Pier Fabre
L’œuvre de
Pier Fabre, " le Réveil ", s’est implantée au centre du cratère du
plus jeune volcan Français, le puy de Montchal. Cinq cent rubans de couleur
rouge-orangé dansent dans le vent, qui donne vie à cette œuvre suspendue … et
rappelle l’activité strombolienne qui a animé ce cratère il y a 7.000 ans.
Cette œuvre immobile, et cependant animée, fait un clin d’œil à l’histoire
explosive du Puy.
L'artiste
: Diplômé de l’Ecole Supérieure d’arts graphiques en 1987, il a été
illustrateur et créateur de cerfs-volants originaux, qui lui ont valu de
nombreuses invitations à travers le monde entier. Depuis les années 2000, il
utilise la dynamique de l’air pour réaliser des installations cinétiques in
situ. Avec des centaines de mobiles hypersensibles, il s’attache à rendre
visible le passage du vent, les turbulences ou d’imperceptibles mouvements de
l’air. En intérieur, ses installations minimalistes jouent aussi d’effets
cinétiques, utilisant les petits phénomènes amusants des lois de la physique ou
de l’optique, avec des dispositifs électromécaniques de basse technologie.
Le land
Art est une tendance de l’art contemporain qui se veut proche de la nature. Ce
mouvement voit le jour en 1968, à New York lors de l’exposition Earth Works. En utilisant des matériaux
naturels, intégrés dans des sites naturels, les œuvres du Land Art sont par
essence éphémères …cette notion d’éphémère, de transitoire, renvoie au cycle de
la vie, et nous confronte à notre passage terrestre, régi par le temps qui
passe et le renouvellement des êtres.
La nature
n’est plus simplement représentée, elle devient l’œuvre elle-même, ou du moins
son cadre ou son support.
Le Land
Art se veut une forme d’art libre, dans tous les sens du terme : il ne se
soumet à aucune règles, son entrée est gratuite et sort du cadre rigide des
musées et galeries, soumis à un ticket d’accès et à des horaires … c’est un art
« à l’air libre » !
Ces œuvres
sont destinées à disparaître et pour les faire connaître de façon plus durable,
les artistes utilisent la photo ou la vidéo, autre forme artistique, qui les
fait retourner vers des lieux d’exposition plus clos…bouclant un autre cycle.
Les
sources d’inspiration sont diverses : depuis les grands sites
mégalithiques, dolmens et menhirs, aux jardins tant européens que japonais, où
le végétal s’accorde avec les éléments minéraux immobiles et l’eau en mouvement
perpétuel.
La
démarche artistique en elle-même relève d’un concept imaginé longtemps à
l’avance et qui implique souvent une importante logistique. L’œuvre de Pier
Fabre a nécessité la pose de câbles, auxquels elle est suspendue, et d’établir
des points d’ancrages, de calculer aussi la résistance des divers matériaux.
Pensez
aussi aux " emballages " de Christo, qui fait disparaître
momentanément des monuments ( Le Reichstag de Berlin) ou des ponts (Le Pont
Neuf à Paris ) sous des kilomètres de tissu bruissant … le tissu, utilisé comme
une peau, est délicat, et témoigne de la fugacité de l’œuvre, tandis que son
travail de plissé ou de drapé rappelle les statues antiques plus pérennes.
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