Vers l'humain 2.0
La science livre depuis toujours un combat
contre la maladie et la mort. La nouveauté est que les progrès permettent
désormais de fabriquer un "humain augmenté".
"Nul ne peut
anticiper les effets d’un bricolage incontrôlable du génome humain !"
C’est le cri d’alerte lancé par le docteur Israël Nisand. Dans son essai
"Où va l’humanité ?" (Editions LLL), il met en garde contre les
possibilités de fabriquer, hors de toute gouvernance mondiale, un humain
augmenté par la technologie. Fantasme ? Non : la science livre depuis toujours
un combat intense contre la maladie et la mort. La nouveauté est que les
progrès accomplis dans une poignée de technologies clefs - notamment la
génomique - permettent désormais de fabriquer un "humain augmenté", à
coup de manipulation génomique, de thérapies cellulaires et de prothèses
intelligentes.
Pour les
"transhumanistes" américains - techno-prophètes soutenus par de
puissants lobbies industriels - notre patrimoine génétique ou ADN est une
information comme une autre, que l’on peut sans tabou, copier, éditer voire
réécrire. Et l’homme une machine complexe, qu’il faudra améliorer jusqu’à la
rendre pluri-centenaire, voire immortelle… C’est déjà le projet d’une filiale
de Google. Quant aux Chinois du Beijing Genomics Institute, ils séquencent les
surdoués pour découvrir les gènes de l’intelligence !
"Notre cerveau n’est pas un disque dur"
Evidemment, tout n’est
pas si simple : l’homme n’est ni un logiciel, ni une usine. Comme le rappelle
Hervé Chneiweiss, du comité d’éthique de l’Inserm, "notre cerveau n’est
pas un disque dur". Et l’histoire de la médecine est jonchée de faux espoirs
et d’effets d’annonce prématurés. Mais, même si l’on n’adhère pas au
techno-utopisme "made in California", l’accélération de la science
interpelle. Et ses progrès sont largement sous-estimés, en France, par une
classe politique souvent technophobe.
L’Hôpital Georges
Pompidou a néanmoins accompli, il y a une semaine, une "grande
première" en techno-médecine, avec l’implantation réussie sur un malade
sans espoir d’un cœur 100% artificiel conçu par la PME Carmat. Et malgré le
manque de moyens, nos chercheurs pourraient mettre au point, d’ici dix ans, une
véritable médecine régénératrice, capable de réparer des organes malades grâce
à des "tissus médicaments" à base de cellules souches.
Source nouvelobs.com
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