dimanche 17 mars 2019

Infos santé-Le rôle du jeûne


Le rôle du jeûne

  • Définition du jeûne
Le jeûne est l'abstention totale ou partielle de nourriture solide et liquide (à l'exception de l'eau), ou uniquement solide, pendant une période déterminée.

On confond souvent le jeûne avec une "diète" particulière: on parle ainsi de jeûne de fruits, de lait, etc. Or, dans ces cas, il ne s'agit nullement de jeûnes au sens propre du terme, mais bien de diètes particulières.

De même, le jeûne ne devrait pas être assimilé à l'inanition. En effet, ce terme renvoie à une notion en rapport avec une mauvaise nutrition, même quand on mange. L'inanition est l'abstention de tout aliment, accidentelle ou volontaire, même alors que l'organisme réclame de la nourriture. L'inanition est un stade de dépérissement conduisant à la mort. Par opposition, selon la Doctoresse Hazzard, le jeûne "consiste en l'abstinence volontaire de nourriture par un organisme malade et non désireux d'alimentation, jusqu'à ce qu'il soit reposé, désintoxiqué et disposé au travail de la digestion".

Il est important de souligner que pendant un jeûne de longue durée, le risque d'inanition est à écarter absolument. En effet, la faim finit toujours par se manifester, (nous parlons de la vraie faim physiologique), mais elle ne se manifeste que lorsque l'organisme a fini sa régénération ou son nettoyage.

  • Le jeûne pour des raisons religieuses
Le jeûne religieux est pratiqué depuis des temps immémoriaux. Il est observé dans un but de purification, de pénitence, de deuil, de préparation à certains rites, etc.

On trouve mention du jeûne dans pratiquement toutes les traditions religieuses. De l'Assyrie à la Chine, en passant par la Grèce et les Indes, ainsi qu'en Amérique, le jeûne était pratiqué de manière assidue dans un contexte religieux ou spirituel.

La Bible mentionne de nombreux cas de jeûne: celui de Moïse et d'Elie pendant quarante jours; celui de David pendant sept jours; Jésus pendant quarante jours; Luc qui jeûnait deux fois par semaine, etc.

Les Juifs comprennent le jeûne comme une abstention totale de nourriture. En général, au moins un jour pendant leur jeûne, ils s'abstiennent également d'eau. Leurs jeûnes sont ordinairement de courte durée.

Les Hindous observent généralement le jeûne dans un but purificatoire. Le mahatma Gandhi est bien connu pour ses jeûnes autant purificatoires que politiques. Il leur reconnaissait également une valeur hygiénique.

Chez les druides, il était nécessaire de jeûner et de prier pendant une longue période avant d'être initié plus en avant dans la pratique. La religion Mithriaque, en perse, exigeait, pour sa part, un jeûne de cinquante jours.

  • Le jeûne comme discipline
Socrate et Platon, grands philosophes grecs, conseillaient le jeûne pour obtenir et maintenir un bon état physique et mental. Ils observaient régulièrement des jeûnes de dix jours. De même Pythagore qui demandait à ses futurs élèves de jeûner pendant quarante jours avant de les accepter dans son école.

  • Le jeûne dans la maladie
Selon le Dr Carton, "la maladie est toujours la conclusion de fautes commises dans la circulation des énergies vitales à travers l'organisme. Elle apparaît comme la sanction des infractions commises contre les lois naturelles. La maladie est une échéance, non pas un accident. De plus, elle exprime un effort de purification, de préservation et non pas de destruction de la santé".

Il semble que déjà Hippocrate ait conseillé une abstention totale de nourriture pendant la maladie, spécialement pendant sa phase critique. Actuellement, la médecine prescrit le maintien de l'alimentation pendant la maladie afin de maintenir les forces du corps. On estime que si le malade ne se nourrit pas, il risque de mourir ou de souffrir d'atteintes graves. Au contraire, le Dr. Shelton déclare que le jeûne, en tant que repos physiologique, est apte à rétablir la santé dans un organisme malade, en permettant à la force vitale d'harmoniser les tissus altérés et les fonctions perturbées.

Il est intéressant de noter que les animaux, quand ils sont malades, s'abstiennent de toute nourriture et ne se remettent à manger que quand la santé est revenue. Pendant la maladie on peut parfois ressentir de l'aversion pour les aliments, le bruit, la lumière, etc. Ces signes peuvent être considérés comme des messages que le corps malade envoie pour se protéger.


