Quand l’Etat se mêle de tout…
Quand l’Etat se mêle de tout, tout va
mal.
L’Etat français veut se mêler de tout.
« Semez des fonctionnaires, il pousse des impôts » disait Clémenceau.
Le dirigisme, c’est la fiscalité. Mais c’est aussi le désordre
économique : la pression des corporations, les emplois perdus, la population
moins active, l’assistanat pour les uns et le harcèlement pour les autres. La
seule vraie réforme, c’est le retrait de l’Etat.
A
l’issue du dernier Conseil économique et financier franco-allemand, Pierre
Moscovici et Wolfgang Schaüble ont relancé l’instauration d’une taxe européenne
sur les transactions financières au taux de 0,1% sur les échanges d’actions et
d’obligations.
« Avec
la taxe sur les transactions financières, les banques partiront » dit
Christian Noyer, membre du Conseil des Gouverneurs de la BCE, Gouverneur de la
Banque de France. A dire vrai, les banques ont déjà délocalisé, à Londres
notamment, des services entiers et notamment tous ceux qui suivent les marchés.
Arnaud Montebourg les a encouragées à quitter la France en disant qu’il était
« fier que la BPI fasse une concurrence déloyale au secteur
bancaire ».
- Après les banques, les entreprises du numérique partiront
Mais
elles ne seront pas seules à partir. Les entreprises de l’internet poursuivies
par les soupçons du fisc partent aussi. Yahoo vient d’annoncer une
réorganisation de ses activités en Europe pour transférer l’essentiel de ses
activités en Irlande où le taux d’impôt sur les sociétés est de 12,5%. La
France gardera les commerciaux tandis que les fonctions à haute valeur ajoutée
iront ailleurs.
- La concurrence vue par les taxis
Par
chance la France réussira peut-être à disposer de plus nombreux taxis. Le
Conseil d’Etat a pris le 5 février la décision de suspendre le décret qui
imposait aux véhicules de tourisme avec chauffeurs, VTC, selon le nom de taxi
déguisé qui leur est donné, un délai minimum de 15 mn entre la commande d’un
client et sa prise en charge. La sagesse des juges administratifs, si elle est
confirmée, mettra fin à cette aberration qui voulait imposer aux nouveaux taxis
de ne pas travailler pendant un laps de temps suffisant pour décourager leurs
clients. Comme si on avait imposé à Gutenberg d’attendre un an avant de livrer
un ouvrage imprimé pour laisser le temps aux moines copistes de rester
compétitifs !
- L’Etat destructeur d’emplois
Plus
l’Etat s’en mêle, plus l’activité diminue. Cette loi est universelle. Si l’on
se tourne vers les Etats Unis, on apprendra grâce Le Congressional Budget
Office, organisme d’étude bipartisan chargé de chiffrer les effets de lois
votées par le Congrès, que l’Obama Care va faire disparaître d’ici à 2017 un
nombre d’heures travaillées équivalent à 2 millions d’emplois à plein temps.
Dans les dix ans à venir la perte sera de 2,5 millions d’emplois. On sait que
l’Obama Care est la loi qui oblige les Américains à s’assurer dans un système
public obligatoire, ils perdent ainsi le libre choix de leur assurance maladie.
Pour échapper à cette loi, certains employés ont été obligés d’accepter de
travailler à temps partiel. Quelle a été la réponse d’Obama ? Il a proposé
un salaire minimum en forte augmentation qui à son tour exclura, comme partout
ailleurs, certains travailleurs du marché du travail.
- L’Etat pousse les seniors à l’inactivité
La
France pour sa part favorise le chômage par sa politique laxiste dont les
effets se font sentir plus particulièrement à l’égard des séniors. Les plus de
50 ans ont « droit » à trois ans d’indemnité chômage et en profitent
bien. Selon le bilan dressé par l’OCDE, 44,5% seulement des séniors français de
55 à 64 ans sont encore en activité alors qu’ils sont 61,25% en Allemagne et
73,1% en Suède. En France, à peine plus d’un sénior sur deux passe directement
du travail à la retraite ; les autres passent par la case Pôle
Emploi !
- Des réformes fiscales « redistributives »
Le
gouvernement croit faire diversion en imaginant de nouvelles réformes fiscales
qui pourraient conduire à imposer encore un peu plus les classes moyennes et
supérieures en supprimant la déduction de la CSG du revenu imposable et les
déresponsabiliser en instituant l’impôt à la source. Au travers de ces
réformes, ce sont des augmentations d’impôts déguisées qui s’annoncent comme
celle, que nous avions dénoncée, de la non déductibilité des primes d’assurance
santé complémentaire dont les Français se sont aperçu tardivement, quand la loi
de finances pour 2014 était votée. Trop tard !
La
dernière grande suggestion est de calculer la taxe d’habitation sur le revenu
des ménages : n’est-ce pas « justice sociale » ? Une fois
de plus, le principe est de « faire payer les riches », jusqu’à ce
qu’il n’y ait plus que des pauvres.
- La France du harcèlement fiscal
La
croissance française est atone et le restera encore, aussi longtemps que les
réformes à venir ne se feront pas dans le bon sens, qui serait de réduire
drastiquement les charges fiscales et sociales et de libérer l’économie. Les
investissements directs étrangers en France ont chuté de 77% en 2013. La courbe
du chômage ne s’est pas inversée.
Tant que
M. Hollande n’aura pas compris que la bonne réforme consisterait d’abord à
libérer les initiatives des agents de l’économie plutôt qu’à harceler ceux-ci,
rien ne bougera. En présentant son initiative d’un pacte de responsabilité, le
Président de la République a voulu rassurer ses troupes en disant qu’il ne
fallait pas craindre une politique de l’offre parce que c’est l’Etat qui la
piloterait. Mais alors précisément, ce ne sera pas une politique de l’offre… et
elle échouera. Dommage.
Source irefeurope.org
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