L'ovariectomie
L’ablation des ovaires réduit la mortalité de
77 % chez les femmes à risque
pLes femmes porteuses d’une
mutation génétique du type BRCA1 devraient subir une ablation préventive des
ovaires à partir de 35 ans, selon une large étude internationale.
Alors que
plusieurs études ont déjà montré que l'ovariectomie (ablation des ovaires)
préventive réduit les risques de cancers de l'ovaire et du sein chez les femmes
ayant une mutation du gène BRCA, tous les spécialistes ne sont pas encore
unanimes quant à l’âge idéal auquel il est préférable que ce femmes subissent
cette intervention.
De plus,
l’impact de cette chirurgie sur la mortalité n’avait pas encore été bien
étudié. Une large étude publiée ce mardi dans la revue Journal of Clinical Oncology apporte des précisions
importantes.
Les
résultats de cette analyse sont issus d’une cohorte de 5783 femmes avec une
mutation du gène BRCA suivies pendant 6 ans en moyenne et chez qui les
chercheurs ont évalué l'effet d'une ovariectomie préventive dans la réduction
des décès et du risque de cancer des ovaires, des trompes de Fallope ou
péritonéal.
- Une réduction du risque de cancers de 80%
Que ce
soit en matière de réduction du risque de mortalité ou de survenue d’un cancer,
les résultats de cette étude sont sans appel. Non seulement, l’ablation
préventive des ovaires permettrait de sauver de nombreuses vies mais cette
étude permet désormais de préciser qu’il faudrait réaliser cette intervention
le plus tôt possible à partir de 35 ans chez les femmes porteuses d’une
mutation génétique du type BRCA1.
Plus
précisément, cette analyse montre qu’enlever les ovaires en prévention
chez les femmes BRCA1 et BRCA2 permet de réduire de 80 % le risque de
cancer des ovaires, des trompes et du péritoine, de 77 % le risque de décès
toutes causes confondues et de 68 % le risque de décès toutes causes chez les
femmes ayant déjà eu un cancer du sein.
- Une ovariectomie à 35 ans avec BRCA1 et à 40 ans avec BRCA2
«Notre
étude soutient l'idée que les femmes porteuses d’une mutation du gène BRCA
auront un risque beaucoup plus faible de développer ou de mourir d'un cancer si
elles ont une ovariectomie à 35 ans, a déclaré le Dr Steven Narod, principal
auteur de l'étude. Si une femme BRCA1 choisit de retarder la chirurgie jusqu'à
ces 40 ou 50 ans, son risque de cancer de l'ovaire, des trompes ou du péritoine
grimpe respectivement de 4 % et de 14,2 % ».
Selon ce
spécialiste, ces données sont si frappantes que l’ovariectomie prophylactique
dès 35 ans devrait devenir un standard universel pour les femmes BRCA1.
En
revanche, pour les femmes porteuses de la mutation génétique du type BRCA2, les
auteurs précisent que le risque de cancer n’est pas aussi important dès 35 ans.
Ils recommandent donc qu’elles attendent quelques années supplémentaires, soit
à l’âge de 40 ans. Cette intervention n’est pas sans conséquence pour la vie
d'une femme puisqu’elle entraîne notamment une ménopause précoce.
- Enlever les ovaires protège aussi du cancer du sein
Dans une
étude préalable menée sur cette même cohorte internationale de femmes, les
résultats ont également montré qu’une ovariectomie réduisait également de 48 %
le risque de cancer du sein chez les femmes présentant une mutation du gène
BRCA1, et même une fois diagnostiquée, l’ablation des ovaires permettait de
réduire le risque de décès par cancer du sein de 70%. « Ces résultats
pourraient faire une réelle différence pour les femmes avec des mutations BRCA,
ayant des difficultés à prendre une décision pour savoir si et quand subir une
ovariectomie prophylactique, a déclaré Don Dizon de la société américaine
d’oncologie clinique (ASCO).
Pour
celles qui subiront cette intervention chirurgicale tôt dans leur vie, il est
important et rassurant de voir qu'elle comporte des avantages durables sur le
risque de cancer des ovaires et sur la mortalité » conclut-il.
Sourcepourquoidocteur.fr
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