  • Le phénomène de l'autolyse
Le phénomène de l'autolyse est très commun dans la nature. Le mot autolyse, dérivé du grec, signifie "perte de soi-même". En physiologie il désigne le processus d'absorption ou de désintégration des tissus par des enzymes produits dans les cellules. C'est, pour ainsi dire, un "processus de digestion intra-cellulaire".

Pendant le jeûne, les organes vitaux se nourrissent des réserves accumulées dans le corps: le glycogène, la graisse, les protéines, etc. Or, ces réserves ne sont pas directement assimilables par l'organisme et ne peuvent donc passer dans le sang qu'une fois qu'elles ont été "décomposées". Une fois que ces réserves ont été épuisées, le corps s'emploie à nourrir ses organes et tissus vitaux en puisant les ressources là où elles se trouvent, c'est-à-dire, dans les tissus qui ne sont pas essentiels.

Selon le Dr. Shelton, "le fait que l'autolyse soit un processus strictement contrôlé et non laissé au hasard, est notre garantie que les tissus vitaux du corps ne seront pas sacrifiés pendant une abstention même prolongée de nourriture."
  
  • Régénération organique
Le jeûne fournit à l'organisme une période de repos pendant laquelle les différents organes peuvent se rétablir de l'affaiblissement induit par la stimulation trop importante que provoque la suralimentation.

En effet, la digestion des aliments par l'organisme requiert une quantité considérable d'énergie: le bilan digestif peut ainsi se révéler positif ou négatif selon que l'énergie dépensée pour l'assimilation de ces aliments est plus ou moins importante que l'énergie apportée par ces mêmes aliments. Plus la quantité de nourriture est importante, plus les organes doivent travailler pour l'assimiler, ce qui provoque une diminution de la vitalité.
Le Dr. Shelton mentionne le témoignage de l'hygiéniste Thomas Low Nichols: "Dans les fièvres et toutes les maladies inflammatoires, le jeûne est une chose de première importance. En général, la nature elle-même indique ce remède. Quand les animaux ont une maladie quelconque, ils s'arrêtent de manger. La perte de l'appétit est un symptôme de maladie et elle indique aussi le traitement à suivre. L'estomac doit se reposer et avec lui tous les organes de la nutrition et les nerfs qui produisent leur action. Quand nous cessons de donner de la nourriture dans les états de fièvre et d'inflammation, nous diminuons le volume sanguin et soulageons l'action du cœur; et en soulageant l'organisme dans son travail de digestion et d'assimilation, nous permettons à la force nerveuse de se dépenser en action de récupération; un rhume est une espèce de fièvre et, dans ce cas, il n'y a pas de meilleur remède que l'abstinence de nourriture."

  • Le métabolisme
D'après les recherches effectuées par le Dr. Shelton, le métabolisme est diminué d'un quart à deux cinquièmes pendant le jeûne. Pendant la première partie du jeûne on constate un abaissement rapide jusqu'à ce que le minimum physiologique du métabolisme soit atteint.

  • Le nettoyage organique
Pendant le jeûne l'organisme ne reçoit plus de nourriture extérieure. Néanmoins, comme il a toujours besoin de nutriments, il va les puiser dans les réserves accumulées dans le corps et dans les tissus qui ne sont pas indispensables, qui sont malades ou morts. En effet, le corps possède cette merveilleuse faculté qui lui permet de transformer et d'utiliser tout ce qui est disponible dans l'organisme.

Aussi longtemps que les réserves sont présentes, le corps opère ce travail d'autolyse uniquement sur les tissus moins essentiels. Ce n'est qu'une fois que ces réserves sont épuisées, c'est-à-dire au moment du retour de la faim qui indique que la reprise alimentaire doit commencer, que l'organisme permettra qu'un tissu ou un organe vital soient endommagés. Comme cela a été constaté sur des milliers de cas de jeûneurs, le Dr. Shelton affirme que "dans des conditions favorables de repos et de chaleur, ces réserves peuvent durer des semaines et même des mois.

