Le Tour de France est l’emblème du dopage
Courrier international –
Quelle place occupe le Tour de France en Italie, où existe aussi un grand tour,
le Giro ?
Alberto Toscano – Le vélo
est un sport extrêmement populaire en Italie et le Tour est une épreuve très
regardée. Il a un rôle particulier dans l’histoire du cyclisme national.
Beaucoup d’Italiens y ont brillé, d’Ottavio Butecchia, qui l’a remporté
en 1924 et 1925, à Marco Pantani en 1998, en passant par Fausto Coppi
et Gino Bartali. La chaîne de télévision Rai 3 le diffuse tous les après-midi.
Courrier international –
L’image du Tour a-t-elle été ternie par toutes les affaires de dopage ?
Alberto Toscano – L’image du cyclisme a été ternie
dans son ensemble, mais celle du Tour de France tout particulièrement. Le Tour
est le symbole du dopage : c’est la course qui suscite toutes les
convoitises et, partant, qui encourage toutes les prises de risques. Il est un
laboratoire où s’invente tout ce qu’il y a de plus sophistiqué pour se doper
– et pour contrôler les coureurs.
Courrier international –
En France, l’engouement a-t-il diminué avec les scandales ?
Alberto Toscano – Je ne crois pas. L’engouement
des Français est toujours aussi fort, notamment parce que les médias se mettent
en quatre pour le nourrir. Cet empressement limite la discussion indispensable
sur le dopage, sur la nécessité pour ce sport de se réinventer pour revenir à
ses valeurs premières. La lutte contre le dopage doit acquérir une dimension
populaire qui fait encore défaut.
Courrier international –
Au-delà de sa dimension sportive, le Tour est-il apprécié chez vous en tant que
vitrine des paysages de France ?
Alberto Toscano – Absolument. J’ai remarqué que le
Tour de France faisait suite au Giro et qu’il y avait une continuité entre les
paysages d’Italie et ceux de France, liée à l’homogénéité de nos territoires.
Le petit village, le clocher, la façon de cultiver la terre, les liens du
terroir avec la gastronomie, tout cela est présent dans nos deux pays et donné
à voir à d’autres peuples, comme en Chine, où le Tour d’Italie est désormais
diffusé.
Dessin
de Dilem paru dans Liberté, Alger
Source Courrier International
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