mardi 18 février 2014

Billets-Fonctionnaires, intermittents


Fonctionnaires, intermittents

Fonctionnaires, intermittents : touche pas à mon électorat !
Après avoir renoncé au gel de l’avancement automatique des fonctionnaires, le gouvernement vient de renoncer à réformer le scandaleux régime des intermittents du spectacle.
Le gouvernement doit trouver 50 milliards à économiser dans les dépenses de l’Etat et jour après jour, il abandonne des sources potentielles d’économie.
Avec un seul mot d’ordre, épargner son électorat !

Ne revenons pas sur les fonctionnaires dont on nous dit qu’ils sont mal payés, ce que les statistiques démentent puisque le salaire moyen dans la fonction publique est supérieur à celui pratiqué dans le secteur privé.
Intéressons-nous plutôt aux intermittents du spectacle qui ne représentent que 100 000 personnes mais qui sont responsables de 33 % du déficit de l’Unedic !
Rappelons que la Droite les a épargnés durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy et que la gauche « culturelle » est vent debout contre toute réforme de leur statut.

  • En quoi ce régime diffère t-il du régime normal ?
Pour 507 heures de travail par an, soit trois mois et demi, ils ont droit à 8 mois d’indemnisation.
Ils cotisent moins et sont mieux indemnisés.
Ils consomment l’intégralité de leurs droits ce qui est très loin d’être le cas des autres salariés puisqu’en gros il y a en France 10 % de chômeurs.
Quand ils ne travaillent pas, l’Unedic verse, à leur place, leurs cotisations de retraite.

  • Combien nous coûtent-ils ?
En 2012, les indemnités versées se sont élevées à 1,32 milliard d’euros pour 240 millions de cotisations. Différence: 1,08 milliard. Ce déficit est compensé par le régime général et représente à lui tout seul 1/3 du déficit alors que les intermittents de représentent que 3,3 % des chômeurs !
Un autre calcul leur est plus favorable : s’ils étaient soumis au même régime que le régime normal, l’économie serait de … 320 millions d’euros. Je mets en doute la sincérité de ce calcul car visiblement il a été fait avec le nombre de bénéficiaires actuel or tout le monde sait que beaucoup trop de monde profite de ce régime. Réduisez son avantage et vous verrez immédiatement fondre le nombre de bénéficiaires !


  • Combien sont-ils à bénéficier de ce régime avantageux ?
Il y aurait en France 250 000 intermittents dont « seulement » 105 000 seraient indemnisés.
Mais, le scandale des intermittents porte sur la progression de leur nombre :
Leur nombre est passé de 9 060 en 1984 à 105 000 en 2012 (une multiplication par 10 !).

  • Le scandale est aussi dans la nature des intermittents
Dans les 105 000 intermittents, il n’y a pas que des artistes, il y a aussi des coiffeurs, des maquilleuses, des électriciens !
Est-il justifiable qu’un électricien soit compté contre intermittent ? Dans ses périodes « hors spectacles », ne peut-il pas exercer son métier en indépendant ?
Comment font tous les savoyards employés l’hiver dans les stations de sport d’hiver ? E bien, ils se prennent en charge et exercent un second métier !

  • Les pistes de réforme
Plusieurs pistes ont été avancées :
Plafonner le revenu indemnisé.
Déplafonner l’assiette des cotisations aujourd’hui fixé à 4 « plafonds Sécu ».
La Cour des compte préconise de mettre en place un taux de cotisation variable pour les employeurs : plus ils auraient recours à des contrats d’intermittence, plus leur taux de cotisation serait élevée.
Je rajouterai : réduire le nombre en réduisant le nombre de professions éligibles à ce régime.
Mais, ne nous faisons pas d’illusion, le gouvernement a déjà décidé … de ne rien décider !

La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, accuse le Medef de vouloir «tuer la culture» avec sa proposition de suppression du régime des intermittents du spectacle, dans une interview publiée dimanche par LeParisien.
«Le Medef a une attitude agressive et scandaleuse, il veut tuer la culture», estime la ministre tout en insistant sur le rôle économique joué par les intermittents.
Affaire à suivre … Mais affaire entendue ! Clientélisme oblige !


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