« Le jeûneur vit de la même chose lorsqu'il jeûne que lorsqu'il mange, la différence étant que, lorsqu'il mange, il remplit ses stocks de réserves nutritives chaque jour, tandis que pendant le jeûne, il les consomme graduellement. Le jeûneur vit sur les portions de son corps qui représentent de la nourriture accumulée, et non sur les tissus vitaux ou fonctionnels. Les cellules ne sont pas lésées à moins que le jeûne soit prolongé au-delà du moment où les réserves nutritives sont épuisées. 


  • La perte de poids
La perte de poids pendant le jeûne varie d'une personne à l'autre. Il a été cependant observé que cette perte est toujours plus importante les premiers jours du jeûne, pour diminuer ensuite graduellement de moitié en cas de jeûne prolongé.

Les personnes souffrant de surpoids perdent plus rapidement du poids que les maigres. La perte de poids se répartit inégalement dans le corps. Les tissus graisseux, les muscles et les glandes subissent les pertes principales.

Pendant le jeûne, la perte de poids est une conséquence normale dans le processus de nettoyage de l'organisme. Elle n'est pas dangereuse, mais doit toujours être contrôlée afin de s'assurer du bon déroulement du jeûne. Cette perte de poids ne se produit pas aux dépens des tissus vitaux, mais uniquement des substances superflues, des graisses, des déchets, etc, qui se trouvent dans l'organisme. Quand on dit que les muscles perdent du poids pendant le jeûne, cela signifie que la graisse qui y était présente disparaît et que les cellules qui composent les muscles diminuent leur grosseur. En effet, le nombre de cellules présentes dans le muscle ne diminue aucunement pendant un jeûne ordinaire. Il est également à noter que le poids perdu au cours du jeûne peut facilement être regagné, si cela est le but recherché.

  • La durée du jeûne
Le jeûne peut être de courte ou de plus ou moins longue durée. Entrepris à des fins thérapeutiques, Carrington et Shelton affirment qu'il ne devrait pas être interrompu prématurément. Mais quelle est la durée que l'on doit observer et sur quoi se baser pour la fixer? Carrington affirme qu'il est impossible de savoir à l'avance combien de temps il faudra observer un jeûne.

En effet, l'organisme indiquera systématiquement le moment où il faut interrompre le jeûne, par toute une série de symptômes:
  1. Le retour de la faim naturelle, indiquant que le système digestif est prêt à assimiler les aliments solides et liquides.
  2. Le voile blanchâtre ou jaunâtre qui recouvrait la langue disparaît. Le mauvais goût dans la bouche disparaît.
  3. L'haleine, fétide pendant toute la durée du jeûne, se rafraîchit.
  4. La température se maintient à la normale, alors qu'elle a pu subir des fluctuations pendant le jeûne.
  5. Le rythme et la fréquence du pouls reviennent à la normale.
  6. Les réactions cutanées et autres redeviennent normales.
  7. La sécrétion salivaire devient normale.
  8. La vue s'améliore et les yeux deviennent brillants.
  9. L'urine devient claire et les excrétions perdent leur odeur.
Notons cependant que le retour de la faim physiologique est le point de référence le plus important. En effet, il serait dangereux de prolonger un jeûne lorsqu'il y a retour de la faim sous prétexte que la langue est encore chargée. Il faut toujours interrompre le jeûne dans ce cas. Le retour de la faim naturelle est une indication qu'il faut absolument respecter car cela signifie que les réserves sont épuisées. Si l'alimentation n'est pas reprise à ce moment-là, commence alors la période d'inanition proprement dite, avec tous les dangers qu'elle comporte.

Il peut se présenter un autre cas de figure: la langue s'est nettoyée et l'haleine est devenue fraîche, mais la faim ne réapparaît pas pour autant. Cela signifie que "le corps s'est nettoyé avant que les réserves du corps ne se soient épuisées; alors que, si la faim revient et si la langue est encore chargée, cela signifie que les réserves ont été épuisées avant que le corps ne se soit complètement nettoyé."

Quand un jeûne est interrompu prématurément, le bénéfice qu'on peut en tirer sera proportionnel à sa durée, voire inférieur, étant donné que ce sont surtout les derniers jours qui s'avèrent les plus bénéfiques.

