Assistants parlementaires : mettre fin à la précarité et au
népotisme en s’inspirant de l’étranger
Ce dont nous avons besoin en France
c’est, bien sûr, plus de transparence et de contrôle chez les députés mais
aussi plus de moyens pour qu’ils mènent à bien leurs missions en toute
indépendance : les députés allemands et britanniques disposent de budgets
2 fois supérieurs pour leur équipe. Les élus américains ont des budgets presque
10 fois plus élevés !
L’affaire Fillon a mis
en lumière quelques aspects négatifs de la vie parlementaire, en particulier le
manque de contrôle concernant l’argent dont dispose les députés. Aujourd’hui
légal en France, il n’en est pas partout de même. En Allemagne, les élus ont
interdiction de rémunérer les membres de leurs familles, ce qui est d’ailleurs
une forme de discrimination. Toutefois, les vrais problèmes semblent se situer
ailleurs, dans les moyens qui sont mis à disposition des députés pour
travailler. Même s’ils font de plus en plus appel aux travaux des think tanks,
les députés sont tributaires des informations délivrées par l’administration et
par l’INSEE qui détient le monopole statistique. Ils ont besoin de personnel
pour faire le travail de recherche nécessaire à la préparation des lois et
autres amendements. N’oublions pas : c’est aux députés de vérifier le
budget et de contrôler l’efficacité de la dépense publique. En ont-ils les
moyens ? Pas vraiment.
En France, ce sont 9
000 euros/mois qui sont alloués à chaque député pour rémunérer son personnel.
Cela représente environ 108 000 euros/an. Au Royaume-Uni, les membres de la
Chambre des Communes disposent de plus 150 000 livres sterling/an, soit plus de
180 000 euros/an ! Presque le double du budget accordé aux députés
français. Plus de 3 personnes travaillent en moyenne et à temps plein au
service d’un député britannique. Rappelons que ces mêmes députés bénéficient
aussi de l’aide du NAO (National Audit Office) qui est un organisme dont les
missions sont plus importantes que celles de la Cour des Comptes car il doit
contribuer à faire faire des économies concrètes d’argent public. Alors que la
NAO veut à tout prix obtenir des résultats chiffrés quand la Cour des Comptes
se contente de vérifier les comptes en formulant des recommandations... Le NAO
présente ses Rapports au Parlement dans un contexte très médiatisé, son
personnel n’a pas le statut de fonctionnaire et provient en très grande partie
du secteur privé. Et le Parlement britannique suit les recommandations du NAO.
Les parlementaires
britanniques disposent de budgets plus importants que les élus français et, en
plus, ils sont mieux payés. Un député français gagne 7 100 euros/bruts par mois
ou 5 500 euros nets. Le membre du Bundestag est à 9 081 euros/mois et celui britannique
à 8 800 euros.
Les députés du
Bundestag allemand bénéficient d’abord d’une enveloppe de 13 645 euros par mois
qui doit couvrir l’indemnité (le salaire) du parlementaire ainsi que ses autres
dépenses régulières (domicile à Berlin, frais de bureau, permanence en circonscription…).
A cela s’ajoute le budget pour le personnel qui s’élève à 20 000 euros/mois ou
240 000 euros/an. C’est pratiquement 130 % de plus que la somme dont
dispose un député français !
A la Chambre des
Représentants, les élus américains ont encore plus de budget pour leur équipe.
Ce sont environ 950 000 dollars (900 000 euros) qui leur sont attribués tous
les ans et avec lesquels ils peuvent employer jusqu’à 18 personnes ! Le
népotisme y est interdit et les dépenses sévèrement contrôlées.
Ce dont nous avons
besoin en France c’est, bien sûr, plus de transparence et de contrôle chez les
députés mais aussi plus de moyens pour qu’ils mènent à bien leurs missions en
toute indépendance. N’oublions pas : ce sont eux les élus du peuple.
Députés français
|
108 000 euros/an
|
Députés allemands
|
240 000 euros/an
|
Députés britanniques
|
180 000 euros/an
|
Députés (élus)
américains
|
900 000 euros/an
|
UK House of Commons, Bundestag, US House of
Representatives
|
Budget personnel
députés allemands, français, britanniques et américains
Source irefeurope.org
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