dimanche 16 février 2014

Billets-Quand l’Etat se mêle de tout…


Quand l’Etat se mêle de tout…

Quand l’Etat se mêle de tout, tout va mal. 
L’Etat français veut se mêler de tout. « Semez des fonctionnaires, il pousse des impôts » disait Clémenceau. Le dirigisme, c’est la fiscalité. Mais c’est aussi le désordre économique : la pression des corporations, les emplois perdus, la population moins active, l’assistanat pour les uns et le harcèlement pour les autres. La seule vraie réforme, c’est le retrait de l’Etat.

A l’issue du dernier Conseil économique et financier franco-allemand, Pierre Moscovici et Wolfgang Schaüble ont relancé l’instauration d’une taxe européenne sur les transactions financières au taux de 0,1% sur les échanges d’actions et d’obligations.
« Avec la taxe sur les transactions financières, les banques partiront » dit Christian Noyer, membre du Conseil des Gouverneurs de la BCE, Gouverneur de la Banque de France. A dire vrai, les banques ont déjà délocalisé, à Londres notamment, des services entiers et notamment tous ceux qui suivent les marchés. Arnaud Montebourg les a encouragées à quitter la France en disant qu’il était « fier que la BPI fasse une concurrence déloyale au secteur bancaire ».

  • Après les banques, les entreprises du numérique partiront
Mais elles ne seront pas seules à partir. Les entreprises de l’internet poursuivies par les soupçons du fisc partent aussi. Yahoo vient d’annoncer une réorganisation de ses activités en Europe pour transférer l’essentiel de ses activités en Irlande où le taux d’impôt sur les sociétés est de 12,5%. La France gardera les commerciaux tandis que les fonctions à haute valeur ajoutée iront ailleurs.

  • La concurrence vue par les taxis
Par chance la France réussira peut-être à disposer de plus nombreux taxis. Le Conseil d’Etat a pris le 5 février la décision de suspendre le décret qui imposait aux véhicules de tourisme avec chauffeurs, VTC, selon le nom de taxi déguisé qui leur est donné, un délai minimum de 15 mn entre la commande d’un client et sa prise en charge. La sagesse des juges administratifs, si elle est confirmée, mettra fin à cette aberration qui voulait imposer aux nouveaux taxis de ne pas travailler pendant un laps de temps suffisant pour décourager leurs clients. Comme si on avait imposé à Gutenberg d’attendre un an avant de livrer un ouvrage imprimé pour laisser le temps aux moines copistes de rester compétitifs !

  • L’Etat destructeur d’emplois
Plus l’Etat s’en mêle, plus l’activité diminue. Cette loi est universelle. Si l’on se tourne vers les Etats Unis, on apprendra grâce Le Congressional Budget Office, organisme d’étude bipartisan chargé de chiffrer les effets de lois votées par le Congrès, que l’Obama Care va faire disparaître d’ici à 2017 un nombre d’heures travaillées équivalent à 2 millions d’emplois à plein temps. Dans les dix ans à venir la perte sera de 2,5 millions d’emplois. On sait que l’Obama Care est la loi qui oblige les Américains à s’assurer dans un système public obligatoire, ils perdent ainsi le libre choix de leur assurance maladie. Pour échapper à cette loi, certains employés ont été obligés d’accepter de travailler à temps partiel. Quelle a été la réponse d’Obama ? Il a proposé un salaire minimum en forte augmentation qui à son tour exclura, comme partout ailleurs, certains travailleurs du marché du travail.

  • L’Etat pousse les seniors à l’inactivité
La France pour sa part favorise le chômage par sa politique laxiste dont les effets se font sentir plus particulièrement à l’égard des séniors. Les plus de 50 ans ont « droit » à trois ans d’indemnité chômage et en profitent bien. Selon le bilan dressé par l’OCDE, 44,5% seulement des séniors français de 55 à 64 ans sont encore en activité alors qu’ils sont 61,25% en Allemagne et 73,1% en Suède. En France, à peine plus d’un sénior sur deux passe directement du travail à la retraite ; les autres passent par la case Pôle Emploi !

  • Des réformes fiscales « redistributives »
Le gouvernement croit faire diversion en imaginant de nouvelles réformes fiscales qui pourraient conduire à imposer encore un peu plus les classes moyennes et supérieures en supprimant la déduction de la CSG du revenu imposable et les déresponsabiliser en instituant l’impôt à la source. Au travers de ces réformes, ce sont des augmentations d’impôts déguisées qui s’annoncent comme celle, que nous avions dénoncée, de la non déductibilité des primes d’assurance santé complémentaire dont les Français se sont aperçu tardivement, quand la loi de finances pour 2014 était votée. Trop tard !
La dernière grande suggestion est de calculer la taxe d’habitation sur le revenu des ménages : n’est-ce pas « justice sociale » ? Une fois de plus, le principe est de « faire payer les riches », jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que des pauvres.

  • La France du harcèlement fiscal
La croissance française est atone et le restera encore, aussi longtemps que les réformes à venir ne se feront pas dans le bon sens, qui serait de réduire drastiquement les charges fiscales et sociales et de libérer l’économie. Les investissements directs étrangers en France ont chuté de 77% en 2013. La courbe du chômage ne s’est pas inversée.
Tant que M. Hollande n’aura pas compris que la bonne réforme consisterait d’abord à libérer les initiatives des agents de l’économie plutôt qu’à harceler ceux-ci, rien ne bougera. En présentant son initiative d’un pacte de responsabilité, le Président de la République a voulu rassurer ses troupes en disant qu’il ne fallait pas craindre une politique de l’offre parce que c’est l’Etat qui la piloterait. Mais alors précisément, ce ne sera pas une politique de l’offre… et elle échouera. Dommage.

Source irefeurope.org

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