Les Français vus par les américains : déprimés mais pas obèses
l'été, la presse anglo-saxonne s'intéresse de
près à la "french way of life". Le constat relève du marronnier
journalistique: les Français sont déprimés. Une nouveauté, le Français est
moins gros que l'américain.
En cette période
estivale, les journaux anglo-saxons s’intéressent de très près à la santé
physique et mentale des Français. Le
New-York Times s’est longuement penché sur le « spleen français ». Le
verdict est sans appel, selon le grand quotidien : les Français vont très mal.
Parmi les indices qui témoignent de la « french sinistrose », l’éternel sondage
Gallup –daté de 2011 …- qui décerne aux Français la palme du pessimisme, loin
derrière les afghans. Mais aussi le succès très moyen de la Fashion Week, cette
année. C’est dire l’ampleur du mal-être qui ronge le français.
S’en est suivie une
floppée d’articles sur le déclin français. Seule voix discordante,
l’éditorialiste anglais du New-York Times, Roger Cohen, qui avoue avoir déjà
analysé la morosité hexagonale il y a…16 ans. Conclusion de l’auteur: « Les Français vivent de leur malaise un peu comme
les Britanniques vivent de leur famille royale. Cette humeur revêche est plus
une forme robuste de réalisme qu'un signe de malaise. C'est l'amertume de la
sagesse. ».
Mais la French way of
life n’a pas fini de fasciner outre-atlantique. Le
site culturel The Atlantic s’est lui attardé sur la silhouette des
Français.
Pourquoi les parisiens
ne sont pas gros ? Alors que l’obésité hante les rues américaines, Paris serait
largement épargné par ce nouveau mal du siècle. Le Parisien, qui s’abreuve de
frites, mayonnaise, vin, desserts sucrés et ne fréquente pas avec assiduité les
salles de gym, échappe, selon The Atlantic, à l’obésité, sans être pour autant
… athlétique. Le journaliste américain pense avoir trouvé la clé de l’énigme:
Paris est un effort, une épreuve. « Il y a des
escaliers partout et le parisien se sent coupable de monter dans un ascenseur
quand aux Etats-Unis l’ascenseur est un passage obligé ». Même chose dans les
rues : la priorité est donnée aux piétons, les rues appartiennent au peuple, ce
qui encourage la marche. De même, l’air conditionné est un équipement
exceptionnel « il n’y en a pas dans les maisons, très peu dans les bureaux, et
il est inexistant dans les rames de métro ». Bref, le parisien transpire
! Et en ces temps caniculaires, trouver un lieu « à la fraîche » est une
expérience divine. Le régime parigot sera-t-il bientôt paré de vertus aussi
censément miraculeuses que ceux de Crête ou d’Okinawa ?
Convaincu que l’effort
serait un mode de vie, une spécificité culturelle française, The Atlantic
estime que la french way of life n’est pas exportable tant elle est liée à
d’autres traditions jugées pour le coup « inacceptables ». Dans un grand moment
d’égarement, l’auteur cite « l’obsession
française d’interdire la burqa dans les lieux publics »…
Vu sous cet angle, les
régimes français et américains sont sans doute incompatibles. A jamais.
Thibault Camus/AP/SIPA
Source Courrier International
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