La France dans l’âge des ténèbres ?
Les esprits libres
conscients de l’évolution spécialement véloce du monde qui nous entoure ne
manquent pas de vérifier, dans le sillage de Alvin Toffler et Heidi Toffler
précurseurs visionnaires de la Troisième Vague [1], que l’Humanité tout entière
doit faire face à la plus fantastique solution de continuité de tous les temps.
La Troisième Vague
post-industrielle dans laquelle nous commençons tout juste, nous autres
Français, à entrer à tâtons avec force reculades à la moindre innovation, nous
effraie au dernier point tant les dimensions dignes d’une cathédrale de ce
nouveau terrain d’expérimentation nous semblent hors de portée.
Une telle constatation
n’implique nullement que notre pays à la traîne ne finisse pas, dès lors que
les écailles lui seront finalement tombées des yeux, par connaître un retour
durable à meilleure fortune à partir du moment si attendu où, délivré, il sera
favorisé d’un impérieux et surtout vital retour aux réalités.
Pour ce faire, car le
temps nous est désormais terriblement compté, il m’apparaît primordial que nos
élites dirigeantes, actuelles ou en capacité d’exercer un jour ou l’autre le
pouvoir, prennent la vraie mesure de la situation catastrophique dans laquelle
la France, depuis bien trop d’années, se trouve engluée.
Mais à l’opposé d’une
telle attente, Jean-Yves Le Drian déclare : “La détermination de François
Hollande et tous les risques qu’il prend pour sortir le pays de la crise
économique, pour rétablir les finances publiques e le dialogue social et
dépasser les corporatismes paieront. Oui, il sera en situation d’être candidat
en 2017”.
Jean-Yves Le Drian est
généralement considéré comme un bon ministre de la Défense, apprécié dans son
domaine d’intervention que, cependant, il a le plus grand mal à sanctuariser
face aux exigences de Bercy. A moins d’être en service commandé, pourquoi se
sent-il ainsi obligé de dire pareilles sornettes ?
“Il existe une
contradiction de plus en plus profonde, entre le politique tel qu’il est encore
souvent, et la mutation du monde à l’ère des “hubs”, du réseau et du flux (…)
Les gouvernements les plus efficaces seront ceux qui se concevront eux-mêmes
essentiellement comme prestataires de service pour la liberté d’agir, de créer,
d’entreprendre. Ceux qui comprendront que les détenteurs de capitaux ont et
auront le choix”. [2]. Faut-il alors croire Manuel Valls et Arnaud
Montebourg quand ils donnent aujourd’hui, sans doute avec la bénédiction forcée
d’un François Hollande réduit à un rôle de potiche, le sentiment de vouloir
prendre le taureau par les cornes pour essayer d’éviter à la France de
connaître les affres d’un déclassement universel ?
La tâche incombant
désormais à Manuel Valls et à Arnaud Montebourg relevant clairement des Douze
Travaux d’Hercule, j’ai personnellement le plus grand mal à croire qu’après
tant de temps perdu il leur soit encore possible, confrontés à d’irréductibles
résistances solidement ancrées, d’inverser une tendance aussi lourde.
[1] Alvin et Heidi Toffler : “La Troisième Vague”
[2] Guy Millière : “La Septième Dimension – Le nouveau visage du
monde”
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire