Affaire Bettencourt
Censurés sur Mediapart et LePoint.fr, les
documents fournis par l'ancien majordome de Liliane Bettencourt n'ont pas pour
autant disparu. Quelques irréductibles ont pris la relève…
Depuis le
22 juillet, 19h, des dizaines de contenus du site
Mediapart sont inaccessibles. La sentence était tombée le 4 juillet, le
site d'information s'y est conformé le plus tard possible : il a retiré de sa
plateforme les articles comprenant des enregistrements réalisés clandestinement
par Pascal Bonnefoy, le majordome de la milliardaire Liliane Bettencourt.
Inaccessibles… mais pas totalement disparus. Plusieurs
sites ont proposé d'héberger ces documents, dont celui de Reporters sans
frontières, Rue89… ou encore celui du quotidien belge Le Soir, qui
affiche fièrement sa solidarité en première page et dans un
édito titré "Au nom de la liberté de la presse".
"La
décision de justice qui censure Mediapart
est grave et dangereuse pour la presse", écrit Le Soir. "La justice française a d’abord estimé que ce
travail constituait une légitime information du public [...]. La cour de
Versailles a pris le contrepied du premier juge par une décision manifestement
politique, soumise à la Cour de cassation. Nous avons le sentiment que la
justice belge aurait tranché comme le premier juge et non comme la cour de
Versailles."
Souvent
dans l'ombre du 'grand voisin français', la presse belge jouit néanmoins d'un
avantage : elle n'est pas soumise aux mêmes lois. Elle peut ainsi se permettre
de publier ces documents, de la même façon qu'elle avait diffusé les résultats
de la présidentielle française, sans se soucier de l'embargo qui obligeait les
médias français à attendre 20 heures. Et toc.
Le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, à sa sortie de l'Assemblée nationale, le 21 mai 2013. - AFP / Joël Saget
Source Courrier International
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire