Paris devient un nouveau Pékin
La tour Eiffel avalée par le smog, l’image a
frappé les esprits. Pourtant, la presse étrangère doute de l'efficacité de la
circulation alternée, une décision qui est loin de faire l’unanimité chez les
Parisiens râleurs.
Jusqu’à présent le masque n’était pas la première chose à
mettre dans une valise quand on partait visiter Paris, mais les choses
pourraient bien changer. En ce 17 mars saturé de particules fines, même la
correspondante du New York Times
doit se rendre à l’évidence : "La mauvaise qualité de l’air peut sembler
familière aux touristes qui se promènent à Pékin ou à Bombay, mais, dans cette
capitale élégante où les limites de la hauteur imposées aux constructions
donnent l’impression que l’air frais circule, la pollution est rarement aussi
forte en cette période de l’année et dure rarement aussi longtemps."
Pour la première fois depuis dix-sept ans, les autorités
ont pris la décision d’imposer la circulation alternée des véhicules :
"Les Parisiens se révoltent", rapporte The Guardian qui constate qu'"une
tendance révolutionnaire parcourt la société française. Les règles sont faites
pour être contournées. Quiconque a essayé d'emprunter un passage piétons à
Paris le sait bien. Les Parisiens interrogés [le 16 mars] l’ont dit, et particulièrement
pour ceux qui travaillent en banlieue, leur véhicule est essentiel pour
circuler et ils se préparaient à braver l’interdiction malgré le risque de
devoir s’acquitter alors d’une amende de 22 euros."
"Paris est en passe de devenir un nouveau Pékin",
titre Die
Tageszeitung, le quotidien berlinois proche des écologistes. Certes, les
autorités ont décidé de réagir vite, mais, comme le soulignent les
organisations de défense de l’environnement – qui plaident pour un changement
durable –, "les mesures prises luttent contre les symptômes, non contre
les causes". S’il est vrai que "la municipalité socialiste-écologiste
de la Ville de Paris a mis en question la prédominance de la voiture, la France
est régulièrement pointée du doigt pour ne pas respecter les normes européennes
de pureté de l’air dans ses villes – une plainte pourrait être déposée pour l’y
contraindre."
La France n’est cependant pas le seul Etat européen à
affronter ce problème : les 15 et 16 mars, la Belgique et de nombreuses régions
du sud-ouest de l’Allemagne dépassaient largement la norme maximale admise de
50 microgrammes [de particules fines] par mètre cube d’air. Une situation qui
n'a pas échappé au magazine Tech Times. Ce
dernier écrit : "L’Agence européenne pour l’environnement a averti que le
problème était en train de s’étendre au-delà de Paris."
Dessin de Mix&Remix.
Source Courrier International
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