Il y a
20 ans, Steve Jobs a fait sept prédictions qui se sont réalisées
E-commerce,
smartphone, Tesla, déclin du PC... Steve Jobs avait fait preuve d'une étonnante
clairvoyance dans une interview accordée au magazine Wired en 1996.
Pour construire l'avenir, il faut l'anticiper. Si cette
formule sonne comme un slogan un peu creux d'un cabinet de consulting, il faut
bien reconnaître qu'elle fonctionne parfaitement avec Steve Jobs. Et surtout
dans cette interview donnée au magazine américain Wired en février 1996. A l'époque pourtant, l'homme n'est pas
la star de la planète high-tech qu'il deviendra quelques années plus tard. A la
tête de NeXT Computer -une société créée après son éviction d'Apple-, Jobs
prépare en coulisse son retour dans "sa" maison. Ce qu'il parviendra
à faire quelques mois plus tard. A l'époque, le grand public l'a un peu oublié,
mais les fins connaisseurs du secteur louent toujours sa vision et le
consultent régulièrement. C'est ainsi que Wired, la revue des geeks, lui
propose une très longue interview pour exposer sa vision de l'avenir. Ses
prédictions s'avéreront pour la plupart exacte. Voici ce que Jobs avait
anticipé en 1996:
1. L'avènement de l'internet sur
mobile
Alors qu'à l'époque seule une minorité a accès à internet (on
recensait 1,5 million d'internautes en France à l'époque), Jobs voit déjà le
coup d'après. Non seulement selon lui, le web va devenir massif sur
l'ordinateur mais des nouveaux terminaux vont permettre d'y accéder de partout.
"Le web est excitant pour deux raisons: d'abord parce qu'il est
omniprésent. Demain, on accédera au web de partout avec son téléphone. Et tout
ce qui est omniprésent est intéressant. Ensuite parce que je pense pas que
Microsoft réussisse à s'approprier le web (à la différence du monde du PC où il
domine en maître à l'époque, ndlr). Il y aura beaucoup d'innovations et cela va
créer un monde qui ne sera plus dominé un seul acteur." Jobs a aussi vu
juste pour Microsoft qui non seulement ne domine pas le web mais doit même se
contenter du rôle d'éternel outsider dans le smartphone...
© DR
2. L'explosion du e-commerce
Alors qu'en 1996, Amazon n'est qu'un petit libraire en ligne,
Steve Jobs anticipe déjà le changement de paradigme dans le commerce. Il prédit
à ce modeste acteur un avenir florissant. "Les gens vont cesser d'aller
dans plein de magasins. Et ils vont acheter des tas de trucs sur
internet! Le web est un incroyable outil de démocratisation. Une petite
entreprise pourra viser aussi haut qu'une grande et rendre ses produits aussi
accessibles que ceux des grandes. Les grandes sociétés dépensent des centaines
de millions de dollars pour construire leurs canaux de distribution. Le web va
faire complètement disparaître cet avantage." Aujourd'hui le e-commerce
pèse 9% du commerce de détail en France (hors alimentaire) et des milliers de
petits vendeurs proposent directement leurs produits en ligne ou sur des
marketplaces.
3. Le déclin inexorable du PC
Pas de doute pour Jobs, le PC est condamné à plus ou moins long
terme. "L'industrie de l'ordinateur de bureau est morte. L'innovation a
pratiquement cessé. Microsoft domine ce marché avec très peu d'innovations.
C'est terminé. Apple a perdu. Le marché de l'ordinateur de bureau est entré
dans l'âge des ténèbres", anticipe-t-il. En 2015, le marché du PC était en
recul (-8%, selon Gartner) et ce pour la quatrième année consécutive. Mais
paradoxalement, le seul fabricant à progresser sur ce marché en déclin est...
Apple.
© DR
4. Les grandes entreprises
s'adapteront ou mourront
Sans doute sa prédiction la plus d'actualité. "Les grandes
entreprises qui ne sauront pas s'adapter au web vont souffrir. Le web ouvre une
ère de changements importants et ceux qui n'y prêtent pas garde en souffriront,
tandis que ceux qui réussiront à s'adapter seront récompensés. Le web sera l'un
des plus grands facteurs de changement que les entreprises ont connu depuis des
décennies." Les disquaires, libraires ou encore les taxis peuvent en
témoigner. S'il n'avait pas pu anticiper l'émergence de plateformes comme Uber,
Steve Jobs avait bien compris que le web était susceptible de casser les
structures anciennes. "Il y a beaucoup d'intermédiaires dans nos économies
actuelles ce qui est une source de ralentissement et rend les choses plus
chères. Leur élimination sera profonde."
5. Les concessionnaires
ressembleront aux Tesla stores
Si Steve Jobs ne pensait pas encore à la voiture électrique, il
avait anticipé un des points essentiels du modèle économique de Tesla. La
production à la demande. "Prenez les concessionnaires automobiles. Tant
d'argent est consacré au stock -des milliards et des milliards de dollars. Or
l'inventaire n'est pas une bonne chose: c'est très coûteux, ça prend du temps,
il peut être vandalisé, il devient obsolète. Et, en général, les
concessionnaires n'ont jamais la voiture que vous voulez dans la couleur que
vous voulez. Ne serait-il pas agréable de se débarrasser de tout ce stock? De
ne garder en magasin qu'une seule voiture -blanche par exemple- et de laisser
les clients choisir sa couleur et ses options afin de la commander et de la
livrer en une semaine?", suggère Jobs. Il ne fait alors rien d'autre que
décrire le modèle des magasins Tesla qui ouvriront 15 ans plus tard...
© DR
6. La fin du stockage et
l'émergence du cloud
Là encore, il fallait avoir du nez en 1996. Pour Jobs, le web
allait apporter des réponses simples aux problèmes de stockage. Les disques
durs ne seraient plus le seul espace de stockage des données et contenus des
gens. "Je ne stocke plus rien, vraiment. J'utilise beaucoup le mail, le
web et avec eux je n'ai plus à me préoccuper du stockage. En fait, ma façon
préférée pour me souvenir des choses est de m'envoyer un mail." Qui
aujourd'hui n'a pas en effet dans sa boîte mail quantité de photos, de
factures, d'adresses, de codes divers etc. Des informations stockées dans les
serveurs des différents services web, dans le cloud.
7. Les gens ne pourront pas
assimiler la quantité d'informations du web
Des tweets aux posts Facebook en passant par les quantités
d'articles de presse, de billets de blog, de vidéos, de photos etc. Le web a
démultiplié la quantité d'informations ingurgitées chaque jour par les citoyens
dans leur vie privée et professionnelle. "Nous sommes déjà en surcharge
d'informations et la plupart des gens en recevront beaucoup plus qu'ils ne
pourront en assimiler de toute façon", prévoit-il. Le fondateur d'Apple ne
se réjouit alors pas de cet état de fait. Il se montre même un brin
"technophobe" en fin d'interview. "Abraham Lincoln n'avait
pas de site web dans la cabane où ses parents lui faisaient la classe et
pourtant il est devenu quelqu'un de très intelligent. Cela nous montre que nous
pouvons être des humains incroyables sans ces technologies."
Source bfmbusiness.bfmtv.com
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