombreux
Les indications du jeûne thérapeutique mentionnées dans l’ouvrage sont nombreuses :  maladies cardiovasculaires, maladies du dos et des articulations, maladies du tube digestif, affections chroniques du foie, états psychiques comme le “burn out”, la dépression et la fatigue chronique. Et également des pathologies diverses comme les allergies, l’épilepsie, les infections à répétition, ainsi que les maladies neurologiques (Alzheimer et Parkinson).

  • D'autres gènes s’activent pendant le jeûne
Scientifiquement, l’effet bénéfique du jeûne est expliqué par un passage des cellules dans un mode de protection. Un autre profil d’expression des gènes se met en place (d’autres gènes s’activent pendant le jeûne) et expliquerait cette protection qui a été observée dans une étude chez la souris qui a fait sensation dans la communauté des chercheurs en cancérologie.
Dans cette dernière, des souris atteintes de cancers et privées de nourriture résistaient mieux à la chimiothérapie.
Les traitements anti-cancer étant assez agressifs, la pratique du jeûne chez les patients atteints est une piste sérieusement envisagée par le Dr Longo de l’Université de Californie qui explique que "les cellules cancéreuses détestent cette environnement où il y a peu de sucres et peu de facteurs de croissance…le jeûne peut ralentir leur croissance, même sans chimiothérapie." Une étude américaine confirme ces résultats chez l'homme avec une diminution des effets secondaires de la chimiothérapie.
Ce mécanisme protecteur des cellules saines induit par le jeûne n'est pas encore bien expliqué. 

  • Le jeûne doit être encadré médicalement
Rappelons que le jeûne n’est pas anodin, qu’il se prépare, s’accompagne et s’arrête de manière encadrée. Une prudence est nécessaire et il est conseillé de ne pas s’engager seul dans cette voie. Un encadrement médical est nécessaire, en parler à son médecin en lui fournissant les informations récoltées est indispensable car il y existe des contre-indications à la privation calorique. Paradoxalement à nos modes de vie dans nos sociétés occidentales, et comme il est dit dans le documentaire de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, "notre organisme serait plus adapté pour résister à la carence de nourriture qu’à son excès".

  • Les Français vont s'y mettre rapidement
Alors qu’en Allemagne, les cures de jeûnes sont remboursées par la sécurité sociale, et qu'en Russie, le ministre de la Santé encourage à aller dans des centres spécialisés, doit-on inscrire cette pratique dans une politique de santé publique en France ?
Le Dr Wilhelmi de Toledo prédit que “Les Français vont s’y mettre rapidement” mais encore faut-il que le corps médical et la recherche dans le domaine avance. Avant de fermer son réfrigérateur et sceller ses couverts au placard, des preuves scientifiques seront sûrement nécessaires pour convaincre le corps médical et les sceptiques mangeurs…

Source sciencesetavenir.fr

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