Le Père Ubu à l’Élysée
Je m’apprêtais à écrire un article vengeur
contre le mépris qu’affiche Hollande pour les Français. Et je tombe sur dernier
édito de Philippe Tesson paru dans le Point. Ne pouvant lutter avec lui, je
dépose les armes et reproduis ici son texte savoureux :
- Le Père Ubu à l’Élysée
Pour se débarrasser
des gêneurs, le Père Ubu les envoyait à la trappe.
Lui, Hollande, il en
fait des ministres, selon le principe d’incompétence.
Il y a longtemps que
le crédit politique du président de la République est entamé. Le peuple vient
de le lui faire savoir par son vote récent. C’est son crédit moral qui vient
aujourd’hui de prendre un coup sérieux. L’entrée de Harlem Désir au gouvernement
est en effet, outre une maladresse politique, un geste d’une incroyable
muflerie. Vis-à-vis de la République, du peuple, du Parti
socialiste et de l’Europe. C’est beaucoup.
Il promettait une
République exemplaire. Nous n’avons cessé de dire que son grand air de la vertu
n’était qu’un leurre. Il nous donne spectaculairement raison. Il fait mieux que
tous ses prédécesseurs, en tête desquels son contre-modèle favori, Nicolas Sarkozy,
qu’il a abreuvé d’insultes pour conquérir le pouvoir et qui fait désormais
figure d’enfant de chœur. Avec un splendide cynisme, il commet un abus de
pouvoir digne des tyranneaux d’opérette.
- « Bouffres »
À la Ubu. Pire que
Ubu. Pour se débarrasser des gêneurs, le Père Ubu les envoyait à la trappe.
Lui, Hollande, il en fait des ministres, selon le principe d’incompétence.
C’est dire la considération qu’il porte à ceux qu’il vient de nommer. Comment
se débarrasser de Harlem Désir ? Mettons-le à l’Europe, cornegidouille. Le
troisième en deux ans ! L’Europe, ma poubelle, elle n’est bonne qu’à ça !
Moi, président de la
République? Non, moi, Hollande. Moi seul. « De par ma chandelle verte, me
voici roi dans ce pays. » Roi de droit divin, monarque absolu d’un peuple
de « bouffres ». « Bouffres », les militants cocus de mon
parti majoritaire, « bouffres », mes électeurs,
« bouffre », la démocratie.
Et
« merdre ».
PS : les citations
entre guillemets sont d’Alfred Jarry.
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