Les 10 meilleures séries de 2013
L’année écoulée a été riche en départs
bouleversants, en nouvelles saisons brillantes et en découvertes réjouissantes.
Voici les dix séries vues sur les chaînes françaises en 2013 qui se sont
élevées au-dessus du lot.
1. Breaking bad,
saison 5
Seize
épisodes en apnée. Seize épisodes les mâchoires serrées, le corps figé sur nos
canapés, l’œil captivé, ébahi de plaisir devant la chute si longtemps attendue
de Walter White. Un sprint au ralenti, bourré de rebondissements terrifiants et
de répliques géniales, au pinacle des séries contemporaines aussi bien côté
réalisation qu’au niveau de l’interprétation – Bryan Cranston offre une des
performances les plus marquantes de l’histoire du petit écran. Une ultime
saison coupée en deux, pour faire durer le plaisir, et dont les ultimes
instants, s’ils n’ont pas satisfait tout le monde (combien de séries y sont
parvenues ?) concluent sobrement et humainement une série grandiose,
assurément une des plus grandes jamais vues.
Diffusée sur OCS City et Arte.
2. Rectify
Certainement
la prochaine grande série américaine. Aisément la meilleure nouveauté de cette
année outre-Atlantique. Rectify filme
avec une sensibilité unique le retour à la vie de son héros, enfermé 19 ans
dans le couloir de la mort. Une expérience sensorielle puissante, un portrait
devant lequel il est difficile de ne pas verser une larme, qui offre dès ses
premiers instants une incroyable maîtrise du tempo, du jeu des silences et des
regards, dont chaque mot est lourd de sens. Lumineusement mise en scène, portée
par un acteur magnétique, Aden Young, Rectify
restera la claque émotionnelle de l’année 2013. En attendant, impatiemment, sa
saison 2, prévue pour le printemps.
Diffusée sur Sundance Channel.
3. Mad Men,
saison 6
Ils sont
nombreux à avoir abandonné Don Draper. Ils sont nombreux à avoir fait une grave
erreur. Après une saison 5 jugée par beaucoup (dont nous faisons partie) en
demi-teinte, Mad Men est revenue au
sommet de son art, dans un chapitre cerné par la mort et marqué par le lâcher
prise de son héros à bout, épuisé de mentir, détruit par ses errances. Une
saison aussi convaincante côté comédie, une des forces ignorées de la série, où
la lente déliquescence de Draper est remarquablement incarnée par Jon Hamm. A
peine pourra-t-on reprocher à cet avant-dernier chapitre du chef-d’œuvre de Matthew Weiner d’avoir un peu
moins soigné ses héroïnes. Ecriture, interprétation, réalisation, on frôle la
perfection.
Diffusée sur Canal+Séries.
4. Treme,
saison 4
Elle se
conclura le 30 décembre, mais cette ultime saison du chef-d’œuvre ignoré de David Simon mérite déjà sa
place ici. Pour l’ensemble de son histoire, son émouvant portrait d’habitants
de la Nouvelle-Orléans de l’après-Katrina. Pour ses interprètes,
extraordinaires de naturel. Pour sa musique, qui nous offre des performances
inédites de grands noms du jazz, et qui s’aventure dans toutes les sonorités
afro-américaines. Pour son décor, minutieusement et amoureusement filmé. Pour
sa capacité à saisir une suite d’instants presque anodins qui, mis bout à bout,
forment une histoire humaine poignante. Et pour David Simon, immense auteur,
qui refuse ici encore les lois du marché télévisuel, et nous offre une œuvre
sans égale, formidable jusque dans ses lourdeurs, car toujours authentique.
Diffusée sur OCS City.
5. Top of the
lake
Jane
Campion (La Leçon de piano) n’a pas raté
son coup d’essai télévisuel. Sa minisérie, polar brut, combat intime d’une
femme flic à vif pour retrouver une fillette disparue et pour vaincre ses
démons, est une des œuvres les plus intenses de ces dernières saisons. Lente,
pesante, magistralement mise en scène, portée par une Elisabeth Moss (Mad Men) magnifique, elle dessine un puissant
dialogue entre l’homme et la nature, les paysages grandioses de
Nouvelle-Zélande, déchirés par les vents, répondant aux tourments des
personnages. Un coup d’essai, et un coup de maître.
Diffusée sur Arte.
6. La Gifle
(The Slap)
Récit
choral, d’une émotion brute et d’une humanité bouleversante, La Gifle, tirée
d’un roman de Christos Tsiolkas, a tardé à atteindre nos téléviseurs. Au-delà
de son intrigue centrale et du débat pour ou contre la gifle aux enfants
qu’elle a soulevé (surtout dans son pays d’origine, l’Australie), cette
minisérie offre une suite de portraits plus touchants et plus justes les uns
que les autres, incarnés par des comédiens d’un naturel renversant – Melissa
George, Jonathan LaPaglia, Sophie Okonedo, Sophie Lowe… Autant d’histoires du
quotidien, sur la difficulté de vivre en couple, les non-dits, les désirs, les
regrets, truffés de dialogues sentis et d’instants de grâce.
Diffusée sur Arte.
7. House of
cards, saison 1
Tremble,
télé. Le site de VOD Netflix, en lançant avec fracas cette série produite par
David Fincher, avec Kevin Spacey et Robin Wright en vedettes, a frappé un grand
coup dans l’univers des séries. Outre le phénomène technique que représente
cette série diffusée par Internet, où chaque saison est lancée en treize
épisodes immédiatement disponibles, House of
cards est une réussite critique. Par sa forme d’abord, magistralement
orchestrée par David Fincher, par son casting de luxe, mais aussi par
l’efficacité de son thriller politique machiavélique. On n’est pas encore au
niveau des grands drames d’HBO ou AMC, le talent est un peu forcé, certains
virages dramatiques sont maladroits, mais ils sont peu nombreux, ceux qui
n’attendent pas impatiemment la saison 2 – annoncée pour le 14 février prochain
sur Netflix, et au printemps sur Canal+.
Diffusée sur Canal+.
8. Real Humans,
saison 1
Notre
complexe envers les Nordiques s’est encore renforcé cette année. Après les
Danois de The Killing et de Borgen (dont la saison 3 a manqué de peu ce
classement), c’est au tour des Suédois de Äkta Människor, en VO, de nous mettre
une claque. Œuvre de science-fiction minimaliste, qui mise avant tout sur
l’humain – et l’humanoïde – pour faire naître l’étrange et le suspense, Real Humans regorge de réflexions sociétales,
de questionnement sur la place des minorités, sur la famille, sur le sexe… mais
reste avant tout un drame intimiste et un thriller de qualité. « Underbart », comme on dit là-haut.
Diffusée sur Arte.
9. Masters of
sex, saison 1
Une des
meilleures nouveautés de la dernière rentrée américaine qui a tout pour
elle : un sujet passionnant, les débuts de l’étude de la sexualité dans
les années 50. Un sous-texte riche, la libération sexuelle et l’émancipation
féminine. Une écriture enlevée, subtile, drôle, touchante. Des personnages
romanesques, inspirés de vrais chercheurs, William Masters et Virginia Johnson.
Des acteurs brillants, Michael Sheen et Lizzy Caplan, formidablement secondés.
Dès la première saison, on prend déjà notre pied.
Diffusée sur OCS City.
10. Kenny
Powers (Eastbound & Down),
saison 4
Beauf magnifique, sale con émouvant, abruti raffiné, Kenny P.
sera resté dans l’ombre de la télé française, méconnu jusqu’à son ultime
épisode, en novembre dernier. A tort. Produite par Will Ferrell, formidablement incarnée par l’inénarrable Danny
McBride, cette biographie d’une fausse star
déchue du baseball, racontée (avec emphase) par son antihéros, a atteint des
sommets de drôlerie, d’impertinence, de méchanceté, d’embarras… et d’émotion.
Sous les blagues trash, l’humour bourrin et les excès, Eastbound & Down était un portrait touchant, d’une rare justesse, celui
d’un type paumé et malheureux caché sous le mulet, le bide et le style bariolé
d’un pauvre con. Raison de plus de compter sa sortie parmi les grands moments
de l’année, elle était réussie.
Diffusée sur OCS City.
Source telerama.fr
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