Inspection du travail
L’auteur du témoignage que nous vous livrons
aujourd’hui est un chef d’entreprise de la région parisienne. 35 ans après
avoir créé sa première entreprise, il a vu et constaté, avec beaucoup d’autres,
la dégradation, année après année, de la valeur du travail, accompagnée
elle-même du poids toujours plus grand de la fiscalité et d’une complexité plus
profonde du code du Travail. Autant dire que des contrôles, il en a
connu ! Ce qui ne l’empêche pas de constater qu’aujourd’hui les
inspections du travail sont devenues de véritables inquisitions... Et cela
risque de continuer avec les nouveaux pouvoirs que le gouvernement veut leur
confier !
"Il
est 11 heures et nous accueillons des invités. Ou plutôt ils s’imposent en
envahissant l’établissement et en se présentant du bout des lèvres. Ils n’ont
aucune gêne à bloquer totalement l’activité par leur visite. Oublieraient-ils
que ce sont mes impôts qui les paient ? Certains diront que ce n’est rien,
que, après tout, cela fait partie des maux quotidiens du secteur des métiers de
bouche : retards du personnel, absences maladie, climat, problèmes du
matériel à la fabrication ou à la vente. Tout le monde peut comprendre qu’un
contrôle juste avant midi, connaissant mon type d’activité, c’est soit de
l’inconscience, soit de l’irrespect. Je ne suis pas opposé aux contrôles, c’est
normal et il en faut ! Mais, en réalité, ils ne viennent pas pour
contrôler..., mais pour sanctionner !
La bonne
surprise c’est que trois services publics sont venus en même temps :
l’Urssaf, l’Inspection du travail et l’Inspection de l’hygiène. Sans oublier
les officiers de police qui prennent position à l’avant et à l’arrière de
l’immeuble commercial : eh oui ! pour le cas où je m’enfuirais !
Ma boutique est ouverte et elle a pignon sur rue... L’argument qu’ils
avancent : ils viennent vérifier qu’il n’y a pas d’employés illégaux.
Comme je le leur ai fait remarquer : ce n’est pas à mon âge, 64 ans, que
je vais plaisanter avec ce type de méfaits ! Mais je comprends qu’il me
faut maîtriser mon agacement, car on ne sait jamais... Et puis c’est plus
facile dans un commerce que dans certains quartiers où j’ai pu moi-même habiter
dans ma jeunesse. Dans les années de 1960 à 1970, il suffisait d’avoir le
courage de travailler, et même en partant de rien on pouvait réussir. Mais
cette époque est bien révolue, et nous ne la -connaîtrons plus tant que l’on
nous empêchera de travailler et de créer. Entre le code du Travail qui ne cesse
de se compliquer en devenant ainsi un frein réel au travail plutôt qu’une
source de droits, la fiscalité qui nous asphyxie, et les inquisitions de la
fonction publique, le découragement chemine... ! ».
Ma
génération d’entrepreneurs vieillit et préfère désormais laisser le combat aux
jeunes. Le problème est que les jeunes ont grandi avec la chimère des 35 heures
et de la retraite à 60 ans. L’auteur de ce témoignage travaille 70 heures par
semaine, et n’est pas à la retraite à 64 ans révolus. Il reconnaît lui-même
que, dans la société actuelle telle qu’elle a évoluée, c’est une absurdité.
Certains diront que c’est mon choix. Oui, c’est vrai ! Mais je fais partie
de ceux qui sont en fin de carrière ! Nous allons donc en toute logique
nous retirer. La relève des plus jeunes, elle, exige ses vacances, ses
week-ends et ses jours de fêtes en famille, mais refuse certainement plus de 10
heures de travail- par jour... Ces revendications seront-elles suffisantes pour
tirer la charrue !? Les jeunes qui souhaitent retrousser leurs manches,
tous secteurs et tous métiers confondus, partent en très grande majorité pour
l’étranger.
Source irefeurope.org
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