Joyeuse année 2014 dans le meilleur des mondes
Pas besoin d’être Nostradamus pour prévoir que
2014 va continuer sur la lancée des grandes tendances qui, si elles ne sont pas
nées l’année dernière, s’y sont en tous cas révélées ou confirmées.
En 2013, la bêtise, la
désinformation et les envolées humanistes a partir de données complètement
fantaisistes ou mensongères ont battu des records. Les mensonges politiques,
les sales coups et les manipulations aussi ! Ce fut une année exceptionnelle en
ce qui concerne les atteintes a la propriété et les révélations sur l’étendue
de la surveillance dont nous sommes les objets au mépris des principes
protégeant la vie privée.
Ce fut l’année
d’Edward Snowden et de la chypriotisation des comptes bancaires. L’année où le
FMI a avancé l’idée d’une taxe exceptionnelle de 10% sur l’épargne des ménages.
L’année des tristes lois du du 6 décembre et du 10 décembre en France (nous y
revenons plus bas).
En 2013, plus que
jamais, les journalistes ont véhiculé ou n’ont rien fait pour démentir des
affirmations promptes a provoquer l’indignation du citoyen lambda, mais
complètement fausses. Prenons le cas de ces salauds de riches américains,
accusés de ne pas contribuer de manière équitable par ceux qui ne paient pas un
centime d’impôts : une enquête d’une journaliste de CNBC ayant épluché le
dernier rapport du Congressional Budget Office (CBO) a démonté cette
affirmation avec chiffres incontestables a l’appui : les 20% les plus riches
paient presque 93% de tous les impôts sur le revenu, et les 40% en paient 106%.
Comment cela est-il possible ? Car les 20% les plus pauvres reçoivent plus du
gouvernement qu’ils ne paient de taxes, d’où cette « anomalie » des
106%.
Concrètement, en 2010
le cinquième le moins riche de la population a gagné en « revenus de
marché » (salaires, revenus de négoces individuels, plus-values,
retraites…) 8.100$ par personne. Mais ils a aussi reçu des « transferts
publics » (cash et aides diverses) de 22.700$, pour un revenu net après
impôts de 30.800$. Bienvenus au pays de l’ultra-libéralisme !
J’ai bien peur que
pour la France de telles statistiques soient – étrangement – non
accessibles, mais j’anticipe que très peu parieront sur des données plus
favorables aux riches.
Venons-en a un autre
mensonge véhiculé par les égalitaristes partisans de toujours plus de
redistribution : selon les chiffres de l’économiste Thomas Piketty, « le
revenu médian d’un ménage américain n’a augmenté que de 3% entre 1979 et 2007,
c’est-à-dire pratiquement pas. Cela corrobore en effet sa thèse selon laquelle
les plus riches ont accaparé pratiquement toute l’augmentation de richesse de
ces dernières années, au détriment des classes moyennes et populaires ».
Or, comme l’expose en détail un analyste d’Emploi2017 dans deux articles de Contrepoints, ces affirmations sont
grossièrement fausses ainsi que l’ont démontré plusieurs études sérieuses sur
le sujet qui pourront être consultées ici et là.
Selon ces études et
les critères retenus, l’augmentation du revenu médian des ménages a été
comprise entre 36% et 62%. Et l’auteur de conclure : « une augmentation de
moitié du revenu médian, même en 30 ans, est loin d’être négligeable et
prétendre qu’il est resté inchangé n’est plus de l’information économique mais
de la désinformation politique ».
Les auteurs de ces
études soulignent, entre autres choses, que les données habituellement
compilées « ne prennent pas en compte toutes les sources de revenus mais
seulement les revenus monétaires. Elles excluent donc de fait les cotisations
des employeurs aux caisses de retraites et d’assurance, et les avantages en
nature tels que Medicaid, les bons alimentaires et les aides pour l’accès à
l’énergie. »
Et l’auteur
de conclure : « Utiliser la respectabilité que confère l’outil
statistique pour désinformer l’opinion publique est devenu l’instrument favori
de tous ceux qui vivent des politiques de redistribution par opposition à ceux
qui militent pour une politique de l’offre : en simplifiant,
l’instrument de ceux qui vivent du partage du gâteau économique par opposition
à ceux qui cherchent d’abord à le faire grossir. »
De l’autre côté de
l’Atlantique, en Angleterre, les salariés sont eux aussi victime du rabotage
ni-vu ni-connu de leur salaire net. Une étude réalisée par le Trésor en 2013
montre que la compensation globale des salariés (salaires, bonus, avantages en
nature et cotisations sociales payés par les employeurs – assurance
chômage et retraite) a été proportionnelle a l’accroissement de la productivité
depuis 2000. Mais la part des cotisations sociales a augmenté de 13% a 17,2%
entre 2000 et 2012, compte tenu aussi bien de l’inflation des cotisations
retraite que d’une considérable augmentation des cotisations patronales.
L’impression de stagnation, ou de perte de pouvoir d’achat des salariés, n’est
pas due au fait que les entreprises diminuent les salaires, mais à la
combinaison de prélèvements toujours croissants de l’État sur des plans non
perceptibles par le salarié, et d’une inflation, elle aussi non perceptible de
manière immédiate, supérieure à l’inflation officielle.
L’inflation, comme le
résume Simone Wapler, « profite aux débiteurs (cigales) et nuit aux
créditeurs (fourmis). (…) Aujourd’hui, les États sont des débiteurs chroniques,
de monstrueuses cigales. Un gouvernement endetté se doit de :
- créer de l’inflation pour plumer les fourmis (financièrement, c’est possible, même si c’est biologiquement choquant).
- minimiser l’inflation pour rassurer sur la qualité de sa monnaie (il ne faut pas que la fourmi s’aperçoive qu’elle est plumée). »
Les procédés utilisés
pour minimiser l’inflation ont été bien identifiés aussi bien en Europe qu’aux
États-Unis, ou le site Shadowstats fait
un remarquable travail de démystification :
On y observe
clairement que l’inflation réelle aux USA est entre 2 et 8 fois (!) supérieure
à l’inflation officielle en fonction des bases choisies et des dates étudiées.
Tous ces éléments
montrent clairement que la perte de pouvoir d’achat des ménages ne peut, après
une analyse un peu sérieuse, être sérieusement imputée à une mauvaise
distribution des revenus, un accaparement des ressources par les plus riches ou
un esclavage moderne par des entreprises payant toujours moins. Ce qui lamine
le pouvoir d’achat des citoyens est l’inflation réelle conjuguée aux
prélèvements toujours croissants, et les responsables ne sont pas le
capitalisme ou « les riches », mais la kleptocratie composée des
gouvernements, des banques centrales et des grandes banques.
Bien entendu
l’inflation et les taxes ne lèsent pas seulement les individus au niveau de
leurs salaires, mais aussi de leur épargne. Par exemple pour les taux de Livret
A très inférieurs à l’inflation réelle. Les taux d’intérêts complètement
déconnectés de la réalité appauvrissent l’épargnant. C’est la raison pour
laquelle les prix de l’immobilier montent ou résistent malgré la crise, en
particulier dans certaines capitales considérées comme des refuges de valeur
(Londres, Paris…). Tous ceux qui le peuvent sont en quelque sorte incités par
les kleptocrates à tenter de protéger leur capital en investissant dans la
pierre. Conjugué à l’inflation réelle, ce phénomène entraine une forte hausse
des prix, dont s’empare la presse qui adore opposer le privilégié qui peut se
payer un tel luxe au pauvre travailleur qui aimerait bien mais ne peut pas, à
cause entre autres de ces-salauds-de-riches-étrangers-qui-font-monter-les-prix.
Cela crée une occasion
en or d’intervenir pour les gouvernements sous le prétexte qu’il faut faire
quelque chose pour empêcher cette horrible spéculation. Et cela à
travers – ô surprise – de nouvelles taxes sur l’achat ou la détention
d’un bien immobilier et de nouvelles régulations sur leurs loyers ! Voilà
comment l’épargnant, cherchant à fuir la monnaie de singe qui lamine le fruit
de ses efforts, se retrouve avec des taxes qui lui volent à droite ce qu’il
avait cru mettre à l’abri du vol à gauche (inflation). Taxes qui, rappelons le,
sont votées au prétexte de traiter un problème provoqué par ceux là mêmes qui
les votent. Vous suivez ? Vous aimez le surréalisme ? Les politiciens et les
technocrates ont un catalogue inépuisable à vous offrir !
Cette poursuite
acharnée de l’épargne qui a réchappé aux TVA, IS, CSG, CRDS, IR, ISF présente
quelques variantes en fonction des territoires, des cultures et des contextes
socio-économiques.
En France on
mentionnera la taxe foncière et la loi Duflot sur l’encadrement des loyers
(l’ISF étant déjà dans le paysage depuis longtemps). Ainsi, selon
une étude de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), les taxes
foncières ont augmenté de 21% entre 2007 et 2012 : « La taxe payée par les propriétaires a ainsi progressé deux fois
plus vite que le niveau des loyers ou celui de l’inflation. Les hausses
décidées par les municipalités ne sont pas identiques. Argenteuil, Nantes,
Saint-Denis ou encore Paris sont les villes qui ont le plus augmenté ces
impôts. Déjà l’an passé, l’UNPI faisait état d’une hausse de près de 21% des
taxes foncières entre 2006 et 2011. Par ailleurs, la taxe foncière n’est pas le
seul impôt local à flamber puisque la taxe d’habitation a elle aussi grimpé de
3,2% par an en moyenne entre 2007 et 2013. Dans certaines villes (Rennes,
Paris, Nice, Saint-Denis, Le Mans, Marseille et Clermont-Ferrand), la hausse
atteint même plus de 4% par an. » (Le Figaro)
En Angleterre, les
droits de mutation étaient de 1% avant l’arrivée de Gordon Brown au poste de
Chancelier en 1997. Celui-ci les fit progressivement augmenter pour arriver à
des taux de 3% (biens > 250000 £) et 4% (biens > 500000 £) en 2000. Le
prétexte était alors aussi bien de refroidir la bulle immobilière que de
frapper les riches. Il frappa les riches, une des rares choses que les
socialistes réussissent à tous les coups, mais n’empêcha absolument pas les
prix immobiliers d’exploser jusqu’en 2007. De plus en plus de foyers
appartenant à la classe moyenne furent touchés par une taxe tardivement indexée
sur l’inflation, ce qui ne dérangea pas les travaillistes, plus concernés par
les dépenses électoralistes permises par ces rentrées d’argent inespérées. Les
droits de mutation ont – ô surprise – encore augmenté depuis avec une
tranche à 5% pour les biens supérieurs a 1M£, 7% pour les biens supérieurs a
2M£ et 15% (!) pour les sociétés.
Il faut relever
l’absurdité d’une taxe qui, en réalité, empire l’inflation des prix. En effet,
supposons que vous ayez acheté un bien a 1,5M£. Avec la taxe (ici 5%), il vous
coûte 1,575M£. Si vous souhaitez revendre ce bien au bout de quelques années,
vous ne vous en séparerez pas pour moins que cette somme, même en renonçant à
la moindre plus-value. La taxe contribue donc pour 4, 5, 7 ou 15% (suivant le
taux appliqué) à l’inflation des biens échangés sur le marché.
Précisons enfin que la
taxe de 7% a été instituée par le gouvernement conservateur actuel afin de
calmer les Libéraux-Démocrates (centre-gauche) faisant partie de la coalition
gouvernementale, qui souhaitaient instituer une « Mansion
Tax », un impôt annuel sur le capital immobilier. Mais il est
évident que les Libéraux-Démocrates n’ont pas abandonné l’idée, qui a par
ailleurs été reprise – ô surprise – par les travaillistes afin de
séduire le réservoir toujours abondant des électeurs frustrés et/ou envieux.
Parions donc sans risque que tôt ou tard la « Mansion
Tax » viendra s’ajouter aux droits de mutation existants, faisant
des propriétaires immobiliers des vaches à laits qui n’auront que le droit de
payer et surtout pas celui de beugler, car les riches ne peuvent avoir
l’indécence de se plaindre.
En Grèce, le
gouvernement de coalition a institué un nouvel impôt foncier exigé par les
créanciers internationaux du pays. Fait intéressant, ce sont les syndicats et
les partis de gauche qui ont dénoncé dans la nouvelle loi une taxation
excessive de la propriété immobilière dans un pays qui détient, avec plus 70%
de personnes détentrices de leur logement, le taux le plus élevé de
propriétaires fonciers en Europe. Le principal dirigeant de l’opposition,
Alexis Tsipras, pourtant d’extrême gauche, a accusé le gouvernement de se
livrer à un « braquage » des propriétaires et d’avoir « détruit
le rempart » qui protégeait des milliers de familles grecques « du
désespoir ».
Ce qui nous amène au
sujet fondamental de la propriété. Ce mot honni par la gauche est pourtant en
très bonne place dans la Déclaration des Droits de l’Homme. Car si l’homme
n’est pas en mesure de voir protéger le fruit de son travail, il perd sa
sécurité. Et sans sécurité une société se délite. Or c’est celui là même qui
est censé assurer la sécurité du citoyen, l’État, qui au contraire provoque son
insécurité à travers les atteintes à la propriété évoquées ci-dessus. Le rôle
fondamental de la propriété est brillamment exposé dans l’excellent ouvrage de
Henri Lepage Pourquoi la propriété
(disponible seulement en occasion sur Fnac.com et Amazon, car pourquoi rééditer
un ouvrage remarquable si professeurs et journalistes le méprisent ?).
Rappelons le, ou
énonçons le pour ceux dont le parcours scolaire et universitaire les a
soigneusement préservés de cette hérésie : les droits de propriété sont
le fondement non seulement de la liberté individuelle, mais aussi de la
prospérité économique !
Comme le fait
remarquer Adigun Ajibola (Libre Afrique), « le manque de respect des
droits de propriété a ralenti la croissance à l’échelle mondiale. Le
rapport sur l’Indice international des droits de propriété de 2013 montre
une forte corrélation positive entre les droits de propriété solides et le
développement économique. Des pays comme le Nigeria et le Bangladesh traînent
au bas du classement. »
À l’orée de 2014,
que reste-il aux épargnants lorsqu’ils se rendent compte que leur capital
durement gagné et imposé est confronté aux alternatives suivantes ? :
- Des espèces sur un compte en banque dont il est extrêmement probable qu’elles seront ponctionnées prochainement, à hauteur de 10% au moins et peut être 20 ou 30% pour les montants importants, ou disparaîtront complètement suite a une faillite bancaire ou un cataclysme financier ;
- Des obligations souveraines proposées par des États dont la dette est insoutenable et qui, au mieux, perdront de la valeur dès la remontée inévitable des taux d’intérêts, ou ne seront jamais honorées en cas de défaut ;
- Des actions alors que les marchés ont été portés sur les cimes actuelles par les monstrueuses augmentations de bilans de la Fed, de la banque du Japon, de la Bank of England et de la BCE, ainsi que par la bêtise ou le cynisme des journalistes et analystes de marchés arrivant encore a trouver des raisons d’acheter – des actions donc, dont la valeur n’est portée que par la création monétaire suicidaire et leur statut de placement le moins pire ;
- L’immobilier dont nous venons de voir qu’il constitue, tout comme les contrats d’assurance-vie, un réservoir immobilisé dans lequel les kleptocrates qui nous gouvernent peuvent aller puiser à la première occasion.
