Fonctionnaires, intermittents
Fonctionnaires, intermittents : touche pas à
mon électorat !
Après avoir renoncé au gel de l’avancement
automatique des fonctionnaires, le gouvernement vient de renoncer à réformer le
scandaleux régime des intermittents du spectacle.
Le gouvernement doit trouver 50 milliards à
économiser dans les dépenses de l’Etat et jour après jour, il abandonne des
sources potentielles d’économie.
Avec un seul mot d’ordre, épargner son
électorat !
Ne revenons pas sur
les fonctionnaires dont on nous dit qu’ils sont mal payés, ce que les
statistiques démentent puisque le salaire moyen dans la fonction publique est
supérieur à celui pratiqué dans le secteur privé.
Intéressons-nous
plutôt aux intermittents du spectacle qui ne représentent que 100 000 personnes
mais qui sont responsables de 33 % du déficit de l’Unedic !
Rappelons que la
Droite les a épargnés durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy et que la gauche
« culturelle » est vent debout contre toute réforme de leur statut.
- En quoi ce régime diffère t-il du régime normal ?
Pour 507 heures
de travail par an, soit trois mois et demi, ils ont droit à 8 mois
d’indemnisation.
Ils cotisent moins et
sont mieux indemnisés.
Ils consomment
l’intégralité de leurs droits ce qui est très loin d’être le cas des autres
salariés puisqu’en gros il y a en France 10 % de chômeurs.
Quand ils ne
travaillent pas, l’Unedic verse, à leur place, leurs cotisations de retraite.
- Combien nous coûtent-ils ?
En 2012, les
indemnités versées se sont élevées à 1,32 milliard d’euros pour
240 millions de cotisations. Différence: 1,08 milliard. Ce
déficit est compensé par le régime général et représente à lui tout seul 1/3 du
déficit alors que les intermittents de représentent que 3,3 % des chômeurs !
Un autre calcul leur
est plus favorable : s’ils étaient soumis au même régime que le régime normal,
l’économie serait de … 320 millions d’euros. Je mets en doute la sincérité de
ce calcul car visiblement il a été fait avec le nombre de bénéficiaires actuel
or tout le monde sait que beaucoup trop de monde profite de ce régime. Réduisez
son avantage et vous verrez immédiatement fondre le nombre de bénéficiaires !
- Combien sont-ils à bénéficier de ce régime avantageux ?
Il y aurait en France
250 000 intermittents dont « seulement » 105 000 seraient indemnisés.
Mais, le scandale des
intermittents porte sur la progression de leur nombre :
Leur nombre est passé
de 9 060 en 1984 à 105 000 en 2012 (une multiplication par 10 !).
- Le scandale est aussi dans la nature des intermittents
Dans les 105 000
intermittents, il n’y a pas que des artistes, il y a aussi des coiffeurs, des
maquilleuses, des électriciens !
Est-il justifiable
qu’un électricien soit compté contre intermittent ? Dans ses périodes
« hors spectacles », ne peut-il pas exercer son métier en indépendant
?
Comment font tous les
savoyards employés l’hiver dans les stations de sport d’hiver ? E bien, ils se
prennent en charge et exercent un second métier !
- Les pistes de réforme
Plusieurs pistes ont
été avancées :
Plafonner le revenu
indemnisé.
Déplafonner l’assiette
des cotisations aujourd’hui fixé à 4 « plafonds Sécu ».
La Cour des
compte préconise de mettre en place un taux de cotisation variable pour les
employeurs : plus ils auraient recours à des contrats d’intermittence,
plus leur taux de cotisation serait élevée.
Je rajouterai :
réduire le nombre en réduisant le nombre de professions éligibles à ce régime.
Mais, ne nous faisons
pas d’illusion, le gouvernement a déjà décidé … de ne rien décider !
La ministre de la
Culture, Aurélie Filippetti, accuse le Medef de vouloir «tuer la culture» avec sa proposition de
suppression du régime des intermittents du spectacle, dans une interview
publiée dimanche par LeParisien.
«Le Medef a une attitude agressive et scandaleuse, il
veut tuer la culture», estime la ministre tout en insistant sur le rôle
économique joué par les intermittents.
Affaire à suivre …
Mais affaire entendue ! Clientélisme oblige !
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