Le Dr. Shelton insiste sur le fait que la durée du jeûne ne peut être fixée d'avance, mais doit être étudiée au cas par cas. "Si la condition pathologique du malade ne demande pas ou ne permet pas un jeûne complet, il ne faut pas insister. Le malade doit être surveillé de près, et si un signal de danger se manifeste, le jeûne doit être rompu, bien que la faim ne soit pas revenue et que la langue soit encore sale."

Selon Shelton, les cas cancéreux requièrent un jeûne de longue durée, voire plusieurs, de même que le rhumatisme, l'arthritisme et la goutte. En présence de maux tels que la gastrite, la dysenterie, la fièvre typhoïde, le choléra, l'appendicite, etc., il est indispensable que le jeûne soit prolongé plusieurs jours après la disparition de la fièvre et des autres symptômes.

  • Rupture du jeûne
Il est clair que si un jeûne de moyenne ou de longue durée devrait toujours être effectué sous le contrôle d'un praticien expérimenté, il en va de même pour la période de la reprise alimentaire après le jeûne. En effet, cet aspect revêt une grande importance étant donné le caractère très grave que peut prendre la reprise alimentaire si elle est mal conduite.

Le Dr. Bertholet insiste sur le fait qu'il "faut se rappeler que l'organisme est en pleine crise de nettoyage et qu'il y a lieu de procéder graduellement avec l'absorption des aliments."
Après un jeûne de quelques jours la reprise alimentaire peut être légèrement plus copieuse que dans le cas d'un jeûne de plus de dix jours.

Il n'est pas possible de donner une description rigoureuse de la marche à suivre pour rompre un jeûne. Elle doit toujours être assez souple pour s'adapter aux besoins propres et à la résistance de chaque personne.

Le Dr. Shelton décrit que la façon habituelle de rompre le jeûne consiste à faire absorber au jeûneur une alimentation liquide - jus de fruits, de tomates, de pastèques ou du bouillon de légumes (un demi-verre dans un premier temps). Le premier jour cela peut se faire toutes les heures. Le deuxième jour la dose est augmentée à un verre entier toutes les deux heures. Le troisième et quatrième jour, les fruits peuvent être consommés entiers et le cinquième jour il est déjà possible d'ajouter d'autres aliments. Mentionnons les vertus du potage à la farine de blé complète et à l'eau, préparation d'une qualité nutritive exceptionnelle autant après un jeûne qu'en période d'alimentation normale.

Ces règles ne s'appliquent qu'aux jeûnes de longue durée. En effet, pour ce qui est des jeûnes de courte durée, ils peuvent être suivis pendant plusieurs jours d'une diète destinée à faciliter l'élimination.

Selon le Dr. Bertholet, il est souhaitable de se satisfaire d'un régime végétarien strict aussi longtemps que possible, mais en tout cas au moins pendant les quinze jours qui suivent la rupture du jeûne. La nourriture devrait toujours être d'une qualité nutritive irréprochable.

  • Les maladies chroniques
Les maladies chroniques ne présentent, de manière générale, aucun inconvénient à l'observance du jeûne.

Il existe de nombreuses causes qui font que l'organisme accumule des déchets tout au long de la vie. Le jeûne permet au corps de se libérer de ces toxines et de régénérer les tissus. C'est une des raisons principales qui plaident en faveur du jeûne dans les cas de maladie chronique. Au cours d'une maladie chronique et quand le patient jeûne, le tube digestif tout entier se consacre au travail d'élimination et aide le corps à se débarrasser des toxines accumulées.

Il est indispensable, en présence d'une maladie chronique ou autre, de déterminer la durée du jeûne en fonction de chaque cas particulier.

  • Contre-indications
  1. Peur du jeûne. Certaines personnes ressentent une certaine appréhension à l'idée d'entreprendre un jeûne; elles craignent les conséquences négatives que cette pratique pourrait provoquer. Il est clair que dans ces circonstances, il vaut mieux s'en abstenir. En effet, si cette peur ne peut pas être surmontée, le déroulement du jeûne ne sera pas satisfaisant
  2. Maigreur extrême. Le Dr. Shelton déconseille vivement les jeûnes de longue durée dans ce cas précis. Il préfère effectuer plusieurs jeûnes de courte durée, de un à trois jours, suivis d'un régime alimentaire bien choisi.
  3. Dégénérescence extrême. Comme dans les cas de maigreur extrême, le Dr. Shelton préconise plutôt des jeûnes courts et répétés.



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