"Je n’aime pas le mot Shoah..."
"Il y a l’absence de mémoire et la mémoire exaspérée à laquelle on ne peut pas toucher sans être accusé de révisionnisme. La mémoire de l’extermination des juifs en Europe ne s’est pas manifestée avant les années 60. Par culpabilité des rescapés et incrédulité des autres. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Avec le risque, non de bloquer l’avenir, mais de rendre plus difficile l’audace pour aborder le présent. Je n’aime pas le mot Shoah, un mot hébreu, un peu mystérieux qui ajoute à la sacralisation de la mémoire. Alors que, pour être partagée par tout le monde, cette mémoire doit être laïque, uniquement historique et donc susceptible d’être étudiée de manière rationnelle." (Jorge Semprun)
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