Social-démocratie : un virage dangereux pour Hollande
Après le résultat des élections municipales,
François Hollande se retrouve dos au mur. Il n'a d'autre choix que de continuer
sur la voie économique que Bruxelles le presse d'emprunter, quitte à continuer
de pousser ses électeurs traditionnels dans les bras du FN.
Le chef de
l'Etat français ne dispose d'aucune marge de manœuvre. Il est dos au mur.
Certes, les électeurs français ont l'habitude d'infliger, à mi-parcours du
mandat présidentiel, quand se tiennent les élections municipales dans tout le
pays, de sévères défaites au parti au pouvoir – qu'il soit de droite ou de
gauche. Il se pourrait néanmoins que le retour de bâton ne menace cette fois
tout l'édifice de la République française d'après guerre.
Ce scrutin
marque en effet un bond en avant pour la droite populiste de Marine Le Pen,
même si les résultats du Front national (FN) paraissent modestes par rapport à
la victoire de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), et si son écart avec
les Verts, qui enregistrent eux aussi une progression, est mince.
D'ici aux
élections européennes de mai – terrain d'exercice idéal pour le FN –, le
président français ne pourra pas reprendre les rênes de la politique économique
pour changer le cap. D'ailleurs, il ne le souhaite pas. A juste titre.
Contrairement
aux deux premières années de son mandat, marquées par les hésitations et les
annonces contradictoires, François Hollande semble aujourd'hui fermement décidé
à mettre en œuvre son programme social-libéral : baisse des charges pour les
entreprises entérinée par les partenaires sociaux et mesures d'économie sans
précédent. Tout cela au grand dam de certains de ses partisans déboussolés qui
souhaiteraient tourner le dos à l'Union européenne, à la mondialisation – tout
bonnement à la réalité d'aujourd'hui – et dont les fantasmes font avancer les
idées extrémistes de Marine Le Pen.
Dessin de Schneider
Source Courrier International
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