La rougeole est de retour
Eradiquée en 2000 grâce aux campagnes de
vaccination, cette infection virale fait un retour remarqué aux Etats-Unis et
inquiète jusqu'en plus haut lieu. En cause : le refus de plus en plus répandu
de la vaccination.
Les
premiers cas se sont déclarés à la mi-décembre dans le parc d'attraction
Disneyland d'Anaheim, dans le sud de la Californie. Depuis, l'épidémie prend de
l'ampleur : "102 cas ont été recensés dans six Etats américains et
jusqu'au Mexique. Le débat sur le bien-fondé des campagnes de vaccination est
relancé".
Barack
Obama a même été contraint de prendre position lors d'une interview, dimanche
1er février, sur la chaîne de télévision NBC. "Le président a enjoint les
parents récalcitrants de faire vacciner leurs enfants et a souligné, à cette
occasion, que ceux qui refusent la vaccination mettent en danger la santé des
enfants des autres", rapporte le Los Angeles Times. C'est que, parmi les
causes sous-jacentes de cette nouvelle épidémie, figure le manque de confiance
de certains parents envers les vaccins et la croyance selon laquelle les
campagnes de vaccination de masse seraient à l'origine de l'augmentation du
nombre de cas d'autisme aux Etats-Unis.
Les républicains et la vaccination
Le New York Times
observe que c'est aux républicains que cette nouvelle
épidémie cause le plus de problèmes : "Le débat national contraint les
politiciens républicains à prendre position sur la question". Ainsi Chris
Christie, le gouverneur républicain du New Jersey et candidat putatif à
l'élection présdientielle de 2016, a-t-il interrompu une visite à Londres pour
déclarer que "les parents devraient pouvoir choisir" de vacciner ou
non leurs enfants contre la rougeole.
Quant à
Rand Paul, sénateur républicain du Kentucky aux tendances libertariennes et
candidat potentiel à l'élection de 2016, il a estimé : "Personnellement je
pense que c'est une bonne idée que les enfants soient vaccinés [contre la
rougeole], mais il s'agit d'une décision personnelle qui doit être du ressort
de chaque individu".
Vieux démons
Cette
controverse autour de la vaccination est en fait un vieux problème pour les
républicains, note le New York Times :
comment se positionner sur des questions qui font consensus dans les milieux
scientifiques mais ne sont pas toujours acceptées par les conservateurs ?
"Le même problème se pose quant à l'enseignement de la théorie de
l'évolution à l'école ou la question du changement climatique".
Une chose
est sûre, la vaccination est "devenue une véritable question politique ces
dernières années", poursuit le New York
Times. Selon le Pew Research Center, en 2009, 71% des républicains et
des démocrates interrogés étaient favorables à la vaccination des enfants. Cinq
ans plus tard, 76% des démocrates y sont toujours favorables contre seulement
65% des républicains. Mais le quotidien new-yorkais explique tout de même que
le débat ne se limite pas à une opposition gauche-droite : "le mouvement
contre la vaccination est particulièrement en vogue dans les milieux
progressistes aisés".
Dessin de Vlahovic, Serbie.
Source courrierinternational.com
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