Il reste… l’or, la
relique barbare qui a toujours eu pour rôle de préserver le capital. Et
là – ô surprise – l’attirail d’offensives visant à fortement
dissuader l’épargnant est proprement impressionnant ! À vrai dire, tout a
été fait pour dissuader particuliers et investisseurs de l’intérêt qu’il
pouvait y avoir à en détenir : manipulation des prix à la baisse (cf.
mon précèdent billet), nouvelles lois et taxes dissuasives en France et
d’innombrables articles faisant état de prévisions négatives avec Goldman
Sachs, la banque qui joue contre ses clients et à l’inverse de ses conseils, en
tête de file des pessimistes.
Non décidément, l’or
ne doit surtout plus être considéré comme un bon plan, aussi bien pour les
Américains soucieux d’éradiquer toute concurrence au dollar, les Indiens
soucieux d’équilibrer leur balance des paiements et les Français qui voient
d’un très mauvais œil un bien mobile qui peut passer les frontières malgré les
interdictions et les contrôles.
Les contrôles… tiens
c’est justement – ô surprise – l’autre phénomène qui a pris une
intensité remarquable ces dernières années ! Car lorsque toutes les
alternatives évoquées ci-dessus afin de protéger ses économies ont été
soigneusement prises d’assaut par les kleptocrates, la seule issue est : l’exil
ou l’évasion fiscale.
Nous avons été
spectateurs de la super-production « Les gentils États-Providence contre
les méchants paradis fiscaux » dont les épisodes se sont égrenés dans nos
médias relayeurs de propagande depuis 2008. Les paradis fiscaux n’avaient rien
à voir avec la crise financière mais les kleptocrates se sont activés à le
faire croire au citoyen lambda. Une offensive sans précèdent a conduit à
la disparition presque totale du secret bancaire, sauf apparemment pour les
politiques français dont les déclarations de patrimoine ont fait rire la France
entière.
Cette
« bataille » contre le blanchiment et les terroristes a entraîné
entre autres un flicage sans précédent des transactions bancaires. Les
questionnaires auxquels sont soumises les personnes transférant des fonds d’un
certain montant sont totalement inquisiteurs. Parallèlement l’État
français s’est activé à signer le plus possible de conventions fiscales afin de
réduire la concurrence fiscale ou rendre inutile l’exil, comme dans le cas de
la Suisse où la France s’efforce depuis 2012 de remplacer l’accord datant de
1953. Jusqu’ici, les enfants vivant en France d’un Français installé en Suisse,
ne paient des droits de succession raisonnables sur le patrimoine de leurs
parents (taux maximal de 6%). Avec le nouveau texte (que les Suisses ont
rejeté en décembre), les héritiers seraient soumis à la législation française
totalement confiscatoire, les droits pouvant atteindre 45%, au mépris des
critères de base de la convention de l’OCDE qui prescrit que l’impôt revient à
l’État où est mort le défunt.
La répression
financière est à présent à son comble et le pouvoir n’hésite pas une seconde à
faire voter des lois permettant de favoriser la délation et d’autoriser
l’utilisation de matériel volé . Ainsi des principales nouveautés résultant de
la loi relative à la fraude fiscale et la grande délinquance économique et
financière (Loi n° 2013-1117 du 6 décembre 2013 , JO du 7/12/2013) :
- Des associations agréées de lutte anti-corruption pourront se porter partie-civile contre les infractions de trafic d’influence, recel, blanchiment, corruption, manquement au devoir de probité, etc ;
- Impossibilité pour le fisc de transiger sur le montant des amendes et majorations d’impôts dans certains cas (manœuvres du contribuable visant à empêcher le contrôle…) ;
- Protection sociale des salariés lanceurs d’alerte ayant relaté ou témoigné de faits constitutifs de crime ou délit dont ils ont eu connaissance dans l’exercice de leurs fonctions ;
- Possibilité pour le fisc de ne pas écarter des informations reçues dans le cadre d’une procédure au seul motif que ces informations sont d’origine illicite ;
- Plainte pour fraude fiscale pouvant être déposée dans un délai de 6 ans au lieu de 3 ;
- Possibilité d’utiliser dans un contrôle des relevés de comptes bancaires non sollicités et spontanément transmis par des tiers ;
- Obligation de déclaration en douane des transferts d’or, plaques de jeu, cartes prépayées en provenance ou à destination d’un État de l’Union européenne.
