Nicolas Sarkozy recevant Mouammar Kadhafi à l'Elysée le 10 décembre 2007.AFP
Qui a assassiné Kadhafi ?
D’après le quotidien italien Il Corriere della
Sera, le colonel Kadhafi aurait été tué par un agent secret français avec la
complicité de Damas. Pourquoi ? Parce que le dictateur libyen menaçait de
faire des révélations sur le financement de la campagne électorale de Nicolas
Sarkozy en 2007. Pour le régime syrien, il s’agissait de resserrer les liens
avec la France.
Ce serait
donc un “agent étranger”, et non les Brigades révolutionnaires libyennes, qui
aurait tué Muammar Kadhafi d’une balle dans la tête le 20 octobre 2011,
près de Syrte. Ce n’est pas la première fois que la version officielle de la
mort du Colonel est mise en doute en Libye ou à l’étranger. Mais cette fois,
c’est Mahmoud Jibril lui-même, ancien Premier ministre du gouvernement
transitoire et aujourd’hui pressenti pour diriger le pays après les élections
parlementaires du 7 juillet [son parti a obtenu la majorité], qui relance
l’hypothèse d’un complot ourdi par des services secrets étrangers. “C’est un
agent étranger infiltré dans les Brigades révolutionnaires qui a tué Kadhafi”,
a déclaré ce dernier lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision
égyptienne Dream TV, au Caire, où il participait à un débat sur le “printemps
arabe”.
Un
barbouze était donc présent au moment du lynchage de Kadhafi par les rebelles.
Au sein des cercles diplomatiques occidentaux présents dans la capitale
libyenne, la théorie officieuse la plus répandue est que, si des services
étrangers sont effectivement impliqués, “alors il s’agit presque certainement
des Français”. Et d’ajouter : “Le fait que Paris ait voulu éliminer le
colonel Kadhafi est un secret de polichinelle.” Le raisonnement est bien
connu : dès les premiers signes de soutien de l’OTAN à la révolution, en
grande partie sous l’impulsion du gouvernement de Nicolas Sarkozy, Kadhafi a
menacé de révéler les détails de ses liens avec l’ancien président de la
République, à commencer par les millions de dollars versés pour financer sa
campagne électorale en 2007. “Sarkozy avait toutes les raisons de faire taire
le raïs au plus vite”, nous ont répété samedi 29 septembre des sources
diplomatiques européennes à Tripoli. Une thèse renforcée par des révélations
obtenues par le Corriere della Sera il y
a quatre jours à Benghazi.
- La trahison de Bachar El-Assad
Là-bas,
Rami El-Obeidi, ancien responsable des relations avec les agences de
renseignements étrangères pour le compte du Conseil national de transition
jusqu’à mi-2011, nous a révélé comment l’OTAN avait pu localiser la cachette de
Kadhafi après la libération de Tripoli par les révolutionnaires entre le 20 et
le 23 août 2011. “À l’époque, on pensait qu’il s’était enfui dans le
désert, en direction de la frontière sud de la Libye”, explique Obeidi. Mais en
réalité, il s’était réfugié dans son fief de Syrte avec son fils, Mutassim, qui
dirigeait les dernières troupes encore en état de combattre. Obeidi
ajoute : “Là, le raïs a essayé de communiquer, grâce à son téléphone
satellite Iridium, avec certains de ses fidèles qui avaient trouvé refuge auprès
de Bachar El-Assad, en Syrie. Parmi eux, il y avait notamment son disciple
chargé de la propagande télévisée, Youssef Shakir. Et c’est justement le chef
d’État syrien qui a transmis le numéro de téléphone satellitaire de Kadhafi aux
services secrets français.” La raison ? “En échange, Assad aurait obtenu
de Paris la promesse de limiter les pressions internationales sur la Syrie en
vue de faire cesser la répression contre le peuple en révolte.” Localiser le
téléphone satellite et son propriétaire aurait ensuite été un jeu d’enfant pour
les experts de l’OTAN. Si cette thèse venait à être confirmée, nous pourrions
en déduire que ce fut la première étape vers la fin tragique du dictateur,
quelques semaines plus tard.
Bachar Al-Assad était invité au défilé du 14 juillet 2008!
Source Courrier International
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