Le matraquage fiscal des entreprises
Avant je n’osais pas,
je faisais comme tout le monde, mais désormais, quand je dîne avec des amis, je
leur dit carrément que je suis résolument et farouchement capitaliste et
libéral (en gros pour la libre entreprise et contre le dirigisme étatique). Si vous
pouviez voir leurs têtes : ils se bouchent le nez devant des mots aussi
vulgaires et nauséabonds. Pour libéral, ils ajoutent même “sauvage” pour
montrer combien je suis dangereux pour la Société. Et capitaliste — mais vous
n’y pensez pas, mon Dieu, quelle horreur ! Ils me citent toujours Churchill à
propos de la démocratie (vous savez : «le pire des régimes – à l’exception de
tous les autres déjà essayés dans le passé»), mais le capitalisme, non, pas la
moindre indulgence de leur part : c’est le mal absolu. Je reconnais que par les
temps qui courent, s’avouer capitaliste est presque un délit tant il est de bon
ton de mépriser et agonir d’injures un système qui leur permet pourtant
d’acheter leurs frigidaires, leurs voitures, leurs tablettes, leurs iPhones et
– surtout – d’avoir un emploi. Et c’est là justement, à propos de l’emploi, que
je sors de mes gonds …
Mais
qui donc a décidé que les entreprises étaient là pour servir de tirelires à
l’État ?
La taxation des
entreprises parait à tous mes amis tout à fait normale. Ils trouvent même
qu’elles ne sont pas assez taxées, qu’elles font trop de bénéfices et que les
capitalistes touchent trop de dividendes…
- Je ne reviens même pas sur cette notion de dividende qu’ils ne comprennent pas : le dividende est la contrepartie du capital prêté. Tout comme une banque prête à intérêt, il faut rembourser celui qui vous avance de quoi payer les investissements, point à la ligne. Si vous trouvez le capital sans le rémunérer, tant mieux pour vous. Mais bon, je n’insiste pas, ils ne comprennent pas les rudiments de l’économie marchande.
- Les bénéfices c’est autre chose. Avec toute cette idéologie socialiste ambiante, on a complètement oublié que les entreprises ne sont pas là pour servir de tirelires à l’État ou de boites-à-sous pour financer ses dépenses publiques (toujours plus massives et dont la gabegie est dénoncée tous les ans par la Cour des comptes). Les entreprises sont là pour faire des bénéfices ! Elles ne sont pas une “assiette fiscale” où l’État peut venir manger et se servir à sa guise pour boucler ses propres fins de mois ou ses déficits !
Le système capitaliste
(qui a fonctionné pendant des décennies avant l’arrivée des
États-dits-”Providence”) n’est pas un miracle et il est très simple à
comprendre : les entreprises fabriquent et vendent des produits ou des services
; elles doivent faire des bénéfices : pour créer des emplois, distribuer des
salaires aux travailleurs et investir en rémunérant en dividendes les
apporteurs de capitaux. Elles doivent gagner de l’argent si on veut que la
machine à produire de la richesse continue à fonctionner. Si l’État détourne
cette richesse à son profit, il fait dérailler le système. Aussi simple que ça.
Le matraquage fiscal
pénalise la compétitivité et donc l’emploi !
Ce n’est pourtant pas
sorcier à comprendre : quand l’État ponctionne la richesse des entreprises,
elles ne disposent plus de ces sommes qui sont distraites du circuit marchand.
Et tout s’écroule évidemment. Pour payer ses propres dépenses improductives, l’État
crée des impôts sur les bénéfices, et des impôts sur les plus-values et des
prélèvements sur ceci et sur cela, et des taxes et cotisations un peu partout…
Et donc les entreprises font moins de bénéfices, et puis elles doivent déposer
leur bilan et envoyer leurs salariés à Pôle emploi (où l’État les paye en
“contrats d’avenir” financés par ces mêmes impôts qui sont précisément à
l’origine de la destruction des entreprises).
L’entreprise n’est pas
là pour fournir son argent de poche à l’État. L’entreprise est un système
performant mais très fragile : la compétition internationale est extrêmement
dure, les parts de marché sont de plus en plus difficiles à obtenir et le
dernier rapport de l’OCDE vient encore de stigmatiser la non-compétitivité
française. Alors que l’État laisse les entreprises faire leur métier : en ne
les accablant pas de taxes, de charges et d’impôts en tout genre qui les
empêche de se battre à armes égales avec leurs concurrents. Qu’il les laisse
créer de la richesse et des emplois !
Et comme mes amis
n’arrivent pas à comprendre ce dont je parle quand je dis que le poids des
charges et de la fiscalité empêche les entreprises d’être concurrentielles,
j’ai fait ces images pour les aider à comprendre la notion de compétitivité.
Mais même avec ça j’en doute puisque Montebourg, Ayrault, Hollande et les
autres nous affirment tous les jours le contraire, sous les applaudissements
entendus des médias béats d’admiration devant l’idéologie de
l’interventionnisme de l’État (l’État keynésien, l’État colbertiste,
l’État-providence) et le matraquage fiscal des entreprises qui “sont riches et
peuvent payer” !
C’est l’État le
problème. C’est donc lui qu’il faut réformer de toute urgence !
Source contrepoints Nicolas Nilsen
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