Basile… Fallait-il en arriver là?
Cela est passé presque
inaperçu, ce 9 Janvier. Un chien, « Basile », a été exécuté faute de
papiers en ordre par une administration belge qui ne cesse de gagner du pouvoir
: l’AFSCA.
Basile est un jeune
« Podenco ». Il a été trouvé en vacances quelque part sur un sentier
d’Espagne. Ce petit orphelin de 4 mois a été ramené en Belgique. Il avait
trouvé sa meute (en langage humain, sa famille) et après une courte petite vie
pleine de chagrin, il était enfin heureux.
J’imagine que comme
moi vous connaissez déjà le reste de cette histoire. Un chiot plein d’énergie,
des maitres aux anges… Des journées à lui faire son éducation, quelques
ras-le-bol devant ce énième pipi du matin à côté du journal. Ras-le-bol vite
estompé par un regard plein de tendresse. Un bonheur banal, ça se vit. Une fois
écrit, ça devient niais.
Ces maitres ont
entrepris de faire les choses « sérieusement ». Ils ont informé
l’autorité compétente de leur adoption.
Malheur à eux. Cette
autorité compétente s’appelle l’AFSCA et elle s’est fait une spécialité de tuer
tout être vivant sans papiers. Car ne pas avoir de papiers signifie corps
étranger. Et à l’AFSCA, on n’aime pas les corps étrangers.
Elle n’a pas attendu
les résultats des prélèvements vétérinaires. l’AFSCA s’est jetée sur le petit
animal qu’une vie de bonheur attendait. Peu de temps après sa destruction
(langage administratif fleurit de rigueur), on apprenait que Basile n’avait
aucune maladie…
Voilà les faits, chers
lecteurs…Que dire. J’avoue être un peu bouche bée… Donnons
la parole au peloton d’exécution :
« L’AFSCA a tenu une campagne d’information auprès des voyageurs et des
vétérinaires pour éviter que des situations difficiles comme le cas de « Basile
» ne se produisent. »
Je me permets de
traduire ce charabia qui n’inspire que de solides baffes : « C’est la faute des propriétaires. Nous avons
informé par voie de presse que tout animal importé sur le territoire que nous
contrôlons sera fusillé sur le champ. Ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes,
nous ne sommes en rien responsables. » En plus de tuer votre chien,
cette joyeuse administration dit que c’est de votre faute. Charmant, non ?
Ce que personne
n’oserait faire isolé – ouvrir sans crier gare la porte d’entrée de la maison
de son voisin. Profiter de l’effet de surprise pour avancer dans sa cuisine.
Prendre le chien par le collier devant son maitre tétanisé, sortir un pistolet
de sa poche et abattre l’animal d’une balle dans la nuque… – vient d’être fait.
Cerise sur le gâteau, vous lui glissez dans l’oreille avant de sortir :
« C’est de ta faute si je l’ai tué. » Fier du devoir accompli, sans
aucun soupçon de culpabilité en tête, vous sortez par où vous êtes entré.
Faire cela seul, vous
seriez considéré comme un psychopathe. En groupe vous devenez une
administration.
Source contrepoints.org (Olivier Laurent)
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