dimanche 17 janvier 2021

Billets-La rougeole est de retour


La rougeole est de retour

Eradiquée en 2000 grâce aux campagnes de vaccination, cette infection virale fait un retour remarqué aux Etats-Unis et inquiète jusqu'en plus haut lieu. En cause : le refus de plus en plus répandu de la vaccination.
 
Les premiers cas se sont déclarés à la mi-décembre dans le parc d'attraction Disneyland d'Anaheim, dans le sud de la Californie. Depuis, l'épidémie prend de l'ampleur : "102 cas ont été recensés dans six Etats américains et jusqu'au Mexique. Le débat sur le bien-fondé des campagnes de vaccination est relancé".

Barack Obama a même été contraint de prendre position lors d'une interview, dimanche 1er février, sur la chaîne de télévision NBC. "Le président a enjoint les parents récalcitrants de faire vacciner leurs enfants et a souligné, à cette occasion, que ceux qui refusent la vaccination mettent en danger la santé des enfants des autres", rapporte le Los Angeles Times. C'est que, parmi les causes sous-jacentes de cette nouvelle épidémie, figure le manque de confiance de certains parents envers les vaccins et la croyance selon laquelle les campagnes de vaccination de masse seraient à l'origine de l'augmentation du nombre de cas d'autisme aux Etats-Unis.

Les républicains et la vaccination
Le New York Times observe que c'est aux républicains que cette nouvelle épidémie cause le plus de problèmes : "Le débat national contraint les politiciens républicains à prendre position sur la question". Ainsi Chris Christie, le gouverneur républicain du New Jersey et candidat putatif à l'élection présdientielle de 2016, a-t-il interrompu une visite à Londres pour déclarer que "les parents devraient pouvoir choisir" de vacciner ou non leurs enfants contre la rougeole.

Quant à Rand Paul, sénateur républicain du Kentucky aux tendances libertariennes et candidat potentiel à l'élection de 2016, il a estimé : "Personnellement je pense que c'est une bonne idée que les enfants soient vaccinés [contre la rougeole], mais il s'agit d'une décision personnelle qui doit être du ressort de chaque individu".

Vieux démons
Cette controverse autour de la vaccination est en fait un vieux problème pour les républicains, note le New York Times : comment se positionner sur des questions qui font consensus dans les milieux scientifiques mais ne sont pas toujours acceptées par les conservateurs ? "Le même problème se pose quant à l'enseignement de la théorie de l'évolution à l'école ou la question du changement climatique".

Une chose est sûre, la vaccination est "devenue une véritable question politique ces dernières années", poursuit le New York Times. Selon le Pew Research Center, en 2009, 71% des républicains et des démocrates interrogés étaient favorables à la vaccination des enfants. Cinq ans plus tard, 76% des démocrates y sont toujours favorables contre seulement 65% des républicains. Mais le quotidien new-yorkais explique tout de même que le débat ne se limite pas à une opposition gauche-droite : "le mouvement contre la vaccination est particulièrement en vogue dans les milieux progressistes aisés".

Dessin de Vlahovic, Serbie.

Source courrierinternational.com

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