Circulation alternée
Face à la pression
exercée par Europe Ecologie Les Verts qui souhaite créer l’amalgame entre pic
de pollution et déplacement automobile, le Gouvernement cède au chantage en
annonçant la circulation alternée lundi matin dans Paris et la région
parisienne. D’une efficacité contestable, cette mesure se heurte à d’autres
problématiques qui la décrédibilisent totalement.
- Une mesure tardive
5 jours après le début
du pic de pollution et 3 jours avant sa fin programmée, cette mesure parait
bien plus démagogique que préventive.
- Les automobilistes franciliens n’en sont pas responsables
Rappelons que seule
une infime partie du parc automobile français est émettrice de particules
fines. En effet, si les véhicules essence ne sont pas concernés, les véhicules
diesel mis en circulation après 2005 ne le sont pas non plus (voir le rapport
du professeur Michel AUBIER de l’Académie de médecine sur les émissions de
particules des véhicules diesel).
De plus, l’épisode de
pollution qui sévit actuellement sur le territoire français est principalement
dû aux émissions de particules fines issues des centrales à charbon allemandes
et du chauffage au bois des pays scandinaves. Emporté par les vents sur le
territoire français, cette pollution stagne du fait d’un anticyclone et de la
faible force des vents. Rappelons qu’il y a pollution quand les vents viennent
du Nord et de l’Est, jamais avec des vents d’Ouest.
- Une mesure difficilement compréhensible
Avec un dispositif
encore flou à moins de 24h de la mise en application de la mesure, certains
automobilistes risquent de rester perplexes devant leur plaque minéralogique.
Il existe en effet, en France actuellement, deux types de plaques
minéralogiques (les nouvelles se terminant par une lettre et les anciennes par
le numéro du département).
« Quel numéro
faudra-t-il prendre en considération pour savoir si on a le droit d’aller
travailler ? S’il s’agit du dernier numéro de la plaque d’immatriculation, ce
sont donc des départements entiers qui se verront interdit de rouler » indique
Daniel Quéro, président de « 40 millions d’automobilistes ».
- Une mesure quasiment inapplicable
Comme si la mesure
n’était pas suffisamment floue, le ministre de l’Ecologie annonce une série de
dérogations qui réduit quasiment à néant la possibilité de comprendre le
dispositif et d’en saisir la portée. L’une d’elles porte sur l’autorisation de
circuler dans le cas où trois personnes seraient présentes dans les véhicules.
C’est oublier que les franciliens n’ont pas tous les mêmes horaires de travail.
« Il est illusoire de
penser que les forces de l’ordre auront les moyens de contrôler toute la
circulation francilienne sans donner l’impression que le Gouvernement a déclaré
la guerre aux automobilistes. Le rôle des forces de l’ordre doit-il se limiter à
sanctionner les franciliens dans leur trajet domicile-travail sous le faux
prétexte d’un pic de pollution aux particules fines ? Alors que la réduction de
la pollution est déjà en cours, on pourra dire que c’est grâce à cette mesure
que l’on résout le problème ? » conclut Pierre Chasseray, délégué général de
l’association.
Source contrepoints.org
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