Quatre jours plus
tard, le 10 décembre 2013, triste date pour la France, le gouvernement
utilisait le cheval de Troie de la Loi
de programmation militaire 2014-2019 pour faire passer tout un train de
mesures la rapprochant à grand pas de l’État Orwellien. Ces mesures contenues
dans les articles L. 232 7. – I / Art. L. 246 1/ Art. L. 246 2 / L. 246 3
offre à « des services » relevant des ministres chargés de la
sécurité intérieure, de la défense, de l’économie et du budget un pouvoir
illimité de surveillance des agissements des citoyens sans contrôle ou recours
d’une quelconque autorité judiciaire.
Le texte a soulevé
l’indignation de la plupart des acteurs du numérique, dont Gilles Babinet qui a
fait justement remarquer que « cette loi va bien plus loin que ce que
permet la loi américaine. Aux États-Unis, elle serait anti-constitutionnelle,
car dans la constitution américaine est inscrit le principe de la propriété
privée et donc des correspondances. » Mais il n’a pas fait broncher le
Conseil Constitutionnel et encore moins le citoyen lambda beaucoup plus
concerné par des histoires de quenelle.
L’étendue au ministère
de l’Économie et du Budget d’un tel arsenal liberticide est clairement destinée
à traquer non seulement les évadés fiscaux mais aussi les exilés afin de
pouvoir les poursuivre et les faire passer à la caisse si par malheur leur temps
de présence en France dépassait les 6 mois ne serait-ce que d’une journée.
Aux États-Unis, un
citoyen a pris des risques considérables pour sa vie et s’est littéralement
sacrifié pour nous alerter contre un état de fait moins grave que ce que permet
la loi française du 10 décembre 2013. Son nom est Edward Snowden. Faites donc l’expérience
de demander qui est Edward Snowden à un échantillon de personnes autour de
vous… sauf si vous ne voulez pas vous faire peur.
Dans l’indifférence
effrayante d’une population qui est soit ignorante soit fataliste, de plus en
plus d’États occidentaux bafouent les fondements de leurs constitutions,
pourtant solidement bâties sur des principes pour lesquels sont morts de
nombreux et de grands hommes et qui ont été définis et défendus par les plus
grands penseurs de notre civilisation.
Les mêmes États que
l’idéologie sublime en leur conférant un statut divin et un rôle
bienveillant, ruinent leurs citoyens, bafouent leurs droits essentiels,
se préoccupent de milliers de détails relevant de la vie privée, taxent et
légifèrent à tout va, mais laissent les banques prélever des marges
complètement abusives sur les conversions de devises lors de transferts
internationaux. Téléguidés par les intérêts des grosses institutions
financières, les politiques ont finalisé en 2013 le scénario qui va permettre
aux grandes banques de continuer à prendre des risques pour aller chercher les
gros retours sur investissement. Si elles gagnent le bénéfice est pour elles.
Si elles perdent le « bail-in »
remplacera à partir de 2016 le « bail-out »
grâce à une loi votée elle aussi en… décembre 2013 ! En cas de difficultés les
déposants seront donc mis à contribution au lieu des contribuables. En d’autres
termes les banques peuvent ramasser les gros profits que rapportent les
opérations risquées, et faire payer les moutons que nous sommes si ça tourne
mal.
