dimanche 9 mars 2014

Billets-Carte de l’échiquier politique français


Carte de l’échiquier politique français

À quoi ressemble réellement l’échiquier politique français, en deux dimensions ? Découvrez cette carte inédite !

Modification des positionnements des femmes/hommes politiques et philosophes
  • L’autoritarisme de Manuel Valls le fait (toujours) descendre vers le dirigisme et la droite.
  • Marine Le Pen se déplace largement vers la gauche. Elle occupe une position équilibérale par rapport à son père : plus libérale sur les aspects sociétaux et plus dirigiste sur le plan économique.
  • Repositionnement de Berlusconi et de Keynes.
Modification des positionnements des partis politiques français
Mutation impressionnante du Front National qui s’étend considérablement vers la gauche. Le parti rénové par Marine le Pen fait un grand écart idéologique entre la droite nationale et la droite paternaliste traditionnellement occupée par le gaullisme. Le parti commence même à s’implanter à gauche, sur les terres du populisme socialiste.
Apparition de femmes/hommes politiques et philosophes
François Fillon, Jean François Copé, Alain Juppé, Angela Merkel,
Léon Trotsky, Robert Nozick, Ayn Rand, Kant. John Rawls.
Apparition de partis non représentés sur la précédente carte
Parti radical (membre de l’UDI) injustement oublié sur les précédentes éditions.
L’UDI figure sur la carte des grands partis. Il a une composante légèrement libérale sous l’influence conjuguée du PLD et des nécessités économiques mais son barycentre reste indéniablement dirigiste, comme celui de tous les grands partis français.
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Codes de lecture :
Cette carte prétend dessiner le paysage politique français sur deux axes :
  • En abscisse, le traditionnel droite-gauche est l’incontournable curseur médiatique du positionnement politique.
  • En ordonnée, l’axe libéralisme-étatisme représente la plus ou moins grande étendue du pouvoir de l’État sur la société. Cet axe va du totalitarisme à l’anarchie (il ne s’agit donc pas ici de mesurer la question du pouvoir dans l’État qui serait un axe démocratie-dictature).
Cette représentation montre donc le libéralisme comme une deuxième dimension de la vie politique. Le contraire du libéralisme n’est ni la gauche, ni la droite, c’est l’étatisme et le dirigisme.
Bien entendu les idées politiques ne se limitent pas non plus à cette cartographie en deux dimensions, mais cette représentation s’avère nettement plus précise que le traditionnel positionnement linéaire droite – gauche.
Les positionnements décrits ici sont français. Les verts ou les libéraux allemands par exemple occuperaient une place sensiblement différente de leurs homologues français.
Certains partis n’existent plus. Ils sont représentés pour leur positionnement original ou spécifique : c’est le cas de démocratie libérale, des gaullistes de gauche ou d’Alternative Libérale.
Les surfaces représentant les partis ne sont pas proportionnelles à leur poids électoral ou au nombre de leur adhérents mais uniquement à leur champ d’action idéologique sur les deux axes droite – gauche et libéralisme – dirigisme.
La présence d’une zone d’exclusion théorique tient au fait qu’une société hautement libérale ne peut être « pilotée » ni vers la droite, ni vers la gauche. Une société libérale d’extrême droite ou d’extrême gauche est par définition impossible. En revanche plus une société est dirigiste, plus elle peut gouverner au nom des valeurs de droite ou de gauche.
L’axe droite-gauche essaye de respecter le positionnement que se donnent eux-mêmes les partis politiques et leurs membres. Nous ne faisons aucune interprétation ou reclassement sur cet axe. Les philosophes ou hommes politiques antérieurs à l’existence de la droite et de la gauche sont situés à la place qu’on leur attribue généralement sur cet axe.
Pour évaluer une position sur l’axe libéralisme-dirigisme, il est tenu compte à poids égal de la liberté économique et de la liberté sociétale-politique. Cela conduit à des positionnements équilibéraux pour des personnalités en apparence très différentes. C’est voulu et assumé. Le libéralisme économique compense le dirigisme sociétal-politique et réciproquement (voir la note sur le diagramme de Nolan plus bas).
Des personnalités étrangères ou françaises emblématiques ont été situées par rapport à cette carte du ppf (en rouge). Plusieurs grand philosophes politiques sont également représentés (en vert).
De nombreux partis microscopiques ou simplement inconnus du public n’apparaissent pas. Il faut passer par l’épreuve des urnes (ou par la prise de la Bastille) pour être représenté. Il faut également avoir un placement original ou caractéristique.
La légende des deux axes principaux rappelle que le libéralisme a été la première définition de la gauche fin XVIII, et une de ses grandes composantes au XIXe avant que le socialisme ne le remplace sur les bancs de la gauche.
La gauche libérale (à construire) n’est pas un parti. Elle dessine les frontières de ce que pourrait être une gauche non dirigiste, capable de renouer avec les principes de 89.

Mise au point : cette carte n’est PAS un diagramme de Nolan.
La carte 2D du ppf n’a qu’un seul axe représentant la liberté. Elle se distingue donc du diagramme de Nolan qui, avec ses deux axes de liberté, est un contresens libéral car il entérine l’idée qu’il y a plusieurs « sortes » de libertés.
Or toute la doctrine libérale et le simple bon sens prouvent le contraire. Il y a unicité entre les libertés politiques, sociétales et économiques. Quand on supprime l’une on supprime forcément les autres. Il peut y avoir un décalage temporel, mais toute libération de l’économie entraine une libération sociétale et, réciproquement car les contraintes morales ont toujours des conséquences économiques. En d’autres termes, il n’y a pas solution de continuité entre le politique, le sociétal et l’économique. Seul un schéma en triangle (ou approchant) avec un seul axe de liberté peut exprimer la pensée libérale. C’est d’ailleurs la forme recommandée par Hayek.

Source contrepoints.org (Par Alain Cohen-Dumouchel)

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