Carte de l’échiquier politique français
À quoi ressemble réellement l’échiquier
politique français, en deux dimensions ? Découvrez cette carte inédite !
Modification des positionnements des femmes/hommes politiques et
philosophes
- L’autoritarisme de Manuel Valls le fait (toujours) descendre vers le dirigisme et la droite.
- Marine Le Pen se déplace largement vers la gauche. Elle occupe une position équilibérale par rapport à son père : plus libérale sur les aspects sociétaux et plus dirigiste sur le plan économique.
- Repositionnement de Berlusconi et de Keynes.
Modification des positionnements des partis politiques français
Mutation
impressionnante du Front National qui s’étend considérablement vers la gauche.
Le parti rénové par Marine le Pen fait un grand écart idéologique entre la
droite nationale et la droite paternaliste traditionnellement occupée par le
gaullisme. Le parti commence même à s’implanter à gauche, sur les terres du
populisme socialiste.
Apparition de femmes/hommes politiques et philosophes
François
Fillon, Jean François Copé, Alain Juppé, Angela Merkel,
Léon Trotsky, Robert Nozick, Ayn Rand, Kant. John
Rawls.
Apparition de partis non représentés sur la précédente carte
Parti
radical (membre de l’UDI) injustement oublié sur les précédentes éditions.
L’UDI
figure sur la carte des grands partis. Il a une composante légèrement libérale
sous l’influence conjuguée du PLD et des nécessités économiques mais son
barycentre reste indéniablement dirigiste, comme celui de tous les grands
partis français.
.
Codes de lecture :
Cette
carte prétend dessiner le paysage politique français sur deux axes :
- En abscisse, le traditionnel droite-gauche est l’incontournable curseur médiatique du positionnement politique.
- En ordonnée, l’axe libéralisme-étatisme représente la plus ou moins grande étendue du pouvoir de l’État sur la société. Cet axe va du totalitarisme à l’anarchie (il ne s’agit donc pas ici de mesurer la question du pouvoir dans l’État qui serait un axe démocratie-dictature).
Cette
représentation montre donc le libéralisme comme une deuxième dimension de
la vie politique. Le contraire du libéralisme n’est ni la gauche, ni la droite,
c’est l’étatisme et le dirigisme.
Bien
entendu les idées politiques ne se limitent pas non plus à cette cartographie
en deux dimensions, mais cette représentation s’avère nettement plus précise
que le traditionnel positionnement linéaire droite – gauche.
Les
positionnements décrits ici sont français. Les verts ou les libéraux allemands
par exemple occuperaient une place sensiblement différente de leurs homologues
français.
Certains
partis n’existent plus. Ils sont représentés pour leur positionnement original
ou spécifique : c’est le cas de démocratie libérale, des gaullistes de gauche
ou d’Alternative Libérale.
Les
surfaces représentant les partis ne sont pas proportionnelles à leur poids
électoral ou au nombre de leur adhérents mais uniquement à leur champ d’action
idéologique sur les deux axes droite – gauche et libéralisme – dirigisme.
La
présence d’une zone d’exclusion théorique tient au fait qu’une société
hautement libérale ne peut être « pilotée » ni vers la droite, ni
vers la gauche. Une société libérale d’extrême droite ou d’extrême gauche est
par définition impossible. En revanche plus une société est dirigiste, plus
elle peut gouverner au nom des valeurs de droite ou de gauche.
L’axe
droite-gauche essaye de respecter le positionnement que se donnent eux-mêmes les partis politiques et leurs
membres. Nous ne faisons aucune interprétation ou reclassement sur cet axe. Les
philosophes ou hommes politiques antérieurs à l’existence de la droite et de la
gauche sont situés à la place qu’on leur attribue généralement sur cet axe.
Pour
évaluer une position sur l’axe libéralisme-dirigisme, il est tenu compte à poids égal de la liberté économique et
de la liberté sociétale-politique. Cela conduit à des positionnements
équilibéraux pour des personnalités en apparence très différentes. C’est voulu
et assumé. Le libéralisme économique compense le dirigisme sociétal-politique
et réciproquement (voir la note sur le diagramme de Nolan plus bas).
Des
personnalités étrangères ou françaises emblématiques ont été situées par
rapport à cette carte du ppf (en rouge). Plusieurs grand philosophes politiques
sont également représentés (en vert).
De
nombreux partis microscopiques ou simplement inconnus du public n’apparaissent
pas. Il faut passer par l’épreuve des urnes (ou par la prise de la Bastille)
pour être représenté. Il faut également avoir un placement original ou
caractéristique.
La
légende des deux axes principaux rappelle que le libéralisme a été la première
définition de la gauche fin XVIII, et une de ses grandes composantes au XIXe
avant que le socialisme ne le remplace sur les bancs de la gauche.
La
gauche libérale (à construire) n’est pas un parti. Elle dessine les frontières
de ce que pourrait être une gauche non dirigiste, capable de renouer avec les
principes de 89.
Mise au point : cette
carte n’est PAS un diagramme de Nolan.
La carte 2D du ppf n’a qu’un seul axe représentant la
liberté. Elle se distingue donc du diagramme de Nolan qui, avec ses deux axes de liberté, est un contresens
libéral car il entérine l’idée qu’il y a plusieurs « sortes » de
libertés.
Or toute
la doctrine libérale et le simple bon sens prouvent le contraire. Il y a
unicité entre les libertés politiques, sociétales et économiques. Quand on
supprime l’une on supprime forcément les autres. Il peut y avoir un décalage
temporel, mais toute libération de l’économie entraine une libération sociétale
et, réciproquement car les contraintes morales ont toujours des conséquences
économiques. En d’autres termes, il n’y a pas solution de continuité entre le
politique, le sociétal et l’économique. Seul un schéma en triangle (ou
approchant) avec un seul axe de liberté peut exprimer la pensée
libérale. C’est d’ailleurs la forme recommandée par Hayek.
Source contrepoints.org (Par Alain Cohen-Dumouchel)
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