Pour les banquiers,
rien ne change. Pour les politiques si : un « bail-out »
oblige à terme à augmenter les impôts ou augmente le déficit. Pas bon pour les
élections et les possibilités d’endettement ! Notons au passage la rapidité
avec laquelle les mesures concernant les paradis fiscaux et les bail-in ont été
votées a l’échelon européen alors que la moindre décision exige normalement des
années de tractations.
La collusion complète
entre les États et les banques est aussi à l’œuvre sur les marchés. Car le
château de cartes (ou plutôt de billets) actuel ne tient que sur quelques
piliers qui sont eux-mêmes complètement à la merci du niveau des indices.
Depuis 2011 le niveau
des indices boursiers est complètement dé-corrélé des réalités de
terrain. Comme l’écrit Philippe Béchade : « S’il est un domaine où la Fed
a réussi son coup, c’est de créer, à force d’injections massives de drogue
monétaire, des milliers de clones décérébrés n’ayant d’autre choix que de
serrer les rangs derrière ses rotatives et de réciter comme un mantra :
« Il faut acheter encore plus d’actions, y a pas d’autre
choix ».
Pour ceux qui ne sont
pas hypnotisés et observent attentivement les données, les graphiques, cela est
devenu évident depuis fin 2011. Le marché a depuis « cessé de se conformer
aux règles du passé, il s’est émancipé des critères, des contraintes anciennes.
Il a pris sa liberté. Les vieux trucs qui ont vie séculaire ont cessé d’être
opérationnels. Le fait d’être surévalué, suracheté, hyperbullish, tout cela a
fini de jouer. Tous les indicateurs prouvés, ceux qui donnaient des
corrélations de plus de 90% avec le comportement des marchés, tout cela a été
pulvérisé, tout a volé en éclats. »
Des mouvements
soudains et non expliqués sont régulièrement observés sur les indices comme le
SP500 ou le CAC40. Ce billet est déjà bien trop long pour entrer dans les
détails, mais faisons simplement remarquer que sur les indices boursiers ces
mouvements sont toujours à la hausse, alors que sur l’or ils sont toujours… à
la baisse.
Nous sommes dans un
impressionnant univers d’illusionnistes, contrôlé par une kleptocratie dont les
différents bras contrôlent : la monnaie, les marchés, les impôts, les
frontières, les lois, la police, les médias, les dépôts bancaires, les titres
mobiliers, les satellites et tous les moyens d’espionnage… la seule chose
qu’ils ne contrôlent pas encore totalement, mais ils s’y appliquent, c’est la
liberté de fuir.
Ce n’est pas une
vision « conspirationniste » des choses : c’est une réalité qu’il est
facile de vérifier pour ceux qui le veulent et ne sont pas aveuglés par
l’idéologie anticapitaliste et le culte du Dieu État.
Comme l’exprime Paul
Greg Roberts : « La manipulation des taux, la fuite en avant dans la
dette, la bulle des marchés d’actions ont déjà été beaucoup plus loin que nous
aurions pu l’imaginer, mais c’est dû au fait que les gens peinent à s’imaginer
à quel point tout est truqué par ceux-là mêmes qui se réclament de l’économie
de marché… et qui empêchent ces mêmes marchés d’exprimer librement leur avis
sur la situation. »
Ceux-là veulent que
vous croyiez dur comme fer au mantra récité par les médias : Ies bourses
montent, l’économie se redresse, on s’occupe des terroristes et des salauds de
riches qui vous volent votre argent… tout va pour le mieux dans le
meilleur des mondes. Soyez heureux, consommez, lisez notre presse subventionnée
ou achetée, faites les rebelles si vous voulez avec Russell Brand… et payez vos
impôts sans broncher car y échapper est vraiment trop dur !
Joyeuse année 2014
dans le meilleur des mondes !
Source contrepoints.org
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