dimanche 1 décembre 2013

Infos santé-Trop de sel dans les médicaments !


Trop de sel dans les médicaments !

Gare au sel des médicaments effervescents !
Les comprimés effervescents, dispersibles ou solubles augmentent les risques d'hypertension artérielle et d'accident vasculaire cérébral.

Qu'ils soient effervescents, dispersibles ou simplement solubles, certains médicaments renferment de grandes quantités de sel (à la différence des mêmes molécules présentées sous forme de comprimé enrobé). Une notion que n'ont pas toujours en tête les malades quand ils choisissent leur type d'aspirine, de paracétamol, d'anti-inflammatoire, de complément en calcium ou en vitamine C chez le pharmacien. D'où l'intérêt de la mise en garde de spécialistes britanniques, dans le British Medical Journal, notamment pour les patients à risque de maladie cardiovasculaire.
On sait depuis longtemps que l'excès de sel dans l'alimentation augmente le risque d'hypertension artérielle et d'événement cardiovasculaire. C'est d'ailleurs pourquoi les industriels de l'agroalimentaire ont revu à la baisse la quantité de cette substance dans leurs préparations. Le pain n'a pas échappé à cette restriction. En revanche, la question du sel dans les médicaments n'avait guère été abordée jusqu'à présent. Or, certains médicaments effervescents, dispersibles ou solubles en contiennent des quantités significatives.

  • Surdosage en sodium
Grâce aux travaux menés par le Dr Jacob George et ses collègues du Ninewells Hospital à Dundee (Royaume-Uni), on sait maintenant, par exemple, qu'un comprimé de paracétamol de 500 mg effervescent peut contenir 18,6 mmol/l de sodium. Tout individu qui en prend huit par jour (soit la posologie maximale autorisée) dépasse largement la quantité de sodium recommandée quotidiennement (qui est de 104 mmol/l), avant même d'avoir ingéré le moindre aliment...
Pour tenter de mesurer l'effet du sodium provenant des médicaments, les chercheurs ont étudié, au sein d'une cohorte de près de 1,3 million de personnes suivies pendant sept ans, les 61 000 patients ayant eu un événement cardiovasculaire. Puis ils les ont comparés à autant de personnes n'ayant pas connu ce type de problème de santé. Ils se sont notamment intéressés à la consommation de 24 médicaments contenant beaucoup de sodium (des formulations de paracétamol, d'aspirine, d'ibuprofène, de calcium...).

  • Affichage de la teneur en sodium sur les étiquettes
Leur constat est sans équivoque : parmi les individus ayant présenté un événement cardiovasculaire, la proportion de consommateurs de médicaments contenant du sodium est supérieure de 16 % à la moyenne. Et si l'on ne s'intéresse qu'aux accidents vasculaires cérébraux, la proportion passe à 22 %. Quant à la survenue d'une hypertension, elle était multipliée par sept en cas d'absorption de médicaments contenant du sodium. Enfin, la mortalité, toutes causes vasculaires confondues, était accrue de plus d'un quart chez les personnes prenant des médicaments contenant du sodium, par rapport au reste de la population étudiée.
Ces résultats ont des implications importantes en pratique. Les auteurs estiment que "les médecins devraient prescrire les formulations contenant du sodium avec prudence et seulement s'il y a des raisons valables de le faire". De plus, ces médicaments effervescents, dispersibles ou solubles "devraient être évités chez les patients à risque d'hypertension". Et ceux auxquels on a prescrit ces médicaments "devraient être surveillés de près pour l'émergence d'une hypertension". Les auteurs estiment, enfin, que le contenu en sodium de ces traitements devrait clairement apparaître sur les étiquettes, comme c'est le cas pour les produits alimentaires.

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