Les Français croient de moins en moins en l’État
Interrogés au lendemain de la prestation
télévisée de François Hollande par l’institut de sondage Odoxa pour BFMTV, les
Français affichent un moral à son plus bas niveau historique. Novembre 2014
consacre un record de défiance dépassant même les plus bas niveaux observés
jusqu’alors après la faillite de Lehman Brothers.
Parallèlement, et
c’est la surprise de cette enquête, les Français témoignent d’une volonté
réformatrice extrêmement forte sur chacune des sept pistes de réformes –
d’inspiration libérale – que l’institut de sondage a testées auprès d’eux. Les
Français se montrent désormais fortement demandeurs de réformes économiques
profondes, parfois douloureuses. Ainsi, si la réduction du chômage, la baisse
des impôts ou la défense des intérêts de la France constituent des mesures
consensuelles, tel n’est théoriquement pas le cas de l’alignement des régimes
spéciaux de retraite sur le régime général (73% de soutien), de la diminution
de la dépense publique (88%), de la mise en place de réformes structurelles sur
la sécurité sociale ou l’indemnisation chômage (78%) ou même de la nécessité
d’agir pour donner davantage confiance aux chefs d’entreprises (75%).
Toutes ces mesures
suscitent une adhésion si forte que les Français sont pour chacune entre les
trois quarts et les neuf dixièmes (réduction du chômage) à dire que ce sujet
constituera un enjeu important dans leur choix du futur président de la
République en 2017.
Si des écarts
gauche-droite existent toujours, il est très spectaculaire de voir désormais
une large majorité de sympathisants de gauche (plus de 64%) approuver chacune
de ces mesures, y compris celles concernant l’alignement des régimes spéciaux
de retraite (64%) ou les réformes de la sécurité sociale ou de l’indemnisation
chômage (68%).
« Les Français
deviendraient-ils libéraux ? », s’interroge Nicolas Doze. Commentant les
résultats de ce sondage, le journaliste de BFMTV considère que les Français ne
croient plus en l’État obèse providence puisqu’ils veulent une baisse de la dépense
publique et la diminution des impôts. Selon lui, l’opinion publique est en
train de changer : les Français comprennent que l’économie repartira avec
l’innovation, la baisse de la dépense publique et une fiscalité moins lourde.
Si le modèle français d’État providence marchait, cela se saurait et il n’y
aurait pas en France 6 millions de chômeurs, 8 millions de pauvres, 3,2
millions de smicards et 2 millions de RSA.
En tous cas, ajoute le
journaliste, un pays où 57% du PIB part en dépense publique, qui produit plus
de 100 lois tous les ans, où un tiers du revenu des ménages part en prestations
sociales et 47% du salaire brut part en cotisations est un pays très très loin
du libéralisme.
Source contrepoints.org
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